(+ Thais) Voir l'Inde et rêver de son appart'

Dire que j’avais été heureux de pouvoir m’échapper de New York avec Thaïs, elle qui en prime, avait la phobie de l’avion. Je m’attendais à passer du bon moment avec ma seconde famille, en profiter même pour intégrer Thaïs histoire de passer un très bon séjour en Inde. Après tout, nous avions besoin tous les deux avec toutes les épreuves que nous avions traversé et voilà qu’une petite merdeuse me prenait à parti publiquement sans que je n’en comprenne la raison. Elle avait quoi dans le cul cette nana ? Je savais que c’était l’amie d’enfance de ma femme alors peut-être avais-je raté un épisode en route mais quoiqu’il en soit, m’éloigner m’avait paru être une très bonne idée surtout que même si j’arriverai à contrôler mes nerfs comme avant, je ne restais pas moins sur la corde raide. « Putain mais elle a quoi dans le cul ? » marmonnais-je avant d’entendre les pas de ma femme. J’allais la retrouver rapidement car nous étions dans un lieu où elle n’avait aucun repère physique et je ne voulais pas qu’elle stress à cause de cela. « Désolé, j’ai préféré me tirer avant de dire ou faire quelque chose qui aurait plombé l’ambiance »

Déception. Oui, Thaïs était affreusement déçue que les choses aient dégénéré dès leur arrivée sans raison apparente alors que ce voyage en Inde était avant tout fait pour qu’ils se détendent. La belle blonde ne voulait pas que Caleb se sente oppressé par qui ou quoi que ce soit, quitte à ce qu’elle doive faire le ménage dans ses amis à elle pour l’éviter. « Oublie tout de suite tes excuses tu n’y es pour rien chéri, je suis désolée en premier ! » murmura-t-elle aussitôt, prenant son visage entre ses mains pour en caresser ses joues du bout des pouces. « J’ai pas compris. Franchement, pour le coup j’ai pas compris mais limite je m’en fous, qu’elle ait ses règles ou un problème autre je m’en tape, elle n’avait pas à s’en prendre à toi comme ça. Je veux juste qu’on essaye de profiter de ce voyage pour se détendre, d’accord ? Tu en as besoin plus que n’importe qui et moi j’ai envie de prendre soin de toi. Tu crois que j’ai fais un tel voyage en avion pour qui, hein ? On s’en fout du reste. »

J’étais en colère mais j’essayais de me contrôler pour ne pas trop m’emporter sur son amie. Après tout, Thaïs l’appréciait et je savais que même si Aidan tapait dans les gamelles, je n’apprécierai pas qu’on dise du mal d’elle. Malheureusement entre ma personnalité sanguine et ma raison, il y avait un gouffre énorme surtout lorsque la colère s’y mêlait. « Tu n’as pas à t’excuser non plus, jusqu’à preuve du contraire, tu n’es pas responsable de sa connerie » rétorquais-je tandis que j’entourais ses hanches de mes bras, pour mieux la serrer tout contre moi. Ma femme avait toujours eu le don de me détendre, de m’apaiser même dans mes pires colères et dieu seul savait à quel point, ces dernières semaines, elle avait été soumise à mes humeurs cyclothymiques. « On va passer un bon séjour… Il suffit juste que je l’évite mais je comprends pas.. Est-ce que je t’ai fait plus de mal que je le pense ? Je veux dire, je comprends que tu aies pu te confier à elle, ces derniers temps, je n’ai pas été le plus génial des maris avec ma cure… C’est juste que j’aimerais que ce voyage soit réellement des vacances et je voulais tellement que tu fasses connaissance avec les Lowell… Là, limite, j’ai eu l’impression d’être un étranger »

Personne n’était vraiment responsable du coup de sang de l’intéressée hormis cette dernière mais Thaïs ne pouvait pas s’en empêcher, elle était profondément désolée que les choses se soient passées de cette manière. « Mais je ne me suis pas confiée, Caleb… je suis venue la voir avant que tu ne viennes me chercher parce que je pétais un câble toute seule à l’appart mais je n’ai rien dit de précis, elle s’est fait son cinéma dans sa tête » expliqua-t-elle pour bien lui faire comprendre que Thaïs avait tenté autant que possible d’être un roc et que rien de ce qui faisait la vie privée de son mari, à commencer par sa cure, n’avait filtré de sa bouche. « Tu sais… je crois que tu as largement payé les pots cassés, tu ne crois pas ? Je voudrais que tu t’ôtes toute cette culpabilité ridicule de la tête et que tu respires un bon coup. On en est sortis plus forts toi et moi, pas vrai ? Et puis… bientôt on saura si c’est une petite princesse ou un petit prince, ça vaut le coup de se concentrer d’abord sur ça, tu ne crois pas ? Siobban ne fait pas l’intégralité de la maison Lowell, tu verras, ça va s’arranger et au pire je lui rentrerai dans le lard pour m’assurer que ça s’arrange » plaisanta-t-elle de bon cœur pour essayer d’obtenir un sourire de sa part.

« Je suis réellement désolé pour tout ce que tu as subi… J’aurais aimé ne pas avoir connu ce problème et surtout de ne pas avoir replongé… Je te promets que tu n’auras plus jamais à subir ce genre de chose, je tiendrais cette fois-ci, je ne replongerai plus » lui dis-je car cette promesse, j’avais besoin de la lui faire comme pour m’assurer d’avoir un garde-fou. Je ne voulais plus la laisser seule ni même lui infliger pareille épreuve. Je savais bien que je ne pourrais pas toujours la garder dans une jolie tour d’ivoire et que fatalement, ils y auraient d’autres épreuves mais je pouvais encore lui épargner celle-ci. « Je te remercie… d’avoir gardé tout ça pour toi » lâchais-je néanmoins non sans l’embrasser tendrement. Je laissais toutefois un léger rire secouer mes épaules. « J’aime quand l’Irlande se soulève, tu es magnifique dans ces cas-là mais je crois que ça ira. Si elle me cherche, je ne serais pas aussi magnanime que ce soir car tu me connais, je ne courbe jamais l’échine. Je l’ai fait exceptionnellement car c’est ton amie mais qu’elle me foute la paix sinon elle et moi, nous nous expliquerons et des deux, je ne pense pas être celui qui finira à terre »

« Caleb… pour le meilleur et pour le pire, d’accord ? Arrête de culpabiliser. Ça aurait pu être moi, tu sais ! Mais là c’est toi et moi contre le reste du monde, garde-le en tête » murmura-t-elle d’une voix à la fois douce et encourageante, ponctuant même ses paroles d’un tendre baiser pour lui ôter ce genre d’idée idiote de la tête. Thaïs s’en remettrait, il n’était rien dont elle ne soit pas capable de se relever lorsqu’il s’agissait de son mari. « Il n’y a rien à remercier. C’est une histoire entre toi et moi, ça ne regarde personne d’autre ! » lui assura-t-elle sans perdre un millimètre de son sourire, surtout pas lorsqu’il lui fit un compliment sur l’Irlande. « Il fallait que je remette les pendules à l’heure. Tu sais Sio s’en est déjà prise à moi quand je suis venue passer trois jours à Cambridge avant la fin de ta cure, juste pour passer mes derniers partiels. Elle m’a tellement pourrie que je suis allée me réfugier dans les jupons d’mon père. Ridicule hein ? »

« Je vais essayer mais tu sais, au pire, je connais une très bonne manière d’arrêter de me faire culpabiliser, faut occuper mon esprit » plaisantais-je tandis que j’étendais une couverture au sol. Certes, nous n’aurions pas le feu de camp mais nous pouvions toujours observer les étoiles et profiter de la soirée. Je m’installais au sol, attrapant sa main pour qu’elle vienne s’asseoir entre mes jambes, adossée contre mon torse. « Je te remercie quand même mon ange » murmurais-je à son oreille en entourant sa taille de mes bras. Je me sentais tellement bien en la serrant contre moi. « Non ce n’est pas ridicule et crois-moi, elle a de la chance d’être une bonne femme sinon j’allais lui coller une droite. Je ne sais pas ce qu’elle a mais elle n’a pas à s’en prendre à toi comme ça. Si elle veut me détester pour quelque chose, alors elle me détestera rapidement car je refuse qu’elle t’approche à nouveau. Ce n’est pas bon ni pour toi ni pour le bébé et tu sais combien je tiens à vous » grognais-je contre son épaule.

« Je crains qu’il ne faille que tu m’éclaires quant au fait d’occuper ton esprit même si je me doute bien que tu ne veuilles pas jouer aux cartes ! » dédramatisa-t-elle pour bien lui faire comprendre qu’il pouvait tout lui demander, Thaïs signerait les yeux fermés. Elle se moquait bien des efforts qu’il lui faudrait accomplir… tant que Caleb s’épanouissait davantage et était heureux, rien d’autre ne pouvait lui importer, non rien. « Je ne la veux pas à notre mariage Caleb » lança la belle blonde d’un ton nettement plus sérieux, tournant son visage vers son mari alors que ses yeux étaient brillants de tristesse. « C’est horrible… cette nénette m’a aidée quand j’étais ado pour ne pas m’enfoncer définitivement et aujourd’hui, elle ne fait que m’enfoncer. Tu sais qu’elle m’a dit que si j’avais un problème avec le bébé elle ne lèverait même pas le petit doigt ? Ça m’a tuée d’entendre ça… je n’aurais jamais dû l’écouter au départ, ça m’a stressée pour rien et je veux épargner ça au bébé à tout prix. »

« Vraiment ? Tu as besoin que je te fasse un dessin ? » rétorquais-je avec un léger sourire comme si elle doutait de mes intentions. Si c’était le cas, le retour à l’hôtel serait bien plus amusant qu’il n’y paraissait bien que je veuille profiter de la soirée avec elle. Il était dommage quand même de ne pas pouvoir nous mêler aux autres mais comme le dirait une personne de ma connaissance : il y a toujours des personnes chelous. « Alors elle ne sera pas à notre mariage, ce n’est pas son absence qui me fera un trou là où j’en ai déjà un » répondis-je avant de déposer un baiser sur ses lèvres. Je n’aimais pas voir ce regard triste, je la préférais nettement lorsque ses jolis yeux pétillaient de bonheur. « Oublie-là Thaïs, elle ne mérite pas que tu t’attardes sur son cas. Tu as beaucoup de personnes qui répondront présentes pour toi mais aussi pour le bébé… Tu as des véritables amis sur qui compter et si ça la défrise, ce n’est plus ton problème et puis, tu ne seras jamais seule, je serais toujours là pour toi quoiqu’il arrive okay ? »

« Ben… et si j’ai envie que tu me fasses un dessin ? » Tout était bon pour essayer de le détendre après cette légère altercation ridicule et sans raison aucune. Thaïs voulait que Caleb voit ce voyage comme la fin d’un cauchemar, pas le début d’un nouveau et s’il fallait titiller ses sens pour se faire et bien… ainsi soit-il ! « Je me doute bien que ça doit plutôt t’enchanter… mais je veux que notre mariage soit parfait, pas peuplé par une atmosphère délétère ! » L’irlandaise était prête à éjecter quiconque ne serait pas d’accord avec son point de vue sur la question. Leur mariage serait une grande fête organisée pour eux, leurs familles et proches et les éléments perturbateurs n’y auraient jamais leur place, point barre final. « Je sais, je m’en fais sûrement pour rien mais tu sais je me rends compte que les amis, ça ne remplace pas ta présence à toi. Je crois que je suis un peu angoissée par la suite et spécifiquement la prochaine écho alors tout ça bah… ça m’a pas aidée. Mais si je t’ai toi… il ne peut rien nous arriver au bébé et à moi. T’es mon zorro, tu te souviens ? »