Secrets are poison (biki)

Ciarán venait de lui clouer le bec en... dix secondes ? A peine et montre en main. Bambi demeura bouche bée après son baiser volé et ce petit surnom dont il venait de l'affubler, véritable musique à ses oreilles. Elle demeura là à le contempler ranger ses sacs avant de secouer la tête pour mieux tousser de plus belle. Je suis désolée petit cœur, j'ai hurlé avant d'avoir mal... murmura-t-elle, se sentant idiote, en s'approchant doucement l'air innocent en se frottant la nuque. Le voisin aime se rincer l’œil j'ai l'impression... pourtant je l'ai déjà rembarré ajouta-t-elle avant de s'approcher encore, attirée telle une abeille sur une fleur avec toutes ces bonnes odeurs. Son estomac avait une faim de loup, car en plus de ne pas dormir comme il fallait, Bambi n'avait pas franchement mangé comme il fallait ces derniers temps. Je veux bien qu'on déjeune... mais t'as pris de quoi faire un p'tit déj au cas où aussi ? demanda-t-elle en s'approchant toujours, jusqu'à se coller contre le dos de son homme pour mieux déposer un beusou contre sa nuque. Faut pas m'en vouloir... j'ai vu le lit vide, je t'ai appelé et quand je me suis heurtée au silence, j'ai paniqué. Par contre... rayon de soleil ? Je ne pensais pas qu'entendre à nouveau un petit surnom me ferait autant de bien petit cœur... ça m'avait manqué. Bon elle éludait un peu sa toux mais pas pour longtemps.

Tu ne lui en voulais pas du tout, au contraire tu comprenais, mais tu ne l'as pas dit pour autant. D'ailleurs sa réaction t'avait fait sourire. C'était du Bambi tout craché et quand vint le moment de parler du voisin, tu semblais avoir un moment de battement. Quoi ? Il t'a fait du rentre dedans ? Tu n'étais pas au courant de ça. Dire qu'il t'arrivait de lui dire bonjour, quand ton humeur était au beau fixe ! Tu t'étonnais même de l'entendre parler de ça de manière totalement décontractée. Un peu comme un détail à une histoire. Non même pas, mais ça peut s'arranger si tu veux vraiment un petit dej', y'a de quoi. Les courses étaient faites, et vous étiez deux beaux jeunes amoureux, un petit déjeuner à quatorze heures c'était pas fait pour te choquer. Même si toi, là, tu avais besoin d'un truc pour consistant. La sentant contre ton dos, tu souriais à son baiser à ta nuque avant de lui dire. Grimpe, je vais plus pouvoir bouger si tu restes comme ça. Oui autant qu'elle grimpe à ton dos. Regarde toi, tu te plaisais tellement à retrouver ton koala, que toute occasion était bonne à saisir. Depuis que tu étais rentré à l'appartement tu n'avais plus penser à toute cette histoire avec Patty, et tu tenais à ce que ça dure. Ouais je sais que tu raffoles de ça. Ouvrant le frigo tu as récupéré la citronnade, en prenant vos plats, gardant ton koala à ton dos. Baguettes et non fourchettes pour vous deux et il ne restait plus qu'à déguster.

@Bambi C. Corleonesi

Bambi s'arrêta subitement. Une fois ou deux, et je l'ai envoyé bouler fit-elle en haussant les épaules car le voisin n'avait pas été lourd, c'était juste des mots, rien de sinistre. L'italienne avait vécu tellement pire comme allusion dans sa vie, ne serait-ce que dernièrement avec l'avocat ayant partagé l'appartement qu'elle partageait avec Ciarán qu'elle savait relativiser quand il ne s'agissait que de simples compliments sans conséquence. Nan en fait j'ai juste trop faim, on va déjeuner ! s'exclama-t-elle en sautillant comme une gamine qu'elle savait si bien redevenir de temps à autre. Oui, elle se détendait au fur et à mesure en présence de son homme, rassurée de le savoir chez eux, sain et sauf, même si le temps serait le seul baume pour ses blessures. Elle ne manqua pas de grimper tel un véritable petit koala contre son dos en se marrant car Ciarán continuait à œuvrer sans l'ombre d'une difficulté. Ton p'tit koala est pas trop lourd, ça va ? fit-elle en profitant pour lui bisouiller le cou à de multiples reprises non sans un délice absolu. Elle raffolait autant de le cajoler que d'entendre de petits surnoms de sa part. Elle descendit cependant de son dos une fois qu'il eut sorti les baguettes afin de s'installer en face de lui. Seul problème, ce fut le tremblement de ses mains dès qu'elle eut pris les baguettes en main. A plusieurs reprises elle tenta de choper des nouilles avec, mais c'était peine perdue.

Tu avais presque l'impression qu'on s'était joué de toi tant que tu étais surpris. Pourquoi t'as rien dit ? Tu savais être gentil quand tu voulais. Tu étais plus surpris qu'autre chose, pas encore totalement dérangé puisqu'à priori il n'y avait pas de quoi, du moins tu l'espérais. Récupérant deux verres, la citronnade et vos plats pour les disposer sur un plateau, tu vivais ce moment comme une petite renaissance. Il avait fallu que ce moment arrive pour que tu réalises à quel point une faille s'était glissée entre vous ces derniers temps, par ta faute en prime. Sexy koala. Tu la reprenais sur ce petit surnom qu'il t'arrivait de lui donner. C'était peut-être rare mais ça venait bien du début de votre histoire. En attendant tu supportais plutôt bien son poids jusqu'à vous installer pour déjeuner. Tu as simplement servi deux verres de citronnades jusqu'à remarquer ses mains. Ça va ? Tu devrais peut-être enfiler quelque chose aussi. En plus de son traitement que tu espérais la voir prendre pendant le repars. Tu ne voulais surtout pas être stressant mais tu guettais. Attrapant une bouchée avec tes baguettes dans l'assiette de Bambi, tu finissais par la lui porter à la bouche en lui demandant. Tu veux une fourchette ?

@Bambi C. Corleonesi

Je voulais... mais ça s'est passé quand t'étais pas là en fait. Et comme on se parlait pas ou presque dernièrement, je me suis dit que c'était pas important fit-elle valoir avec douceur, sans reproche, pour qu'il comprenne que le voisin n'était pas un problème. Bambi ponctua même ses propos d'un petit sourire afin qu'il n'ait aucun doute sur le fait que la rancune n'ait pas la place dans l'esprit de l'italienne. Bien au contraire, elle était trop contente de pouvoir jouer les koalas avec son Ciarán pour gâcher ce moment privilégié entre eux avec un problème qui n'en n'était même pas un. J'adore quand tu m'appelles comme ça... ronronna-t-elle tout contre lui pour la première fois depuis un lustre, au bas mot. Cela se gâta légèrement lorsqu'ils furent tous deux attablés, et qu'il fallut se servir de baguettes. Pour Bambi, c'était toujours difficile mais de plus en plus. Elle secoua négativement la tête de droite à gauche avant de s'emparer de son traitement. C'est pas que j'ai froid au contraire, j'suis une bouillotte personnifiée... t'as dû le sentir quand j'étais dans ton dos. J'en ai marre de mes mains... soupira-t-elle avant d'être surprise par nul autre que Ciarán, qui attrapa pour elle une bouchée dans son assiette avant de la lui porter à la bouche. Délichieux ! Première fois qu'on me donne la becquée c'est sexy... ça va te décevoir si je mange asiatique avec une fourchette ? grimaça-t-elle légèrement d'un air désolé.

Peut-être mais c'est toujours bon à savoir. Oui toi tu te méfiais de tout le monde en général, mais quand en plus tu avais raison ça n'était que décuplé. Il n'en fallait pas moins pour que ton avis ne change. Tu n'allais quand même pas donné de l'importance à un gars qui a des vues sur ta nana ! Ce serait complètement fou. Non étonné de sa réplique, tu restais cependant vocalisé sur ses mains en mangeant par intermittence. Tu rigoles, j'espère ! Il en fallait plus pour te décevoir, non ce qui était étonnant c'était juste qu'elle mangeait jamais à la fourchette quand vous aviez des baguettes. La première fois que vous aviez mangé asiat' ensemble, tu lui avais posé la question et la réponse avait été sans appel. Tu as rejoint la cuisine rapidement pour y chopper une fourchette tout en avalant ta dernière bouchée et revenant près d'elle, tu as fini par lui dire. T'as pas pris ton médoc' ? Oui tu n'as pas su tenir plus. Tu voulais savoir à quoi t'en tenir, prévenir les risques.

@Bambi C. Corleonesi

Parce que tu vas te méfier de lui ? s'amusa-t-elle, ayant oublié à quel point Ciarán pouvait être jaloux quand il s'y mettait. Qu'il se rassure, Bambi trouvait toujours cela aussi irrésistible. En tout cas elle fondait littéralement et cela atténuait le fait que les effets secondaires de sa maladie ne fassent que la rattraper encore et encore. Si l'italienne avait peur de le décevoir en mangeant exceptionnellement avec une fourchette de la nourriture asiatique, son homme ne sembla pas en prendre ombrage, bien au contraire. Je demande au cas où... admit-elle, légèrement penaude sur le coup, sentant ses joues se mettre à rosir un tantinet au fil des secondes. Je viens de le prendre. Mais hier je l'ai pas pris, j'avoue, c'est pas faute. J'avais l'esprit trop encombré...

Ben ouais si le mec est là à regarder au dessus de mon épaule quand je rentre chez moi ça va vite me prendre la tête. Oui ça avait le mérite d'être dit. Forcément ce n'était pas appréciable si il se mettait à draguouiller Bambi à chaque fois qu'il la croisait en plus de se perdre des regards à chaque fois que votre porte d'ouvrait. Voilà le genre de galères que tu n'avais jamais vu venir, et dont tu ne t'étais jamais soucié. Fourchette en main et te faisant à nouveau un chemin jusqu'à elle, tu la regardais tout simplement. Difficile de ne pas se dire que cette période affreuse que tu traversais n'avait rien à voir avec ça. T'as pas le droit de te négliger, peu importe ce qui se passe pour moi ou encore nous. Oui il fallait pas que tu commences à lui en vouloir pour ça. A ce moment précis ce n'était pas le cas mais ta culpabilité était là. Dès le début, tu l'avais su. Avant de savoir pour sa maladie, avant d'avoir cédé en sautant le pas avec elle : tu n'étais pas bon qu'à faire du bien. Tu étais toi, et toi, c'était le little dark one signification de ton beau prénom, et beau résumé de ta tendance à gérer mal certaines choses. Faut dire que tes bagages n'étaient pas des plus avantageux.

@Bambi C. Corleonesi

Tu veux que j'aille lui parler pour qu'il se calme ? proposa-t-elle pour essayer de l'apaiser, Bambi se sentant parfaitement capable de gérer la situation, en tout cas bien mieux qu'avec l'avocat où le résultat s'était avéré désastreux. Une simple conversation restait dans ses cordes surtout avec un homme n'ayant rien fait d'autre que la regarder et avoir des mots pour la complimenter. Que cela déplaise à Ciarán, c'était autre chose, et hautement compréhensible. C'est pas que je me néglige... tu n'aurais pas été fou d'inquiétude en me sachant dehors une fois encore, sans savoir si j'allais rentrer en un seul morceau ? J'y peux rien, c'est plus fort que moi. J'arrive pas à ne pas m'inquiéter... expliqua-t-elle sans reproche alors qu'elle prenait sa main tremblante dans un petit sourire. Mais je suis d'accord mon état s'améliore pas. Faut que j'arrête de faire l'autruche.

T'es sérieuse quand tu me poses une question pareille ? Non parce que tu commençais à douter. Bien sûr que tu trouvais que c'était une très mauvaise idée. Jamais de la vie tu répondrais oui à un truc pareil. Tu ne l'en empêcheras pas certes, mais jamais tu lui donnerais raison sur une telle initiative. Je croyais qu'on était d'accord pour dire que comparer ne nous mènera à rien ? Tu le pensais. Bien sûr que si elle traînait le soir dehors tu serait mort d'inquiétude. Tu ne l'aurais peut-être même pas laisser faire et pas seulement parce que tu étais légèrement macho. Plusieurs fois déjà tu avais dû la sortir d'une situation compliquée tout simplement parce que les enfoirés étaient nombreux. Oui s'il te plait. J'essaye de me contenir et de te laisser gérer sans m'en mêler, mais je veux pas que tu déconnes avec ça. Je finirai par t'en vouloir. Oui autant être honnête. Tu avais besoin d'elle maintenant que tu assumais tes sentiments, bien qu'encore parfois incertain pour l'avenir.

@Bambi C. Corleonesi