Son sourire... Il me brise le coeur... Pourquoi il sourit comme ça ? Il n'y a pas de raison de sourire ainsi... Non ! Il ne devrait pas ! Il ne peut pas... Il se joue de moi, c'est tout. Chacun sa névrose au final... Je le repousse, je l'écoute, non... Je secoue un peu la tête, je le regarde... Pourquoi il réagit comme ça. Je pige pas... Non. "Non. Non, c'est pas normal. On est plus ensemble Nate. T'as pas à être là ! T'as pas à me toucher comme ça !" J'essaie de me reculer, de m'extirper de ses bras, grimaçant à cause de la douleur que j'éprouve un peu à chaque mouvement. Je le repousse, tout en essayant de me redresser dans mon lit pour essayer de m'asseoir tout en le regardant, le fixant. A quoi il joue ? Pourquoi il se moque de moi comme ça ? Pourquoi il se permet ça ? Pour se venger ? Ouais... C'est ça... Il veut me blesser autant que j'ai du le blesser... J'essaie de garder contenance, mais réaliser ça, vraiment, encore et encore... Ça fait mal... Je renifle un peu, pour empêcher les larmes de me monter aux yeux. "T'as rien à faire là." J'essaie de jouer la dure, de ne pas lui montrer que je l'aime encore pour ne pas entrer encore plus dans son jeu malgré ce que je lui ai dit cette nuit, malgré que j'ai été heureuse d'être encore un peu dans ses bras... Même si tout cela n'est que de la comédie... Je devrais en profiter, jouer le jeu avec lui, mais je sais déjà que j'en sortirais perdante parce que je l'aime toujours, parce qu'il pourrait me détruire encore plus que je ne le suis. Je l'aime, mais en même temps, je le déteste pour le mal qu'il pourrait me faire si je lui en laissait l'occasion.
Pourquoi est-ce qu'elle lui disait ça ? Il se faisait malmener. Il grimaçait alors qu'elle essayait de le repousser. Et lui ne comprenait rien. Chaque mouvement le faisait un peu plus écarquiller ses billes bleues affolées. Comment ça il avait pas le droit d'être là ? Bien sûr qu'ils étaient ensemble ! Bien sûr que c'était normal qu'il soit là... Bien sûr qu'il... Qu'il avait le droit de la toucher. Son coeur battait à cent à l'heure alors s'il parvenait enfin à se redresser pour se mettre assis et la regarder. Il était perdu face à sa réaction. Il la regardait d'ailleurs avec incompréhension.
"Mais je... Hier soir on était ensemble à la soirée. On a même goûté des cocktails bizarres ensemble... Avant que tu te sentes mal... Bien sûr que si on est ensemble..."
Elle s'éloignait sans comprendre pourquoi. Nate la regardait sans oser la toucher parce qu'il n'oserait jamais faire quoi que ce soit sans son consentement. Il tenta juste d'approcher sa main de son bras, un peu tremblant de peur qu'elle ne veuille plus être en couple avec lui. Ce serait terrible si elle refusait. Son bandage sur son bras ne l'interpella pas. Il était bien trop perdu dans sa névrose pour ça. Mais il arrêta son bras et la fixa avec des yeux ronds qui se remplirent de larmes.
"Je comprends pas... Je... Je voulais t'aider... Je savais pas que tu le prendrais mal je... Je voulais juste t'aider parce que tu n'allais pas bien et que... Ben... Pour moi c'est normal quand on est en couple..."
Il tenta de lui sourire un peu pendant qu'il retenait ses larmes. Il ne se rendait plus compte de rien, plongé dans sa bulle de pseudo bonheur. Son suicide n'existait plus, Andrew n'existait plus, tous les plans culs de Robin n'existaient plus. La drogue... L'alcool non plus. Non plus rien de tout ça.
"J'ai fait ça parce que j'ai eu peur pour toi... Tu sais que je tiens à toi, je pouvais pas te laisser toute seule alors que tu étais mal." Et la main de Nate finit par trouver la joue de Robin pour lui caresser tendrement, ses yeux lui criaient je t'aime. Il essayait d'être rassurant pour celle qu'il pensait être sa petite amie. "Ils t'ont donné des médicaments bizarres pour que tu dises ça ?"
Il pousse le jeu trop loin... beaucoup trop... je l'écoute, sidérée par ses réactions... Il se prend trop au jeu... Il faut qu'il arrête ! Ok, j'étais pas bien hier, mais je sais parfaitement ce que j'ai fait de ma soirée et contrairement à beaucoup de soirée avant... ici, je n'avais pas pu toucher à l'alcool et je n'étais sous l'effet d'aucune drogue... Juste du manque de celle-ci et je me souvenais parfaitement de tout... Ou presque, parce que j'avais été sonné à la fin, à cause des anti-douleurs qu'ils m'avaient donné ici, une trop grosse quantité d'un coup, mais qui m'avait fait du bien et surtout qui m'avait fait divaguer... A croire qu'il avait eu la même chose ce matin... Il divague. Il raconte n'importe quoi et je le regarde, secouant la tête de gauche à droite pour faire signe que non. Quand sa main approche de mon visage, je me fige pourtant, au souvenir de sa gifle et je reste immobile de peur qu'il recommence, même s'il n'avait pas de réelle raison de le faire maintenant, je ne lui criais plus dessus, je ne lui disais plus que c'était sa faute rien... Je n'étais pas réellement en crise de manque grace à la drogue de synthèse qu'ils m'administraient par la perfusion à mon bras. "Arrête ! Je sais très bien ce que j'ai fait de ma soirée pour une fois ! Et je ne l'ai pas passé avec toi ! J'étais avec Andrew !" Oui... j'étais avec le vice président de la Winthrop house, pas avec lui. Il n'avait pas à jouer comme ça, pas essayer d'altérer ma mémoire pour son jeu, pour me faire encore plus mal. "Le seul moment où on était ensemble tu m'as giflé !" Dis-je alors en reculant ma tête pour ne plus qu'il me touche enfin, même si sa caresse me faisait du bien, parler de la gifle,à côté, ça ne me faisait pas du bien et ne réveillait que de mauvais souvenir en moi. Je me recule alors encore plus pour ne plus le toucher, me mettant au bord du lit au risque de tomber de celui-ci. "Arrête ta comédie Nate ! Arrête d'essayer de me faire croire que tu m'aimes encore ! On sait tout les deux que c'est faux ! Alors je t'en supplie arrête !" Arrête parce que je ne le supporterais pas, plus. Je ne pourrais pas te voir piétiner encore les sentiments que j'éprouve pour toi. Je sais que tu me déteste, que tu me hais... mais n'en fait pas tant... S'il te plait... S'il te plait arrête de me faire autant de mal... Et là... Je craque les larmes me montent aux yeux et perlent rapidement sur mes joues.
Tour ce qu'elle disait... Le fait qu'elle se fige... Ça n'avait pas de sens. Il la regardait toujours sans rien comprendre, effaré. Qu'est-ce qu'ils avaient bien pu lui donner pour qu'elle soit comme ça ? Mais, au fur et à mesure qu'elle parlait... Des images contraires, bien plus sombres venaient polluer son esprit malade. Il fronçant les sourcils, laissant son regard se perdre un peu dans le vague.
Non ce n'était pas possible... Jamais... Non, il s'en serait souvenu... Il s'en serait souvenu !! C'était horrible comme sensation, angoissant. Il avait mal à la tête. Le pire fut quand elle parla de la gifle. Il revit rapidement son geste qui lui semblait faux et flou et écarquilla les yeux. Jamais... Jamais il n'aurait posé la main sur elle. Jamais il n'aurait fait un truc pareil. Jamais... Sa main trembla plus et il la laissa retomber quand elle se dégagea. Elle continuait de parler mais rien ne sonnait comme il fallait.
Nate avait envie de vomir. Tout s'entrechoquait sous son crâne, à un tel point qu'il se courba un peu en avant et prit son crâne entre ses mains crispées. Il tremblait comme une feuille en proie à la panique. Il était totalement perdu, totalement... Déboussolé. Il ne savait plus le vrai du faux. Il murmurait : "non non non non..." en boucle. Il resta comme ça fermant les yeux le plus fort possible pour essayer de faire le tri dans sa tête. Les larmes de panique coulaient sur ses joues pendant que sa respiration se faisait chaotique et sifflante. La panique. Il était en panique. Il était terrorisé par ce qu'il vivait dans sa tête en pleine conscience.
Incapable de parler, incapable de bouger le petit doigt. Tétanisé, prisonnier de lui-même.
Elle avait peur... Peur de son comportement... Etait-ce un jeu ? A ce point-là ? Elle état paumée... mais genre complétement... Elle ne savait pas quoi faire, quoi dire... Comment agir même alors qu'elle était là à le regarder à travers ses larmes. Il est recroquevillé sur lui-même... Elle ne sait plus quoi faire, comment agir... Elle le regarde... Peureuse, elle voudrait aller plus loin, s'éloigner de lui. Inquiète, elle voudrait le rassurer... Amoureuse, elle voudrait le prendre dans ses bras, le câliner, lui dire que cela pourrait être à nouveau la vérité. Monstrueuse, car elle ne peut pas faire cela. Elle ne peut pas le toucher, le prendre dans ses bras parce qu'elle le tuerait... Elle le sait. Elle a fait la même chose avec son petit frère, elle la conduit directement dans les bras de la mort. Elle a mal, parce qu'elle ne peut pas faire ce qu'elle veut. Ca lui brise le coeur. Prisonnière de ses propres peur. Elle souffre de le voir ainsi... Si mal à cause d'elle... Mais en même temps, elle se persuade que ce n'est qu'un jeu, qu'une comédie... Alors, elle va faire de même... Elle va jouer comme lui. Un bref instant... Pour voir, pour comprendre ce que ça fait de ne plus lui mentir pendant un instant, retrouver cette insouciance d'antan.
Sa main se tend... Doucement. lentement. hésitante. Elle vient se poser dans le dos de son ex, le caressant alors doucement avant de se rapprocher, à la vitesse d'un escargot, par peur de sa réaction, de se voir au final repousser parce qu'elle aura laisse ses barrières baissées un instant. C'est l'instant vulnérable, le moment où elle s'ouvre brièvement à lui. Est-ce monstrueux d'agir ainsi ? Elle le pense, parce qu'elle va lui faire du mal, parce qu'elle pense être un monstre une meurtrière... Pourtant, elle agit, posant finalement sa tête sur l'épaule du blond, elle lui fait sentir sa présence, lentement doucement. "C'est tout Nate... Je suis là, mon coeur." Murmura-t-elle doucement. Cela lui faisait étrange de prononcer ces mots, de les lui adresser à nouveau... Elle n'avait plus appeler personne comme ça... Elle n'avait plus laisser personne l'approcher comme lui l'avait fait... Elle ne pouvait pas l'oublier parce qu'au final, elle ne laissait l'occasion à personne de prendre sa place. Il était unique, il était son soleil, son prince. Elle l'aimait toujours... Elle n'aimait que lui, mais pour son bien à lui, elle ne pouvait plus être avec... Alors elle se torturait pour cela, pour l'oublier, pour tourner la page que lui avait déjà tourné. "Je serais toujours là pour toi." Oh... C'est vrai. Elle aimerait être là pour lui, tout le temps... Elle aimerait être à ses côtés, encore, ne plus le voir lui tourner le dos... Elle aimerait sincèrement... mais elle n'a plus le droit d'être à ses côtés. Elle ne le mérite plus. Tout comme ces mots, elle n'a plus le droit de le dire, elle ne peut plus lui dire et pourtant, se prêtant à son jeu, retirant son masque de mensonge, elle lui dit la vérité, elle lui dit ce qu'elle retient depuis trop longtemps. "Je t'aime Nate." Un murmure. Presque inaudible. Redire ses mots lui procure une sensation étrange, des fourmillements dans le ventre, la peur de se heurter à un mur qui sera bientôt là, elle le sait. Il ne peut plus la croire, comme elle, ne le croit plus. Elle l'aime pourtant... Éperdue d'amour pour lui. Un amour qui semble maudit, impossible à vivre à nouveau. C'était trop beau quand ils étaient ensemble... Alors les démons les ont rattrapés et les persécutent maintenant. Ils ne sont plus que des marionnettes se détruisant l'un l'autre. Elle l'aime... Elle serait prête à mourir pour lui, comme elle aurait voulu mourir à la place de son frère... C'est pour ça qu'elle ne peut plus être avec lui, c'est pour ça qu'elle doit arrêter ce jeu avant qu'il ne soit trop tard... Parce qu'il ne s'agit pas d'un petit jeu... Pour elle, il est question de vie et de mort ici et elle préfère mourir à petit feu et le voir vivre plutôt que de le voir disparaître également par sa faute, comme ça a failli être le cas. "Alors, tu ferais mieux de partir..." Elle dit cela, d'une voix triste. Elle ne veut pas encore se séparer de lui... Elle dépose ses lèvres sur ses cheveux blonds, pour y déposer un baiser, humant une dernière fois son odeur avant de se reculer, de rompre le contact entre eux, briser cette petite bulle qu'elle avait réussi à recréer à refaire. Elle était mal... Brisée de s'éloigner encore de lui maintenant... Mais elle ne voulait pas le voir disparaître par sa faute... Elle ne le supporterait pas... Non... Elle ne pourrait pas... Vivre loin de lui était encore plus facile que sans lui... Elle baisse la tête et rigole nerveusement. Le monstre qu'elle est reprend sa place ou plutôt ce qu'elle cherche à lui faire croire revient à la charge... Pour le protéger de ce qu'elle pense être... Mais personne ne peut le protéger de lui-même sauf elle... Pourtant, elle ne le réalise pas, elle ne le comprend pas. Elle ne réalise pas la détresse de celui qu'elle aime, trop perdue dans sa propre détresse, dans sa propre conception de la réalité, dans sa culpabilité. "Il est temps d'arrêter de jouer. Rien de tout cela n'est vrai." Souffla-t-elle alors. Elle disait cela pour tenter de lui faire croire qu'elle ne l'aime plus, que ce qu'il venait de se passer n'était qu'un jeu, alors que c'était maintenant qu'elle jouait, maintenant que rien de ce qu'elle pourrait dire ne serait vrai... Et comme toujours, il ne le verrait pas... Il ne la connaissait plus semble-t-il. Ou plutôt, tout comme elle, il était trop perdu dans sa propre détresse pour voir celle de la jeune fille.
Nate était plongé dans les ténèbres. Il se battait contre lui-même et contre les images contradictoires qui défilaient dans sa tête. Il devenait fou, il devenait incapable de pouvoir faire le tri, de savoir quel était le vrai du faux. Incapable... Fou... Une erreur. Seul. Terriblement seul avec sa panique. Et il ne se rendait même pas compte que Robin se mettait à jouer au jeu qu'elle imaginait de sa part. Sauf... Que Nate ne jouait pas. Il était juste un être perdu qui voyait son mental altéré par trop de souffrance.
Son esprit essayait de trouver des solutions pour lui rendre son quotidien plus agréable. Que ce soit en le poussant à la mort ou en lui insufflant des faux souvenirs. Tout ce qui pouvait venir l'apaiser un peu était bon à prendre. C'était dans ces moments qu'on pouvait se rendre compte à quel point le cerveau humain était complexe et fragile. Un équilibre en péril... Celui de Nate était mort. Mort et enterré. Elle participait à lui redonner un peu de santé mentale... Et le geste qu'elle fit lui apporta un peu de lumière.
Il sentit sa main dans son dos, et écouta ses paroles. Il luttait pour sortir de son angoisse, pour l'écouter attentivement. Son souffle venait se calmer lentement. Au fur et à mesure qu'elle se rapprochait, qu'elle parlait. Ses mots... Si inespérés. Il... N'était peut-être pas fou alors ? Ils étaient bel et bien ensemble ? En plus elle venait de lui dire je t'aime. Son coeur battait très vite, il n'ouvrait pas les yeux et se laissait bercer.
Il ressentait une boule de chaleur au creux de son ventre, de son coeur. Il s'apaisait... Il voyait des jours heureux se profiler pour eux. Il se voyait juste... Heureux. Vraiment heureux. Un faible sourire se dessinait sur son visage, il décrispait ses doigts dans ses cheveux. Du bonheur... C'est tour ce que voulait son être meurtri. Du bonheur et de la douceur. Il avait été trop maltraité et malmené par la vie. Il voulait juste... Du repos.
Mais encore une fois tout s'effondra. Les paroles qu'elle prononça lui firent l'effet d'un immense coup de poing. D'une violence inouïe. Il ouvrit les yeux en grands, se remettant à trembler un peu. Elle avait pas le droit de dire ça, de faire ça... Elle avait pas le droit... Elle avait pas le droit... De lui donner de l'espoir, de le rendre heureux pour lui dire qu'il n'avait rien à faire dans sa vie ensuite. Elle lui disait que rien n'était vrai... Mais Nate... Nate ne savait pas ce que ça voulait dire puisqu'il ne parvenait pas à saisir la vérité.
Il s'était mis à pleurer un peu. Mais l'expression de son visage était étrange, il avait l'air... Absent. Totalement absent. Sonné. Elle s'était moqué de lui, elle... S'était moqué de lui. Pourquoi est-ce qu'elle était aussi méchante ? Depuis quand est-ce qu'elle l'était ? Il la devisageait, plein de doutes, de flous, perdu encore une fois. Il resta comme ça pendant des secondes qui paraissaient une éternité...
Avant de finalement se redresser et se lever. Tout était lent et mécanique dans ses gestes. Un peu comme si son esprit ne répondait plus, comme s'il n'était qu'une coquille vide. Une fois debout, il commença à marcher vers la sortir, titubant. Il se cogna d'ailleurs dans les meubles en manquant de trébucher. Il avait l'oeil effrayant, vide. Il ne jetait pas un regard à Robin alors qu'il murmurait inlassablement la même phrase : "je comprends pas... Je comprends pas... Je comprends pas..." encore et encore.
Nate était mort à l'intérieur depuis longtemps, et là... Elle venait de tuer ce qui avait recommencé à vivre en lui. Il avait ouvert la porte avant de la passer sans la refermer derrière lui. Il titubait toujours dans le couloir. Les gens le regardait étrangement, il ne voyait même pas où il allait. Tout continuait de s'entrechoquer dans son esprit. Complètement fou, seul, sans personne pour l'aider... Sans personne pour l'aimer profondément.
"Je sais pas... Je comprends pas... C'est ma faute ? Je sais pas... Je sais plus. Qu'est-ce que j'ai fait ? Pourquoi ? J'ai dit une bêtise... Tu as dit une bêtise ! Encore... Tu dis toujours des bêtises... Je dis toujours des bêtises. Tout de travers. Tu ne fais pas bien les choses... Non non...non non non... Je ne fais pas bien les choses. Mais je l'aime. Alors pourquoi elle ne m'aime pas ? Si... Elle t'aime elle te l'a dit... Si si... Si... Mais elle a voulu sue tu partes. Pourquoi ? Pourquoi elle a voulu ? Je voulais pas moi... Pourquoi je suis parti ? Je vais mourir ? Et si c'était bien ? Je veux pas être seul... Mais tu es déjà tout seul. Non ! NON ! Je ne veux pas... Je ne veux pas... Je ne veux pas..."
Il faisait peur à voir. Son regard perdu semblait chercher quelque chose qu'il ne trouvait pas tandis que sa main serrait son bandage, le pressant douloureusement sans pour autant le rouvrir. Il avait le souffle court et ne savait plus ce qu'il disait ni ce qu'il faisait. De temps en temps il revenait monter sa main dans ses cheveux pour se les tirer un peu, se les arrachant presque. Et tout le monde qui le devisageait pendant qu'il déambulait dans les couloirs. Mais personne qui ne bougeait par peur. Seul. Toujours.
Son monologue sans sens continua jusqu'à ce qu'il tombe à genoux sur le sol explosant dans une crise de spasmophilie qui vint tétaniser ses membres et prendre possession de son souffle. Et l'hyperventilation démarra alors, il peinait à reprendre son souffle. Il avait l'impression horrible de manquer d'air, qu'il allait bientôt mourir. Nate était brisé plus que jamais. Une ombre. Il n'était plus qu'une ombre. Sombre, seul, triste... Et perdu. Il allait avoir la joie de se faire suivre par une psychiatre il le savait au fond de lui. Elle serait sûrement inutile... Mais on voulait soigner ce jeune homme qui se détruisait tout seul. Ou presque tout seul...
Mais en attendant, il était toujours en proie à sa crise de folie, d'angoisse, de peur panique. Il ne se gérait plus du tout. Il n'en avait plus la force depuis longtemps. Il avait abandonné toute idée de réussir. Son altération mentale finissait toujours par l'emporter. Il ne voyait même plus ce couloir, il ne voyait pas les regards effarés des gens qui ne comprenaient pas ce qui arrivait à ce jeune homme. Ce couloir... Ce même couloir dans lequel il avait été victime du plus horrible quiproquo de sa vie avec Robin sans qu'il n'en ait conscience. Après ses paroles sans sens, c'était maintenant sa respiration bruyante qui résonnait dans ce dédale presque désert de si bon matin.
Remettre son masque... Elle aurait aimé ne pas le faire... ne plus être ce qu'elle est, oublier ce qu'elle à fait pour de bon... Cela serait tellement mieux pour elle... Mais non, c'est un doux rêve, un rêve qui n'arrivera jamais ou alors peut-être simplement temporairement en cas d'un mauvais coup à la tête... Une amnésie partielle et temporaire, peut-être que dans un sens, c'était le mieux à avoir, aller mieux pour un temps, juste oublier la mort d'Elia, ses derniers mois sans les bras de Nate... Cela serait bien... Mais en même temps, cela serait une part manquante, alors elle ne pourrait pas réellement aller bien... Elle serait alors comme un puzzle inachevé, avec une pièce disparue, oublié au fin fond de la boite ou perdue à jamais.
Elle tente de garder contenance, de ne pas réagir, de ravaler ses larmes tandis qu'il se lève, qu'il se mouve pour aller vers la porte, d'un pas incertain... Un pas qui lui fendait le coeur... Elle ne voulait ps réellement qu'il parte.... Elle voulait que contrairement à juin dernier, il reste, il s'impose à elle, qu'il ne franchisse pas cette porte, mais il le fait... Encore une fois... Elle replie alors mes jambes contre son torse, passant ses bras autour de ses jambes et cachant son visage entre ses genoux. Elle se prostre ainsi, pour essayer d'oublier, de se dire qu'il n'était pas là, qu'il ne la pas encore crue, ou plutôt que tout ceci ne vient pas de se passer, mais elle entend sa voix, ses propos... Elle ferme les yeux, porte ses mains sur ses oreilles pour ne plus l'entendre pour qu'il arrête de la culpabilisé comme il le fait... Elle en a déjà avec la mort de son frère. Pourquoi faut-il toujours qu'il en rajoute ? Pourquoi ? Pourquoi ne peut-il pas tout simplement être la pour elle ? Tenir à elle ? Être là pour elle même si elle le repousse encore et encore parce qu'elle a peur.... Parce que oui... Au final, c'est cela, elle a peur, peur de le perdre pour de bon, de le voir disparaître par sa faute... Elle l'aime, mais c'est justement cela qui provoque cette peur, parce qu'elle aimait aussi son frère... Elle a peur de reproduire le même schéma avec lui... Encore... Elle ne veut pas le tuer, elle ne veut pas...
Elle ferme les yeux, essayant de se concentré sur quelque chose. Une chanson par exemple qu'elle chante dans sa tête pour tenter d'occulter la voix de Nate et ses propos qui raisonne dans le couloir et fond malheureusement écho dans sa tête. Elle essaye de l'occulter, vraiment... Mais elle n'y arrive pas... Puis finalement... Elle ne l'entend plus. Elle se redresse. Lentement. Sûrement. Et elle regarde autour d'elle. Il est partit ? Il a fini de jouer ? De la culpabiliser encore plus ? Elle a du mal à y croire... Il y a quand bien même encore trop d'agitation dans le couloir... Elle se lève alors de son lit, sans prendre garde à sa perfusion. Elle a besoin de savoir, de voir qu'il est réellement partit, qu'il ne va plus la persécuter encore un moment à faire semblant de l'aimer encore, à tenir des propos pour l'affliger encore plus. Son baxter s'arrache de son bras et elle gémit, une douleur trop soudaine... Robin sait. Oui, elle sait qu'elle devrait rester dans son lit, qu'elle ne devrait pas s'aventurer comme ça dans le couloir, surtout à cause de son traitement, elle ne tiendra pas longtemps encore. Enfin, elle se persuade qu'elle peut, qu'elle est capable de surmonter la douleur physique même si elle est minime pour l'instant, elle se dit que ça ne sera pas pire, parce qu'elle pense s'y être habitué, mais tout à été atténué par une savante médication... Alors non, elle ne tiendra pas, pas comme elle le voudrait. Mais cela, on n'y est pas encore.
Pieds nus, elle s'avance dans le couloir, vêtue uniquement de ce bout de tissus qu'est la robe d'hôpital. Elle marche lentement, prenant le même chemin que Nate a prit peu de temps avant elle, alors que dans sa tête sa voix résonne encore, mais elle ne le voit pas, pas pour l'instant... Mais elle entend toujours ses propos, même s'il s'est au final tu, parce qu'il l'a blessée encore. Puis... Finalement... Elle le voit, là couché sur le sol une infirmière déjà à côté de lui. Elle est choquée, son visage blêmissant... Elle regarde le spectacle sans être capable de bouger. Horrifiée dans un sens. Que c'était-il passé ? Elle fixe Nate, son corps tendu, sa respiration horrible... Elle ne comprend pas ce qu'il se passe. Elle se fait bousculé par un docteur, du moins, elle suppose car la personne rejoint rapidement l'infirmière. Pourtant, elle reste toujours là, incapable de bouger, de s'avancer ou même simplement se retirer du chemin jusqu'à ce qu'on la pousse et alors elle se rattrape au mur. Elle ne réalise pas ce qu'il se passe. Elle ne comprend pas. Elle fixe simplement les pieds de Nate, car c'est tout ce qu'elle peut encore voir du blond. Puis, ils finissent par le bouger, pour le transporter ailleurs et elle suit du regard, ayant cette impression d'être incapable de bouger... Elle murmure alors son prénom quand ils passent à son niveau. Elle ne sait même pas comment elle a réussi à le dire. Elle ne sait pas... Elle n'arrive même plus à avoir des pensées cohérentes... Il lui semble en tout cas... Pour elle, ici, rien n'est normal. Est-ce un rêve ? Ou plutôt un cauchemars ?
La voix de l'infirmière est proche d'elle, elle s'adresse directement à la Mather, lui posant une question qu'elle ne comprend pas, ou plutôt qu'elle ne veut pas comprend sur le coup. Est-ce qu'elle le connait... Oui. Bien sur qu'elle le connait... Elle remue un peu la tête, un hochement d'approbation. Oui, elle le connait, après tout elle a dit son prénom et c'est cela qui a interpellé l'infirmière sur le coup, c'est pour ça qu'elle force maintenant Robin à bouger pour la conduire dans sa chambre. Elle se laisse faire, tandis que maintenant, l'infirmière lui explique ce qu'il vient de se passer pour Nate... Au fond d'elle, elle le sait... Elle sait que c'est sa faute... Encore et toujours. Sans elle, il irait beaucoup mieux, il serait encore souriant, il serait heureux... Sans elle tout le monde serait mieux au final... Elle reste assise sur le bord de son lit, sans bouger, l'infirmière lui remettant son baxter. Elle ne réagit même pas au picotement de l'aiguille, ce qui est étrange, elle devrait mais non... Elle est trop loin... Elle est mal... Vraiment... Elle le tue... Elle le réalise... C'est pourquoi, elle doit se tenir encore plus loin de lui dès à présent, elle va devoir le fuir comme la peste pour empêcher que quelque chose comme maintenant se reproduise... Elle ne doit plus le voir, ni même l'approcher... Peut importe si cela lui fait du mal à elle... Parce qu'au final, le plus important pour la jeune fille, ça a toujours été cet homme.
Heureusement pour lui Nate était dans un hôpital et fut rapidement pris en charge... Malheureusement pour lui, Robin fut spectatrice. Il n'en eut pas conscience, bien trop perdu dans sa crise de panique alors qu'on le trainait dans j'en chambre pour lui faire une injection d'un anxiolytique suu le calma en quelques secondes. Il reprit une respiration normale et retrouva peu à peu l'usage de ses membres.
Allongé, il finit même par plonger dans un demi-sommeil un peu agité. Son cauchemar avait pris fin en même temps que le spectacle pitoyable qu'il avait donné dans ce couloir. Tout le monde l'avait regardé, avec dégoût pour certains, d'autres avec curiosité. Mais bon, ce n'est pas comme s'il n'avait pas l'habitude de se donner en spectacle. Le soir de son suicide, il avait aussi attiré une petite foule avec son bras en sang et les gens qui étaient persuadés que c'était une blague de mauvais goût pour Halloween... Jusqu'à ce qu'il se fasse faucher. Déclenchant la terreur et la curiosité générale.
L'humain... L'humain est une créature malsaine. L'humain n'a pas d'empathie ou choisit d'en avoir à la carte. Il est hypocrite, hypocrite et près à tout pour se faire remarquer, pour sortir du lot de cette planète et avoir une place de choix. Briller... Bien se faire voir... Ou alors tout simplement suivre la foule comme un mouton. Quitte à parfois finir par regarder le corps en dang d'un jeune homme inanimé comme un spectacle fabuleux, un film d'horreur pour se donner des frissons. Une façon de se rassurer en se disant "heureusement que ça n'était pas moi".
Et Nate continua de dormir de cette façon, cauchemardant à cette humanité pourrie qui n'avait jamais su l'accepter vraiment, lui, l'atypique. Les infirmières avaient retrouvé son dossier pendant ce temps et étaient en grande discussion avec une psychiatre pour le prendre en charge rapidement. Le soigner... Lui le malade qui ne s'en rendait même pas compte. Le névrosé qui ne comprenait plus rien à ce qui de passait dans sa tête, lui, l'être en souffrance dont personne ne voulait vraiment. Lui que personne ne voulait aider ou n'avait voulu aider...
Aujourd'hui il allait recevoir de l'aide et du soutien, mais sous une forme qui ne souhaitait pas. Il n'avait pas envie d'être soigné, parce que pour lui il n'était malade que d'une chose : de solitude et de douleur, de son coeur brisé dans les morceaux cristallisés venaient sans cesse plus transpercer sa chair. Il ignorait encore à cet instant... Que Robin allait encore un peu plus le tuer... En lui envoyant quelques doux messages pour encore plus l'éloigner d'elle.
Il n'avait besoin que de son amour et de sa présence, et elle lui offrait de la contradiction et de la solitude. Alors... Tout son être s'était penché vers cette douce folie qui semblait la seule issue. Alors qu'au final... Il ne faisait que s'isoler plus et s'enfermer plus dans sa bizarrerie. Il avait l'impression de passer sa vie à crier au secoués sans que personne ne l'entende.
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