(+ Caleb) il ne manquait plus que ça...

« Mais j’ai pas dit le contraire je te dis juste que tu as intérêt à l’être parce que lancer des paroles en l’air comme ça pour m’allumer c’est cruel et pas digne de toi mari de moi ! Mais j’adore ne rien perdre pour attendre, moi y’en a être toujours radis ! » s’amusa-t-elle à le provoquer en embrassant ses lèvres au passage pour que justement il n’oublie surtout pas cette petite promesse tacite qu’il venait de lui faire. A sa décharge, Thaïs s’allumait comme autant de brindilles sèches attendant un feu de forêt. Un rien pouvait la provoquer et donc déclencher… le fameux cataclysme des titillements. « Je préfère pompier ! Gigolo c’est un peu… extrême et j’ai pas envie de t’imaginer dans les bras d’autres nénettes, nanana ! Ceci dit je ne te savais pas expert ès sextoy, au moins toi tu vas pouvoir me faire un cours sans me flanquer les jetons, pas comme le gars du sexshop où j’ai acheté mon coincoin ! Ceci dit je ne t’avais pas sous la main pour ma défense ! Donc difficile de te demander de me soulager alors j’ai évité de mentionner ce genre de choses même si y’a une semaine, au téléphone, j’ai eu des titillements et j’ai bien caché mon jeu pour que tu ne t’en rendes pas compte… »

« Il faut se renseigner dans la vie et je n’aime pas me coucher plus con que la moyenne… En fait, j’ai fréquenté une vendeuse dans un sex-shop et elle m’a fait expérimenter des choses que la décence désapprouve mais elle m’a également traumatisé comme ton vendeur je crois bien. Je n’avais plus touché à un sextoy depuis que tu m’as sorti le coincoin » avouais-je en me recalant contre le dossier de mon fauteuil, gardant une de ses mains dans une des miennes. « Et ça t’arrive souvent tes titillements ? Je veux dire, qu’est-ce qui les provoque ? » lui demandais-je avec une curiosité particulièrement intéressée car mine de rien, cela pouvait toujours être utile. « Par exemple, si je caresse le dos de ta main ? Si je te dis que pour les cours d’utilisation, je t’apprendrai surtout grâce à la pratique car la théorie on s’en fout ? Cela te fait quelque chose ou cela te laisse froide totalement ? » tentais-je le coup juste pour voir ce que cela donnerait. Après tout, nous étions en plein vol désormais, nous étions libres de faire ce que nous voulions.

« Ouais bah même si y’avait plein de trucs intéressants là bas, pas sûr que j’y remette les pieds de sitôt ! Je te jure, on aurait dit qu’il présentait un télé achats le mec ! C’était effrayant au possible un truc de dingue ! Mais tu m’avais jamais dit que t’avait été dans un sexshop toi, j’en apprends tous les jours décidément ! » Sauf que bien loin de lui faire une crise de jalousie, Thaïs éclata de rire rien qu’à imaginer Caleb choqué. Pourtant, dieu sait combien elle savait qu’il n’était pas choqué facilement dans son genre… « Disons que ça dépend. Il y a des jours où je monte jusqu’à dix fois et d’autres où je n’en n’ai pas, ou une petite fois et c’est contrôlable » avoua-t-elle avant de froncer furieusement les sourcils tandis que Caleb faisait… des essais. « Tu ne veux pas en provoquer de nouveaux, rassure-moi ? Non parce qu’on ne peut pas se détacher tu as dis alors j’ai pas envie d’être à nouveau à deux doigts d’exploser alors je garde ça en tête plus que de t’imaginer heum… en prof sexy on va dire ! Je serai forte dans l’adversité vais passer pour une tarée complète après sinon ! »

J’éclatais de rire quand elle me raconta une nouvelle fois sa mésaventure avec le vendeur. « La prochaine fois, je viendrais avec toi, cela t’évitera les déconvenues » plaisantais-je avant de sourire plus franchement. « Cela m’arrive même régulièrement, j’aime bien pimenter ma vie sexuelle enfin… Elle m’a calmé également. Pour la petite histoire, je suis tombé sur la seule nymphomane BDSM de Cambridge ! J’ai fait une diète sexuelle durant un mois après l’avoir rencontré » grimaçais-je avant de m’intéresser à un sujet bien plus passionnant : les titillements de ma belle et charmante épouse. J’écarquillais légèrement les yeux. « Ah ouais quand même… rassures-moi, tu ne pas te transformer en nymphomane non plus ? Non juste histoire que je me prépare psychologiquement » la charriais-je avant de la provoquer une nouvelle fois. Je crois que pour l’heure, j’étais peut-être le plus nympho des deux. « Tu sais chérie, nous sommes en plein vol désormais, tu peux te détacher…. » Murmurais-je effrontément à son oreille avant de glisser ma main sur sa nuque pour lui chatouiller la base de ses cheveux.

« Tu viendrais avec moi ? Je ne sais pas si c’est une excellente idée chéri parce que j’étais prête à le taper avec ma canne tellement il essayait en prime de me séduire ! » précisa Thaïs non sans effectuer une petite moue désolée. Elle n’aimait pas avoir à préciser ce genre de choses, c’était l’évidence même… « Oula je ne veux pas savoir, ma jalousie est presque au degré zéro, non VRAIMENT je ne veux pas savoir, surtout si c’est gore ! Et pour ton info… je ne suis pas nymphomane, en général je me calme toute seule avec une douche tiède, non mais pour qui tu me prends ?! » Thaïs était tantôt libérée, tantôt gênée et en l’occurrence, le rougissement présent contre ses joues laissait clairement entendre de son état d’esprit du moment. « Oui mais il y a du monde je n’ai pas envie de passer pour une perverse… »fit-elle alors qu’elle gigotait déjà, car il suffisait que Caleb la touche pour qu’elle saute au plafond de toute manière.

« Raison de plus pour que je t’accompagne la prochaine fois, juste histoire de lui dire avec qui tu les testes ces foutus sextoys » grognais-je car si sa jalousie était au degré zéro, la mienne frôlait la combustion spontanée. Merde, le simple fait de savoir qu’un homme puisse la draguer, j’avais déjà envie de lui encastrer la gueule dans le mur à ce connard. Non, je devais me contrôler, je pouvais y arriver. Positivons… « Je vois ça, je vois ça » repris-je quelques instants plus tard avec un tendre sourire car je la trouvais tellement adorable avec ces rougeurs. On aurait dit un ange… Dommage pour elle, je savais combien elle pouvait être démon quand elle s’y mettait. Pour ma part, je me proclamais démon à 100% car les idées qu’elle m’inspirait n’avaient rien d’angélique bien au contraire –sauf si la luxure devenait qualité, là, on pourrait reconsidérer la chose. « On est seul d’où le terme jet privé mais si tu ne veux pas… on peut toujours faire un jeu pour tuer l’heure de vol… Tu veux jouer à quoi ? » Demandais-je faussement dépité tandis que je conservais sur elle, un regard malicieux.

« J’adore quand tu viens défendre la damoiselle en détresse que je suis mari de moi ! » ironisa-t-elle non sans lui déposer un chaste baiser sur la joue pour calmer le feu de son précédent aveu, qui avait dû follement raviver celui de sa jalousie à lui. Caleb ne mettait jamais longtemps à partir dans ce genre de moment, hélas… « Ah on est seuls ? Attends, attends… je rêve ou tu fais tout pour que je sois incandescente au point de vouloir hurler en pleine explosion et tu me proposes un JEU ?! Si tu veux juste jouer détache-moi parce que là ça titille et il faut que je me calme… » fit-elle, indignée tout en cherchant à se détacher elle-même mais sans y parvenir. Thaïs était tributaire du bon vouloir de son charmant mari aux pensées diaboliques et c’était follement inconfortable là, tout de suite. « T’es qu’un démon Caleb Weyss » marmonna-t-elle finalement.

« Quand tu le dis sur ce ton, limite, j’ai l’impression d’être le gros balourd de service… Je peux te laisser te démerder avec ce type » marmonnais-je en me renfrognant tel un ours mal luné, ce qui était mon cas en même temps. « J’ai rien fait moi ! C’est toi qui n’arrête pas de dire non pour après râler parce que je dis non aussi… Faudrait savoir madame Weyss car j’ai un peu de mal à suivre également ta façon de voir les choses » bougonnais-je avant de la détacher en râlant que si elle allait se soulager dans son coin, elle pouvait investir dans les actions de Duracel car cette fois-ci, ce serait moi qui ferait grève de sexe. J’étais tout à fait disposé à calmer ses ardeurs de femme enceinte accro aux fraises et aux titillements. Je n’y pouvais rien si elle ne voulait pas pour ensuite râler que je rentre dans son jeu. Décidément, je ne comprendrais jamais rien aux femmes. « Si tu veux ton coincoin, il se trouve dans ton sac, au-dessus de ta tête » grognais-je les bras croisés contre mon torse, en parfait exemple d’homme vexé et frustré. Finalement, je m’étais fait prendre à mon propre jeu et ce n’était pas jouasse pour mon égo.

« Mais c’était un compliment !! Qu’est-ce que j’ai encore dit comme connerie ?! » protesta-t-elle aussitôt avant de se renfrogner subitement à sa réaction. Diable, il était piqué au vif pour un rien et Thaïs ne savait même plus ce qu’elle devait dire ni comment réagir tant et si bien qu’elle leva aussitôt les mains en signe de défense. « Mon coincoin ? Caleb, là je suis désolée mais c’est toi qui réagit comme un con ! Je ne faisais même pas d’humour, seulement tu ne peux pas savoir ce que c’est que de ne pas reconnaître ton corps tant ces… ces… titillements arrivent souvent ! Je ne savais pas qu’on était seuls, d’accord ?! Pour moi, dans un avion il y a des hôtesses de l’air et tout le tintouin et pour info je n’ai pas envie de mon coincoin parce qu’on a dit qu’on l’essaierait ensemble, merde à la fin !! » s’emporta-t-elle avant de se lever de façon disons hésitante car sa phobie de l’avion n’était pas calmée pour autant… mais le pire, c’est qu’elle dû s’arrêter entre deux autres sièges, serrant les jambes et gémissant littéralement sur place tant il avait déclenché un cataclysme d’un frôlement…

Je laissais ma tête aller contre le dossier en fermant les yeux. Si Thaïs avait l’impression de ne pas reconnaitre son corps, moi, c’était mon mental que je peinais à reconnaitre et à contrôler. C’était épuisant de se battre contre soi-même à longueur de temps et la paix que je retrouvais auprès de ma femme s’envolait rapidement en fumée. « Chérie bordel reviens ici ! » marmonnais-je en rouvrant les yeux à son gémissement. Elle n’allait quand même pas avoir un orgasme entre deux sièges quand même ?! Moi vivant, je ne le laisserai pas une telle chose arriver. Certain combattait la famine dans le monde ou la pauvreté, mon cheval de bataille était les titillements de ma femme. Je me relevais donc pour la rejoindre et l’enlacer avant de la faire doucement mais sûrement reculer vers le canapé se trouvant sur sa droite. Le jet privé de Nicolaï était vraiment très luxueux. « Non il n’y a personne car j’ai refusé les hôtesses alors nous sommes seuls puisque le pilote est actuellement occupé à nous amener sains et saufs à New York… Je suis désolé de m’être emporté, tu sais, je te comprends peut-être mieux que personne. Je ne contrôle pas mes humeurs et c’est un rien chiant » murmurais-je avant de l’embrasser. « Laisse-moi te faire l’amour Thaïs..s’il te plait, laisse-moi te toucher, te caresser, t’embrasser, te gouter… laisse-moi t’appartenir »