Secrets are poison (biki)

Bambi arqua un sourcil en voyant Ciarán sentir ses vêtements. Tu peux me croire, t'empeste l'alcool et la beuh ! reprit elle de plus belle en soupirant. Ce qui l'étonna en revanche, c'est que son beau brun finisse par aller dans son sens et décide d'aller prendre une douche, imperturbablement... non sans glisser un compliment très agréable sur le fait que son port des lunettes soit sexy. Elle déglutit avec difficulté, ne sachant pas si elle devait le croire ou bien mettre ça sur le compte de l'alcool. Heu... t'es sérieux ou t'es juste bourré ? L'italienne secoua aussitôt la tête de droite à gauche. C'est quand même tout ce qu'il trouvait à dire après des jours et des jours à passer en coup de vent sans même lui parler. Autant dire que la brunette ne parvenait pas à se réjouir même si, quelque part, c'était toujours un compliment. Va prendre ta douche. Je trouve ça... triste que ce soit le premier compliment que tu me fasses depuis des plombes et que ce soit sous alcool, alors que tu me touches pas et tu m'ignores depuis des plombes... mais continues à m'ignorer, pour ce que j'y peux... Petit haussement d'épaules. Bambi tourna les talons et retourna auprès de ses bouquins, car il était évident qu'elle ne risquait pas de dormir une fois de plus.

Tu faisais profil bas inconsciemment. Tu allais dans son sens, tu voulais éviter de prendre conscience des reproches qu'elle te faisait et au fond tu voulais même éviter de lui imposer ta présence, qui, reconnaissons n'en valait clairement pas la peine. Ouais je suis sérieux, ça fait secrétaire de bureau coquine. Malice dans le regard et le sourire, et Retirant ta veste que tu laissais sur le canapé, tu commençais à te déshabiller tout en te frayant un chemin vers ta chambre. Prenant clairement conscience de ses paroles, de ses reproches, de ses appels au secours. Incapable d'y répondre à quoique ce soit, tu as fini de te déshabiller dans ta salle de bain, pour te glisser dans une douche bien plus chaud que celles auxquelles tu étais habitué. Douche plus froide que la norme le matin, légèrement tiède le soir. Mais là ta douche était bien plus chaude que d'habitude et tu t'es éternisé, te perdant dans tes pensées. Pleurer te ferait le plus grand bien, mais y'a longtemps que tu avais comme figé tout ça. Mais tes yeux étaient épuisés, et ton regard vide.

@Bambi C. Corleonesi

Secrétaire de bureau coquine... répéta-t-elle, un peu surprise. Bambi attendit finalement que Ciarán soit dans la salle de bain pour se regarder dans une glace et grimacer. Mouais. Pour la secrétaire coquine, on repasserait, étant donné qu'elle n'avait personne à qui proposer de potentiels services coquins... ce fut sans doute pourquoi elle soupira de plus belle et retourna à ses cours, à moitié concentrée seulement car à aucun moment son beau brun n'avait réagi à ses arguments. Cela l'inquiétait autant que le fait de n'entendre que l'eau couler, sans aucun autre bruit. L'italienne finit par se relever du canapé, lunettes sur la tête, frappant doucement à la porte avant d'entrer. Elle ne savait même plus depuis combien de temps il était là dedans à vrai dire. Tout va bien là dedans ? demanda-t-elle prudemment alors qu'elle se retrouvait devant la cabine de douche, sans savoir quoi faire.

Tu avais très peu bu ce soir, mais tu avais fumé, et ce n'était pas par plaisir, c'était par besoin malsain. Oublier c'était difficile, pardonner te semblait impossible. Tu parles d'une impasse. Patty ne quittait pas tes pensées, et surtout la déception qu'elle t'infligeait te rongeait. Tu ne cessais depuis ces derniers jours te demander ce qui se serait passé si ce lien entre elle et ton grand-père avait été assumé. Les années de souffrance que tu aurais pu économisé était révoltantes. Interrompu, par la voix de Bambi tu as simplement répondu. Oui... Nickel ! Perturbé tant cette question était venu te chercher là où tu t'étais perdu, loin d'ici. Loin de cette réalité, loin de cette jeune femme que tu aimais. Tu as coupé l'eau rapidement avant de lui dire. Tu peux m'avoir une serviette. Tes épaules et tes pieds étaient rouges tant l'eau avait été chaude. La miroir plein de buée, les yeux presque autant, bien que tes larmes avortaient.

@Bambi C. Corleonesi

La première réponse de Ciarán lui fit froncer les sourcils. Cela lui paraissait tellement loin de la réalité qu'elle se retint de pousser un long soupir. De toute manière, même le confronter ne servait à rien. Soit il ne voulait pas voir les choses en face, soit il n'était pas en état de les voir. Quoi qu'il en soit, Bambi se retrouvait autant dans l'impasse que lui. Elle lui tendit une serviette, se mordillant la lèvre inférieure avec violence de s'être une fois encore inquiétée pour rien, avant de lâcher par dépit : nickel n'est pas le mot qui me viens à l'esprit... C'était davantage marmonné que véritablement énoncé mais qu'importe. Elle remarqua bien entendu les larges traces rouges dues à la chaleur de l'eau contre sa peau et ferma un instant les yeux. T'es écrevisse ! T'aurais pu te brûler, t'es dingue ou quoi ?! Finalement, elle lui reprit la serviette pour le frictionner elle-même, avec douceur, avant de passer un gant juste légèrement humide histoire que la température de sa peau puisse redescendre progressivement. Mais pendant qu'elle œuvrait, elle évitait de le regarder. T'as pas arrêté de me répéter qu'il fallait prendre soin de ton cœur, c'est drôle... je serais pas là, ce serait pareil. Tu t'en tamponnes de ce que je dis !

Tu ne devais pas lui répondre de peur de dire le mot de trop, le mot que tu ne penserais même pas vraiment, et puis reconnais le, tu n'avais pas l'énergie pour répliquer. Alors tu n'as rien dit, espérant seulement qu'elle t'apporterait une serviette. Regardant ton épaule par hasard, tu te rendais compte de sa couleur. Je marque vite c'est tout.. Croyais-tu ! Elle prenait les devants et tu te laissais faire sans broncher. Tu adorais quand elle prenait soin de toi, homme amoureux et tactile que tu étais, mais là c'était comme ton manque d'énergie qui te poussait à être docile et obéissant. Non c'est pas vrai. Tu ne t'en tamponnais pas, tu avais juste du mal à agir en ce sens tant tu étais distrait, ou plutôt parasité. Tu.. Puis tu as repris avec moins d'hésitation. Dors près de moi.. s'il te plait. Tu en avais besoin et pas seulement pour lui prouver que tu étais là. Tu avais juste besoin de sentir qu'elle, au moins était encore là, contrairement à une autre qui t'avait déçu. Enfilant ton boxer, tu sentais que le sommeil t'était trop prenant à ce moment-là.

@Bambi C. Corleonesi

Il marquait vite ! On ne la lui avait encore jamais faite celle-là. En tout cas Bambi s'occupa de lui en mettant cette remarque de côté, préférant ne rien répliquer. Ce n'était pas la peine d'envenimer les choses inutilement. Si elle dégoisa quelques mots, ce fut juste lorsqu'il prétendit que ses dires n'étaient pas vrais. D'accord, c'est peut-être pas vrai. Mais je serais pas là, ça changerait pas grand chose quand même. Petit haussement d'épaules. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il lui demande juste après de dormir à ses côtés, ce à quoi elle hocha juste la tête. Très honnêtement, l'italienne n'allait pas fermer l’œil, m'enfin... elle le conduisit jusqu'à la chambre une fois qu'il eut enfilé un boxer et se déshabilla, déposa ses lunettes sur la table de nuit pour mieux se glisser dans les draps, pensant qu'à aucun moment elle n'avait cessé d'être là et pourtant on avait une bien curieuse façon de lui renvoyer l'ascenseur. Silencieusement, quelques larmes s'écoulèrent sur son oreiller alors qu'elle restait sur le dos, sans bouger, incapable de fermer les yeux du restant de la nuit. Si bien qu'une fois que dix heures furent annoncés à son réveil, elle s'extirpa doucement du lit, essayant de ne pas réveiller Ciarán, chopant juste ses lunettes avant de sortir de la chambre. Sa direction ? Le balcon, pour s'en griller une. Après toute la colère qu'elle renfermait c'était ce qui la détendrait le mieux pour le moment.

Tu n'as pas su lui dire, pourtant elle avait tort. Si elle n'avait pas été là, tu te serais retrouver seul. Follement seul. Patty a longtemps eu cette place. Cet entourage proche, personnel, intime. Si Patty connaissait ton histoire, Bambi, elle, connaissait les failles de ton cœur, et te comblait d'amour. Prenant tes distances avec Patty, tu aurais fini complètement seul sans la belle italienne. Elle a accepté de dormir à tes côtés, et sentir sa présence là tout près a presque été frustrante. Tu n'avais le droit de trop en demander, mais tu avais tellement eu besoin de ces bras à ce moment-là. A défaut tu t'es endormi comme une masse. Manque de sommeil, soucis, beuh.. ton cerveau avait besoin de repos. Au matin, tu étais incapable de dire l'heure qu'il était, mais tu l'as senti quitter le lit, pourtant tu semblais encore bien épris par le besoin de dormir. Apercevant sa silhouette à travers les rideaux, tu as fini par la joindre plusieurs minutes plus tard, intrigué. Elle était bien en train de fumer, tu n'avais donc pas rêvé. Tu t'es posté à ses côtés silencieusement sans même te couvrir, et sans prévenir tu lui as pris sa cigarette. Tu as tiré une taffe dessus avant de l'écraser, et de la jeter par dessus le balcon.. là aussi sans prévenir. C'était peut-être mauvais pour tout le monde, mais ça l'était bien plus encore pour elle.

@Bambi C. Corleonesi

Bambi sursauta légèrement en voyant débarquer Ciarán sans crier gare pour prendre la cigarette qu'elle était en train de déguster en solo, pour mieux la prendre, tirer dessus et l'écraser. Là par contre elle ne fut guère étonnée qu'il le fasse, par contre, une fois encore, pas un mot. Un silence presque stressant qui la poussa à se mordiller la lèvre inférieure. Faut que tu rentres, tu vas attraper froid... murmura-t-elle finalement, luttant contre ses yeux qui s'humidifiaient déjà. Si hier l'italienne avait réussi à ne pas pleurer devant lui, cela risquait d'être plus difficile aujourd'hui. Tu me parles même plus maintenant ? articula-t-elle en luttant avant qu'une larme, traîtresse, ne s'écoule contre l'une de ses joues. Bien entendu, la brunette l'essuya aussitôt. Est-ce que ça veut dire que... tu m'aimes plus ?

Attraper froid était le dernier de tes soucis. Un peu comme la température d'eau de dernière douche. Elle avait toujours cette réplique pour prendre soin de toi et bizarrement elle semblait oublier qu'elle était là postée, et exposée au froid également. Je pourrais te dire la même chose. Tu n'étais là sur ce balcon que parce qu'elle y était également. Tes premiers mots pour elle ce matin avaient donc été ceux-là, et alors que tu étais bien conscient qu'il allait te falloir lui parler, tu te perdais dans tes pensées, avant-bras appuyés contre le bord du balcon. Quoi ? Non... bien sûr que non. Tu la contredisais comme à chaque fois depuis des jours, espérant parfois que ça suffirait à la rassurer, parce que tu n'avais pas assez d'énergie pour en faire plus. Je.. Tu tellement de choses ! Restait plus qu'à savoir ce qui passait par la tête, là maintenant. Après un bref silence tu as fini par dire. Je me suis pris la tête avec Patty, hier soir. Longue conversation téléphonique où tu avais plus été dans les reproches qu'autre chose. Mais cette conversation avait fini par officialiser toute cette rancune, et oui reconnais le, elle devenait légitime, et tu souffrais.

@Bambi C. Corleonesi