Sio&Thaïs + it's because we love you, Fred...

« Ah bah ça j’imagine que tu avais dû rameuter tous les tympans autour de toi ! Quand on t’a retrouvée tu n’avais plus de voix, t’étais limite aphone… un truc de malade ! » Thaïs éclata littéralement de rire sur son siège, incapable de se retenir car elle ne pouvait que se souvenir de la tête de Fred lorsque Sio s’était exprimée sur leur performance : c’est à peine s’il n’avait pas dû lui faire répéter sa phrase trois fois avant de la comprendre véritablement… une catastrophe ! « Il a recalculé ton GPS ou pas encore ? » demanda-t-elle cependant en redevenant sérieuse. « Au pire sinon tu te gares et on demande. »

« Oh j’avais bien ris..Et crier surtout….Je ne pouvais même plis chanter…J’ai dû aller voir un docteur exprès pour cela…..La peur que j’avais eu….Je crois que je ne le referais plus du tout… » Oui, j’avais pris conscience ce jour-là qu’il ne fallait pas que je prenne ma voix pour un jeu. Je répondais à mon amie : « Oui, on va faire le tour, dans dix minutes on y est. » J’avais donc pris le temps de me remettre dans le bon chemin, et je tentais aussi d’avancer pour trouver ce foutu joaillier. « Hum, vu le temps, je ne voudrais pas que l’on se prenne la flotte…Donc autant mettre la voiture plus proche de la destination. »

« Mais tu as refait de la moto après ou tu as abandonné ? » Thaïs avait été obligée, bien évidemment, mais elle possédait toujours sa belle. Il s’agissait de l’une des choses qu’elle ne vendrait jamais, même sous la torture. « Tu as toujours été plus à l’aise avec une bagnole je crois… perso, j’ai jamais vendu ma princesse. Si jamais un jour je retrouve la vue, rêvons un peu, je veux pouvoir me dire que je peux me barrer pour un road trip quand je veux. Être libre… » continua-t-elle en feignant de regarder par la fenêtre, sans pour autant se confronter à autre chose qu’un gigantesque océan sombre. « Les GPS ne mettent pas à jour comme il faut… dis-moi quand tu vas te garer que je m’apprête à sortir dans ce cas ma biche ! »

« Bah, la mienne est chez mes parents. Elle a toujours été là, si je veux, je peux la faire venir là-bas. C’est la voiture de ma mère là que j’empreinte. Si je fais ça, je dois demander à l’avion de la mettre dans la soute à bagage..» Je ne savais pas si cela était possible, mais il me semblait que cela était réalisable. Donc, tout en disant cela, je l’entendais me dire que j’étais plus à l’aise avec une voiture. Je lui disais : « Oui d’ailleurs, j’allais voir avec mes parents pour avoir leurs avis sur une voiture. Mais bon, je vais encore économiser. Si tu retrouves la vue, on se fera ça ou tu pourras toujours conduire ma voiture si tu veux. » Je roulais et là, bingo ! Une place de parking, je mettais mon clignotant et là un con, ou bien je dirais une idiote me prend la place sous mon nez. Surprise, je prenais donc mon tournevis, et tout en restant au milieu de la rue, j’allais lui crever son pneu gauche. Revenant dans ma voiture, je disais : « Elle m’a piqué ma place cette idiote…Et bin, elle pourra juste aller chez le garagiste….»

« Tu voudrais ramener ta belle ? Mais pourquoi tu ne l’as pas déjà fait ? Je savais pas que ça te manquait moi ! » s’exclama Thaïs, bien que même si Sio faisait expatrier sa bécane jusqu’à Cambridge, ça ne changerait pas grand-chose : elle ne pourrait pas en refaire avant d’avoir retrouvé la vue. Ce serait trop dur pour elle que d’être à l’arrière pendant que Sio conduirait. « Tu veux t’acheter une nouvelle caisse ? Ben… il y a une opération mais elle est risquée et j’ai soixante pour cent de chance de crever sur la table. Rassurant hein ? » ironisa-t-elle mais en riant jaune. « Pas grave on va en trouver une autre de place ! »

« Bah, si je fais cela, je vais rouler, rouler, rouler et encore rouler, et je ne pourrais pas t’aider pour faire les courses et tout…Donc, je voir pour la voiture. » Je ne tenais pas à la rendre dingue, mais il fallait que je lui répondre tendrement… « Ils font bien pour les sourds, alors pourquoi pas toi. Je serais là pour toi, tu le sais cela….Je serais toujours là pour toi… » Je savais qu’il fallait la rassurer et donc, je tenais aussi à ce qu’elle sache que je serais là pour elle. Oui tient, en voilà une de place, et tout en essayant de faire comme il le fallait, je trouvais que pour la suite, il était bien drôle pour moi de voir un agent de police venir me voir alors que je me garais. « Timotee, qu’est-ce que tu fais là ? » Je le voyais donc me regarder et tout en montrant la voiture d’avant, je lui disais : « Elle m’a piqué la place alors que j’avais mis mon clignotant…Tant pis pour elle… »

« Bah écoute je sais ce que c’est que d’avoir le feu sacré pour la bécane, déconne pas t’as vu le nombre de prix qu’on a gagnés ? C’est criminel bordel je peux pas te laisser gâcher ton talent ! » s’emporta-t-elle faussement avant d’éclater de rire face à sa propre connerie. Ceci dit, rien ne lui ferait plus plaisir que de savoir sa meilleure pote cheveux aux vents sur sa princesse… « Je sais que tu seras toujours là pour moi mais il n’empêche que c’est ultra risqué et que j’hésite. J’ai appris à vivre avec, après tout. Seulement quarante pour cent de chances de succès, c’est peu… sans compter que j’ai pas le pognon pour ! Attends… tu es de mèche avec un flic ? » murmura-t-elle vers la fin pour ne pas être captée.

« Oui, je voudrais t’aider à te déplacer même si je dois acheter plus cher ma voiture. Je vais la faire venir alors, et on ira en balade, mais je ne voudrais pas que tu sois triste parce que tu ne peux pas conduire. » Je reprenais donc ma conversation, et je disais bien des choses à Timotee. « Ecoutes, tu l’as connais, c’est la sale blonde du quartier. Puis de toute façon, il faut bien qu’on lui donne sa leçon. Allez soit cool… » Oui, il souriait et je lui disais : « Non, je paierais l’amande si tu veux, mais pas de verre du rêve là….» Donc, je le voyais partir, et je reprenais donc le bras de ma sœur. « Oui et non, je le connais….Il est sympa….En fait, il n’aime pas la bonne femme non plus…Elle fait ça à toutes les voitures de police. Et pour ton opération, je préfère donc que tu y réfléchisses bien. Je ne veux pas te perdre, tu entends… » Lui faisant une bise sur la joue, j’espérais bien qu’elle y réfléchisse.

« Ma belle il faut que tu achètes une caisse si tu as envie d’acheter une caisse et que tu conduises ta bécane si tu en as envie ! Ne prends pas mon cas en ligne de compte, franchement ce serait dommage pour moi… il y a beaucoup de choses que je ne peux plus faire oui, c’est vrai, mais je m’y suis faite tu sais ! » lui avoua-t-elle en toute sincérité car après tout, Sio avait le droit de vivre, il n’était pas question qu’elle se colle un boulet à la cheville n’ayant pas lieu d’être. « Pourquoi tu lui as refusé un verre à ce pauvre garçon ? Quant à l’opération je t’ai dis, ce n’est pas à l’ordre du jour parce que je n’ai pas les moyens. On parle d’un truc lourd de neurochirurgie là… t’imagines pas le truc ! »

« Oui, d’accord, je prends note. Je comprends, j’achèterais donc cette voiture alors… » J’avais dis cela patiemment, et donc, je voulais juste aider mais j’avais dû aussi oublier qu’elle voulait faire des choses toute seule. Lui déposant un baisé sur la joue, je lui disais : « Oui, tu as raison… » Je m’arrêtais donc un instant, et je voulais donc que tout se passe bien. Je répondais alors à mon amie : « Il me cours après…. » je ne disais rien d’autres et donc, je savais qu’il fallait que je fasse tout comme elle me le disait qu’elle ne pouvait pas le faire parce qu’elle n’avait pas les moyens. Je souriais et donc, je désirais juste qu’elle prenne le temps pour elle. « Je comprends mieux, fais comme tu le sens. »