(+) Une semaine de trekking w/Elsy

J’écoutais Elsy me parler de ses expériences avec les femmes mais aussi avec les hommes. Je la trouvais trop mignonne en la voyant rougir de gêne. En même temps, ce n’était pas quelque chose de facile à avouer car moi-même, j’avais connu une période où je n’osais pas dire que j’étais avec une femme. Or, ma fiancée était tellement magnifique qu’elle recevait bien trop souvent des déclarations d’hommes alors ma jalousie aidant, je lui avais sauté dessus en public pour marquer mon territoire. « Je comprends. C’est pareil, entre les bras d’un homme, je me sens pas vraiment bien. Je veux dire, je prends du plaisir comme tout à chacun mais il manque quelque chose. Avec Bambi, c’est différent, je me sens aussi protégée qu’aimée pour celle que je suis vraiment et non pas une jolie poupette ou un trophée. En tout cas, j’ai hâte de l’épouser que ce soit à Vegas ou là où elle le voudra » souriais-je avec tendresse en songeant à ma jolie fiancée.

Oui la brune comprend parfaitement ce que veux dire la jeune femme et elle rit en l'entendant parler d'un mariage à Las Vegas, soit le truc qui ne fait vraiment pas rêver la demoiselle qui de toute façon, pour ses épousailles, aura quelques règles à respecter. Des règles pleine d'importance aux yeux de sa famille et de son pays. Seulement même si elle comprend ce que veux dire Shiloh, leur expérience n'est absolument pas la même. Elsy a peur, parce qu'un jour, alors qu'elle était encore une enfant, une jeune adolescente, un homme lui a fait mal. C'est cela qui la bloque, c'est ce viol qui l'empêche de regarder le sexe en face, qui l'empêche d'accepter, de supporter voir un homme nu.

"- Ce n'est... pas ça. Il y'a deux hommes avec qui je me sent en sécurité et qui étaient des partenaires disons réguliers jusqu'à il y a peu... mais je tairais les noms. Après il y a les quelques uns avec qui j'ai couché une fois comme ça et ça allait tu vois c'est juste... je ne peut pas regarder le sexe en face c'est... juste impossible pour moi... Et il y a un homme tu vois... avec qui je me sens vraiment bien, épanouie, en sécurité, heureuse. Oui, heureuse au lit et... pas que je n'étais pas satisfaite avec les autres ce n'est pas ce que je veux dire mais avec lui c'est... tellement différent. Il est tellement parfait et... c'est mon compagnon maintenant. Depuis... depuis le bal tu vois... " explique la demoiselle les joues encore plus écarlates si cela se peut.

La réaction d’Elsy concernant le sexe masculin me laisse un peu perplexe car je ne connaissais pas l’entièreté de sa vie mais une chose était certaine, elle faisait un blocage émotionnel pour x raisons ou y. Je ne poussais pas le bouchon en l’interrogeant car de une, cela ne me regardait pas et de deux, je n’étais pas certaine qu’elle voulait en parler. Il me suffisait de voir à quel point elle était rouge écarlate pour savoir que ce genre de conversation devait être suffisamment gênante comme cela. « Mais c’est cool que tu te sentes bien avec lui non ? Je veux dire, tu as peut-être trouvé celui qu’il te fallait. En règle générale cela permet de tout débloquer, je le vois bien avec Bambi. Tu sais, je crois que j’ai du coucher avec une bonne partie d’Harvard avant mon amnésie… Remarque même après mais depuis que je suis avec elle, tout me paraît différent, tout me semble bien plus beau. Je crois que lorsqu’on est amoureuse d’une personne, réellement, on peut faire abstraction de notre passé. Oh il reste dans un coin de notre tête mais il n’est plus un obstacle dans notre épanouissement personnel. Tu es peut-être amoureuse de lui ? » lui dis-je avec un grand sourire en prenant sa main dans la mienne comme pour lui dire : t’inquiète pas, je suis ton amie et je te lâche pas.

La demoiselle écoute le conseil de son ami qui lui demande si peut-être elle est amoureuse de Nikolaï et c'est le cas oui, elle l'a compris à Hawaï au cours du voyage des Winthrop, elle l'a comprit quand ils ont fait l'amour sur les "restes" de Pearl Harbor, elle l'a comprit dans leur baiser le soir du bal. Oui, la jeune Magyarde est amoureuse de Nikolaï purement, simplement et c’est si beau, c'est si bon... Elle est heureuse avec lui oui, très heureuse. Pourtant elle a toujours ce foutu blocage qui persiste, qui l'empêche de regarder son amoureux tout nu. Et pourtant parfois elle en a l'envie sauf que même si il n'est pas Gyulia, même si il n'est pas son frère d'adoption, même si il n'est pas son violeur, elle a un blocage avec le corps, le sexe des hommes et si elle supporterait de voir une fille en tenue d'Eve, elle ne peut voir un homme en tenue d'Adam.

"- Oui... Oui je l'aime ça... ça je le sais déjà j'espère juste un jour tu vois... pouvoir le... regarder pour de bon parce que clairement il a l'air... vachement bien fait tu vois..." lance la demoiselle avec un sourire en rougissant encore plus que plus encore.

« Tu sais, il y a différente façon de faire l’amour comme il y en a de voir un homme. Tu ne supportes peut-être pas encore de le voir avec tes yeux mais rien ne t’empêche de le voir avec tes mains. C’est une amie aveugle qui m’a appris à regarder les gens grâce au toucher. Si tu veux, je peux t’apprendre comme ça, tu pourras le voir dans un premier temps comme ça et puis, je t’assure, il va adore la manière dont tu le toucheras » lui dis-je avec un léger sourire pour qu’elle comprenne qu’elle pouvait passer outre son blocage petit à petit. Je commençais à me douter de ce qui la bloquer et j’en étais peinée pour elle par avance seulement, il ne servait à rien que je la force à me parler, bien au contraire. Une amie était là également pour aiguiller et non pour attrister en remuant de mauvais souvenirs.

La jeune femme conseille son amie en parlant de toucher, de voir avec ses mains, c'est ce que la demoiselle fait déjà, ce qui lui avait permis d'ailleurs, avec un certain professeur, de se préparer par avance au fait que la nature l'ai vraiment bien fait. Mais le conseil part du'n bon sentiment naturellement alors la demoiselle sourit à son ami. "Oh je sais voir avec les mains ça c'est pas un soucis, toucher ne me dérange absolument pas. C'est de voir l'homme, voir le rapport... ça je ne peut pas. Je voudrai... je voudrai que ça me passe, je me sentirait moins cruche à vouloir éteindre la lumière et puis comme ça il pourrait me voir aussi, plutôt que de me deviner, ce serait mieux pour lui mais... je peut pas c'est... trop..."

« Oh ! » compris-je alors. Je fouillais donc dans ma connaissance hautement grande des rapports sexuels. En même temps, Elsy n’avait pas conscience mais elle parlait à une nymphomane de premier ordre –bien que je suivais un traitement pour calmer mes pulsions histoire de rester fidèle à la femme que j’aimais. « J’ai une idée. Bande-lui les yeux. Tu as besoin de reprendre confiance en toi alors bande lui les yeux pour un premier rapport en lumière. Tu aurais tout loisir de mener la barque tout en pouvant te rincer l’œil mais tu n’aurais pas de problème à supporter son regard. Il faut y aller étape par étape ! » lui proposais-je histoire de l’aider à pouvoir résoudre son problème.

"- En fait mon problème c'est pas qu'il me regarde. Par contre oui je pourrai le laisser me regarder, si il est encore habillé, avant d'éteindre la lumière. Mais mon problème est tout autre en fait c'est que..." mais la brune ne peut pas le dire. Trop de monde est déjà au courant. Dante, qui a fouillé sa vie. Dexter qui a été violé aussi et avec qui elle garde ce petit secret... Et quelques autres encore,  qui sont proches d'elle. Sauf Nikolaï. A lui, la brune a fait croire qu'elle avait eut une vie très joyeuse et épanouie malgré la mort de sa maman, foutaise. Toutefois contre toute attente, elle finit par tout dire à Shiloh. "Le fils de ma belle mère m'a violé, quand j'avais... douze ans. Depuis... je n'ai pas put coucher avant mes dix-huit ans. Avec ma psy. Sandrah. Et euh... je n'ai jamais pût voir le corps des hommes après ça parce que... la lumière était allumée ce soir là et j'ai... tout vu..." explique la brune, les larmes aux yeux.

Elsy allait se confier à moi, je le savais, je le sentais au plus profond de moi et mon sourire disparu pour laisser place à simplement une profonde tendresse comme si quelque part, je voulais prendre un peu de son passé avec moi pour l’en débarrasser. J’aurais aimé qu’elle ne connaisse pas le même passé que moi-même si c’était sensiblement différent. « Oh Elsy, je suis vraiment désolée »lui dis-je avant de tout simplement l’attirer dans mes bras pour lui faire un énorme câlin. « Je sais par quoi tu passes et je suis certaine qu’un jour, tu passeras outre tes blocages, je peux te l’assurer » murmurais-je en continuant de l’éteindre. Je ne savais pas si je pouvais lui livrer mon propre passé après tout, j’avais normalement interdiction d’en parler. Non, le véritable problème était que je connaissais mon passé mais que je ne m’en rappelais pas. Ma fiancée, ma mère, même mon beau-père avaient tenté de m’en parler mais c’était si abstrait pour moi. Il n’y avait bien que les cauchemars pour me dire que tous leurs mots étaient réels. Ça et le fait que j’étais incapable d’aimer un homme.

La fait pas cette révélation pour se faire plaindre par Shiloh loin de là mais simplement parce que là, maintenant, sur le moment, elle a besoin de parler et que Dexter n'est pas là pour l'entendre, pas là pour l'écouter. C'est dur, très dur de parler de ça pour la jeune femme, d'en parler à une personne qui ne connaissait pas l'affaire jusqu'à maintenant. Désormais, ça fait une énième personne de plus qui sait. Enième à cause de ceux qui ont déjà googelisé le nom de la brune, on trouve son histoire sur wikipédia et d'autres sites. Mais outre ce problème un autre se pose bientôt, l'air de Shiloh qui dit savoir par quoi passe la brune, ce qui ne manque pas de surprendre, de choquer la demoiselle. A-t-elle été violée ? Elle ne veux pas la forcer aux confidences mais... "Tu veux... tu veux m'en parler ?"