comme un appât qu'elle vous tendait avec ses cils (Kyla)

Je ris légèrement. Il part avec un énorme point de retard à vrai dire. Et moi, je suis du genre bronzage sans marque. Et donc sans maillot de bain. Enfin, juste le bas parce que ce n'est pas ce qu'on voit le plus. Mais alors les traces de bretelles en petite robe, nope nope nopeeee. Ça c'est bien le truc que je déteste et qui fait, selon moi, qu'une femme est négligée et ne sait pas prendre soin d'elle. Comme moi avec la nourriture. En Europe, j'avais mangé dans les plus grands et plus beaux restaurants. Et depuis que j'étais ici, je bouffais comme un sac, incapable de faire un repas digne de ce nom. J'arrivais même à faire trop cuire mes pâtes et à transformer mon riz en colle. C'est pour dire. " Je fais pas à manger, ça sert à rien de remplir le frigo " Ronchonnais-je. " Fais comme Tilt, va chercher ce qu'il te faut dans la nature " Esquissais-je, riant légèrement. Je me doute qu'il ne va pas comprendre ma référence mais bon, ce n'est pas bien grave. " Commander des pâtes ? Heu.. Un chinois " Ouai, des nouilles chinoises sans trop de goût ni d'épices. Par contre, j'ai pas de numéros ni de bons plans. Et on est peut être dans un appart étudiant mais Dante n'accepterait pas que j'ai de tels trucs à la maison. Surtout pour manger des pâtes quoi ! Sacrilège pour un italien. " Je préfère y participer que de les regarder personnellement " Soufflais-je sur la question des films pornos. Ouai bon, je suis pas sexuellement libérée à ce point, pas qu'on croit n'importe quoi mais moi, ça m'excite pas du tout ce genre de truc. Ça me fait plutôt flipper comme pas possible et je me demande comment on peut faire de ça son métier. Le plaisir de la chair ok, mais y a des limites. " Fais pas cramer l'appart Cole, on trouvera autre chose avec Dante " Soufflais-je. Ouai, après les cafards il allait me faire quoi ? Faire exploser le truc ? On sait jamais avec lui... Ses tentatives pour nous séparer, l'italien et moi avaient été vaines. Et ça continuerait comme ça encore un bon bout de temps.

Elle rigola légèrement et je repris avec un air vexé : « Arrête de te moquer, et rendez vous à la fin du spring break, on comparera ça… » Et retrouvant mon sourire, j’ajoutai malicieusement : « …intégralement. » Ou comment se promettre un nouveau striptease complet à la fin des vacances… Je m’échappai ensuite du lit, prétextant m’inquiéter de son estomac, trouvant là l’excuse parfaite pour échapper aux fourmis parlantes. Je trouvais une occas’ de glisser une remarque désagréable sur Dante. Plus fort que moi. Et forcément, elle avait toujours le mot pour défendre son cher rital. « C’est pas un homme parfait, reconnais le. » me marrai-je avant de me demander comment j’allais faire pour son dîner. Commander ? Surement plus simple que d’aller chercher ce qu’il me fallait dans la nature ouais… « On est au 21ème siècle ma chérie, je vais surtout faire venir ce qu’il nous faut via un livreur. » Et on tomba d’accord pour se faire un chinois. « Je vais appeler… » fis-je en m’éloignant souriant simplement à sa réflexion sur les films pour adultes. «C’est toi qui as dit que tu étais pas d’humeur ce soir, moi je n’aurais pas été contre un petit remake de film X dans ton lit… » Et je sortis non sans l’avoir rassurer, ou pas d’ailleurs : « T’inquiète, je ne vais pas toucher à votre gazinière, je sais même pas comment ça marche… » Je disparus derrière la porte de sa chambre, sortant un instant sur le balcon de l’appartement pour passer mon coup de téléphone. Le traiteur chinois m’informa que la commande arriverait d’ici une demi heure et je raccrochai, revenant ensuite dans la pièce, venant me glisser à nouveau à côté d’elle dans le lit. « On a une demi heure devant nous… » Sait-on jamais que ça lui donnerait des idées. Mon regard se posa à l’écran où les insectes animés continuaient leurs aventures. « Ha, c’est toujours pas fini… » Moue boudeuse. J’avais eu espoir d’arriver pour le générique de fin…

(Invité)