Sio&Thaïs + it's because we love you, Fred...

« Je pense qu’il vaudra mieux qu’on attende avant, sinon il risque de nous le faire payer le coco, là haut » ironisa-t-elle pour contrebalancer avec l’émotion qui venait de la prendre à la gorge et ne risquait pas de la lâcher de sitôt, bien au contraire. « Si jamais tu ne te sens pas de conduire surtout tu me le dis et on s’arrête pendant une heure ou deux, hein ! Faudrait pas qu’on s’plante dans le fossé ce serait quand même moche, surtout avant d’avoir obtenu les infos… mais je te fais confiance, t’es trop une warrior ! C’était pas allée Nelson Mandela ? On trouvera le numéro quand on y sera au pire, je t’avoue que là c’est moi qui ait un trou de mémoire… »

« Oui, on va aller à la maison et on va se reposer. Tu as raison. » Allumant le moteur, je lui demandais : « As-tu mis ta ceinture ? » Je l’entendais me dire qu’il serait mieux que l’on fasse une pause, je lui disais en souriant : « Oh cela va aller, j’ai mangé avant de venir. Puis, il y a juste dix minute de voiture. Je vais rouler doucement. » Regardant s’il n’y avait pas les agents de police, je prenais donc le temps de regarder si tout allait bien dans la voiture. Je notais aussi que le temps était au beaux fixe et je patientais le temps que Thaïs me réponde. « Au pire on peut toujours regarder dans le bottin ou appeler les services, tu sais, les gens au téléphone. » Je prenais donc conscience que la suite serait alors une bonne chose pour moi que je continuais sur ma lancée. Donc, je réfléchissais à ce que cela allait me donner comme suite.

« J’ai bien mis ma ceinture, chef ! » lança-t-elle avec une large dose d’amusement non sans faire le salut militaire au passage. « Il me semble me souvenir que c’est une toute petite rue ET du côté des chiffres impairs. Leur maison est assez reconnaissable, mais ça implique que tu t’en souviennes vu que sur ce coup là, je ne peux malheureusement pas t’aider. Au pire, on gare la voiture, on fait un premier tour et si on ne s’en souvient pas, on appelle les renseignements… ça évitera une communication si on trouve tout de suite » proposa-t-elle tout en se trouvant parfaitement en confiance à l’intérieur de la voiture de Sio. « J’ai hâte de voir ce qu’ils vont avoir à nous dire ces charlatans de mes deux ! »

«Cool, on peut y aller alors. » Tout en retournant pour aller dans le quartier proche de chez nous deux. Je me demandais bien comment est-ce qu’il fallait que je fasse pour la suite. Trouvant une place pour se garer, je disais à Thaïs : « Oui, on va marcher un peu, puis les odeurs et autres bruits vont bien nous aider. Il me semblait qu’il n(habitait pas loin de notre quartier. » Sortant de la voiture, je respirais un peu plus l’air. Je réfléchissais tout en regardant je demandais à ma sœur : « Dis-moi, il n’y avait pas un grand chêne pas loin de chez lui ? » J’avais demandé comme ça et je n’étais pas vraiment certaine de moi. Il fallait que je regarde un peu plus pour me situer. Je me tournais vers mon amie, et l’aidant à descendre, je voulais juste savoir pour elle. Si elle était d’accord ou pas avec moi.

En sentant Sio se garer, Thaïs ne mit pas plus de dix secondes avant de se dire qu’elle avait eu pleinement raison de lui faire confiance : elle n’avait rien perdu de ses réflexes en bagnole, même avec un très léger coup dans le nez. Après tout, elles n’avaient bu que deux bières et encore, la jolie irlandaise n’avait même pas fini sa deuxième jusqu’au bout… « Un chêne ? Me semble oui ! Et plein de pivoines rouges et blanches ! Si jamais tu vois une baraque avec ça, je pense que c’est la bonne, après on peut aussi regarder sur une merveilleuse invention qui s’appelle : le nom sur la boîte aux lettres ! »

Je l’entendais me dire pour les pivoines et le chêne, tout en regardant un peu plus ce que je voyais. Je regardais donc un peu mieux et je disais à ma sœur : « Oui, il faut sans doute faire comme tu as dis. Les boîtes aux lettres, bonne idées. Il suffit juste de regarder. » Je ne voyais pas vraiment quoi dire d’autre ou faire, il était juste nécessaire pour moi de comprendre le truc. Je prenais aussi le bras de ma sœurette et tout en faisant attention, je ne tenais pas à ce qu’elle tombe. Je voyais donc le trottoir qui était assez large et je regardais bien pour savoir où aller. Je lui demandais : « On peut essayer d’aller voir le grand arbre ? »

« A mon avis s’ils sont pas trop cons ils auront marqué leur nom pour que le facteur leur donne leur courrier » s’amusa Thaïs non sans empoigner à son tour le bras de Sio, qu’elle suivait aveuglément comme si elle était devenu ses yeux pour la journée. Cela avait été si souvent le cas depuis que la jolie irlandaise avait perdu la vue qu’elle ne comptait plus, à vrai dire. « Tu le vois le grand chêne ? Si on est bien sur la rue des chiffres pairs, normalement il est en début de rue. Bon après malheureusement ça me fait chier mais je ne peux pas plus t’aider ma biche… au pire y’a pas un passant dans le coin ? Les O’Toole, ils doivent être connus ! »

« Oui, on marche vers le chêne. On doit être dans la bonne direction.» Ecoutant donc mon amie, je recherchais donc les numéros impairs. Il fallait que je trouve le truc. Puis, je lui disais : « On va traverser, les numéros impairs sont sur le trottoir d’en face. » Je l’aidais donc à traverser, et je voulais juste que tout se passe bien. Je lui disais aussi : « Puis si on ne trouve pas, on fera comme tu as dit, on demandera à un voisin. Il doit bien y en avoir un dans son jardin à cette heure-ci. Ce n’est pas grave si tu ne peux pas aider plus. Il faut bien aussi que je cherche. Je ne peux pas te laisser tout faire. » Il était évident pour moi que je ferais tout pour aider ma sœur. Mais là, j’avais vraiment envie de savoir ce qu’ils leurs avaient pris tout d’un coup de faire un truc pareil.

[color=#666699]« Ah, bah si on marche vers le chêne on est forcément dans la bonne direction vu qu’ils étaient les seuls à en avoir un dans leur jardin de mémoire. Bon ça a peut-être changé depuis tu me diras… »/color] avoua-t-elle car pour le coup, Thaïs n’avait pas du tout réfléchi à cette éventualité. « Tu ne sens rien ? Ça sent le chocolat… la maternelle de Fred était pas chocolatière de métier ? » demanda-t-elle subitement, comme si un éclair de génie venait de la frapper alors qu’elles traversaient la rue de concert, au même rythme, accrochée l’une à l’autre comme tant de fois depuis la perte de la vue de Thaïs.

« Oui, on peut toujours faire cela comme ça. C’est une bonne idée. Après tout, on peut faire cela comme ça oui. » Je comprenais donc qu’il fallait juste que je sache si tout allait bien. Je suivais le trajet et donc, je lui répondais : « D’accord, on va faire cela comme ça. » Tout en sentant aussi le chocolat, je disais : « Oui, tu as raison. Cela doit être dans le coin. » J’avais demandé cela comme ça et Thaïs avait des indices qui étaient suffisamment bien pour m’aider. Je continuais avec elle et l’odeur devenait de plus en plus forte, je demandais : « On ne doit pas être bien loin, non ? »