KENYA ▬ I need your loving I need it now

Je buvais mon verre de vin tranquillement, je crois que j'aurais besoin d'alcool pour l'anniversaire, voir autant de monde allait me stresser, je détestais ça, je détestais les fêtes pour une raison que je ne dévoilerais pas à Anya car elle, elle était très heureuse. Je voyais ses yeux, je voyais qu'elle avait envie de faire tout ceci pour notre fille alors je lui laissais le champ libre pensant sur le coup à mon père qui était décédé depuis un an désormais. Je sais pas pourquoi j'y pensais, peut-être qu'au fond je regrettais qu'il ne connaisse pas notre fille, qu'il n'est pas eu le temps de voir que oui Anya et moi c'était du solide. Mon cœur se serrait, je mangeais souriant à ce qu'elle disait même si le cœur n'y était pas. "Je vais lui offrir une guitare alors tant qu'à offrir des trucs utiles pour nous" M'amusais-je à dire avant de reprendre entre deux bouchées. "Et pas de vêtements, elle a assez de trucs." Oui je la voyais déjà revenir avec des tonnes de sacs, Anya avait souvent la fièvre acheteuse, elle achetait constamment et tout le temps c'était pire que moi. "Alors t'en pense quoi? Du restaurant?" Je brodais, je sentais cette envie émergée en moi de lui demander, de lui dire que je savais, c'était horrible, je me promettais de l'attendre et la seconde d'après bien je voulais savoir, je devais me contrôler, je le voulais et j'essayerai mais ça me tuait quand même qu'elle ne dise rien du tout. Posant ma fourchette après avoir fini mon entrée, j'attrapais mon téléphone qui vibrait souriant en voyant Alessia habillée en dinosaure par ma mère, j'avais hérité de ce gêne, je déguisais souvent notre fille pour mon plus grand plaisir. "Notre puce s'amuse je crois." Elle riait sur la photo, elle était dans le jardin de la maison familiale.

Kenny me disait vouloir offrir une guitare à Alessia, je le regardais, en hochant la tête, avec un grand sourire puis je pense que je vais lui acheter les nouvelles louboutin qui sont sortis ... elles sont magnifiques dis-je en riant, comme ci Alessia allait pouvoir ce servir de ces cadeaux là. Trêves de plaisanterie, tu sais la guitare, ça peut être pas mal mais pour les petits, je suis sûre que ça existe, tu sais avec les boutons sur le côté dis-je en mimant une guitare électrique en riant un peu, oui, je n'étais pas douée pour ce genre de chose. De toute manière, je pense que le mieux c'est qu'on passe à Toy's rus tout à l'heure je n'avais aucune idée des derniers jouets sortis, je préféré amener Alessia dans des magasins de vêtement et la pouponner dans ce sens là, c'était un réel plaisir pour moi, sauf que Kenny m'avertissait clairement que des vêtements, ce n'était pas la peine, qu'elle en avait bien trop. Tu parles, elle a plus rien à se mettre , tu veux que ta fille attrape froid ? lui demandais-je en battant des cils, avec cet argument là, je suis certaine qu'il ne refuserait pas. puis dans ce cas, on peut lui faire faire un petit dressing, comme le mien mes grands yeux bleu posés dans les yeux, je trouvais ça tellement mignon. J'aime bien le décors, enfin on a le même à la maison du lac, mais je sais pas, je trouve ça sympa de pouvoir manger sur le ponton tout en allant chaud, peut être qu'on devrait un système comme ça chez nous .. puis sinon la nourriture est bonne, non vraiment c'est agréable, j'aime bien cet endroit dis-je en attrapant sa main pour déposer un baiser dessus. Je sentais qu'il commençait à trépigner, je le voyais plein de question et ça me noué l'estomac. Rapidement, je lâchais sa main pour boire une gorgée d'eau, tout en regardant la photo Ta mère à déguisé notre fille en dinosaure .... dis-je en arquant un sourcil, un peu suspicieuse quand même. dis moi, ça lui arrive souvent de faire ça ? Parce que je te préviens de suite, si ça a commencé comme ça avec toi, faut arrêter de suite, je veux pas qu'elle porte des grenouillère jusqu'à 25 ans dieu merci, je l'avais sauvé.

Je riais légèrement face à sa tête en hochant la tête, Alessia ne toucherait pas aux instruments de musique, ni même à des jouets bien trop fort pour ses petites oreilles, je la surprotégeais j'en avais conscience mais j'aurais aimé qu'on fasse pareil à une époque et qu'on me laisse pas dans les mains d'une femme qui s'occupait de moi et les jumelles. "Non mais arrête avec des yeux, j'en ai marre !" Je mettais mes mains sur mon visage avant de les laisser tomber le long de mon corps. "Bon ok mais j'ai un droit de véto dessus." Oui pour les vêtements, non pour les dressings, elle avait un an, un an ! Je ne voulais pas qu'elle grandisse trop rapidement non plus. "Rien du tout, on n'agrandit pas son clapier après elle va gambadée trop vite et paff dès qu'on aura le dos tourné, elle va être mariée et mère de famille, c'est mort." Papa étouffant bonjour. Je refusais et au vu de mes yeux, il n'y avait aucuns moyens de négocier, autant je cédais sur beaucoup de chose, Anya faisait un peu ce qu'elle voulait mais alors là clairement non, j'étais sérieux, mes iris étaient froide et autoritaire, ce petit séjour à New York m'avait changé et comme pour passer cette orage, je trouvais le moyen de parler d'autre chose. Je ne répondais pas à sa réaction sur le restaurant, je regardais plutôt sa main dans la mienne, elle me la prenait. Devrais-je voir un message dedans? Je lui serrais doucement mais plus les heures avançaient, plus j'avais des doutes sur la confiance qu'elle avait en moi. "Yep avoue elle est mignonne." Lançais-je en souriant de toutes mes dents, j'adorais le costume, puis son visage illuminé dessus. "Mais j'en portais pas moi ! Juste qu'elle était trop inquiète et triste, je l'ai mise pour lui faire plaisir, par amour." je ronchonnais, je lâchais sa main en secouant la tête négativement. "En plus ça parle de grenouillère mais y en a qui se planque sous le bureau encore de nos jours et pas par amour." Je m'en amusais alors que notre plat arrivait, aucune idée de ce que ça pouvait être, ça ressemblait à du bœuf vu comme ça mais l'odeur était divine. "Plus on s'attarde, moins y aura des magasins à faire." Elle s'attardait sur la photo de notre fille. "tic tac…"

Son clapier ? Définitivement, il prenait notre fille pour un lapin. Autant, quand je le disais, c'était d'une manière, autant quand lui le disait, il le pensait vraiment. Elle a déjà un placard ... donc c'est pareil, puis c'est un gain de place énorme, tu ne veux pas qu'elle est plus d'espace dans sa chambre pour jouet ? Parce que si moi j'abuse niveau vêtement, toi t'abuses clairement niveau jouet dis-je, la tête penché, un peu moralisatrice pour le coup. Puis, pourquoi tu me regardes comme ça quand tu me dis ça, je suis pas une de tes employés à qui tu donnes des autres. Le patron c'est dans le nouveau dressing d'Alessia, on le cache par là, j'entendais que je n'avais pas mis mon idée de côté. Oui, elle est mignonne, mais elle aurait pu choisir un déguisement de dinosaure fille si notre fille a des troubles du comportement et qu'elle se comporte comme un mec, je serais sur qui me défouler manquerait plus que ma fille devienne un garçon manqué et pire, qu'elle devienne de l'autre bord. D'ailleurs, je réagirais mal si c'était le cas. Mon bidounet, soit pas timide comme ça dis-je en me penchant un peu sur la table, pour caresser sa joue. C'est pas pareil ... c'est sécurisant quel fourbe faisait-il à me parler de ça. Le plat arrivait, je le regardais avec de gros yeux, mon dieu, je ne pourrais certainement pas manger tout ça. Je pensais qu'on passerait au désert puis basta, je peux pas avaler tout ça dis-je en jouant avec la viande dans mon assiette avec le bout de ma fourchette. Dis Kenny ... tu .. tu sais quand tu m'as parlé d'un second enfant, que tu voulais maintenant, c'était sérieux ?

La seule et unique réponse qui sortait de ma bouche au sujet c'était : "On verra." Je n'en démordrais pas, Alessia était trop jeune pour avoir des tonnes de vêtements oui elle avait pleins de jouets mais elle y jouait voilà la nuance et quand je jugeais qu'ils étaient abimés ou inutiles, je les donnais à une œuvre de charité, Anya ne voyait rien de tout ça ou alors elle aimait ignorer. Silencieux, je fus encore plus désespéré par l'histoire du costume, elle pouvait pas juste apprécier la mine réjouit de notre fille? Non faut croire que non. "Mais regarde là, tu crois franchement qu'elle est choquée?" dis-je en lui plantant le téléphone face à ses yeux. "On peux pas juste déjeuner tranquillement." J'avais l'impression que notre bulle crevait encore plus surtout quand elle parlait de mon surnom, je n'aimais pas, elle savait, mon regard était un peu plus dur, elle s'en amusait, je tirais un peu la tête jusqu'à sentir sa main sur ma joue, ça me surprenait, agréablement, je glissais même mes doigts dans la sienne. "J'aime pas que tu m'appelles comme ça, j'ai pas 5 ans." Je voulais être son homme, pas son enfant surtout que tout à l'heure je lui avais confié que j'avais du mal avec les couleurs, je me braquais clairement, elle s'en rendait pas compte c'était ça le pire. "C'est pareil, Nastasiya." Dis-je en accentuant le dernier petit surnom que son père lui donnait affectueusement, je souriais, ma bonne humeur revenait doucement mais surement surtout quand je voyais le plat. J'avais encore de la place personnellement, Anya avait un appétit d'oiseau. "Mange juste un peu histoire que tu es le ventre plus remplit." Je regardais son assiette en prenant ma fourchette pour lui écarter les légumes. "Eux ils sont bons tu vas aimer." Dis-je en continuant de faire le tri jusqu'à ce qu'elle me parle de bébé? Elle se lançait, je faisais mine de ne pas être alarmé mais au fond j'étais heureux qu'elle se lance. "Sérieux? J'ai pas trop réfléchis à la question honnêtement, je veux dire… Cette décision se prend à deux comme la dernière fois pour notre princesse maintenant…" J'haussais les épaules bien décidé à briser le silence. "Je reconnais que je sais pas si je suis totalement prêt pour un autre, je suis trop égoïste parce que je te veux tout le temps à moi, je suis même jaloux d'Alessia par moment pour t'avouer et de l'autre coté… je sais pas." J'étais perdu, mon regard le trahissait, je passais même ma main sur mon visage. "Pourquoi cette question?"

C'est toi qui te braque, pas moi c'était pas méchant ce que je disais, du moins, c'était piquant certes mais le ton que j'adoptais n'était pas sec, je voyais peu à peu son regard changer ainsi que les expression de son visage encore plus lorsque je l'appelais Bidounet, j'avais passé ma main sur sa joue pour accentuer le côté enfantin mais il prenait cela pour un geste tendre alors autant faire comme ci de rien était et ne pas gâcher le moment. C'est juste pour te taquiner Kovalevski j'appuyais bien sur son nom de famille, parce qu'avant que nous soyons ensemble, c'était le genre de taquinerie que nous nous lancions. Il en faisait de même avec Nastasiya. Je le regardais en penchant la tête sur le côté. J'aime pas que tu m'appelles comme ça, j'ai pas 5 ans je retournais ses mots contre lui, mais avec un sourire sur les lèvres. J'aimais bien ce surnom, c'est vrai que c'était plus éloquent et charmant que bidounet. Le plat arrivait, je n'avais plus tellement faim, je le regardais faire dans mon assiette. Trêves de plaisanterie, je n'ai pas 5 ans, pour de vrai dis-je en le voyant faire, séparant les aliments de mon assiette. Je ne pourrais pas sortir de table tant que je n'aurais pas terminé la petite partie qu'il m'avait fait ? Puis soudainement, je me lançais su le sujet du bébé. Je ne le regardais pas dans les yeux, je regardais mon assiette, souriant lorsqu'il me parlait de sa jalousie. T'es jaloux d'Alessia ? Je pensais pas j'étais surprise et agréablement parce que je ne pensais pas que c'était le cas et au fond, je trouvais ça mignon qu'il ressente ce genre de sentiment, cependant la question qu'il me posait ensuite me renfrognée un peu. Oh ..comme ça, c'était pour savoir si jamais ça nous arrivait dis-je en tapotant mes ongles contre la table, avant de lever mes yeux dans les siens et à ce moment là, je savais qu'il savait sans même que je n'eu besoin de lui dire. Ma langue passait sur mes lèvres, je l'affrontais cette fois ci du regard, comme pour lui dire désolé, désolé de ne pas le prononcer à voix haute, mais je peux pas, j'y arrive pas.

"Je t'aime Kataieva !" lançais-je en la regardant toujours avec un air aussi dur suite à nos bêtises balancées en plein visage. Je la scrutais puis se fut le coup bébé que je ne m'y attendais pas, Anya avait l'appétit coupé, moi aussi mais je ne voulais pas montrer un signe de faiblesse ou quelque chose qui pourrait lui faire prendre peur, je tenais trop à elle et à cette révélation. "Oui je suis jaloux d'elle." Avouais-je avant de reprendre. "Quand tu l'as prend dans tes bras ou que tu me délaisses sur le canapé pour aller jouer avec elle, je devrais pas pourtant tu passes tout ton temps avec moi mais je suis possessif et j'ai plus honte d'avouer que je suis jaloux de ma propre fille." Je rigolais un peu jaune, je me sentais nul, un mauvais père mais Anya et moi on avait une relation tellement forte, tellement passionné que ça pouvait se comprendre. La fixant toujours, j'écoutais la réponse à sa question en portant un bout de viande à ma bouche, elle se posait juste la question. Bon on venait de faire un pas en arrière, elle n'était pas prête, elle me regardait pas. Le silence planait jusqu'à ce qu'elle me scrute, je connaissais son regard, je souriais un peu en hochant la tête l'air de dire que je l'avais compris puis j'appelais le serveur qui venait rapidement. "L'addition s'il vous plait." Dis-je alors que plusieurs personnes prenaient place. Trop de monde pour discuter ici de ce genre de sujet surtout qu'elle devait être un peu sur les nerfs et je connaissais les hormones de femme enceinte c'était parfois redoutable. "On va y aller." Terminais-je par dire en serrant sa main dans la mienne. Je réglais rapidement et même pas 5 minutes après la révélation on était à coté de notre voiture. Anya en face de moi, ma main dans la sienne, l'autre qui caressait sa joue, je la regardais intensément. "Je le savais." Avouais-je en la contemplant. "Et ça ne fait pas parti de nos projets." Oui nos projets, pas juste les siens, nous. "Qu'est-ce que tu veux faire?" terminais-je par demander. "Attend avant de répondre juste je tiens à dire que je te soutiendrais peu importe le choix que tu fais, le plus important pour moi c'est toi, j'ai faillis te perdre une fois après la naissance de notre fille, je reconnais que le fait de penser que tu vas repasser par là si on le garde me… me noue l'estomac mais je serais prêt si c'est ce que tu veux comme je serais prêt si tu veux qu'on mette un terme à cette grossesse. Ne fait pas le choix en fonction de moi."

C'est que ça tournerait presque à l'obsession je le regardais, avec un petit sourire dans le coin des lèvres, mon pied remontait le long de sa jambe avant que je ne la laisse tomber pour être plus sérieuse. en tout cas, je me sens flatté que tu ne puisses pas te passer de moi à nouveau, je me penchais sur la table, en lui faisant signe du doigts d'approcher pour l'embrasser, peut être bien la dernière fois de la journée, parce que je me lançais à lui faire comprendre qu'en effet j'étais enceinte à travers un regard. Je savais qu'il savait, mais je n'arrivais pas à poser les mots dessus, je ne le voulais pas et le lui dire à lui, concrétiserait les choses, pleinement. Kenny demandait l'addition, mais il souriait et surtout, il ne me lâchait pas la main, c'était un bon signe ? A moins qu'il veuille garder une certaine contenance dans le restaurant et que l'orage éclaterait à l'extérieur. Je le suivais ensuite, jusqu'à la voiture et c'est à côté de la voiture qu'il s'arrêtait. Il allait m'abandonner ici, c'est définitif, m'interdire d'entrer dans l'habitacle.. je baissais un peu le regard, il me remontait le visage pour me regarder tout en me caressant la joue. Je l'écoutais, sans broncher. Il était si ... rassurant, me faisant passer avant tout le reste. Il était même prêt à accepter que je mette un terme à cette grossesse alors que je savais, qu'il était farouchement opposé à ce genre de pratique. Je le regardais droit dans les yeux, les larmes commençaient à rouler sur mes joues bien rapidement jusqu'à ce que j'éclate en sanglot. Je m'appuyais contre la voiture pour m'y laissait glisser. A croupit par terre, les jambes serraient, oui même dans cette position faut savoir rester classe en robe. Le visage entre les mains, je pleurais encore et encore. J'en veux pas de ce bébé dis-je en levant mon visage remplit de larme vers le sien mes yeux s'étaient rapidement coloré d'un rouge vif, je fondais littéralement en larme devant lui, ces larmes qui n'étaient pas sorties depuis que je savais et qui n'attendait que ça. J'avais tellement mal vécu le fait de ne rien lui dire, je me sentais coupable à un point inimaginable.

Je n'aurais jamais cru dire ou penser qu'un jour la femme que j'aimais allait mettre un terme à une grossesse. Le bébé qu'elle portait n'était pas du tout voulu, que ce soit par elle ou par moi car oui je réalisais peu à peu qu'avoir plusieurs enfants ne feraient que prendre plus de temps à mon épouse et il était hors de question qu'elle le gaspille avec un autre que moi ou Alessia. A coté de la voiture, Anya était comme brisé en milles morceaux, elle se laissait aller par terre accroupit, mon cœur faisait un bond violent alors que je me mettais à genoux vers elle touchant son visage, laissant mon pouce aller contre ses larmes pour les balayer. "Je sais." Dis-je avec un regard remplit de compréhension. "Allez relève toi ma puce." Je lui prenais la main pour qu'elle se redresse, je la coinçais contre la voiture, mon corps contre le sien pour éviter qu'elle ne se dérobe sous le poids de la culpabilité. Mes mains étaient contre ses joues, mon regard posé dans ses grands yeux bleu mélangé avec du rouge du à ses larmes qui roulaient sans interruption. "Bébé." Dis-je avec un peu de désespoir, je n'aimais pas la voir pleurer, ça me faisait mal. "Anya." Je frottais mon nez contre le sien avant de la serrer contre moi fortement frottant son dos. "On ne l'aura pas cet enfant." Terminais-je par dire. Etrangement, ça ne me faisait pas si mal, j'aurais cru que j'aurais ressenti de la culpabilité de mettre un terme à la vie d'un fœtus mais non, tout ce que je voulais c'était son bien-être. "Tu m'entends?" dis-je en me décollant d'elle, j'essuyais ses larmes de mes pouces encore et encore. "On ne l'aura pas, on va voir un médecin et on va tout arrêter, ensemble, tous les deux." Elle n'était pas seul dans cette épreuve et chaque jour je lui répéterais, j'étais avec elle, j'étais son mari, son allié quelque part. La regardant, je l'embrassais doucement, avec prudence, j'avais peur qu'elle me repousse, je crois que ça me ferait mal.

Je ne voulais pas d'enfant, pas maintenant, c'était beaucoup trop tôt, je n'étais pas prête, pas prête pour assumer encore un bébé. Je ne voulais pas retraverser cette période, pas maintenant. Je n'avais pas les épaules pour encore une fois assumer les 9 mois de grossesse, pour assumer les nuits blanches et pour assumer l'éloignement qu'on a eu, avec Kenny. Ce n'étais pas le moment. J'avais envie d'un peu de tranquillité, de beaucoup de tranquillité pour être honnête. Mes larmes roulaient sans interruption, je n'arrivais plus à respirer, je n'arrivais plus à prendre ma respiration tellement ma gorge était serré mais aussi que le stress et la pression qui pesaient sur moi depuis plus d'une semaine, pour ne pas dire deux. Kenny tentait de me calmer mais je n'y arrivait pas. Je manquais d'air. Une petite crise de nerf, simplement. La main posait sur mon coeur pout tenter de me calmer ne faisait rien, Kenny me redressait, ma poitrine se relevait trop rapidement, ma respiration se faisait lourde, je n'arrivais pas à la prendre, alors j'essayais de me concentrer sur sa voix. C'était difficile. J'hochais la tête à ce qu'il me disait, je n'arrivais pas à me calmer ni à arrêter mes pleurs et pourtant, ça me faisait du bien, j'avais l'impression qu'un poids venait de s'enlever de mes épaules. Cependant peu à peu, grâce à sa voix, son regard et ses gestes, j'arrivais à reprendre le dessus. Je le regardais, totalement paralysé par la peur, avec de grands yeux d'enfants qui étaient perdue, totalement. J'étais bien dans ses bras et je ne voulais pas qu'il me lâche. Il approchait son visage, mais je posais ma main sur ses lèvres, je n'avais pas la force de l'embrasser, je tentais peu à peu de reprendre ma respiration, mais c'était assez compliqué, je n'y arrivais pas forcément bien, il me fallait du temps pour que je calme mon coeur. Juste ..... serres .... serres .... moi dis-je entre de grande inspiration pour tenter de calmer mon palpitant et quelques pleurnicheries se calmer peu à peu. Je le serais fortement contre moi, la tête posé contre son épaule pour profiter de l'air frais aussi, je m'accrochais à lui comme à une bouée de sauvetage, une bouée que je n'avais pas envie de quitter.