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Cottage 114… C’était ce qu’elle avait laissé échapper, d’une voix passablement énervée, lorsque je m’éloignais à grand pas, moi même un peu énervé, piqué, vexé… Je l’avais entendu, néanmoins, le numéro de son cottage, et l’invitation masquée qu’elle avait glissée derrière ses mots. Alors pourquoi je n’avais pas filé directement là bas ? Peut être parce que je m’étais dit que cette image qu’elle avait de moi, de coureur, cette image pour laquelle je me vexais, ça m’allait peut être plutôt bien. Qu’elle me pense en train de faire l’amour avec Tracy tiens… Et en arrivant finalement chez moi, à quelques bungalows du sien, j’étais déjà plus calme, plus zen. Si j’avais bien des défauts, être susceptible et rancunier n’en faisait pas parti. Attrapant mon téléphone dans ma poche, je pianotais sur l’écran tactile, dont j’avais vraiment du mal à me faire, un petit SMS à son attention avant de filer dans la salle de bain. J’étais en train de me préparer pour aller me coucher quand mon téléphone sonna, annonçant la réception d’un message. Je répondis. Elle répondit à nouveau et… –Denys !!! Le mode silencieux !!!- grogna la voix de ma meilleure amie depuis sa chambre adjacente à la salle d’eau. « Ouais ouais, je coupe maman !!! » répliquai-je sur une voix moqueuse. Le désavantage des lieux, c’était bien les cloisons épaisses comme du papier. Bonjour l’isolation phonique. Et dans mon empressement de peur de me faire zigouiller sur place par Lyra, j’éteins l’appareil. Manip’ empressée donc. Ce n’est que le lendemain que j’avais lu son message, avec un sourire amusé. Je réponds, je réponds pas… Les jours étaient passés à une vitesse ensuite, mais pas l’envie de la revoir. Pourtant je n’avais pas fixé de nouvelle date parce que je sais pas… Elle me plaisait mais ses paroles de l’autre soir m’avaient fait réfléchir et j’étais sûr d’une chose : je ne voulais pas lui manquer de respect. Et pourtant, rester dans ce silence radio me gênait, j’avais l’impression de passer à côté de quelque chose, à côté de quelqu’un… Me voilà donc, chemise blanche, tenue soignée, fin de journée, devant la porte du cottage 114. Je m’emparai de mon téléphone, écrivis mon sms et appuyai sur envoyer, entendant quelques secondes après la sonnerie de son portable à elle provenir de l’intérieur de son logement. Elle était chez elle déjà, c’était bon signe.(Invité)