(+ Caleb) il ne manquait plus que ça...

Thaïs avait eu beau sursauter à l’exclamation de Caleb, il n’en demeurait pas moins que dans l’état actuel des choses, elle n’était pas en mesure de bouger ne serait-ce que le petit doigt, c’était impossible. L’intégralité de son corps tremblait avec une telle violence qu’elle peinait même à maîtriser sa respiration, devenue haletante. Une chance qu’il se soit levé à son tour pour mieux la faire reculer jusqu’au canapé, où ses paroles la détendirent aussitôt. « J’ai bien noté qu’on était seuls, ça a bien percuté mon crâne ! Je crois qu’on est bien placés pour essayer de se dominer mutuellement, tu ne crois pas ? » murmura-t-elle de façon mutine, contre ses lèvres une fois qu’il lui eut offert ce tendre baiser. « Alors appartient-moi Caleb, soulage-moi parce que je ne veux que toi, je ne désire que toi et tu as les mains d’un vrai artiste sur moi »fit-elle non sans sourire avant de l’embrasser avec une passion dévorante tandis qu’elle déboutonnait déjà sa chemise, ses jambes musclées particulièrement tremblantes ceinturant actuellement ses hanches. Cela ne l’empêchait pas de gémir entre deux vagues de plaisir mais au moins, tout son corps l’appelait, lui, personne d’autre. « Chéri je te veux ! »

Elle me voulait mais je la désirais tout autant si ce n’est plus. Je me perdais lorsque je quittais ses bras, je voyais flou lorsqu’elle n’était pas dans mon champ de vision. Elle était mon oxygène, ma paix, mon paradis et me perdre une nouvelle fois dans ses bras fut une bénédiction, un tel havre de tranquillité que j’aurais pu m’endormir blottie contre elle après lui avoir fait passionnément l’amour sur ce canapé à la fois pour la soulager mais aussi pour m’apaiser. « Madame, Monsieur Weyss, nous sommes à une quinzaine de minutes de l’aéroport » nous informa le pilote par l’intermédiaire des hauts parleurs et je soupirais. Je n’avais même pas eu conscience du temps qui passait tandis que nous étions en train de faire l’amour mais en même temps quoi de plus naturel de ne rien prendre en compte si ce n’est cette femme et son plaisir dévorant ?! « Je serais bien resté comme ça pendant des heures » râlais-je en gardant ma tête tout contre sa poitrine, fermant les yeux, bercé par les battements de son cœur qui commençaient à ralentir. « Il y a une chanson qui me fait beaucoup penser à toi mais aussi à l’homme que j’étais avant de te rencontrer. C’est une chanson française que j’ai entendu il y a quelques années par hasard. Elle ne m’avait pas marqué mais désormais, elle prend tout son sens » soupirais-je avant de me redresser et de déposer un baiser sur ses lèvres. « Enfin on ferait bien de se rhabiller… si j’arrive à rassembler toutes nos fringues » rigolais-je en voyant le massacre que nous avions fait dans nos tenues respectives. Il y en avait partout.

C’est presque en sursautant que Thaïs accueillit l’information du pilote via le haut parleur alors qu’elle caressait délicatement la chevelure de Caleb, ce dernier reposant contre sa poitrine après une sulfureuse étreinte. Celle-ci avait apaisé toutes les tensions qu’ils pouvaient posséder l’un comme l’autre et dieu sait combien l’irlandaise comme l’allemand en avaient eu besoin. « Et moi donc mais on risque de s’endormir… ceci dit rien ne nous empêche de vite nous rendre au manoir de Nicolaï pour reprendre la position dans ton lit ? » proposa-t-elle d’un air malicieux juste avant qu’il ne se relève, ne pouvant hélas pas l’aider à rassembler leurs vêtements qui devaient former un gigantesque capharnaüm sur le sol tant ils s’étaient jetés l’un sur l’autre. « Ca risque d’être hard, même si on a déchiré aucun vêtement cette fois ! Tu veux bien me dire quelle est cette chanson ? A moins que tu ne veuilles me la chanter un jour… ce serait encore mieux, tu sais que j’adore t’écouter. »

« J’en dis que tu as toujours de merveilleuses idées mon bourgeon en fleur » murmurais-je sur un ton légèrement apathique car j’étais complétement crevé. Le sport ne m’était pas trop conseillé mais le besoin de me fondre en elle avait été trop fort. Je me relevais donc non sans déposer un baiser sur ses lèvres avant de rassembler nos fringues mais la tâche ne s’annonçait pas des plus aisées. « La chanson ? Et un jour une femme de Florent Pagny… Je te la chanterai peut-être un jour mais pour l’heure, je cherche ta petite culotte et je n’ai aucune idée d’où j’ai bien pu la balancer » éclatais-je de rire avant de la retrouver sur le dossier d’un siège à quelques mètres de là. « Trouvé ! » m’exclamais-je avant de remettre ses affaires correctement et de lui tendre pour mieux me rhabiller à mon tour. Nous devions regagner nos places pour l’atterrissage. « Prête à subir l’atterrissage mon cœur ? Si tu veux, on passera par une épicerie pour acheter des fraises et de la chantilly histoire que tu te remettes de tes émotions »plaisantais-je non sans lui prendre les mains pour la conduire à nos sièges où je l’attachais convenablement avant de prendre sa main dans la mienne comme pour lui dire : t’inquiète pas, je suis là.

Thaïs esquissa un petit sourire tendre qui se transforma bientôt en éclat de rire alors que Caleb se mettait à la recherche de sa petite culotte, envoyée à dam dans la bataille. « Un jour une femme de Florent Pagny ? Ah non pas un jour peut-être ! Je te connais, tu vas espérer que j’oublie et tu me la chanteras jamais, t’es même pas drôle… » bougonna-t-elle avant de grimacer tandis que l’atterrissage était proche et qu’elle sentait déjà la panique s’emparer à nouveau d’elle. Merde, il faudrait un jour qu’elle trouve un moyen de dominer cette peur panique de l’avion sans quoi… et bien ce serait une torture de tous les instants à chaque fois. « Fraises… chantilly… courses… ouais, j’essaye de penser à ça » fit-elle juste après que Caleb l’ait attachée avant de serrer sa main comme si sa vie en dépendait ou qu’elle s’apprêtait à accoucher. « J’VEUX PAS DESCENDRE !!! »

« D’accord je te la chanterai arrête de bougonner mon petit bourgeon » répondis-je pour mettre fin à sa bouderie même si je la trouvais attendrissante au possible. En même temps, j’étais surtout préoccupé par l’atterrissage car je ne voyais pas trop comment faire pour lui faire passer sa peur autrement qu’en lui faisant l’amour mais j’allais éviter mais c’était bien trop compliqué pour moi car Thaïs se mit à crier et je grimaçais. « Calme toi, il faut bien descendre, on ne va pas rester en vol toute notre vie alors… tout va bien se passer, fais-moi confiance » murmurais-je d’un ton apaisant avant que je n’eues une brillante idée ou du moins, une idée tout court. Assez gêné, de faibles rougeurs éclairant mon visage, je commençais à chanter cette fameuse chanson pour lui changer les idées mais je me sentais tellement idiot comme à chaque fois que je poussais la chansonnette même si tout le monde s’accordait à dire que je chantais très bien.

Thaïs émit un petit sourire mais celui-ci ne dura guère, bientôt balayé par la peur panique qu’elle ressentait en avion. Jusqu’ici, Caleb était parvenu au miracle de l’apaiser mais il risquait de pleurer sa main si elle continuait à la serrer si fortement, c’était une certitude. En somme, la jolie irlandaise était paumée dans les méandres de sa propre peur et les paroles de son mari ne parvinrent malheureusement pas à la rendre moins crispée. « Je préfèrerais sauter dans le vide, avec parachute ou sans je m’en fous mais je vais hurler !! » fit-elle, stressée au possible avant que ses oreilles ne captent un son nettement plus doux, plus délicat à ses oreilles. Chantait-il pour l’apaiser ? Quoi qu’il en soit, elle desserra rapidement l’éteinte insupportable autour de la main de Caleb et, tandis que ses joues s’humidifiaient des larmes s’y écoulant, elle murmura difficilement : « C’est beau… »

Je ne savais pas quoi faire pour la calmer. On ne peut pas dire que ce soit le domaine où je brillais le plus. Les relations sociales avaient toujours été mon talon d’Achille et aujourd’hui, je le regrettais car j’aurais aimé pouvoir trouver les mots pour la rassurer, calmer ses peurs. Malheureusement rien ne me venait jusqu’au moment où je commençais à chantonner la chanson, les joues de plus en plus rouges mais la pression autour de mes doigts se fit moins forte alors j’osais un coup d’œil à ma femme. Celle-ci semblait se détendre, m’encourageant à continuer à chanter les paroles de cette chanson qui me parlait tant depuis que j’avais fait sa rencontre. Alors quand celle-ci se termina et que je remarquais que Thais pleurait, je pris son visage en coupe pour en essuyer toute trace de larmes avant de l’embrasser. « C’est juste qu’elle me faisait penser à ce que je ressens depuis que je t’ai rencontré…. Thaïs… Tu vois, tu as survécu, nous avons atterri et il ne s’est passé aucune catastrophe » lui dis-je avec un léger sourire et de la détacher pour mieux la relever. « Allez, viens, sortons de cet appareil de malheur, Nico doit tourner comme un lion en cage » plaisantais-je non sans la serrer dans mes bras quelques instants.

La jolie blonde sembla se calmer certes, mais il ne fallait pas qu’elle reste trop longtemps dans cet avion de malheur ou elle risquait la crise de nerfs. « C’est vrai c’est ce que tu ressens ? Il ne s’est passé aucune catastrophe oui mais aide-moi quand même à vite sortir d’ici, pitié ! » le supplia-t-elle non sans accepter son étreinte, pouvant parfaitement comprendre Nicolaï, manifestement en train de tourner comme un lion en cage. Il s’agissait exactement de son sentiment et autant dire qu’elle sautilla, tourna sur elle-même en levant haut les bras une fois qu’elle fut sur la terre ferme. « Youpiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !! » fanfaronna-t-elle en riant aux éclats comme une gamine, relâchant considérablement la pression pesant sur ses frêles épaules avant d’embrasser fougueusement les lèvres de Caleb, véritable tentation du moment. « Je t’aime… tu me guides jusqu’au manoir hanté ? » fit-elle avec malice car elle avait hâte de rentrer et d’être seule avec lui dans un endroit moins… effrayant à vrai dire.

« Oui. » répondis-je le plus calmement possible avant d’hocher la tête et de l’aider à prendre ses affaires pour mieux quitter l’avion non sans remercier le pilote de nous avoir amené à bon port mais rapidement je rigolais en la voyant s’écrier youpi en plein tarmac de l’aéroport comme si elle avait vécu l’enfer durant des heures et des heures. Je secouais la tête avant de descendre les marches à mon tour non sans sourire avant de glisser mon bras autour de ses épaules pour mieux me faire agresser par une Thaïs soulagée d’être sur la terre ferme. « Je te guides surtout à notre future chambre » rigolais-je avant de la faire rentrer dans la voiture avec chauffeur. Je demandais justement à ce dernier de faire un petit détour pour acheter ce dont je lui avais parlé mais aussi des piles –on se demandera pas pourquoi ; Seulement à peine avions-nous mis les pieds dans le grand hall du manoir que Nicolaï nous tombait dessus. « CALEB !! Bon sang, où étais-tu passé ?! J’espère que tu n’as rien pris, fais voir tes pupilles… Elles sont un peu dilatées mais… Oh.. Bonsoir Thaïs… Dois-je comprendre que tu n’es pas étrangère à cette faible dilatation ? » lui demanda-t-il radoucit tandis que je levais les yeux au ciel. Il ne voulait quand même pas qu’on lui décrive par le menu nos ébats sexuels.