(+) Un fils qui vous veut du bien. w/ Elisandra

Je la laissais à ses cours en soupirant. Je ne pouvais pas faire plus qu’en m’excusant et en lui ramenant des fleurs où j’avais dû tourner et tourner dans tout Cambridge pour en trouver un d’ouvert à cette heure-ci. Je me déshabillais rapidement pour prendre une rapide douche et lorsqu’elle toqua à la porte, j’en sortais à peine, et seule une serviette saignait mes hanches. « Pour m’excuser d’être parti et parce que cela me faisait plaisir de t’en offrir » haussais-je les épaules. Que pouvais-je dire d’autre ?! « Tu as dîné ? »

« Ça va, je peux supporter d’être frustrée » leva-t-elle les yeux au ciel car après tout, Elisandra s’était tapé une douche froide, quelques pensées désagréables et puis le tour avait été joué. Elle croisa donc ses bras en soupirant, ne le lâchant pas du regard sans pour autant lui bloquer la sortie s’il souhaitait quitter la salle de bain. « Non, j’avais pas faim, comme d’hab. Mais que ça t’empêche pas de manger, je sais que t’aime bien les lasagnes. »

« Tu oublies la partie où cela me fait plaisir de t’en offrir mais je vais me contenter du ça va je peux supporter d’être frustrée » lâchais-je avec ironie car visiblement, le bouquet ne l’avait pas retourné comme je le redoutais. Il n’était peut-être pas assez beau pour elle. Qu’importe. Cela faisait longtemps que je n’avais pas courtisé une princesse, je devais être simplement rouillé. « J’aime tes lasagnes, nuance. Je n’en ai pas mangé depuis quatre ans… Joins-toi à moi pour dîner, tu ne vas pas rester le ventre vide ! »fronçais-je les sourcils car je n’aimais pas les tas d’os alors si elle me sortait une anorexie de derrière les fagots, cela risquait de le faire moyen.

Elisandra avait encore mis les pieds dans le plat, comme d’habitude. « Le bouquet m’a fait très plaisir et je l’ai déjà mis dans un vase. Tu ne l’as pas constaté parce que tu es encore dans la salle de bain ! » fit-elle remarquer en soupirant et en se passant une main contre la nuque, légèrement gênée. « D’accord je vais manger un peu mais si j’ai la nausée après tu te plaindras pas hein ! Le soir je suis obligée de prendre un décontractant musculaire super amer et ça me donne envie de ne pas quitter la salle de bain de la nuit. Nouvelle raison de rester insomniaque. Bref on s’en tape, les lasagnes nous attendent, je vais les réchauffer. »

« Je me serais contenté d’un merci, tu sais » soupirais-je avant de m’approcher d’elle et de l’embrasser tendrement. « Si tu ne te sens pas de manger, je ne vais pas te forcer non plus. Je peux manger dans mon bureau si la vue t’insupporte »lui proposais-je car je ne voulais pas la rendre malade après l’avoir frustré. Je l’étais également, il ne faut pas croire –j’avais même songé qu’à elle durant les deux heures qui venaient de s’écouler. « Il faudrait que je te parle d’un truc » lui dis-je après coup avant de me diriger vers la chambre pour enfiler quelque chose sur le dos.

« Pardon… merci Hippo, j’en oublie même la politesse quelle loose ! » avoua-t-elle en soupirant, non sans se passer la main contre la nuque avec nervosité. « C’est pas que la vue m’insupporte en fait, c’est que j’ai l’impression que tout est aussi amer que le cachet et du coup c’est surtout un problème de goût. Mais je peux rester en face de toi et discuter hein ! » lui fit-elle remarquer en tentant un sourire, qu’elle perdit rapidement en déglutissant avec difficulté. « Heu… j’dois craindre le pire ? »

« Il n’y a pas de souci » lui répondis-je. Inutile de revenir sur le sujet de ce bouquet de fleur. Je l’écoutais me répondre au sujet de son médicament et je fronçais les sourcils. « les médecins ne peuvent pas t’en donner un autre ?! Euh si tu veux… Je n’aime pas vraiment quand on me regarde manger mais je peux faire une exception »marmonnais-je avant de revenir torse nu habillé uniquement d’un jean. « Non rien de grave, enfin je ne pense pas. Discutons autour de la table veux-tu »lui dis-je avant de m’arrêter devant le four. « Je dois appuyer sur quel bouton pour réchauffer ? »

Elisandra esquissa une petite moue. « J’peux regarder mon bouquin de cours si tu préfères que je te matte pas hein ! S’il n’y a que ça pour te faire zizir… » le taquina-t-elle légèrement en tentant de détendre l’atmosphère mais ça semblait plutôt mal barré. « C’est le seul que je supporte, comme cacheton… attends je vais réchauffer sinon tu vas nous faire une crise ! » s’exclama-t-elle avant de soupirer. « Heureusement que je te regarde pas, revenir torse à poil non mais sérieux… y’a pas assez marqué « femme frustrée » sur mon front ?! Bon accouche sinon je vais stresser comme une tarée !! »

« Je peux aller mettre quelque chose sur le dos… C’est juste que j’ai souvent chaud après une douche » lui expliquais-je. J’étais un homme du soleil et une véritable bouillotte ambulante autant dire que je dégageais une chaleur constante. Je m’installais à la table pour mieux la regarder avec un sérieux inébranlable. « J’aimerai que nous essayons de faire une thérapie de couple. J’ai bien conscience que nous avons un problème toi et moi et je ne veux pas en venir à te perdre sans tenter tout mon possible avant… J’y ai beaucoup réfléchi et je me dis que cela pourrait être une bonne idée »

« Naaan ça va je vais museler mes hormones en folie » ironisa-t-elle pour mieux lui réchauffer son plat de lasagnes avant de le lui apporter ainsi qu’une assiette, des couverts et un verre. Elisandra prit le pli de ramener son bouquin de cours sur la table mais autant dire qu’Hippolyte lui scia les jambes en lui proposant une thérapie de couple… « Eh bah… ça fait bizarre de te voir en mode preux chevalier pour pas me perdre ! Ça va me regarde pas comme ça je dédramatise ! Je suis pour évidemment, ma foi… ça va pas nous tuer. »