comme un appât qu'elle vous tendait avec ses cils (Kyla)

C'est à couteau tiré qu'on discute. Enfin, qu'on se balance tout ce qu'il y a à se balancer mais il ne cile pas, il ne bouge pas, rien. " Il doit vraiment l'aimer sa femme, jamais entendu parler " Soufflais-je en haussant les épaules. Enfin, je n'ai rien à me reprocher. J'ai beau avoir été très très proche de Dante, on a jamais rien fait. Hier encore, je lui pleurais sur les genoux à quatre heures du matin... Toute à l'heure, j'étais affalée sur lui à regarder la télé... L'amitié, la vraie, le coup de foudre. Mais amical. Parce que niveau sentimental, c'était Bagdad le retour. Le champ de bataille, le néant. Brisé par un salopard, pansé par un policier bien agréable au regard. Et puis, plus rien. Parce que tout ça c'est complètement surfait. Spaghettis à l'encre de sèche. Pourquoi ça existe pas ce truc putain ? Salade... Caesar ! Rien que de voir ce nom, mon estomac se retourne. Putain, c'est l'arnaque de l'année. Rien ne me donne envie. Aucune entrée, aucun plat, aucun dessert, rien. " Et toi tu sautes au conclusion d'une manière plutôt hâtive " Je lui dis ou je lui dis pas qu'on a échangé de la salive tous les deux, au bord de la tamise, en pleine promenade avec les jumeaux et Aliénor ? Non. Pas tout de suite. " J'ai rien fais avec Andrew, si ça t'intéresse. Les hommes en peine, c'est pas trop mon truc " Puis le baiser avait été tellement étrange que j'avais presque détesté ça ! Presque oui, parce qu'il est quand même bien agréable à regarder ce petit... Mais c'est tout. " Ça va ? Soulagé ? " Je pose la carte avec un large sourire. Moi, pas du tout.

  « Peut être que vous devriez parler un peu plus alors. » Ils faisaient quoi dans leur coloc, si elle est même pas au courant que Swan était sa femme. Je m’appliquai à reprendre ensuite un ton et une expression plus neutre alors que mon irritation avait perlé un peu dans mes derniers mots. Le menu s’étalait devant moi, succession de mots sans sens parce que je fulminais intérieurement contre ce sale bâtard d’italien, le revoyant encore torse nu avec Kyla dans les bras, le jour où je m’étais pointé chez eux sans prévenir, en poussant la porte laissée ouverte. J’avais du mal à croire à du platonique après cela. J’avais du mal à croire à du platonique avec Kyla aussi, tout simplement. Parce qu’en une caresse elle avait le don d’allumer un véritable incendie en moi. C’est ensuite au sujet Andrew qu’on s’attaqua. Plus délicat, parce qu’il était clair que je vouais amitié et respect sincère au prince, alors je me concentrais à ne pas avoir de paroles aussi emportées. Elle me reprocha de conclure des choses hâtivement avant de m’affirmer qu’elle n’avait rien fait avec Drew. Malgré moi, mes lèvres s’étirèrent en un sourire satisfait, ne relevant pas la remarque sur les hommes en peine. Le winthrop avait eu son lot de poisse ces derniers temps, c’était vrai mais bizarrement tout ce que mon cerveau était capable d’enregistrer et de retenir pour l’heure c’était la première partie de sa phrase. Elle me demanda si j’étais soulagé et je réalisais alors que mon sourire m’avait trahi. Je repris un air plus bougon : « Soulagé ? N’importe quoi, je ne vois pas pourquoi tu dis ça. Tu prends quoi ? » demandai-je espérant changer de sujet alors que le serveur revenait à la charge déposant nos boissons devant nous et attendant de noter ce que l’on désirait commander.

(Invité)