judy rie encore, un peu, puis beaucoup. elle aime la perspicacité de navîn. « t'es bête..» qu'elle souffle au milieu de ses sourires. judy frotte sa tête contre l'oreiller. elle a la pâteuse. elle écoute sa question. aucune réaction sur son visage. judy pense. elle se retourne, attrape le joint et le briquet. la flamme rallume la magie, elle le prend entre deux doigts, et le pose aux lèvres de navîn. « fume, tu réfléchis trop. » elle a un sourire bienveillant, un sourire qui dit ça va allez. elle s'allonge sur le dos, passe sa main sous sa tête. coussin osseux de fortune. judy pince les lèvres. « peut être que je n'aime pas aimer la vie. que je me déteste d'aimer la vie à ce point, qu'une part de moi ne comprend pas l'autre, peut être qu'elle cherche à la faire culpabiliser. ça serait pas la défonce que j’attendrais, c'est la descente. ou alors c'est l'artiste qui se réveille, qui, lassée de la vie, veut voir de nouvelles couleurs sur sa palette. j'veux peindre en galaxie et voir des odeurs et des bruits. ça pourrait être la gamine occidentale, qui, poussée par une pression sociale codifiée par les normes de son statut social, accepte les drogues comme un passe temps qui lui fait oublier la misère et le quotiden qui l'entoure. cette deuxième dimension coloré serait la normalité imposé du loisir. et elle lui parait tellement belle qu'elle ne verra jamais les dettes s'accumuler et les guerres qui naissent dans le monde au bon vouloir des grands de ce monde. il faut occuper le peuple pour le contrôler. ou alors a contrario, les drogues sont interdites parce qu'elles ouvrent bien trop l'esprit de celui qui les consomment. il devient conscient. trop conscient. et puis peut être que je n'aime pas la vie, et que je l'oublie au milieu des nuages de fumée opaque et des cachets arc en ciel. et tu sais ce qui est fantastique dans tout ça ? c'est que je saurais jamais la raison de ma défonce. l'humain, l'âme, c'est beaucoup trop compliqué pour être expliqué par des mots. il faut accepter sa condition, à chaque millième de seconde de sa vie. il faut apprendre à vivre avec nous même, mille adjectifs ça serait pas assez suffisant pour décrire quelqu'un. même le mot quelqu'un est bien trop faible pour exprimer délicate difficulté de l'algorithme de l'âme. enfin voilà, tu m'as compris. » elle se stop après son long monologue. elle regarde le plafond, captivée par sa propre réplique, sans même remarquer que son analyse était très, très, très longue.