(+) Un fils qui vous veut du bien. w/ Elisandra

« J’ai toujours été plus ou moins comme cela lorsqu’il s’agissait de nous mais tu sais que je n’aime pas vraiment parler de mes sentiments »soupirais-je sauf que j’avais bien conscience que si je voulais la garder, j’allais devoir faire un effort de ce côté-là. « Cela ne nous tuera pas et puis, je me dis que si cela fonctionne pas, nous aurions au moins essayé »soupirais-je avant de manger en silence quelques instants. « C’est très bon, tu n’as pas perdu la main ! »la complimentais-je. « J’ai retrouvé ma sœur. »lui dis-je alors subitement.

« Je sais » répliqua-t-elle non sans éviter son regard quelques secondes car Elisandra ne savait pas bien comment se comporter en face de lui. Plus elle essayait de s’ouvrir, plus il semblait se renfermer, au point qu’elle en vienne à tapoter légèrement son bouquin de ses doigts d’un air pensif. « Heu… oui merci, c’est gentil. Ravie que ça te plaise » fit-elle légèrement absente avant que l’aveu au sujet de sa sœur ne la ramène droit sur terre. « Ta sœur ? Tu veux dire celle que ton père a vendue ?? Ben raconte ! »

« Tu as l’air totalement ailleurs »remarquais-je en posant ma main sur la sienne. Je savais que je n’étais pas un amant très attentif ni même très affectueux mais je voulais changer pour elle. Je désirais redevenir l’homme qu’elle avait fait naitre sous son amour. « Elle s’appelle Bambi enfin ce sont le nom que ses parents adoptifs lui ont donné… Elle est devenue une très belle femme, une belle rose avec de sacrées épines mais j’ai tout gâché comme tu t’en doutes… Elle m’a avoué qu’elle était homosexuelle et je n’ai rien trouvé de mieux à faire que lui dire qu’elle pouvait toujours prendre sa fiancée en amante et mener une vie plus normale pour éviter qu’elle souffre. Je me sens idiot, j’ai tout gâché surtout que je suis sûr et certain de connaitre sa compagne et que je l’apprécie énormément même si c’est une sacrée chieuse »

« Je sais pas comment agir avec toi » avoua-t-elle d’un air profondément désolé. Elisandra n’avait pas envie de lui mentir, même si cela aurait probablement promis d’éviter une nouvelle confrontation potentielle mais cela ne l’empêcha pas de serrer sa main dans la sienne et même de la porter à ses lèvres… « Ah ouais d’accord, t’y es pas allé de main morte dis donc ! Pour ton info mon ange t’es avec une chieuse toi aussi alors ça devrait pas trop te dépayser… tu veux un conseil ? Rends-lui une visite. Demande-lui pardon, explique-lui que tu veux surtout son bonheur et que tes mots ont dépassé ta pensée. La famille, tu verras, c’est pas que chiant. Ça pardonne aussi. »

« J’essaie de faire des efforts pour toi »lui dis-je mais en quatre ans, je m’étais renfermé complétement sur moi-même, restant agréable uniquement avec mes rares proches. Il faut savoir que la culpabilité me rongeait depuis toutes ces années : celle de ne pas avoir réussi à la protéger, celle de ne pas avoir été suffisamment présent mais également celle d’être allé dans d’autres bras que les siens ; « Tu penses que cela peut être aussi simple que cela ? Je ne voulais pas la blesser, c’est juste que je venais de la retrouver et que j’ai été surpris. Je suis plutôt ouvert comme homme mais c’est ma petite sœur, je ne veux pas qu’elle souffre pour une femme qui n’en vaudrait pas le coup. J’ignorais qu’il s’agissait de Shiloh »soupirais-je en me passant une main devant le visage. C’était bien la première fois que je parlais aussi ouvertement à Elisandra.

Elisandra ne mit que quelques secondes avant de se lever de sa propre chaise, de tirer celle d’Hippolyte et de s’asseoir sur ses genoux pour mieux le serrer tout contre elle. « Je sais très bien comment tu es et je sais aussi que ce n’est pas le genre de discours qui sort facilement de ta bouche. Par conséquent je pense que si tu t’excuses sincèrement elle passera outre. Tu vas devoir l’apprivoiser… tu vois, tu es tombé sur un poil plus indomptable que toi… lâche pas prise maintenant que tu l’as retrouvée, ce serait con ! Mais arrête de te mettre une pression monstre… laisse aussi les choses un peu venir. Faut laisser les fesses faire comme dit l’autre ! »

Mes bras vinrent entourer sa taille tandis que je blottissais mon visage contre son cou, humant son parfum. Il m’avait tellement manqué, elle m’avait tout simplement manqué. Ses étreintes, ses encouragements, son soutien également. Elisandra était mon cœur, elle l’avait toujours été et aujourd’hui, je prenais conscience avec d’autant plus de force du vide qu’elle avait laissé derrière elle. « Tu me trouves indomptable ? Pourtant, tu as réussi à m’apprivoiser »murmurais-je avant de l’embrasser avec tendresse. « Je t’aime Elisandra… Je t’aime tellement… Tu es un véritable ange tombé du ciel »

Elisandra se surprit à frissonner aussitôt lorsqu’elle sentit le souffle d’Hippolyte tout contre sa peau. Il avait toujours été le seul à faire réagir la moindre petite parcelle de sa peau en quelques secondes à peine… « Dans une certaine mesure oui, tu es indomptable. Ce n’est pas forcément un défaut hein… mais tu sais je t’ai apprivoisé et aujourd’hui Mona arrive plus à t’appréhender que moi… c’est la vie ! » fit-elle avec un savant mélange de fatalité et de lucidité, même si elle se laissa bientôt enivrer par ses baisers, qu’elle lui rendit avec force et passion. « Je veux pas être un ange, je veux juste être le tien Hippo… je t’aime trop… »

« Tu sais très bien qu’avec Mona, il y aura toujours un lien indéfectible. Elle m’a sauvé la vie en s’encombrant d’un petit miséreux qui voulait jouer au gros caïd mais cela ne veut pas dire que tu n’es pas plus importante qu’elle dans mon cœur »avouais-je. Elisandra et moi partagions une toute autre relation et elle était aussi forte que celle que je vivais avec ma mère de cœur. « Tu es le mien Elisandra… Tu as toujours été la seule femme que j’ai aimé dans toute ma vie » soufflais-je contre ses lèvres pour mieux l’embrasser à nouveau jusqu’à repousser l’assiette pour mieux l’asseoir sur la table et me relever sans quitter ses lèvres.

« Je ne critique pas le lien que vous avez, au contraire je le trouve fantastique… je le jalouse juste un peu mais c’est normal, elle a pu profiter de toi pendant ces quatre ans. » Cela n’empêchait pas Elisandra d’adorer Mona comme personne et d’être ravie qu’Hippolyte ait une sorte de mère de cœur comme elle… sincèrement, elle était fabuleuse. « Alors ne voit que moi, ne regarde que moi, ne soit qu’à moi… » fit-elle en ajoutant davantage de passion dans ses baisers, ses mains parcourant son torse dénudé comme pour le redécouvrir pleinement, non sans s’échouer bientôt sur ce fessier musclé recouvert de ce jean quasi gênant.