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Ce soir ? (Mel)

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  Si c'était sur ce genre de révélations qu'on se lançait, moi aussi je pouvais jouer. L'espace d'un instant, j'affichais une mine sérieuse pour lancer ma révélation avant de malicieusement feindre de ramasser ma serviette de table, profitant de l'occasion pour venir chatouiller les mollets de la demoiselle, remontant le long de sa jambe. Elle serra les genoux, bloquant ma main baladeuse dans sa manœuvre, me soufflant alors que, puisque je n'allais pas m'aventurer plus loin ici, il valait mieux éviter de réveiller ses sens et les miens par la même occasion. Mon sourire s'élargit, amusé par sa répartie alors qu'elle me rappelait que j'avais déjà pu constater que la culotte n'était pas indispensable sous un short pour elle... Me relevant finalement pour reprendre face à elle, je l'écoutai reprendre notre joute d'informations mutuelles l'un sur l'autre. Je m'attendais presque à une autre révélation du même genre que la première. Mais c'était sur un ton plus sérieux qu'elle reprit la parole. Je ne m'étais pas attendu à cela : quatre ans sans relations sérieuses, pas d'attachement, pas de dîners... Cela expliquait bien sa tendance fuyante. Je pressentais que sa philosophie n'était pas uniquement du fait d'une mauvaise expérience, ou d'une rupture compliquée... Seulement je n'osais l'interroger précisément là dessus, préférant la laisser libre de m'en dire davantage ou non. "C'est bien de l'assumer..." Donc ça confirmait les dires de Sergeï. Et c'est avec ma meilleure arme, l'humour, usant d'ironie que je lui soufflai cette réponse, espérant une nouvelle fois qu'elle ne sentirait aucune pression vis à vis de notre dîner : "Et merci de me prévenir, je vais garder ma bague et ma demande en mariage pour plus tard alors..." rigolai-je alors, histoire qu'elle ne flippe pas avec moi... Quoique, si elle se permettait de m'avertir sur le terrain glissant sur lequel je m'aventurais, je me devais peut être de faire preuve de la même honnêteté. Et c'est sans plaisanter cette fois que je repris : "Sache que si toi t'as du mal à t'attacher, moi mon problème c'est que j'ai du mal à ne pas le faire." Je jouais les casa nova, draguer et flirter en soirée, mais toutes les femmes qui finissaient dans mon lit, j'étais incapable de les sortir de mon coeur et de ma vie. C'est ainsi que Lyra était devenue ma meilleure amie, que j'avais sauté de joie en retrouvant Emilia, ou encore que j'étais incapable de ne pas fondre devant Gab, malgré nos retrouvailles au début glaciales... Pour cela aussi que je m'obstinais à vouloir connaitre la brunette devant moi malgré tous les signaux -voie sans issue- qu'elle essayait de m'envoyer.
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Est ce qu'elle avait pu donner l'impression d'être une fille qui n'assume pas ce qu'elle est ? D'être quelqu'un qui n'est pas pleinement consciente de ses qualités, ses défauts, ses points forts, ses points faibles ? Justement tout était peut être un peu trop calculé dans cette vie depuis quatre ans et c'était l'entrée de Denys en élément perturbateur qui la rendait moins monotone, qui l'aspirait peut être à quelques petits changements. Enfin pour le moment il en avait le droit à certains : le diner, ses révélations, même si elles étaient légères et en surface pour le moment, elles n'étaient quand même pas à prendre à la légère et elles n'étaient pas sans intérêt. Le sourire aux lèvres, c'est avec de la mélancolie dans le regard qu'elle finit par le regarder quand il parla de bague de mariage. Elle sentait cette partie d'elle remonter, l'étouffer, avec le besoin de la faire sortir. Elle baissa les yeux un instant lorsqu'il lui avoua s'attacher un peu trop vite, comprenant surement qu'il ne la nexterait pas de suite après leur diner et finit par dire : « J'aime bien que tu t'attaches. » Elle était bien avec lui et après le coup de coeur qu'elle avait eu pour lui dès le premier soir, s'il lui avait dit qu'il en avait rien à foutre, ça l'aurait peinée. « C'est pas que je ne m'attache pas... C'est que j'essaye de contrôler cet attachement... Mais avec toi ça ne fonctionne pas sinon je n'aurais jamais accepté ce diner ! » Elle avait laché cela avec une note d'humour, un ton plus léger avant de reprendre. « Je suis rentrée dans l'armée à 17 ans... J'étais jeune, j'y ai connu mon seul amour et il est décédé sous mes yeux alors qu'il m'avait demandé en mariage. » Elle marqua un petit temps avant de conclure. « Les personnes que j'aime ont le don de disparaitre. » Sous entendu qu'il n'était pas le seul, elle avait en effet perdu ses deux parents adorés avant ce drame. Il avait l'explication sur sa non envie de s'attacher, s'attacher c'était prendre le risque de perdre les gens et de souffrir.
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 Elle me prévenait de sa tendance à fuir l'attachement, avec une honnêteté touchante, et c'est à mon tour de faire preuve de franchise en lui avouant ma difficulté à ne pas m'attacher. J'avais beau m'essayer aux relations éphémères, je n'y trouvais pas mon compte, et mes conquêtes d'une nuit finissait toujours par prendre une place importante dans ma vie. Meleya ne faisait pas exception, puisque j'étais là, malgré elle et malgré moi, à essayer d'en savoir toujours davantage sur elle. C'était risqué de lui avouer ma tendance coeur d'artichaut, mais le risque sembla payant puisque, yeux baissés, elle avoua apprécier que je m'attache. Elle clarifia alors ses tendances fuyantes autrement : ce n'était pas un refus catégorique de l'attachement en soit, juste une tentative de contrôle. "Y'a des choses qu'on ne contrôle pas Mel..." Et j'étais bien content que dans mon cas, elle ait laissé son besoin de tout maîtriser de côté. C'était agréable aussi, de la découvrir un peu plus, ce petit côté vulnérable et la fragile ne la rendait que plus humaine, plus accessible aussi. Moins femme fatale sans coeur, parce que dans la série j'avais déjà bien assez donné. Les révélations s'enchainèrent ensuite. Pas une information, mais bel et bien plusieurs... Son engagement dans l'armée, que j'avais deviné lorsqu'elle avait évoqué ses -permissions- un peu plus tôt, son premier amour, décédé... Et là, le sens de ces quatre années à jouer les anguilles s'éclaircit. Mon regard se voila un instant. "Je suis désolé... Je savais pas, j'aurais pas du... " Plaisanter sur une potentielle bague de mariage que je lui destinais ? Oui, probablement, mais maintenant que c'était dit c'était trop tard et aux paroles de la demoiselle je compris que son passé était lourd, ne se résumant pas qu'à cette perte, puisqu'elle évoqua la disparition de -toutes les personnes- qu'elle aimait. "Tu vois, t'avais raison tout à l'heure, la liste de nos points communs s'allonge encore..." Façon de lui souffler qu'en terme de deuil, j'avais eu mon lot, malheureusement. "Je veux pas te mettre mal à l'aise Mel, si tu préfères qu'on parle d'autre chose..." Je laissais la porte ouverte, si elle préférait ne pas m'en dire plus, je ne voulais pas non plus rouvrir ses blessures avec des questions délicates...
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Il y a des choses qu'on ne contrôle pas, ou juste des choses qu'on n'a pas envie de contrôler, quand on se sent bien avec quelqu'un. Elle ne savait pas ce qu'elle risquait en lui faisant sa révélation mais si elle lui avait fait confiance à faire l'amour une première fois alors qu'elle ne le connaissait pas, cette confiance là paraissait moindre. Sauf qu'il l'avait bien compris, tout était inversé chez elle et le pas de ce soir était plus important que celui du premier. « Ne t'excuses pas Den ! Tu ne m'as pas mis le couteau sous la gorge pour que je te dise tout ça. » Elle était là de manière consentante et les mots étaient sortis de sa bouche sans contrainte. Elle aurait d'ailleurs préférés qu'ils n'aient pas de points communs sur les pertes qu'ils avaient connu, parce que même si elle l'avait détesté, elle ne lui aurait pas souhaité cela. « Trouve moi une révélation drôle à faire sur toi, du genre du j'ai jamais de culotte sous ma robe, sinon je crois que ça me dérange pas si tu veux poser des questions. » Honneur pour lui, il était le premier à qui elle donnait ce droit alors que d'ordinaire elle se renfermait comme une huitre, Denys la mettait en confiance, c'était un peu trop naturel, ça l'effrayait mais elle avait bien compris que même si elle essayait de contrôler, avec lui, c'était impossible.
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  Pas de contrôle, pas de maîtrise, et j'avouais apprécier ce laisser aller de la demoiselle. Moins dans la retenue, plus ouverte, même si je le savais, ses révélations qu'elle m'offrait devait lui coûter surement, ramener des souvenirs qu'elle avait enfoui en elle. Pour cette raison que je m'excusais, que je lui laissais aussi la possibilité de couper court au jeu, d'arrêter là la remontée de souvenirs douloureux, lui soufflant au passage que c'était un nouveau point commun entre nous, révélant ainsi à demi mot que le deuil était un sujet que je connaissais un peu trop également. Elle me répondit alors de lui trouver une révélation drôle sur moi. Je me lançai alors,  espérant lui soutirer un sourire : "Je suis prêt à tout pour mes amis. J'ai même enfiler une perruque rousse pour faire marrer mon meilleur pote après sa dernière déception sentimentale..." confiai-je avec ma bille de clown, fier de ma connerie. "Allez imagine moi en rouquine, moque toi t'as le droit..." l'autorisai-je en pouffant moi même. J'étais capable d'auto dérision, conscient que j'étais parfois le pire des pitres. "Heureusement qu'on a déjà conclu toi et moi sinon je crois que j'aurais grillé toute mes chances là." Je repris ensuite mon sérieux, parce qu'elle m'avait aussi permis de poser mes questions, si je le souhaitais... Et ce n'était pas de but en blanc sur son fiancé décédé que je voulais la questionner. Trop brusque, trop de risque de propos malheureux, de la voir se refermer peut être aussi. C'est une autre de ses révélations donc, que je revins : "Pourquoi l'armée ?" Pour une femme, ce n'était pas un choix de carrière évident. Et puis à 17 ans, c'était d'autant plus surprenant. Et pourtant, j'avais eu un soldat américain dans mes rangs, je connaissais l'importance et l'engagement que pouvait représenter l'armée américaine.
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« Je te confirme qu'en rousse il m'aurait fallu bien plus d'une soirée pour te succomber ! » Elle riait de bon coeur, essayant de l'imaginer grimer de la sorte. Mais non. Elle se rappelait son corps musclé et bien dessiné et ce serait vraiment du gâchis de mettre une perruque rousse sur sa tête qui n'irait pas du tout avec ses beaux yeux bleus. Le roux, mauvaise idée pour lui, mais bonne idée pour la faire rire, il avait réussit. « Enfin nouveau point commun, je suis aussi prête à tout pour mes proches. » Elle est quelqu'un en qui on peut avoir confiance les yeux fermés et c'est un bout en train. « Mais tu le sais déjà puisque notre précédent rendez-vous en a fait les frais ! » Petit clin d'oeil pour lui rappeler que c'était pour cela et uniquement pour cela qu'elle lui avait demandé de décaler le diner. Après est ce qu'elle venait de dire rendez-vous ? Peut être, elle ne savait plus trop comment qualifier les choses alors elle laissait les mots sortir comme ils le voulaient, Denys n'en faisait pas cas, étant surement aussi paumé qu'elle sur la qualification et l'apparence des choses. En attendant, le jeune Zacharias prit le droit qu'elle lui avait donné: celui de poser des questions. Elle sourit doucement d'ailleurs en l'entendant la poser. Tous les choix de la vie de Mel renfermaient des secrets, elle s'en rendait bien compte alors elle ne put s'empêcher de lui demander : « Tu comptes percer à vif tous mes secrets en un diner ? » Elle haussa les sourcils et opta pour un regard taquin avant d'ajouter : « Mon père était haut placé dans l'armée, il adorait son métier. J'ai toujours voulu être comme lui. Et à cette époque là, c'était aussi un moyen de couper court avec ma vie, ne pas rentrer, ne pas retourner dans le calvaire de ma vie d'ado. » Plus sincère elle ne pouvait pas. Cependant, si Effy connaissait le décès de ses parents parce qu'elle était proche d'elle lorsque c'est arrivé, et que Dante savait pour Joshua, son petit ami, parce qu'ils étaient de proches amis, personne ne savait pour les années qu'elle avait passé sous les coups de sa tante et ça, ça serait bien plus compliqué à débloquer.
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 « Quoi ? Tu ne fantasmes pas sur le rouquin dans Harry Potter ? » demandai-je en prenant un air offusqué quand elle répliqua que la perruque rousse aurait surement été un sacré handicap pour que je la séduise lors de notre première rencontre. Elle souligna ensuite un nouveau point commun, que d’ailleurs j’avais effectivement pu déjà constaté lors de notre rencard annulé. « Je crois que j’ai arrêté de t’en vouloir pour ça à partir du moment où tu m’as expliqué pour ton ami. » Comme si –un pote dans le besoin-  excusait tout. « Mais te sers pas trop souvent de ce prétexte pour annuler nos rendez-vous sinon je vais finir par trouver ça louche… » rigolai-je, sans me rendre compte qu’à mon tour, je reprenais le terme pourtant exclu de –rendez vous- pour désigner nos potentielles futures rencontres.  Je pris donc l’option question, puisqu’elle m’y avait autorisé, et un fin sourire se dessina sur ses lèvres alors qu’elle m’accusait de vouloir percer tous ses secrets en une soirée. « Tu n’es pas obligée de répondre… » soufflai-je alors. Parce que j’avais eu l’impression de choisir une question neutre, je ne pensais pas soulever un nouveau mystère en la posant. Mais lorsqu’elle reprit, m’expliquant que dans père ETAIT, et le passé avait son importance, haut placé dans l’armée, qu’elle avait toujours voulu suivre cet exemple. Le passé, ça pouvait vouloir dire que soit il avait juste arrêté sa carrière militaire lui aussi, soit il n’était plus là… Faisait-il parti des personnes aimées que Meleya avait perdu ? Je ne me risquais pas à une telle question, trop brutale peut être, alors même qu’elle venait déjà d’évoquer le décès de son fiancé.  Et puis lorsqu’elle parla de manière évasive du calvaire de sa vie d’ado, je sentis qu’il y avait dans le passé de la demoiselle un bagage bien chargé. Une touche d’humour à la Den’, pour alléger l’ambiance : « Tu devais être sexy en treillis. » Petit clin d’œil amusé, et je repris vite le ton de la confidence : « Mon frère était dans l’armée aussi, l'US Army. » confiai-je, curieux de savoir vers quel corps la demoiselle, elle, s’était orientée : Navy, Ai Force ? Mais pas le temps de lui demander car le serveur arrivait avec nos assiettes de langoustines aux odeurs alléchantes. (mange virtuellement à défaut de manger en vrai Ce soir ? (Mel) - Page 4 2474380249 )
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« Pas du tout désolée ! » Les roux ne faisaient pas parti des hommes de sa vie, alors s'il comptait se faire teindre et adopter la rousse attitude, qu'il le dise de suite, elle prendrait ses jambes à son cou ne s'amusant plus du tout à qualifier ces rencontres de rendez-vous. Superficielle ? Pas du tout, elle avait juste un sérieux problème avec cette couleur, parce que même si elle avait un chat, elle ne le voudrait pas roux, elle n'aime pas cela, c'est ainsi. « T'as commencé à arrêter de penser que je me foutais de toi quand je me suis expliquée oui. Bonjour la confiance ! » Elle rigolait mais au final voilà un nouveau point commun, assez confiance pour s'envoyer en l'air du premier soir, mais quand ça devient moins léger : bien plus de réticence. En fait, pas besoin de miroir entre eux, il était sur beaucoup de points, son reflet, au masculin. « Je t’emmènerai en virée sur le phare avec mon meilleur ami la prochaine fois ! » Et si le meilleur ami ne sentait pas du tout Denys il prendrait surement son poing dans la figure ou un truc du genre. Non c'était une mauvaise idée ça. D'une elle n'était pas prête à avouer une attirance certaine pour le jeune homme à tout le monde, de deux, elle n'était pas prête à lui montrer au point d'organiser un tête à tête avec son meilleur pote. Si l'occasion se présentait elle ne fuirait pas mais de là à le planifier, ce n'était pas son genre. Les langoustines arrivèrent sur les déclarations du jeune homme au sujet de l'armée. Après avoir fermé les yeux un instant pour humer la bonne odeur que cela dégageait, elle les rouvrit, s'empara de sa fourchette et piqua dans son plat généreusement. « Merci pour tout ça... Je n'aurais pas choisi mieux ! » Elle adorait le menu qu'il avait décidé, elle, elle avait juste choisi le vin, c'était le monde à l'envers. Elle n'en oubliait pas pour autant leur sujet de discussion, l'évocation de son frère, et le passé de sa phrase. « C'est Priape ou Emrys qui était dans l'armée ? J'étais dans l'US aussi, je n'ai pas franchement le pied marin et je suis pas rassurée en avion. » Mais elle le prend quand même hein, sauf que s'il veut en faire l'expérience, au prochain vol il peut venir s'asseoir à côté d'elle et qu'elle lui broie la main. « Et comme ça t'aime les uniformes toi ? J'aurais pas cru ! » A chaque sujet sérieux suivait l’ambiguïté, ce petit jeu entre eux qui ne semblait pas prêt à se terminer si facilement.
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  A noter : le coup de la perruque rousse ne devait pas être testé sur Mel... Enfin, mes petites révélations l'avaient fait rire et c'était surtout ça le but. Détendre l'atmosphère, pour mieux poursuivre notre petit jeu de confidences sur confidences. Et lorsque j'avouais que c'était son côté secourable à l'égard de ses amis qui m'avait fait oublier l'annulation de notre rendez vous, elle souligna ma grande confiance. Je baissais les yeux, sourire amusé, prêt à reconnaitre mes tords : "Je suis pas du genre à faire confiance aveuglement j'avoue..." Peut être que je l'avais trop accordé par le passé et qu'on m'avait trop souvent trahi ? Bref, elle était prévenue sur ce point et d'ailleurs elle plaisanta en suggérant que je me joigne à elle et son meilleur pote lors de leur future virée sur le phare. Un rire s'échappa de mes lèvres en imaginant la scène : "Ouais, non, je suis pas sûr que ça soit un bon plan... Mais je veux aller le voir. Je compte emmener Lyra d'ailleurs, tu sais je t'en avais parlé." Entre deux phrases assassines lorsqu'on s'était croisés ce soir là. L'entrée arriva et la demoiselle salua mon choix. "Me remercie pas trop vite, tu ne sais pas le plan que j'ai en tête pour la fin du repas..." répondis-je alors avec un petit sourire énigmatique. Précédant l'arrivée de nos assiettes, j'avais confié la carrière de l'un de mes frères dans l'US army, souhaitant découvrir quel corps la demoiselle avait intégré à l'époque. Le même, puisqu'elle avoua ne pas avoir le pied marin et la peur de l'avion. "Ca doit être embêtant quand on rêve de voyager à travers le monde." Et au sujet de mon frère soldat, alle supposa avec logique, qu'il s'agissait d'Emrys ou de Priape, que j'avais évoqués précédemment. "Aucun des deux. C'était Artémis." C'est au tour de mon visage de s'habiller un instant de nostalgie alors que le prénom de mon frère décédé s'échappait de mes lèvres. Mon regard se fixa alors sur les crustacés dans l'assiette laissant échapper, dans une tentative vaine de chasser mon trouble : "Ca se mange comment ce truc ?" Mes prunelles balayèrent alors la table et les multiples couverts entourant l'assiette, un peu perdu, ne relevant les yeux qu'à son allusion sur mon goût pour les uniformes. "Tous les gars aiment ça... Même si la petite blouse blanche me brancherait plus que le treillis j'avoue." Petit lueur de désir dans les yeux, imaginant la brune dans une tenue plus que sexy, probablement à milles lieux de celle dans laquelle elle se rendait à l'hôpital pour sa formation.
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« C'est mieux même si là je te demandais juste de me croire et ne pas me cataloguer dans la catégorie des anguilles qui se défilent au dernier moment ! » Chacun ses réserves, chacun ses doutes, elle ne pouvait pas mentir que le fait de le revoir si vite après leur première rencontre spéciale l'avait aussi déstabilisé, comme tout le reste chez lui, alors elle était décidée à ne plus insister sur ce point. « Ta meilleure amie c'est ça ? » Si elle se souvenait bien des quelques mots qu'ils avaient échangé sur la route de leur cottage lorsqu'ils s'étaient rapidement croisés, bien trop entêtés chacun de leur côté pour faire la paix. « Je n'y suis pas allée en plein jour alors je ne sais pas ce que ça vaut, mais la nuit c'était magnifique... De là haut t'as l'impression de dominer le monde, c'est super ! » La new yorkaise s'était autorisée à tout oublier une fois perchée tout en haut, à se laisser aller, à se vider l'esprit et ça lui avait fait un bien fou. Partager ce moment avec Royce était super, elle ne regrettait pas même si une escapade du genre pouvait avoir une connotation romantique, il n'en avait jamais été question entre eux. « Je me soigne ! Enfin je me fais violence, ce ne sont pas des petits maux qui vont m'empêcher de bouger ! » C'était Mel tout craché ça, elle ne s'arrêtait pas à une peur ou à une réticence, elle fonçait dans le tas, n'acceptant pas pour le moins du monde d'être arrêtée par quelque chose qu'elle ne peut contrôler. Alors ses peurs, elle les apprivoisait. Lorsqu'elle demanda si c'était Priape ou Emrys qui avait fait l'armée, ce fut un autre nom qui sorti de la bouche de Denys et à voir son expression changer le sujet était aussi délicat que ceux que la brunette venaient d'aborder, lorsqu'il porta son attention sur les langoustes, elle enchaina donc, gardant son sourire aux lèvres, un sourire rassurant, complaisant qui se voulait de lui faire comprendre que la règle : ne jamais poser de questions, s'appliquait aussi dans son cas, alors qu'il se rassure elle ne le ferait pas. « Je te fais honte si je te dis que je sais manger ce truc qu'avec les doigts ? Tu coupes la tête et tu tires au bout de la queue, avec un peu de chance la peau vient, sinon faut tout décortiquer ! » C'était sûr elle allait s'en mettre de partout, heureusement qu'elle portait une robe noire. Elle mit ses explications à exécution vérifiant avant que personne ne regardait dans sa direction. Elle en oublia la langouste qui lui en faisant voir de toutes les couleurs quand il remit sur le tapis les uniformes. « Passe à l'hôpital un jour où je suis de garde, je pourrais peut être m'arranger pour retirer tout ce que j'ai sous ma blouse pour la rendre sexy parce que dans la vie de tous les jours elle ne l'est pas ! » Petit clin d'oeil. En effet, elle portait sa blouse blanche ouverte par dessus ses vêtements, rien de sexy sauf si on enlevait tout le reste et si on évitait d'y mettre du sang.
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