Nate ► You cannot escape

You cannot escape

Un léger cri de panique franchit mes lèvres quand mes pieds ne touchent plus le sol par sa faute, parce qu'il me porte. Je ne m'attendais pas à ça et j'ai du mal à restée tranquille dans ses bras, au risque de tomber et/ou de lui faire du mal. Mais il me dépose dans le taxi et je me laisse faire, mais si j'ai juste envie de courir à l'intérieur pour trouver Seth ou un autre mather pour lui demander de la coke, un putain de rail de coke pour aller mieux, pour oublier cette douleur. Je tremble, j'ai envie de me détacher de sortir, mais j'y arrive pas, mes mains arrivent pas à défaire ma ceinture et la voiture démarre alors et je me retourne pour regarder mes dernières chances d'avoir un rail de coke s'éloigner bien trop rapidement. Alors je bascule en avant, mes mains venant se poser sur mes tempes, je tremble. "C'est ta faute." Dis-je alors avant de me redresser et de regarder Nate. "Tout est ta faute !" Je suis en crise de manque complète, je ne réalise pas du tout ce que je dis et fait. Je ne réalise pas que je déplace ma culpabilité sur lui, que je lui fait encore tout subir, lui qui cherche à m'aider tout simplement. Mes doigts s'agrippent alors à ce t-shirt que je n'avais jamais vu avant dans son armoire, mais je ne pense pas au fait que c'est peut-être un nouveau, je ne suis pas en état pour ça, je m'agrippe à lui. "C'est ta faute, tu entends ! J't'ai dit ce que je voulais !" Je le secoue alors, en crise de panique aussi, parce que je ne me contrôlais plus, les larmes coulaient encore sur mes joues, mes doigts s'agrippant à lui... Je le détruisais vraiment de plus en plus... C'est pour cela qu'il ne devait plus m'approcher, c'est pour cela que je voulais quand je me contrôle, qu'il soit loin de moi...

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Nate essayait de s'apaiser en gardant les yeux clos. Il respirait lentement en laissant un peu de son stress retomber. Et soudain... La voix de Robin vint briser sa tranquillité. Il rouvrit les yeux et regarda un peu devant lui avant de la regarder en coin. Il était tellement habitué à être un menteur ou à ce que ce soit sa faute... Qu'il laissa couler. Même si ça lui faisait l'effet d'un coup de poing dans l'estomac, il ne bougeait pas. La seul chose qui s'échappa de ses lèvres en cet instant fut un : "je sais..." las, prononcé dans un souffle.

Elle s'agrippa à lui, il regarda dans le vague. Il se laissa secouer en serrant les dents, une larme qui venait de lui monter aux yeux roula sur sa joue. Il ne cherchait même plus à comprendre à quoi elle pouvait bien faire référence. Il voulait juste que ça se finisse. Il voulait juste... Arriver dans cet hôpital, qu'on la soigne et qu'on le soigne. Qu'elle soit entre de bonnes mains et qu'il puisse lui faire ses adieux l'esprit tranquillement avant de pouvoir s'effondrer. Elle le torturait. Elle n'était plus bonne qu'à ça de toute façon... Le malmener... Le pousser à bout. Sauf que le bout il l'avait déjà atteint depuis un moment. Il n'était plus qu'un être en errance qui ne savait plus ce qu'il devait faire de sa vie.

Alors il garda le silence le reste du trajet, pleurant silencieusement, le visage parfaitement neutre. Il regardait dehors en essayant d'oublier ce que disait Robin, de ne pas l'écouter, de ne pas la voir comme ça. Son bras lui faisait toujours aussi mal, son bandage s'ouvrait encore un peu plus. Et à cet instant... Il hésitait à... À la déposer en cachant son bras pour pouvoir se laisser mourir quelque part. Mais il n'avait rien pour le cacher. Alors... On allait le "sauver" encore une fois. Le cauchemar allait continuer...

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You cannot escape

Non, elle ne réalise pas comment elle est à cet instant précis, elle ne réfléchit pas, elle est juste mué par ce dont elle a besoin, ce que son corps réclame et même si son coeur aurait besoin de ce garçon à côté d'elle, parce qu'elle l'aime toujours, c'est la douleur, le manque de drogue qui domine, ce besoin de coke qu'elle ressent de plein fouet alors que ça doit faire plus d'une semaine qu'elle n'y a plus touché... Une putain de semaine que cet Eliot lui a détruit réservé et seulement cinq jours qu'elle est à l'hosto à cause de son appendice et aussi à cause de ça, de ce manque, elle est en cure pour... Elle sait même pas comment Andrew à réussi à lui faire avoir une autorisation pour ce soir, parce que c'était une sortie à risque, parce qu'il y avait trop de tentation... Elle s'était montré forte... Étrangement... Contrairement à d'habitude... C'était pas normal pour elle... Mais au final, elle avait quand même perdu la raison quand la drogue de synthèse qu'on lui avait fait prendre avant son départ avait fini par ne plus combler partiellement son manque... Elle avait juste besoin de coke... C'est tout et elle la réclamait à Nate, en tremblant, en s'agrippant à lui comme une forcenée alors qu'il l'ignore. En fait, la jeune femme ne réalise même pas que c'est lui à côté d'elle, elle ne le saura que plus tard quand elle sera calmer, elle se souviendra de tout ça... Malheureusement pour elle, et alors, peut-être qu'elle regrettera... Non, elle regrettera son attitude vis-à-vis de lui... Elle regrettera de lui avoir fait encore plus de mal qu'elle ne lui en a déjà fait. Et alors, Robin se culpabilisera encore plus... Pour l'instant, elle est incapable de réfléchir, elle lui demande encore de la coke, lui hurlant dessus en disant que c'est sa faute si elle n'en a pas... Puis finalement, le taxi s'arrête. Ils sont arrivés. Ils donnent un mauvais spectacle au chauffeur.

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Le chauffeur regardait de temps en temps ce qui se passait derrière dans le rétro avec un air complètement halluciné. Ça devait être un peu surréaliste ce qui venait de se passer. Et Robin qui continuait de hurler sur Nate. La tête du blond lui tournait, il avait mal au crâne. Il en pouvait plus, s'il avait pu il se serait jeté du taxi pour ne plus entendre ce qu'elle lui beuglait dessus. Il tremblait un peu, et avait de plus en plus de mal à se contenir, à contenir ses émotions. Sa colère... Il n'en pouvait plus... Le taxi s'arrêta mais la voix de Robin continua. Et... La gifle partir toute seule. Il la gifla. D'une façon sèche, de sa main valide, et la regardait de son visage trempé de larmes avant de la repousser violemment.

"Ta gueule !"

C'était sortit tout seul... Il ferma les yeux et mis son visage dans ses mains, avant de souffler un grand coup et de retrouver un peu ses espris. Il sortit son porte feuille de la poche arrière de son jeans et donna quelques billets au chauffeur en lui disant de garder la monnaie. Il ouvrit la porte, puis celle de Robin. Il la détacha sans un mot, parfaitement silencieux, le visage neutre. Il n'osait pas la regarder après ce qu'il venait de faire mais il voulait quand même l'aider et faire en sorte qu'elle aille mieux. Il la porta ine nouvelle fois et ferma la porte d'un coup de fesse.

Objectif hôpital. Il entra par la porte qui menait aux urgences et se présenta pour expliquer la situation. L'infirmière jeta un coup d'œil au bras de Nate avant de lui dire qu'ils allaient tous les deux être pris en charge. Elle les fit s'installer un peu plus loin, Nate la posa sur une chaise et s'assit à côté d'elle en fixant le sol. Apparemment ils n'auraient pas longtemps à attendre étant donné que Robin était résidente en ce moment... Tant mieux...

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Le coup, je me le prends de plein fouet... Cette gifle, aussi violente qu'un coup de point pour moi. Elle me calme. Je me recule, pour ne plus le toucher, le lâchant et baissant la tête ma main portée sur ma joue. Je continue de pleurer et de trembler. Une douleur en plus. J'ai l'impression de devenir folle. J'ai mal... Et lui qui me frappe en plus... Comme si je ne souffrais pas encore assez. Mais au moins, je ne m'en prends plus à lui. Je reste silencieuse, à pleurer à côté de lui alors qu'il sort de la voiture, m'ouvre la porte. Je ne fais aucun effort pour l'aider. Je refuse même qu'il me touche. "NON !" Dis-je alors en le repoussant alors qu'il cherche à me porter. Je ne veux plus qu'il me touche. Instinct de survie, après avoir été frappée comme ça. Mais il a finalement raison de moi et il arrive à me faire sortir de la voiture. Je me retrouve donc dans ses bras encore. Alors que je ne veux pas. Je cherche à le fuir encore, alors quand on prend place, je me mets à deux chaises d'écart de lui. je le fuis, parce que j'ai peur qu'il me frappe encore, j'ai toujours ma main sur ma joue, parce que j'ai toujours mal et je ne le regarde plus, continuant de pleurer.

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Elle refusait qu'il la touche une nouvelle fois, qu'il l'aide et qu'il la porte. Elle lui donnait beaucoup de fil à retordre, à le repousser de cette façon. Il s'était fait encore plus mal au bras qu'avant... Son bandage était tellement imbibé qu'il était presque noir. Des sutures supplémentaires avaient du péter... Pour son plus grand malheur. Il avait peiné à l'amener jusqu'à la salle d'attente avec le peu de forces qu'il lui restait. Et lorsqu'elle s'assit loin de lui... Il sentit son estomac se noua.

Elle avait peur de lui... Et lui il avait honte de son comportement... Il se sentait mal d'avoir perdu patience de cette façon. Il passa sa main dans sa nuque et grimaça en voyant l'état de son bandage quand il rabaissa son bras. Il perdait... Un peu trop de sang. Il poussa un soupir et repensa à ce qu'avait dit Jay plus tôt... À ces histoires d'excuses et d'explications. Il regarda Robin du coin de l'oeil. Il voulait la prendre dans ses bras et... Qu'elle arrête de pleurer et d'être mal... Il toussota.

"J'ai fait ça... Parce que je suis épuisé. J'ai perdu patience. Je ne suis pas bien dans mes pompes en ce moment. Alors je déraille. Je fais n'importe quoi. Je t'ai giflée parce que je ne voulais plus que tu me cries dessus. Je pouvais plus le supporter. J'essaye de t'aider et quand tu t'es mis à faire ça... J'ai craqué."

Bon... Encore une fois il parlait dans le vent. Elle allait retenir ce qu'elle voulait l'interpréter n'importe comment alors... Bref il avait mis les choses au clair c'était l'essentiel. Il se leva et se décala pour se poser à côté d'elle. Il passa ses bras autour d'elle en silence, il oublia qu'il allait la tacher de son sang. Et il ferma les yeux dans un souffle.

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Un sursaut me prend quand je l'entends toussotté. Je le regarde, avec peur, comme un animal battu le ferait. Pourtant, c'était la première fois qu'il me frappait, qu'il me faisait mal délibérément... Je l'écoute... Ces explications. J'en ai rien à faire. Il m'a frappé. Il m'a frappé ! Merde ! Je reste bloquée sur ça, parce que la douleur est toujours là... J'ai toujours mal, j'ai l'impression qu'il continue de me frapper alors quand il approche de moi, je me recroqueville sur moi-même, nichant ma tête entre mes épaules, fuyant le contact de son bras qu'il pose pourtant sur moi. Je fixe mes jambes, pour garder la tête baissée, pour ne pas le regarder, parce que j'essaie d'oublier qu'il est là... Il va encore me frapper, j'en suis sûre... Il ne m'aime pas. Il ne m'aime plus. Je sanglote toujours, tremblante. J'aimerais fuir son contact. Il est trop proche, mais si je bouge, il risque de me frapper encore... Alors, j'essaie de rester le plus immobile possible, mes doigts se frottant les uns contres les autres nerveusement. Pitié, que le médecin arrive rapidement.

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Elle... Le fuyait... Elle avait peur. Il la serrait dans ses bras mais... Il la sentait fuyante et crispée. Il sentit les larmes lui monter aux yeux, et finit par la lâcher et reculer. Tu es un monstre Nate... C'est tout ce que tu mérites. Qu'elle ait peur de toi... C'est bien fait pour toi. Tu n'avais qu'à pas agir comme un con. C'est bien fait ! Il regardait dans le vague avec les yeux écarquillés. Il devenait vraiment dingue... Et sa conscience qui lui fichait pas la paix.

"C'est pas ma faute... Si ? Je sais plus..."

Il murmurait et se parlait plus à lui même qu'à Robin. Il s'interrogeait sur sa part de responsabilité. Il ne comprenait plus rien. Rien du tout. Il baissa les yeux, les larmes roulant sur ses joues. Il se sentait terriblement rejeté. Encore... N'avait-il jamais droit à l'erreur ? Ne pouvait-on pas lui pardonner un faux pas ? Il était au bout du rouleau à cet instant. Il continuait de murmurer des trucs plus ou moins compréhensibles. Reniflant de temps en temps.

"Je... Suis un monstre."

Un murmure à nouveau, un peu plus intelligible. Et il se leva mollement pour se diriger vers les toilettes. Il avait envie de vomir. Profondément. Il se sentait mal au point de se donner envie de gerber. Il marchait avec la tête qui lui tournait un peu, du sang qui commençait à couler un peu sur ses doigts. Et il répétait ce qu'il venait de dire en boucle. Il avait besoin d'anxiolytiques... De morphine... D'un truc pour l'apaiser... Il poussa la porte des toilettes en laissant une jolie trace de sang au passage. Il s'arrêta devant un miroir.

Et il s'observa. Il y avait deux trois personnes à l'intérieur mais pour lui c'est comme s'il était tout seul. On le regardait étrangement, ce garçon à la gueule cassée et au bras en sang. Ses cernes, son air dément... La pièce fut rapidement vide. Il devait leur faire peur. Nate avait continué de murmurer, tremblant. Avant de finalement commencer à défaire son bandage. C'était moche à voir... Rouvert sur presque toute la longueur... Il bazarda le bandage et passa son bras sous l'eau avant de la couper. Il passa ses doigts sur la plaie et se regarda à nouveau avant d'écrire sur le miroir de ses phalanges souillées : "monstre". Et il recommença à se fixer. Ce mot lui allait bien. Un peu trop bien...

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Je suis assise sur ma chaise, je l'ai laissé partir, comme à chaque fois... Comme je le fais depuis juin alors que tout ce que je veux c'est qu'il reste à mes côtés. Sauf que cette fois, c'est différent... Il m'a frappé. Je ne suis pas en état de vouloir l'avoir près de moi, je suis trop mal, j'ai trop mal... Que ça soit la joue ou partout ailleurs... Je suis soulagée dans un sens qu'il ne me tienne plus dans ses bras, que je ne sois plus proche de lui.

Je redresse alors la tête quand j'entends mon prénom et tente de me lever difficilement, au final, je ne fais que relever un peu la main, la décollant enfin un peu de ma joue pour me manifester. L'infirmière vient alors me chercher en me demandant ou se trouve le garçon qui était avec moi et pour toute réponse, je lui indique la porte des toilettes. Sur ce fait, elle l'indique à l'infirmière qui doit s'occuper de lui alors qu'elle m'aide à me lever pour me conduire jusqu'au médecin que je dois voir. Je regagnerais sûrement ma chambre ensuite... Je n'en sais rien... Je m'en fou un peu tout ce que je veux, c'est ne plus avoir mal.

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"Je suis un monstre..."

Voilà ce qu'il répétait en boucle pendant que l'hémorragie continuait assidument le long de son bras. Le sang s'écoulait très lentement, goutte par goutte... Mais suffisait pour former une petite flaque sur le sol. Il avait mal, mais c'était dérisoire à côté de ce qu'il ressentait. Tellement dérisoire. Il se fixait de ses grands yeux perdus, tremblant. Il se détestait. Il s'était toujours détesté. Comment pourrait-il s'aimer alors qu'il détruisait tout, qu'il gâchait tout ?

En fait... En sentant le sang qui coulait comme ça... Il était un peu heureux. Un petit sourire étrange vint s'afficher sur son visage. Il allait peut-être pouvoir repartir... Loin d'ici... Il allait peut-être... Pouvoir rêver au lieu de faire des cauchemars. Ce serait tellement chouette... Il allait peut-être arrêter... De ressentir des mauvaises choses ? Ça aussi... Ce serait vraiment bien... Sauf... Qu'il était dans un hôpital. Et dans un hôpital on soigne les gens. On les sauve... On ne les laisse pas mourir parce qu'ils en ont envie ou parce qu'ils le doivent. Mais après ce qu'il venait de faire à Robin... Il avait envie de mourir.

La porte s'ouvrit, une infirmière. Nate ne tourna pas la tête. Il continuait juste de se fixer avec cette expression un peu flippante. La dame l'observa, interloquée avant de l'approcher prudemment. Elle posa sa main sur l'épaule de Nate qui revint tout doucement à la réalité. L'infirmière regarda le mot sur la vitre, le sang un peu partout et son bras avant de finalement lui dire de la suivre. Nate ne voulait pas. Alors il ne bougea pas.

Il restait parfaitement silencieux. Les murmures s'étaient éteints. L'infirmière tenta de le faire bouger plusieurs fois mais il refusa. Alors... Elle sortit le laissant à la contemplation de son reflet pour revenir avec deux personnes supplémentaires. Et cette fois... On l'amena de force dans une salle d'examen... On ferma la porte derrière Nate qui resta debout, figé. Pourquoi est-ce qu'on ne pouvait pas juste le laisser crever... ?

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