comme un appât qu'elle vous tendait avec ses cils (Kyla)

J'en ai assez d'entendre Cole ronchonner au sujet de Dante, comme si c'était son ennemi, le méchant garçon qui lui avait piqué son journée le premier jour de maternelle et qu'il nourrissait une haine folle contre lui. Ça me dépasse tellement et m'agace parce que j'aimerais bien pouvoir ramener l'anglais quand l'italien est là. Pas forcément pour m'envoyer en l'air mais pour dîner, pour déconner et tout ce qui va avec. " T'es un mec en même temps, tu voulais tout pour toi je suis sûre " Lançais-je en souriant légèrement. C'est pas ce qu'on dit ? Que les hommes ont du mal à partager ? En fait, non, tous les enfants ont du mal à partager mais au bout d'un moment, on fait avec. Quand on en a assez d'entendre les parents ronchonner, s'énerver, disputer, on lâche le jouet tant convoiter et c'est ce que je fais avec lui. Mais comme j'avais pu le faire avec Delilah, je le menace de lui faire du mal avant. Avec elle, c'était plutôt "je vais le dire à papa et maman" mais bon, c'est pas le même contexte. J'étouffe un léger rire. " Tu pourras toujours très bien me servir avec ce que j'ai dans ma chambre " Qui a dit que deux personnes ne peuvent pas s'amuser avec les jouets de l'ordre ? Mais j'aurais peut être pas du ramener ce sujet sur le tapis alors qu'il semble enfin l'avoir oublié. Kyla la nouille par excellence. Je croise les gens et mon petit cul tient bien sur le canapé. Je souffle fortement face à son marchandage/chantage dont il était le professionnel. " Elles viennent de mon ex, c'est la seule chose que j'ai pris en partant. Ça t'avance à quoi de le savoir ? " Lui demandais-je en le fusillant du regard. Hein, ça lui sert à quoi ? À me redire que c'est un type bien, comme il l'avait fait y a plus ou moins deux heures ? Super, pas besoin de l'entendre. " Si tu me dis que tu t'es tapée chinoise dans ton putain de temple, tu peux me passer les détails " Soufflais-je, amère, agitant mes baguettes sous son nez. Cole, le déstabilisant. Voilà son nouveau surnom.

« On est toujours en tord nous les mecs c’est ça ? C’est pour ça que tu t’es tournée vers les filles parfois… » Elle avait sous entendus qu’elle était également de ce bord là non ? Je lui tendais une perche pour m’en dire davantage sur ses penchants lesbiens, puisque ce soit elle semblait encline aux révélations coquines, m’ayant d’ailleurs révélé qu’elle était en possession de sexe toys. C’est d’ailleurs ce sujet qu’elle remit sur le tapis, après avoir menacer de s’en prendre à mes attributs masculins. « C’est pas la même chose, je présume, sinon tu ne serais jamais venue dans ma suite au Mandarin, tu serais simplement rentrée chez toi retrouver tes amis les godes. » Mais je notais quand même les infos, le fait qu’elle possédait ce genre d’objet et qu’elle ne m’interdisait pas formellement de m’en servir sur elle… Non, Cole, efface ses pensées de ton esprit. Puisque clairement, ce soir, c’était interdit… Sinon on allait encore se retrouver devant mille et une pattes. Bref, pour l’heure, cours de baguette. Elle lâcha que celles que je tenais appartenaient à son ex. « Le fameux ex d’Europe. » Je regardais un instant les précieux bâtonnets avec un petit air dégoûté, une lueur de jalousie dans les yeux. Elle me demanda alors à quoi ça me servait de le savoir et volontairement, plantant mes prunelles dans les siennes, je lâchai ma prise, faisant tomber les baguettes au sol où elles rebondirent simplement de manière sonore, sans se casser. Mais je jouais clairement la provoc : « Oops… » Oui voilà à quoi ça me servait. « Je n'en veux plus en fait prends les. » Je voulais pas d’un truc offert par son ex copain, encore moins quand c’était pour l’entendre me dire que c’était –un être cher-. Je finis quand même par raconter mon histoire de palace Pékinois, un deal étant un deal. « Même pas. » répondis-je quand elle présuma faussement que je m’étais tapé une chinoise alors. « Non, j’avais un rendez vous important avec un investisseur après ce repas, sauf qu’après trois tentatives de bouchées, je me suis rendu à l’évidence que je ne serais jamais ni à l’heure, ni propre et présentable, si je m’obstinais à essayer de manger avec deux bouts de bois, du coup j’ai lâché un gros billet au serveur pour qu’il me ramène des couverts européens. » avouai-je pas très fier de mon manque d’adresse. Puis dans un restau prestigieux comme ça, manger avec couteau et fourchette, c’était mal vu. « Bref je t’interdis de te moquer hein… » Parce que je pouvais être très susceptible.

(Invité)