Sio&Thaïs + it's because we love you, Fred...

Vraiment, encore un peu et Thaïs allait fondre en larmes en bonne sentimentale sur le retour qu’elle savait si bien être. « Oh mais je vous ai toujours adoré, il n’y avait qu’à voir le nombre de fois où je me suis réfugiée chez vous mais d’un autre côté je n’ai pas envie de vous apporter le moindre ennui, d’une parce que vous ne vivez pas loin de mes parents et de deux parce que j’ai quand même un gros prêt étudiant sur les bras et qu’en cas de couille, si vous me permettez l’expression, je n’ai pas non plus envie que ça vous retombe sur le coin de la figure » continua-t-elle d’une voix douce, sans perdre un millimètre de son sourire il va sans dire. « Et comment ! J’imagine que tu as fais faire le stock de glace, de pop corn et de coca avant qu’on arrive ? Filoute organisée va ! »

« Pour le prêt étudiant, c’est aussi aux parents d’aider un peu. On peut trouver une solution. Ne t’inquiètes pas pour cela, tu nous amèneras pas un seul ennui. On a des bonnes nouvelles aussi, on a eu des sous par un héritage et donc, on pourra t’aider un peu et faire les démarches pour ton adoption. » Ma mère voulait la rassurer et elle essayait de faire de son mieux. Elle se doutait que pour une jeune n’ayant pas trop de moyen cela allait devenir un vrai calvaire. Je lui disais à Thaïs : « Ecoutes le boulot que je fais me permet de payer mon prêt, si tu veux, je peux t’aider. Si la prof accepte j’aurai un meilleur salaire et je pourrais te donner la moitié si tu veux. » Je n’allais pas la laisser comme ça dans la merde. Je tenais trop à ma sœur pour la voir comme ça perdue. Je lui disais tandis que mes parents riaient : « Et comment ! Bah oui que les stocks sont fait. Tu ne croyais tout de même pas que je n’allais pas le faire, hein ? »

« Franchement si vous n’existiez pas, il faudrait vous inventer, vous êtes au courant ? En fait, l’argent n’est pas forcément un problème pour moi vu que je me suis fait embaucher par l’ambassadeur d’Irlande que j’ai rencontré par hasard à une soirée de charité, je donne des cours de piano à son fils. Pour le moment je n’ai aucun souci, je sais que ça peut malheureusement venir mais… je ne veux pas vous prendre votre argent, non plus. » Thaïs avait énormément de scrupules car ils avaient tellement fait pour elle, déjà… nul n’en n’avait davantage conscience et elle n’était même pas sûre de pouvoir leur rendre la pareille en toute une vie. « Oh mais justement, j’étais sûre que tu allais le faire ! Quant au film… Die Hard avec Bruce Willis ?? »

« C’est une superbe bonne nouvelle ça. Et bien, on est rassuré que tu puisses avoir une bonne piste pour toi. Félicitations, mais si tu as un souci, fais signe. » Je ne disais rien d’autre, et donc, je savais que ma Thaïs allait donc avoir une chance et pour une fois j’approuvais. De toute façon, il était bien mieux pour elle d’avoir un métier comme ça. Je lui disais : « Et bien, on peut faire les deux… ? » J’avais demandé cela comme ça et je ne voyais pas trop ce qu’elle me dirait ou pas. Mais bon, je rajoutais : « Sinon, on se fait le Seigneur des Anneaux si tu veux. A toi de voir. » A voiture avançait un peu et on arrivait à sortir du bouchon pour aller se garer devant le fleuriste.

Thaïs esquissa un petit sourire satisfait, car elle-même avait douté jusqu’au bout sur le fait d’obtenir effectivement le poste au bout du compte. « Je vous remercie… je crois que je vais passer mon temps à vous remercier pendant le séjour, j’en ai peur ! » plaisanta-t-elle de bon cœur avant que Sio ne lui propose LE film qui motivait également Thaïs par avance, à savoir le Seigneur des Anneaux. « Tu veux que je fantasme sur la voix de Legolas et Aragorn ? Okay, moi ça me va très bien tu me connais ! » Les deux demoiselles descendirent bientôt de bagnole, vu qu’elles venaient d’arriver juste devant chez le fleuriste et que la première étape de leur plan devait se jouer là. « Va falloir que tu me guides sur la tronche des fleurs, aussi… »

Souriant un peu plus, je me réjouissais que mon amie soit de bonne humeur. Tout en ayant la bonne idée de la faire rire, cela me convenait encore plus. Je lui disais patiemment : « Oui. » Riant un peu plus, je me rendais compte que j’avais enfin eu la bonne idée de la faire rire. Je descendais avec elle, et nous dirigeant vers un groupe de marguerite jaune. Je lui disais : « Là il y a un groupe de marguerite jaune, elles sont grosses regarde. » Lui mettant la main dessus, je lui disais : « Il y a pleins de pétales, et donc, voilà elles sentent bon, si tu veux sentir. Ou alors on prend des fleurs comme des…Comment elles s’appellent… Déjà ? J’ai oublié le nom. » Je continuais alors de voir ce que je pourrais lui dire et tout en sachant qu’il serait bien de faire un ensemble de fleurs, je lui demandais : « Tu veux une même sorte de fleurs ou plusieurs ? »

Le fleuriste ne risquait pas d’être très fan du fait que Thaïs tripote un grand nombre de ses fleurs mais qu’importe : elles comptaient acheter et non pas tripoter pour aller voir ailleurs, alors il n’allait pas les emmerder, n’est-ce pas ? « Ah oui effectivement ! Tu penses qu’il aurait aimé plutôt des marguerites, une couronne de roses ou… carrément un bouquet avec diverses sortes ? Je crois qu’il aimait bien les pivoines dans le jardin de sa mère… elles étaient de quelle couleur déjà, tu te rappelles ? J’ai un putain de trou de mémoire ! » Au même moment, elles se demandaient à peu de chose près la même chose. « Un panaché me paraît mieux. Au moins on est sûres de tomber en plein dans le mille… ceci dit les marguerites sentent super bon ! »

Je voyais la tête de la fleuriste, et je mettais les lunettes sur le nez de Thaïs. Je la voyais donc changer de tête et elle avait remarqué que j’avais aussi tenu le bras de mon amie. Je lui disais : « Bon, il faudra que je te file ton cadeau aussi. » Le sortant de ma poche, je le déballais. « Tiens une canne à aveugle avec un truc numérique. Lorsqu’il y a un objet, elle le dit. Et il y a un laser au bout de la canne. » La fleuriste ne disait plus rien, elle avait changé d’attitude, mettant le papier dans mon sac, elle attendait patiemment que tout se passe normalement. « Les pivoines, hum…On peut en prendre des rouges, des oranges, des roses, et des blanches ? Pour les couleurs, je ne me souviens plus non plus… A chaque fois, je venais la nuit….» Je n’avais pas eu le droit d’aller la voir pendant des années et c’était pour cela que j’allais la voir la nuit pour la faire sortir. Je lui disais : « Le bouquet de fleurs est une bonne idée. »

Thaïs eut un très léger mouvement de recul face au fait que Sio venait de lui mettre des lunettes sur le nez mais ce fut parfaitement imperceptible pour la fleuriste. « Moi aussi j’ai ton cadeau dans mon sac de voyage ! Mais pourquoi tu m’as flanqué des lunettes ?! » s’étonna-t-elle aussitôt, non sans murmurer pour que Sio soit bien la seule à l’entendre. « Oh putain t’es trop une déesse ! Je replie la mienne attends, tu as de la place dans ton sac ? Par contre, je n’ai pas le tien sur moi, tu vas pouvoir attendre notre retour chez toi ? » demanda-t-elle tout en dépliant son cadeau et en embrassant vivement la joue de son amie. « Bah moi je suis déjà venue plusieurs fois en plein jour mais bordel aucun moyen de me souvenir ! Tu penses qu’on prend un bouquet avec plein de pivoines de diverses couleurs ? »

 M’approchant d’elle, je lui disais dans le coin de l’oreille en chuchotant : « La fleuriste faisait une drôle de tête…Scuse, je les enlèverais après… » Je savais que cela n’allait pas lui plaire, mais bon, je ne désirais pas avoir des ennuis, et donc, je préférais faire cela comme ça. Tout en l’écoutant, je prenais son ancienne canne : « Oui, tiens, je la prends, j’ai de la place dans mon sac, et pour le mien, cela peut attendre le diner. » Après avoir son bisou sur la joue, je réfléchissais donc à ce que je pourrais lui dire, je lui annonçais : « Et bien, oui, on peut faire cela comme ça. De toute façon, l’essentiel c’est qu’on trouve un truc qui pourrait lui plaire. Et il me semble comme tu disais que cela peut lui convenir. »