Best fake wedding ever !
C'était censé être le jour de mon mariage, enfin mariage blanc, et pourtant j'étais devant mon écran d'ordinateur à entendre patiemment que ma mère daigne se connecter, avec une certaine appréhension, elle finit par m'appeler.
Je lui souris dès que je vus son visage, elle me retourna mon sourire, j'étais à peine douché toujours dans mon peignoir et elle, elle était plutôt en mode safari avec sa veste kaki, son chapeau typique, et ses cheveux auburn, elle portait ses fameux gants en cuir de gnous et sa peau de porcelaine était teintée de rouge.
-Salut... fis-je timidement. J'avais vraiment peur de la suite de la conversation, vue sa réaction quand je lui avais expliqué la situation, mais après tout, c'était elle qui m'avait donné cette idée en me racontant le mariage blanc de tante Rosa.
-Alors comme ça on veut vraiment rouler la douane américaine en se mariant en peignoir ? Mon dieu, mon dieu comment ai-je pu avoir un fils aussi tête en l'air.
Je levais les yeux au ciel, toujours la même, elle me regarda du genre " est-ce que tu manges assez ? ".
-Han ça va oui, et toi tu t'es vue, on dirait la femme d'Indiana Jones !-Pas de ma faute si j'ai une réserve à m'occuper, d'ailleurs on a eu des bébés girafes, et ce gros enfoiré de voisin qui a tenté de me faire un procès, tu me connais j'ai de la patience, ça va faire 20 ans que je ne lui ai rien dit concernant ces géraniums sur MON terrain et il se permet de me dire que ma girafe n'avait pas à accoucher sur son terrain, du coup j'ai renversé le crottin de gnou dans la benne pas très loin sur les géranium, en prétextant que je préférais cette odeur plutôt que la sienne...
Je la regardais incrédule, toujours aussi tarée cette femme... elle me faisait peur par fois.
-Alors, sinon, un conseil pour ton mariage... souris ! Fil direct sur la mariée, s'il y a des gens que tu n'aimes pas, c'est normal, on continue de sourire, comme quand tu voyais l'autre (sous-entendu la mère de mon père). Et puis au pire, tu dis ouais devant tout le monde la baratin habituel, tu prétends un mal de ventre, machin et tu t'arranges pour quitter la salle discrètement... et ensuite tu prends l'avion pour venir voir ta maman.. tu manques même à la tribu tu sais... enfin bon, je ne vois pas pourquoi vivre aux Etats-Unis, ce sont tous des corrompus, des misogynes, des petits merdeux qui se la pètent et ... non, non et non, une administrations de mes ...
J'écoutais ma mère faire son cirque habituel, ça me manquait tout ça, dire que cette femme était la plus riche d'Afrique ça me faisait bien rire, quand on la voyait habiller comme ça, elle préférait dépenser des millions dans une machine à traiter les eaux pour le village de la tribu dans la réserve que de se payer une robe. Je l'adorais. Mais mon père n'avait pas donné signe de vie.
-Il n'est pas là, il est parti au Cap, pour des raisons financières et en plus je peux te dire qu'il est stressé si tu savais la dernière fois que j'ai pu prendre mon pied avec lui ça remonte à...
-Maman ! -Au pardon, mon chéri, mais voilà ! J'ai des besoins à combler, je vais finir par devenir grosse et j'irai élever des lamas ...
Je la regardais d'un air mi-indigné, mi-amusé.
-Ta folie me manque... lui dis-je.
-Tu sais quoi ! J'ai proposé qu'on fasse une tour en glace dans le jardin parce que la reine des Pays-Bas va venir à l'hôtel, elle a lâché sa couronne pour son fils, alors elle a raison, moi aussi un jour je lâcherai mon chapeau et la réserve te reviendra, et les hôtels aussi. Enfin tiens moi au courant, de toute façon, si je te vois à l'aéroport dans la journée c'est que ça était une catastrophe, je te laisse et je te fais un gros bisou !
Mon dieu quel encouragement ! Elle me fit un signe de la main avant de se déconnecter, businesswoman folle alliée, mais adorable, elle était capable de débarquer en parachute à la maison blanche et de foutre une claque à Obama.
Quoi qu'il était temps de se préparer, j'allais arriver en retard mais tant pis ! Ca fera moins de gens à dire bonjour.