(+) Une semaine de trekking w/Elsy

« Aucune preuve n’a été retenue contre lui, il n’y a que des suppositions donc techniquement, la fédération ne peut pas lui retirer ses accréditations sans risquer un procès » expliquais-je à Elsy mais plus le temps passait et plus je commençais à me demander si cette pauvre fille ne s’était pas réellement suicidée à cause de lui. Moi-même, j’avais bien conscience que mon rapport à mon corps avait changé et que je glissais de plus en plus vers l’anorexie. J’avais beau le savoir, je n’arrivais plus à démêler le vrai du faux et je sombrais doucement mais sûrement dans cette maladie. Bambi l’avait remarqué et si elle me forçait à manger, elle ignorait encore tous les efforts que je faisais derrière pour éliminer mes repas. « Tu n’aurais pas son numéro de téléphone par hasard ? En tout cas, c’est gentil de ta part, je t’avoue que je commence à désespérer car s’il m’a poussé à avoir de meilleurs résultats, je commence à fatiguer nerveusement. Il en serait presque venu à me dégouter de mon sport »avouais-je avant d’attraper subitement la jeune femme dans mes bras. « Merci ! »

Ah d'accord, on dirait bien que la situation est compliqué pour Wilhelmina avec son coach, Elsy est un peu surprise de tout ce qu'elle entend. Et la fédération qui ne peut rien faire apparemment, ce n'est vraiment pas le pied. La demoiselle est désolée pour son amie, c'est étrange ce genre de situation. Elle espère qu'une solution va être trouvée pour son amie parce que ce n'est vraiment pas cool à vivre, elle en est quasiment certaine. En attendant il faut se bouger les fesses pour aider Wilhelmina à se sortir de là, c'est ce que la demoiselle va essayer de faire en tout cas et comme l'autre fille le lui demande elle donne le numéro de téléphone d'Andrew qu'elle cherche dans son propre téléphone portable.

"- Tu as de quoi le noter ? Tiens, le voilà." sourit la brune en montrant son appareil.

Elsy ne pouvait pas s’imaginer à quel point, elle me rendait un fier service si jamais, je venais à pouvoir changer d’entraineur. Je crois que je pourrais lui confectionner toutes les tenues qu’elle désirerait ou de lui dresser un temple en kinder chocolat. Je m’empressais donc de sortir mon propre portable –un vieux téléphone de la première génération ; pour enregistrer les coordonnées de cet étudiant. « Je te remercie ! Si jamais je peux changer de coach, je crois que je serais la plus heureuse des nageuses. Bon, c’est peut-être un peu risqué avant une grande compétition mais je n’en peux plus. Cela te dirait que pour te remercier, je te fasse une tenue de patinage ? Sans me vanter, tu ne trouveras pas meilleure styliste au monde ! » m’exclamais-je. Oui, quand il s’agissait de mes créations, je manquais un peu de modestie.

La brunette aime rendre service et quand elle peut le faire, elle n'hésite naturellement pas une seconde. Quand on a entre les mains le moyen de faire plaisir à une personne, de lui venir en aide, le sortir d'un mauvais pas, pourquoi refuser ? La demoiselle ne comprend pas que l'on puisse laisser sciemment une personne dans la panade quand on aurait pût intervenir, faire quelque chose pour la tirer d'affaire.

"- Pourquoi pas mais ne te sens pas obligé, c'est tout naturel d'aider..." sourit la demoiselle comme l'autre fille propose de lui réaliser une tenue pour une prochaine compétition en patinage artistique. Pour les championnats du monde de l'année prochaine probablement. "Pourquoi pas quelque chose pour ma danse sur glace aux prochains mondiaux ? Je ne sais pas encore sur quoi je vais danser pour le programme libre mais je peut tout à fait te tenir au courant quand je le saurais..."

"Oh cela ne me dérange pas bien au contraire, j'adore créer des vêtements alors c'est une excuse comme une autre pour m'essayer à un nouvel exercice. J'ai déjà fait des costumes mais jamais de patinage alors va falloir que j'étudie la chose. Lorsque tu sauras sur quoi tu danseras, tu n'auras en effet qu'à me le dire et je pourrais savoir dans quoi je vais me lancer. D'ici là, je pense que je me serais déjà suffisamment essayé pour pouvoir te faire une tenue qui à défaut de te faire gagner à coups sûrs, fera de toi la plus belle des patineuses !" m'exclamais-je dans un petit monologue, affichant une moue carrément adorable. Je m'enflammais toujours quand il s'agissait de parler de vêtement, j'avais la mode dans la peau. Le guide arriva cependant vers nous, d'un pas alerte. "Oh oh, je crois qu'on va se prendre une soufflante dans les règles de l'Art" pouffais-je de rire et en effet, l'homme partit rapidement dans un long discours sur la sécurité, la nécessité d'attendre le groupe et de justement rester groupé etc. Il nous tint la jambe durant pas moins de cinq minutes.

"- Oui surtout que la réglementation sur nos costumes en patinage artistique est très stricte, beaucoup plus que les gens ne l'imaginent, il y a vraiment un tas de choses à respecter notament en ce qui concerne les décolletés, les dos nus, la longueur... C'est un exercice compliqué." explique la demoiselle à son interlocutrice comme cette dernière explique être ravie de se lancer ce nouveau défis. Et bien, si cela l'amuse, la jolie Hongroise est absoluement enchantée pour elle. Oui dans la vie d'une styliste, ou en tout cas d'une personne qui aime bien réaliser des vêtements, la tenue de gala d'une patineuse artistique est un vrai challenge mais un beau challenge dans la mesure où la tenue doit respecter des règles mais surtout, il faut qu'elle fasse rêver le public.

Le guide arrive vers elles, cela fait rire la jolie Wilhelmina et Elsy quand à elle adresse à l'homme son plus beau sourire. Elles sont en Croatie, un voisin de la Hongrie et l'homme sait à qui il a à faire.

« Ah oui, il va vraiment falloir que je travaille le sujet car je ne veux pas que tu te retrouves avec une tenue qui te pénaliserait »hochais-je gravement la tête me promettant de prendre contact avec des spécialistes pour être certaine de ne commettre aucune bévue qui pourrait lui porter préjudice. Je ne me le pardonnerai jamais si tel était le cas. Je fus surprise tout de même que le guide ne s’en prenne qu’à moi et s’adresse de manière très polie à Elsy avant de nous laisser tranquille. Je fronçais les sourcils tout en marchant aux côté de mon amie. « Hey c’est pas juste comment ça se fait qu’il ne t’ait rien dit ? Je me suis fait engueulée toute seule, c’est même pas juste d’abord »râlais-je dans une parfaite imitation du petit poussin noir nommé Calimero.

Comme le guide les a rejoint, il s'en prend à Wilhelmina malgré le fait que la princesse aurait préféré qu'il ne dise rien du totu à aucune d'elle mais soit. Et à ses côtés bien sûr son amie se montre surprise, se demandant pourquoi l'homme n'a trouvé à redire qu'après elle. Allons, n'a-t-elle pas déjà comprit ce qui a privé sa comparse de se faire gronder par l'homme ? Elsy affiche un regard vraiment désolé pour la demoiselle, comme elle s'en veux de ne pas avoir été réprimandée elle aussi alors qu'elle est autant fautive que l'autre demoiselle.

"- Et bien disons que la Hongrie est un pays voisin de la Croatie et je suppose... je suppose qu'à cause du fait que je sois princesse j'ai eut un traitement de faveur... comme d'habitude quoi." dit-elle d'un air las.

« T’es princesse ?! Genre la couronne et tout le toin toin ? »demandais-je totalement sur les fesses. En fait, je ne savais pas si Elsy me l’avait dit un jour ou l’autre mais je restais surprise. Il faut dire que je ne prêtais jamais guère attention à ce genre de détail. Un peu idiot mais dans le fond, cela se comprenait aisément puisque je n’étais pas du genre à réserver un traitement de faveur en fonction de la richesse ou du statut de la personne en face de moi. Je prenais les gens comme ils venaient avec leurs qualités et leurs défauts. « Euh je dois t’appeler majesté ou je peux continuer à t’appeler Elsy ? Je veux pas manquer de respect à ton pays »paniquais-je un peu en bonne anxieuse que j’étais.

La réaction de Wilhelmina est quelmque peu surprenante comme Elsy lui a parlé de son statue lors de leur première rencontre, demandant à ce que la demoiselle lui épargne les questions concernant son rôle en Hongrie, sa position de princesse. Et là elle semblait fort surprise par les révélations de la jeune femme.

"- Et bien... oui, je crois que nous en avions déjà parlé à vrai dire, lorsque nous nous sommes rencontrés et que tu me demandais de faire un article sur moi. Que j'avais dis vouloir rester sur le côté sportif et que l'on évite de parler de ce qui selon moi n'avait rien à faire avec mon métier de patineuse artistique, j'entend par là bien entendu le fait que je sois princesse. mais ne t'en fais pas tu peut m'appeler Elsy, c'est comme ça que tout le monde m'appelle à Harvard et je ne souhaite pas que cela change."