(+) Un fils qui vous veut du bien. w/ Elisandra

« Si… justement… Je me sens moins seul même si c’est qu’un rêve »murmurais-je en me retournant pour prendre son visage en coupe. « C’est le rêve le plus réaliste que j’ai fait depuis des années… J’ai cru que je finirais par oublier ta voix mais non et j’en suis heureux »ajoutais-je avant qu’elle ne parle à nouveau et m’embrasse avec la force du désespoir. Je la serrais dans mes bras, indifférent au fait que je tremblais de froid maintenant que l’eau s’était arrêtée de couler sur mon corps. « Tu as toujours eu la clé de mon cœur agapi mou » lui dis-je avant de la serrer dans mes bras. « Ne me quitte plus… Reste dans mon rêve, empêche moi de me réveiller… Je veux que tu me gardes près de toi »

« Mais Hippo… c’est pas un rêve ! » insista Elisandra, désespérée du fait qu’il ait l’impression qu’il s’agisse uniquement d’un rêve. Merde, elle était bien réelle, ils s’étaient enfin retrouvés et elle n’avait pas l’intention qu’il s’endorme pour le plus se réveiller, hors de question. « Je compte bien te garder près de moi mais je vais surtout te sécher pour te remettre dans le lit, le doc va arriver bientôt ! » fit-elle en le faisait sortir rapidement de la cabine pour mieux le sécher énergiquement sans le lâcher d’une semelle.

« Si c’est pas un rêve alors ça veut dire que je vais te faire souffrir et que tu finiras par m’abandonner »soupirais-je. J’avais conscience de ne pas être un homme facile à supporter au quotidien et ce constat m’arracha un frisson d’horreur. Perdre l’amour d’Elisandra alors que nous avions tout loisir de reprendre notre vie commune me faisait frissonner d’effroi. Je me laissais sécher et reconduire dans le lit et effectivement, le médecin arriva rapidement. « C’est une bonne grippe ! Ces derniers temps, il travaillait bien trop, son corps ne fait que compenser et le forcer à réduire la cadence. Une bonne semaine de repos et ces médicaments l’aideront bien » avait-il dit à Elisandra avant de nous laisser seuls à nouveau. « Tu m’approcheras pas avec les médicaments, je te préviens »boudais-je comme un gosse.

« Pourquoi tu es aussi persuadé que je ne suis pas suffisamment têtue pour rester ? » Après tout, quatre ans plus tôt, lui tenir tête était déjà sa spécialité. Autant dire qu’Elisandra n’avait pas évolué d’un pouce là-dessus. « Merci beaucoup docteur… » fit-elle en raccompagnant ce dernier avant de se heurter à un véritable gamin en puissance. « Si tu les prends sans faire d’histoire, quand tu iras mieux je te ferai un striptease. »

« Je ne sais pas. Je ne sais plus rien. Me sens comme un poussin perdu en pleine forêt alors qu’il commence à neiger » murmurais-je en plongeant ma tête dans le creux d’un oreiller bien douillet. Je me serais bien endormi de tout mon saoul si le médecin ne m’avait pas tenu éveillé. Une fois parti, je mis en garde Elisandra : hors de question que je prenne ces foutus médicaments. Je n’étais pas malade, une bonne nuit de sommeil et je pourrais partir à la conquête de marchés financiers. « Je veux que tu le notes sur un papier et que tu le signes… Je veux avoir une trace écrite ! » exigeais-je en bon étudiant en droit et homme d’affaires avisé.

« Mais moi je maintiens que je vais te tenir tête parce que c’est ma spécialité darling » fit-elle dans un sourire avant de prendre un morceau de papier et de noter ladite promesse avant de la signer pour lui faire plaisir. De toute façon il n’accepterait pas de bouger le petit doigt avant qu’elle ne le fasse. « Satisfait, je peux te donner ton sirop ? »

« Je sais… T’es aussi têtue qu’une mule » soufflais-je avant de la regarder écrire sa promesse sur un bout de papier. Je le regardais d’un œil critique avant de le planquer sous le matelas pour être certain qu’elle ne reviendrait pas sur sa promesse. « Mouais…vas-y, tu peux me torturer avec tes médicaments peu ragoutant »râlais-je avant que ne commence le premier soin d’une longue semaine. Je fus rapidement à nouveau sur pied et autant dire que je n’avais ni oublié mes instants d’égarement et encore moins la promesse qu’elle m’avait faite. « Bonsoir agapi mou… »murmurais-je à son oreille avant de l’embrasser passionnément alors que je venais de rentrer du travail.

Elisandra était épuisée. Elle n’avait pas dormi depuis au moins quatre jours et s’était fait engueuler par Caleb toute la semaine vu qu’Hippolyte n’arrêtait pas de l’appeler. Jongler entre son boulot avec son jumeau, s’occuper d’Archie le soir et d’Hippo la nuit… autant dire qu’elle ne s’était pas ennuyée pendant cette semaine ! Au point qu’en le voyant pimpant comme une rose, la demoiselle eut un petit sourire. « Bonsoir… j’espère que tu voulais pas t’asseoir sur le canapé parce que je mets une option dessus ! » fit-elle avant de s’écrouler littéralement dessus.

Non m’asseoir sur le canapé n’était pas ce à quoi je pensais dans l’heure mais apparemment, elle si. Je fronçais les sourcils avant de m’accroupir à hauteur de son visage pour la regarder. « Tu me sembles épuisée. Repose toi, je vais décommander le restaurant que j’avais prévu »lui dis-je. Tant pis pour la soirée romantique avec le striptease en guise de bouquet final, je sentais que cela n’allait pas être pour aujourd’hui. Dans le fond, j’étais déçu mais le bien être d’Elisandra passait avant toute chose. « Tu veux que je nous commande un plat à manger rapidement pour que tu puisses allée te coucher tôt ? »

« Le mot est faible, j’ai pas fermé l’œil en quatre jours » avoua-t-elle en peinant à garder les yeux ouverts, même si cela ne rendait pas Elisandra sourde pour autant. « Oh t’avait réservé au restaurant ? Attends j’vais aller me requinquer sous une douche et le tour sera joué » reprit-elle en se relevant rapidement, pour mieux avoir un léger vertige et se rasseoir aussitôt. « Enfin dans cinq minutes, si c’est possible… » Elie n’avait pas faim du tout mais pour faire plaisir à Hippo, elle était capable de faire l’effort, du moins voulait-elle essayer.