« J’en doute toujours… » Elle me ferait pas croire qu’elle avait fait semblant avec moi lors de nos nombreuses étreintes… Ma petite fierté masculine refusait de l’admettre alors même qu’une telle chose devrait me laisser de marbre, puisque ce n’était clairement plus à l’ordre du jour désormais. Ce qui ne m’empêchait pas de lui demander la confirmation suivante : vrai dîner de confirmation ? Comme si j’avais besoin qu’elle m’assure encore une fois de l’absence d’ambiguïté entre elle et mon ami et VP Tate. Une explication qu’elle ne me devait pas, que je n’avais aucun droit de lui demandé, fiancé que j’étais à une autre, et pourtant Kyla reprit la parole pour m’informer que l’Eliot nous avait repérés Athéna et moi dès notre arrivée dans le restau. Ceci expliquait surement les petits gestes complices que nous avions entrevus entre eux. « Les regards, vos mains, votre baiser, ça aussi c’était du cinéma alors ? » Je ne pouvais m’empêcher de demander avec un petit air dégoûté, bouffé par la jalousie. En tout Kyla ne se démonta pas et me réclama un repas pour avoir gâché ce dîner avec Tate, et à peine avais-je acquiescé qu’elle m’imposa la date : demain midi. Mon déjeuner avec Ombeline… On allait évité de parler de mon projet initial à Kyla, de toute façon son ton était sans réplique et je sentais qu’elle n’accepterait aucun marchandage de ma part. « Demain midi alors. C’est noté. » Et elle ré insista sur le but premier de l’invitation de Tate, moyen de souligner aussi que moi, de mon côté, je n’avais pas été très courtois et très reconnaissant de son généreux don… Pour ma défense, ce soir là, c’était uniquement son mensonge que j’avais eu en tête. « Merci Kyla. » Il n’était jamais trop tard pour se rattraper non ? Mais il semblait clair que ce n’était pas tant ça qu’elle attendait de moi ce soir, mais plutôt des explications quant à mon attitude de Dubaï, explications que je me refusais de lui donner devant ses copines. Si c’est pour qu’Ombeline ait vent de tout ça, j’allais avoir des problèmes. Mon interlocutrice saisit très vite que le soucis venait de ces oreilles trainantes et elle attrapa ses affaires en saluant son groupe d’amies. Ces mots résonnèrent un instant dans ma tête et lorsqu’on se retrouva dehors, sa main dans la mienne alors qu’elle avançait, je la retins doucement. « Soirée d’anniversaire ? » J’avais bien entendu ? Elle s’inquiétait déjà d’où se trouvait ma voiture, impatiente surement d’obtenir des éclaircissements sur mon comportement, mais moi je m’inquiétais d’avoir interrompu une soirée importante et surtout d’avoir manqué une date importante…
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Soirée d'anniversaire surprise. Mes copines ont littéralement cinq jours de retard mais je ne leur en veux pas. Quand les garçons sont rentrés du Japon et qu'Andrew est revenu cherché ses trois enfants, j'ai hiberné pendant deux jours. Je ne suis même pas allée en cours. C'est comme si mon corps avait décidé de me dire que j'avais poussé la corde un peu trop loin et que je devais dormir maintenant pour me reposer. Dante avait un peu ronchonné mais je m'en fichais pas mal. Il m'avait abandonné le jour de mon anniversaire - que j'avais passé avec Clay - et il n'avait même pas été foutu d'envoyer un message le jour même ! Je crois que c'est ça le pire. Ça m'a bien motivé à aller saccager la Winthrop House avec Clay le lendemain. On a foutu un bordel pas possible et j'en étais bien heureuse, très heureuse oui ! Une douce vengeance pour me laisser seule un jour si important et délicat, surtout depuis que j'avais une triplée. Enfin, les filles étaient venues me chercher en début de soirée, vers vingt deux heures et nous nous étions dirigées vers le Royale. Il devait être aux alentours de minuit et, pour une fois, je n'avais pas tant bu que ça. Aucune envie d'avoir mal à la tête et au ventre demain. Petite nature ? Ouai, peut être. Je danse, mon verre à la main et ris avec mes amies. Jusqu'à ce que je croise le regard de Cole, au loin. Je déglutis difficilement et tente de me reprendre. Ne te décompose pas Kyla, pitié. Je ferme les yeux quelques secondes et tourne le visage pour écouter ce que mes amies disent. On est amis tous les deux maintenant. C'est ça non ? Après des frittes partagées dans sa nouvelle voiture... Je soupire. Quelle connerie. C'est pas les frittes de chez McDo que j'avais envie de manger mais la sienne. Mais non, hors de question. Nada, niet.