(+ Declan) Just married... ou presque

Mallory n’avait pas insisté vis-à-vis de cette fameuse « longue histoire » vaguement évoquée par les bons soins de Declan. Elle partait du principe que s’il voulait lui parler… il le ferait et qu’il n’y avait aucune raison de le presser, surtout en ce moment. « Figure-toi que je suis enceinte de trois mois… le gynéco m’a expliqué que j’avais fait un petit déni de grossesse et que c’est pour ça que je n’ai pas encore grossi. Mais tout va bien, le développement du bébé est tout à fait normal, en gros tout va bien ! Me disait bien que j’avais pris des seins quand même… »

« Trois mois ? Mais le toubib du centre… il avait fumé quand il avait examiné junior ou quoi ? » m’exclamais-je avant de grogner de douleur. Sérieusement, il faudrait que j’apprenne à me calmer. « Tu as pris exactement un demi bonnet et un centimètre de tour de poitrine »lâchais-je avec un léger sourire avant de redevenir sérieux. « Je douille t’imagine pas… »me plaignis-je pour la première fois tout en la serrant contre moi comme si sa simple présence allait chasser cette envie de demander un peu de morphine.

« Bah je sais pas… franchement je me demande et j’aurais bien voulu voir ma tête quand le toubib m’a annoncé ça tout à l’heure ! » répliqua-t-elle avant de tenter de le bercer doucement contre elle, Mallory se sentant diablement impuissante pour lui ôter cette odieuse douleur. « Tu es au courant que tu viens de confesser que tu mesures ma poitrine ? » éclata-t-elle de rire avant de sortir un premier cliché de l’échographie. « Je ne peux peut-être pas faire grand-chose mais… ça pourra sans doute t’aider… »

« Ouais, j’aurais bien aimé être une petite souris pour t’espionner, ça devait valoir son pesant d’or » rigolais-je avant de m’en vouloir aussitôt de ce petit éclat de joie. Cela faisait mal cette connerie. « Je suis un amant attentif, c’est différent… je te regarde » biaisais-je avec un sourire en coin avant de regarder l’échographie qu’elle me tendait. « On peut pas encore savoir si c’est un petit gars, c’est ça ? » demandais-je avant de la regarder. « Mme O’Malley, tu me rends heureux, tu le sais ? »

« Heureusement que tu ne pouvais pas m’espionner ou tu te serais payé ma tête jusqu’à la saint glinglin ! » soupira-t-elle de soulagement sans perdre un millimètre de son sourire, essayant de ne pas laisser entrevoir sa panique à le voir souffrir sans rien pouvoir faire. « Attentionné… avec un mètre très précis ! » fit-elle en lui tirant la langue pour mieux adopter un petit air malicieux. « Moi je sais… mais qui te dis que c’est un p’tit mec ? Et je te rassure, tu fais de moi la femme la plus heureuse du monde » lui assura-t-elle en embrassant le bout de son nez.

« Mais non… je suis pas de ce genre là… je t’aurais uniquement fait chanté » lâchais-je taquin au possible avant de lui tirer la langue quand elle me taquina par la suite avec cette histoire de mètre. « Je suis un scientifique… normal que je sois précis » plaisantais-je en essayant de ne pas rigoler. « Je t’ai dit… j’en suis convaincu…dis moi le sexe bébé sinon je fais grève » menaçais-je mollement en fermant les yeux quelques instants en portant une main sur ma blessure qui me lançait littéralement.

« Ah oui, et qu’aurais-tu demandé en échange si je ne suis pas trop curieuse ? » le taquina-t-elle de bon cœur sans perdre de vue les moindres signaux de douleur qu’il lançait et qu’elle captait plutôt aisément. « Un scientifique hein… un pro et un dingue de ma magnifique poitrine surtout ! » fanfaronna-t-elle légèrement au passage. « Et tu vas faire grève de quoi exactement ? Pour le moment si j’ai des envies pressantes me faut me tourner vers ma copine douche froide tu sais… chéri arrête de jouer les braves et laisse-moi appeler un doc ! »

« Humm je t’aurais demandé des choses trop peu catholiques » rétorquais-je avant de sourire bien plus grand. « Tu ne vas pas te plaindre si je l’aime de trop ta poitrine… j’aime bien la caresser, la titiller de ma langue… tu vois ce que je veux dire » l’allumais-je légèrement avant de soupirer : sûr que je n’étais pas près de faire un marathon sexuel avec ma femme mais quand même… je pouvais toujours faire mine de faire grève. « Je veux pas… C’est pas une question de bravoure » lui dis-je dans un premier temps avant de la regarder. « Il y a quatre ans, je me suis retrouvé une semaine entre les mains d’un clan ennemi… ils m’ont torturé mais aussi drogué… quand on m’a retrouvé, il était trop tard, j’étais accro à cette merde… »expliquais-je avant de grimacer. « Je me suis sevré tout seul, en demandant à mon père de m’enfermer dans une pièce hermétique…j’ai mis treize jours à éliminer cette horreur…C’est pour ça, plus jamais… pour ça aussi que j’ai pas supporté que tu sombres là-dedans »

« Tu auras tout le temps de me prouver combien tu l’aimes quand tu iras mieux » lui assura-t-elle avec un mélange de malice et de précaution, car Mallory ne voulait pas qu’il s’enflamme pour mieux se frustrer ensuite. Elle eut raison car la discussion suivante ne prêtait aucunement à rire, et l’incita même à s’asseoir sur le lit pour encaisser la chose. « Pourquoi tu ne me l’as pas dit quand j’ai… merdé Declan ? J’aurais pu comprendre ! Et puis tu es définitivement la personne la plus costaud et la plus brave que je connaisse, tu me le prouves une fois encore. Mais ça me tue de te voir souffrir autant que sans que je puisse y faire quoi que ce soit… » avoua-t-elle alors que deux larmes s’écoulaient contre ses joues, tandis qu’elle embrassait sa main qu’elle serrait aussi fort qu’elle le pouvait dans la sienne.

« Compte sur moi »soufflais-je avec un léger sourire que je perdis rapidement pour lui conter un épisode de ma vie que j’aurais aimé avoir le luxe d’oublier. Je n’en étais pas fier car ce n’était jamais évident d’avouer que l’on vous avait rendu junkie même si je n’avais jamais retouché à la drogue depuis quatre ans. Cela me dégoutait plus que tout autre chose. « Tu n’avais pas besoin que je te culpabilise, tu avais besoin de soins… »répondis-je avant de lever la main vers son visage pour essuyer sur ses larmes. « Ne pleure pas… C’est du passé depuis longtemps… Tu me fais du bien, crois-moi…Mais si tu veux vraiment me soulager… dis moi le sexe du bébé » lui souriais-je doucement.