(+) Un fils qui vous veut du bien. w/ Elisandra

Je grimaçais. Elisandra m’avait veillé durant tout le temps de ma grippe et désormais, elle en payait les conséquences. « Arrête, ne dis pas de bêtises, nous aurons tout loisir de retourner au restaurant alors fais moi plaisir et va te coucher ! » lui dis-je avant de lui montrer la chambre du doigt. Hors de question qu’elle me fasse un malaise en prime. « Ecoute, si tu n’as pas faim, ne lutte pas contre le sommeil, on se rattrapera une prochaine fois et puis si c’est pour avoir un zombie comme compagnie, je préfère de loin que tu te reposes »

Elisandra arqua un sourcil face à son autorité manifestement et se releva précautionneusement non sans un petit air narquois. « Oui papa » le provoqua-t-elle doucement, secouant négativement la tête de droite à gauche. « Faudra vraiment que je t’apprenne la délicatesse chou, alors zombie toi-même ! » tira-t-elle la langue avant de se dandiner jusqu’à la chambre où elle s’écroula sur le lit sans même prendre le temps de se déshabiller ou de rentrer dans les couvertures. Elie était vraiment exténuée.

« Je fais simplement attention à toi » protestais-je en secouant la tête. Je lui en mettrais du papa tiens ! « Tu as simplement une tête à faire peur, il n’y a rien de péjoratif, toutes les femmes épuisées sont sujettes à faire cette tête-là » répondis-je avant de la suivre jusqu’à la chambre en souriant de la voir s’étaler ainsi. Je m’approchais d’elle pour lui enlever les chaussettes ainsi que ses autres vêtements pour qu’elle soit à l’aise. Je la bordais par la suite avant de l’embrasser tendrement. « Fais de beaux rêves »

« Je t’en foutrais du « elles ont toutes cette tête là »… espèce de mufle ! » soupira-t-elle en ronronnant littéralement d’aise lorsqu’il la déshabilla même si elle l’emprisonna de ses bras pour s’en servir comme d’une peluche. Chacun son tour ! Et malheureusement, la routine reprit bientôt ses droits sur eux, jusqu’à ce qu’Hippolyte rentre extrêmement tard face à une Elisandra particulièrement inquiète. « Bordel mais qu’est-ce que tu foutais, je t’ai laissé trois messages ! » s’exclama-t-elle avant de lui coller le nez contre son cou en fronçant les sourcils. « C’est normal que tu sentes le parfum de gonzesse toi ? »

Mufle carrément ?! Elle allait un peu loin quand même songeais-je non sans amusement tout en la déshabillant pour mieux me retrouver prisonnier et utilisé en guise d’ours en peluche. Je ne me faisais guère prier pour m’endormir à ses côtés. Le lendemain soir, c’est bien tardivement que je rentrais. « Bonsoir à toi aussi… Je n’avais plus de batterie pour te prévenir » lui dis-je avant de tendre les lèvres pour l’embrasser mais déjà Elisandra avait le nez dans mon cou. « Etant donné qu’une inconnue s’est jetée dans mes bras en me confondant avec un certain Aaron, je dois répondre positivement. Il ne s’est rien passé d’autres »lui expliquais-je aussitôt avant de l’embrasser. « Je t’ai manqué ? »

« Tu connais son nom à l’inconnue en question ? » arqua-t-elle un sourcil d’un air sévère, sachant par avance à quel point sa jalousie risquait de continuer à gagner en puissance s’il ne lui répondait pas. « Bien sûr que tu m’as manqué, et moi je t’ai manqué ? » ajouta-t-elle en se rattrapant de sa petite crise grâce à un tendre baiser même si ses yeux restaient tristes.

« Jackie. J’en sais pas plus sauf qu’elle était complétement ivre »haussais-je les épaules avant d’hocher la tête. « Terriblement »murmurais-je avant de cueillir un nouveau baiser sur ses lèvres. « Pourquoi es-tu triste ? »lui demandais-je tout en me rendant dans la cuisine pour m’apercevoir qu’il n’y avait plus de jus de tomates. Tant pis, le ketchup allait faire office de. J’attrapais un verre avant de faire couler un peu de cette sauce rouge mais je m’aperçus rapidement que c’était bien trop chiant et le goût des plus horribles. « Définitif. Le ketchup ne remplace pas le jus de tomates »grimaçais-je en déposant le verre dans l’évier.

« Ivre… de mieux en mieux » grimaça-t-elle avant d’observer Hippolyte se taper un verre de ketchup d’un air plutôt dégoûté avant d’éclater de rire. « C’est pour remplacer le jus de tomate ?! Rhooo mais fallait le dire ! Tu veux que j’aille t’en acheter ? » fit-elle en bottant légèrement en touche au passage. « Mon jumeau est distant avec moi. Je savais qu’il aurait du mal à admettre la chose mais je sais pas… ça me fait mal, j’ai l’impression de le perdre une deuxième fois. »

J’haussais les épaules. Je n’y pouvais pas grand-chose si cette femme s’était jetée à mon cou mais je ne l’avais pas encouragé. Loin de là même. « Non, cela peut attendre demain voyons… Je n’ai pas envie d’être séparé de toi pour le moment »lui répondis-je avant de m’approcher à nouveau d’elle pour la prendre dans mes bras. « Tu ne le perdras pas, il va finir par l’accepter et vous aurez cette relation que tu chéries. »lui dis-je en la serrant contre mon torse. « Est-ce uniquement cela qui te rend si triste ? Tu sais que tu peux tout me dire »

« Quelle délicieuse musique à mes oreilles ! » reprit-elle en ronronnant littéralement dans ses bras, Elisandra n’ayant aucune envie de le quitter une seconde, pas pour le moment. « Mouais, c’est pas dit ça… tu sais que je ne suis pas très optimiste sur ce genre de choseries et comme il m’a dit qu’il ne considèrerait jamais mes parents comme les siens, j’avoue que je crains le pire » avoua-t-elle en baissant la tête, ravalant ses larmes. « Quand je l’ai quitté, j’ai pété les plombs… j’ai eu une telle crise de rage que je me suis fait peur ! Et puis j’arrive pas à serrer les choses entre mes mains, même serrer la main de Caleb j’ai pas réussi tout à l’heure. »