Happy Birthday (Talya)

« J’suis pas très bon menteur tu le sais… » Oui, j’avais essayé de faire croire que j’y croyais, mais après des mois à essayer, je doutais qu’on trouve la solution miracle d’un coup… Talya avoua alors qu’elle n’était pas sûre d’y arriver, de trouver le moyen qu’on devienne de simples amis sans dispute. « Mais si, tu peux le faire. On peut le faire. » Parce qu’au final, je n’étais pas non plus sûr d’assurer dans mon rôle de pote, de me débarrasser de cette jalousie qui me dévorait dès qu’un mec s’approchait trop près d’elle. Mais on était des adultes responsables, on allait avoir un enfant, on devait être en mesure de faire ça. J’avais finalement demandé quel était le plan, mais il n’y avait pas. « Bon bah disons que le plan pour aujourd’hui c’est que je vais te laisser te reposer… » fis-je mon regard se perdant un instant dans le vide. « Je suis désolé d’avoir gâché ton anniversaire… » ajoutai-je en soupirant. J’avais vraiment voulu que ce soit juste parfait, qu’elle se détende, se change les idées, qu’on continue de retrouver un semblant de complicité et de bonne entente. Je m’approchai finalement complètement du lit pour prendre la petite dans mes bras, et avant de le faire, dans un mouvement instinctif, sans y réfléchir, je relevai les manches de ma chemise, révélant mon avant bras gauche sur lequel se détachaient très nettement le prénom de Leevy, tatoué courant juillet sur ma peau lors d’une soirée bien trop arrosée avec Royce. Je tirai aussitôt sur le tissu pour le cacher, mais en croisant le regard de Talya je compris que c’était trop tard, qu’elle l’avait aperçu. Anticipant cette fois, je m’empressai d’essayer de calmer le jeu : « N’arrache pas ta perfusion, je vais t’expliquer… »

Pouvoir et vouloir. Deux mots très différents, deux choses très différentes. Est ce que je pouvais être amie avec Priape ? Oui. Est ce que je voulais être amie avec Priape ? Non. Impossible d'être la bonne copine à qui il vient raconter son nouveau bonheur. Il ne pouvait pas me demander ça, il ne pouvait pas me l'imposer non plus. C'était comme si je l'obligeais à me pardonner. Est ce qu'il pouvait me pardonner ? Oui. Est ce qu'il voulait me pardonner ? Non. Il ne fallait pas être ingénieur ou sorcier pour savoir où était notre problème. Il venait simplement de ces deux questions et d'un seul mot à changer. « Je crois que c'est un bon plan... Même si j'ai aucune envie de passer mon anniversaire seule ici... » J'étais enfermée depuis trois jours et j'en avais déjà mare, j'avais besoin de voir l'extérieur mais ce n'était malheureusement pas pour tout de suite. Priape commença à relever ses manches pour prendre Charlie et il laissa apparaitre un tatouage, Leevy. Bordel il voulait que je le tue ? Il vit mon regard s'attarder dessus avant qu'il n'ait le temps de le camoufler et anticipa de suite. Je ne pus m'empêcher de partir dans un fou rire incontrôlable, à la fois nerveux et franc. Sérieusement comment pouvait il se retrouver avec Leevy de tatouer sur le bras, le nom de la plus grande cinglée de la planète à ses yeux. « Vas y j'attends l'explication, je t'en collerais une après... » Non mais sérieusement il avait ce nom graver dans la peau maintenant, ce n'était pas une blague un tatouage quoi ! « Mais je pense qu'il faut que tu trouves très vite une bonne explication avant que ça ne me fasse plus du tout rire, mais alors genre vraiment plus du tout. Je sais que tu voulais la mettre dans ton lit l'année dernière mais de là à te la graver dans la peau c'est un peu excessif non ? T'attends qu'elle accouche pour lui déclarer ta flamme ?» J'étais calme et mon ton était sérieux au début pour finir sur l'ironie, vraiment la dernière phrase était simplement un petit pique, avec un peu de jalousie.

« Bon je te laisse Charlie sinon, je te note mon bip et je vais aux archives bosser ma thèse. Tu m’appelles si tu as besoin pour changer la petite, la bercer ou autre… » proposai-je finalement comme compromis alors que Talya n’avait pas envie de passer sa journée d’anniversaire seule. Mais un geste machinal, relever mes manches, fit à nouveau apparaître des éclairs dans les yeux de la jeune femme. Je me dépêchai de le cacher, craignant de la voir à nouveau partir en live à cause de mon nouveau tatouage que j’avais malencontreusement laissé apparaître. Mais sa réaction me surprit : elle partit dans un éclat de rire qui me laissa un instant stupéfait. Elle le prenait bizarrement bien, elle trouvait ça drôle. Enfin, lorsqu’elle reprit la parole, elle me réclama des explications fissa, ajoutant que si je ne me dépêchais pas ça allait très rapidement ne plus la faire rire. Elle promit d’ailleurs de m’en coller une après. Elle plaisanta ensuite, usant de l’ironie pour essayer de savoir comment je m’étais retrouvée avec le nom d’une fille que j’étais censé détester. « T’énerves pas hein… » commençai-je sentant dans son ton sarcastique une pointe d’agacement. « Un soir le mois dernier, je suis sorti et figure toi que j’ai croisé Royce, le mec de Leevy, au bar. On a bu un verre. » Une bouteille plutôt, hum hum. « De fil en aiguille on a discuté. Il s’avère qu’il est bien plus sympa que sa copine. » Quand on évitait le sujet Leevy on arrivait même à bien s’entendre lui et moi. L’alcool rapproche en même temps. « Bref, on a été pris dans un délire, on s’est retrouvés chez un tatoueur. Mais les gars qui bossent là bas n’ont rien compris… » Fallait reconnaître que notre langage de bourrés n’était pas très simple à comprendre. « Quand ils ont commencé, j’avais pas les yeux fixés sur ce qu’ils faisaient… » Enfin j’avais pas les yeux en face des trous tout simplement. « Et ils se sont complètement plantés, je me suis retrouvé avec le tatouage que Royce avait réclamé. » Je relevai ma manche pou regarder avec un air dépité le nom de la blonde inscrit sur ma peau en poussant un soupir sonore.  

« Charlie bouge tout le temps... Je suis pas sûre que ça soit vraiment l'idéal... Bref... J'ai le droit de poser une question idiote ? Y'a pas un seul moyen que j'aille respirer l'air frais ? » Voilà ma nouvelle lubie mais c'était complètement idiot. Sauf que je pourrais peut être bouger mes fesses dans un fauteuil et qu'on m'emmène dehors non ? Même pas trop longtemps... Enfin... J'étais pire qu'une gamine ici, pire qu'un lion qui tourne dans sa cage. « Je ne m'énerve pas puisque t'as l'air décidé à m'expliquer et que Leevy n'est franchement pas une femme que tu portes dans ton coeur donc il doit y avoir une bonne raison. » Voilà quand il n'y avait pas de danger, je savais être calme même si ça me faisait un peu rire jaune de voir ce tatouage sur sa peau. Je l'écoute me raconter toute l'histoire et je comprends rapidement qu'il avait beaucoup trop bu et que le tatoueur n'était surement pas sobre lui non plus. « Attends, attends, juste une question... Tu connais Royce toi ? Tu vas boire des verres avec lui ? J'étais la cause de cette sortie - je vais me saouler pour oublier - ? Avant ou après ton passage au summer camp ? » Oups il n'y avait pas qu'une question mais bon, j'avais besoin de toutes les réponses parce que j'avais bien du mal à comprendre leur délire et comment il pouvait avoir le nom de Leevy sur le bras, c'était peut être parce qu'il ne disait pas tout. « Tu devais te faire tatouer aussi ? Et Royce n'a pas eu de tatouage finalement ? Je comprends rien à ton histoire Priape... » Mais en tout cas elle a le dont de détendre mon atmosphère parce qu'elle me fait beaucoup rire, un peu trop même alors que lui est tout gêné.

« Je porte pas de blouse rose moi Talya… Il faudrait demander aux sages femmes si tu peux sortir en fauteuil roulant, ou en brancard... Quelqu’un du service pourrait t’emmener… » Bah oui parce qu’elle voulait que je m’en aille donc elle n’avait surement pas envie que je l’accompagne pour une petite sortie. Mais l’épisode tatouage fit complètement revirer la situation. Talya semblait amusée, me promettant de ne pas s’énerver vu que Leevy et moi, elle le savait, ce n’était pas le grand amour. Heureusement que la nana de Royce ne s’appelait pas Aby, sinon je crois que Talya m’aurait tué sur place… Mon explication, pleine de vérités améliorées, laissa Talya dans le flou. Les questions fusèrent, j’y répondis tour à tour, toujours gêné de m’être retrouvé dans cette situation, alors même que j’étais censé m’assagir cet été. « Je connais Royce de vue. J’suis tombé sur lui par hasard au bar, je l’ai reconnu et j’ai pas pu m’empêcher une remarque sur sa petite amie. » Le départ de Del me restait en travers de la gorge alors, j’avais pas pu me taire. « Et c’était en juillet, peu de temps après mon retour à Cambridge… » Ai-je vraiment besoin de répondre à la question de savoir si elle était la cause de mon besoin d’ivresse ce soir là ? « J’ai été un peu piquant avec Royce sur le sujet Leevy. Il a su appuyer à son tour là où il fallait… » Ou en l’occurrence où il fallait pas : mon statut de cocu. « Du coup, ça m’a un peu donné soif oui… » J’allais être papa dans quelques mois, et j’étais pas capable de rester sobre quand on commençait à me parler de la trahison de Talya, desfois mes réactions m’effrayaient moi même… Je me rendis compte en entendant ses dernières questions que j’en avais surement trop dit, que j’allais devoir révéler certaines choses à mon ex. Mais là encore, je pouvais tenter l’option –vérités améliorées- « Oui, on devait se faire tatouer tous les deux. C’était un défi tu vois… -chiche de te faire tatouer- Mais j’ai eu le tatouage qu’il avait choisi, il a eu le mien… » Ne nous étalons pas trop sur celui qui aurait du normalement m’être destiné. « Mais ça coûte une blinde à effacer ce genre de truc… » me lamentai-je en recouvrant ma peau. « Bon allez, je vais te laisser te reposer hein… » Vite, vite, avant qu’elle ne veuille en savoir plus, parce que j’étais déjà suffisamment gêné comme ça.

« Tu peux aussi trainer ta malade pour te faire pardonner, je pense que si tu restes derrière moi je devrais pas te voir assez pour que mon envie de serrer mes mains autour de ton cou revienne assez vite pour qu'on ne puisse pas m'arrêter. » Des envies de meurtres. Il allait me prendre pour une folle si je ne cessais pas de lui répéter que je pouvais rêver de serrer mes mains sur son cou. Mais pourtant s'était vrai, dans des situations comme on venait de passer j'avais envie d'encercler sa nuque et de le secouer jusqu'à ce qu'il revienne à la raison. Il devait partager ce sentiment, en moins puissant peut être parce que je partageais notre bébé mais quand même, il ne pouvait pas rester de marbre et se contenter de me hurler dessus quand je l'énervais. Ou alors c'était un truc typiquement féminin. « Merci CS d'avoir étalée notre vie... » Ouai parce que si Royce que je ne connaissais ni en blanc ni en noir connaissait ma vie ce n'était pas parce que je lui avais raconté. Je parlais un peu à Leevy mais pas des détails. Priape répondit à toutes les questions mais resta toujours très vague m'empêchant de comprendre vraiment comment Leevy avait pu atterrir sur son bras alors que Royce avait l'air de s'en être sorti indemne. Quand Priape voulu partir pour me laisser me reposer, j'attrapais sa main et il se retourna aussitôt, mes yeux croisèrent les siens et je ne pus me résoudre à ne pas lâcher sa main, ce contact qui paraissait bizarre après ce qu'il venait de se passer. « Je t'ai demandé de partir Priape, pas de fuir les explications si ? Je suis pas en train d'hurler parce que t'as le nom de la nana que tu ne supportes pas le bras, je te demande l'intégralité de l'histoire. » Mes yeux restent dans les siens malgré tout, je n'ai pas envie de les relâcher, je n'ai pas envie de voir ce regard perdu quitter la pièce encore plus égaré qu'il n'est arrivé. Je déteste quand nos entrevues se terminent ainsi.

« Je vais vraiment me faire du soucis… » Parce que c’était pas la première fois qu’elle confessait des envies de meurtre même si à mon avis, la découverte de la photo d’Aby avait précipité les choses. Bref je finis par hocher la tête : « Je t’emmènerai prendre l’air si tu veux alors… » Enfin ça c’était avant, avant mon envie de fuite, avant les explications confuses sur un tatouage que je n’assumais pas. Leevy était gravée dans ma peau, c’était dingue. L’alcool était vraiment dangereux. Je racontais comment je m’étais retrouvé au bar avec Royce, comment bien alcoolisés on s’était mutuellement défiés de se tatouer, et puis je restais volontairement vague et flou sur le cafouillage de dessins de nos tatoueurs. La main de Talya me retint, glissant dans la mienne, et je m’immobilisais aussitôt, comme électrisé par ce contact entre nous. Mon regard se plongea dans le sien, alors qu’elle expliquait qu’elle était restée calme, que tout ce qu’elle voulait c’était une explication claire. « Je me suis retrouvé avec le tatouage que voulait normalement Royce. C’est pour ça que j’ai Leevy d’inscrit sur le bras. » Jusque là c’était logique. « Royce, lui… Il s’est retrouvé avec le tatouage que j’avais choisi… » Mon regard se baissa et mes doigts se dérobèrent aux siens alors que j’avouai d’une voix à peine audible. « Ton prénom… » Je fis quelques pas vers la porte avant de reprendre d’une voix plus forte : « Je devrais aller demander l’autorisation pour que tu prennes l’air, c’est surement plus prudent. Surtout que tu viens d’arracher ta perf. »

J'étouffe un rire lorsqu'il dit qu'il va vraiment se faire du souci et je ne peux m'empêcher de le taquiner un peu : « T'auras une très bonne excuse pour ne pas rester dormir la prochaine fois si je le demande... » Peur que je l'étouffe dans son sommeil, ça s'était recevable mais tout le reste en général ne l'était pas. Et puis je finissais toujours par gagner à nos petits jeux alors bon mieux valait capituler tout de suite. Comme il valait mieux qu'il m'explique tout ce qu'il s'était passé pour ce tatouage plutôt qu'il me laisse me faire des films tordus. Il finit par passer aux aveux, m'expliquant qu'il avait sur le bras le tatouage que Royce voulait et que Royce avait sur son bras le tatouage que lui voulait à la base. Mon prénom. Bordel Royce avait sérieusement mon prénom de tatouer sur le bras ? Je pouffais légèrement avant de reprendre mon sérieux. « Mon prénom... Sur ton bras... » Et il comprit bien vite que j'avais surement besoin d'air, de retrouver mes esprits après cette révélation, avec l'enchainement de toutes les révélations de la journée en fait et il en était de même pour lui. Qu'en était il de la muraille que Priape avait monté autour des sentiments qu'il avait pour moi ? Avec les aveux qu'il venait de faire aujourd'hui, deux parpins étaient surement tombés mais ce n'était pas pour cela que je comptais abattre le mur à grand coup de pied, le mettre au plus mal. « Je pense que c'est bien oui si tu vas demander la permission oui... Mais en oubliant de dire que j'ai arraché ma perf et que j'ai légèrement pété les plombs... Tu seras là en cas de souci... » Puis ça serait juste devant l'hôpital alors aucun risque. Il sortit de la chambre et ma main revint mettre quelques mèches en place sur le front de Charlie qui gigota légèrement et finit par ouvrir les yeux quand je déposais un baiser sur son front : « Ahlala... Qu'est ce qu'on va devenir toi et moi mon petit canard... » La petite fille ne comprit pas et c'était tant mieux, elle se contenta de se redresser pour se mettre sur les genoux et déposer ses deux mains sur mon ventre en disant tant bien que mal : " bébé ". Je ne pus m'empêcher de sourire lorsqu'elle déposa sa tête sur mon ventre doucement et qu'elle la retira quelques dizaines de secondes plus tard, plantant ses gobilles bleues dans les miennes. " Bisou ? " Charlie enchainait les mots en les écorchant au vue de son jeune âge mais c'était tellement mignon. « Oui vas y mon coeur mais doucement hein, il est encore petit le bébé. » Je relevais mon tee shirt, je savais que Charlie adorait ce contact direct et qu'il y avait déjà cette connexion avec le petit être qui grandissait dans mon ventre, même si pour le coup, surement secoué par ce qu'il venait de se passer, il restait assez passif, ne bougeant que très peu. C'est dans ce moment de tendresse que Priape revint dans la chambre surement avec la réponse.

J’avais lâché la vérité finalement, du bout des lèvres, dans un murmure à peine audible… Voilà, son prénom sur mon bras… J’étais dans un état d’ébriété avancé au moment où j’avais souhaité faire cela, mais cela reflétait quand même bien à quel point j’avais encore et toujours la jeune femme dans la peau. Ma révélation eut le don de lui faire passer l’envie de rire, et moi j’aurais juste voulu disparaître dans un trou de souris. Mais c’était surement plus simple de quitter la pièce et l’excuse d’aller trouver les soignants était parfaite. Je refermai la porte derrière moi, soufflai un moment pour retrouver mon aisance avant de me diriger vers le personnel du service pour leur demander la permission, justifiant ce petit écart aux habitudes de prise en charge en soulignant bien que c’était son anniversaire, qu’elle voulait prendre l’air, que ça allait lui faire du bien et que je veillerai sur elle tout le long. Et ce fut dans la poche. Je saisis un fauteuil que je fis rouler jusque dans la chambre. « Le carrosse de mademoiselle est avancé. » Je trouvais alors une petite Charlie réveillée qui s’était lovée contre le ventre de Talya. Un sourire attendri étira aussitôt mes lèvres, oubliant soudain toute cette histoire gênante de tatouage. Je sortis mon téléphone de ma poche : « Je vais vous prendre en photo vous êtes trop mignonnes comme ça toutes les deux. » commentai-je avant d’immortaliser ce moment à l’aide de mon portable.

Priape était sorti et peut être que Charlie avait attendu ce moment pour se réveiller, comme si elle ne voulait pas tomber là, au plein milieu d'une dispute, nous mettant tous les deux dans l'embarras à ne plus savoir trop où se mettre à cause du réveil de la petite provoquée par nos éclats de voix. Elle n'avait pas tardé à venir se lover contre mon ventre, contre le bébé, lui parler, lui apporter des gestes de tendresse qui ne pouvaient que me tirer un sourire. D'ailleurs c'est sur cette scène que Priape fit de nouveau son entrée dans la chambre et je vis une sourire se dessiner sur son visage, attendri. Il lâcha mon carrosse comme il avait appelé ce magnifique fauteuil roulant et prit son téléphone pour saisir l'instant, il avait tout son temps parce que Charlie n'avait pas l'air d'avoir envie de bouger, elle était bien et il n'y avait plus aucun signe de contractions. « Ca c'est le meilleur remède contre les contractions... Je crois qu'il se passe quelque chose entre ces deux là déjà ! » Petite fille, petit garçon ? Peut importait pour ma pitchoune, elle aimait déjà pleinement son petit frère ou sa petite soeur. Priape s'approcha du lit, attendant surement que Charlie se décide d'arrêter de bavouiller sur mon ventre. Je levais les yeux vers lui : « Tu me l'enverras ? » C'était surement la seule photo qu'il avait avec ma tête dans son téléphone, ça complèterait sa collection de petites amies potentielles ou d'ex redevenant des petites amies potentielles je n'en sais trop rien mais moi je voulais la photo parce que c'était l'un de ces beaux moments de complicité qu'on pouvait avoir tous les trois, ou toutes les trois, ces moments que j'aimerais partager avec Priape, tout le temps. Mon petit monstre se décida à reposer ses fesses sur le lit et lâcher mon ventre et fit un grand sourire à Priape, je lui demandais alors : « T'arriverais à nous prendre tous les quatre ? » Séance photo pour apaiser les tensions, il fallait retenir la solution, enfin Priape n'avait pas encore accepté.