(+ Declan) Just married... ou presque

« Toi tu étais un vrai Apollon personnifié » avoua-t-elle avec émotion même si la fin de leur mariage avait été malheureusement tâchée par le sang. « Têtu comme tu es je suis quasiment sûre que ce sera un petit gars et qu’il sera raide dingue de sa maman » le charria-t-elle en papillonnant des yeux. « Désolée de t’avoir fait mal chéri… mais non hors de question que je bouge d’un millimètre. Et puis je ne suis même pas fatiguée ! Si les rôles étaient inversés tu ne bougerais pas alors… aucune chance que tu me fasses bouger d’ici tu peux me croire ! »

« En parlant de têtu, t’es pire que moi » râlais-je avant de marmonner dans ma barbe. Je voulais pas qu’elle s’oublie non plus et ce n’était pas en devenant une loque à mes côtés qu’elle m’aiderait à me rétablir. « Rentre à la maison pour manger, te doucher, te changer et tu reviens après pour dormir dans mes bras… C’est pas négociable sinon je demande à ce qu’on te vire de la chambre… Bébé… S’il te plait… fais ça pour moi et tu reviens après.. Pense à notre gosse, tu dois te nourrir »

« Et s’il t’arrive une bricole entre temps ? » osa-t-elle demander en se redressant doucement sur le lit, tâchant de ne surtout pas lui faire mal au passage. « D’accord, je cède, mais je vais revenir tellement vite que tu ne vas même pas t’apercevoir que je vais être partie » fit-elle non sans lui voler un baiser aussi léger qu’une brise, esquissant un faible clin d’œil pour mieux foncer à l’extérieur de l’hôpital, direction la Eliot House où elle prit une douche et un dîner en quatrième vitesse. En une heure à peine elle était de retour, vêtue cette fois-ci d’un short et d’un débardeur. Elle sentait bon à des kilomètres mais il n’empêche qu’elle n’avait aucune idée de si Declan dormait ou non. Elle s’installa sur le fauteuil, peinant à garder les yeux ouverts mais s’obligeant tout de même. Elle avait l'air pâle sous cet angle.

« Je suis dans hôpital et connaissant mes parents, il doit y avoir des hommes de mains à tous les couloirs alors je risque rien » marmonnais-je pour essayer de la convaincre de prendre du temps pour elle même si à peine était-elle partie que je gémissais de douleur comme si on venait de m’arracher le cœur. Putain que ça faisait mal cette connerie ! Aussi, j’essayais par tous les moyens de calmer cette douleur en me plongeant dans mes souvenirs, revivant certains moments apaisants ou heureux simplement pour ne plus y penser. Cela fonctionna durant une petite heure avant que je ne sente le parfum enivrant de ma femme flotter dans la pièce. « Hey… reviens ici toi… j’ai froid » murmurais-je d’une voix à la fois faible et endormie. J’étais encore totalement crevé.

Mallory sursauta en entendant la voix de Declan s’élever dans l’atmosphère. « Hey je croyais que tu dormais, je ne voulais pas te réveiller… » murmura-t-elle à voix basse avant de revenir se blottir contre lui, caressant doucement sa joue puis sa chevelure comme si cela pouvait lui ôter toute douleur. Ce n’était pas vrai bien évidemment mais elle se berçait d’illusions de cette manière. « Quand tu dormiras j’irais faire un petit examen pour m’assurer que tout va bien. »

« Je dormais pas… Impossible, je t’attendais » répondis-je avec un semblant de fierté car je ne voulais pas lui dire que je craignais de m’endormir et que ma mémoire en profite pour me torturer avec mes souvenirs. C’était toujours ainsi après un événement de ce genre. « Y a un souci avec le bébé ? » m’inquiétais-je aussitôt en me redressant avant d’étouffer un cri de douleur. « Putain, on était obligé de me tirer dans la poitrine ?! »râlais-je.

« Tu aurais dû dormir mon ange, tu as besoin de récupérer ! » fit-elle en se redressant sur un coude, histoire de pouvoir contempler son visage et caresser sa joue avec tendresse. « Non je ne pense pas mais je veux être sûre, j’ai souvent la tête qui tourne en ce moment et je ne veux prendre aucun risque » avoua-t-elle en tâchant de ne pas être alarmiste car il n’y avait vraiment aucune raison. « Tu veux que je fasse venir un médecin ? Je ne sais pas, qu’il te donne de quoi calmer la douleur ou quelque chose ! » proposa-t-elle en se relevant aussitôt du lit pour éviter de lui faire mal. « C’est moi qui t’aies fait mal ? »

« J’arrive pas à dormir sans toi » répondis-je sans trop m’appesantir ; j’étais bien trop inquiet au sujet de Mallory et de notre bébé pour songer désormais à me reposer. Nous avions déjà perdu un enfant, je refusais de revivre ce drame une nouvelle fois. « Tu devrais peut-être y aller maintenant non ? Autant ne prendre aucun risque avec ta santé ou celle du bébé » fronçais-je les sourcils avant de grogner quand elle me proposa de faire venir un médecin. « Hors de question qu’on m’injecte la moindre drogue…et ce n’est pas toi… reviens dans mes bras… je n’aurais simplement pas dû essayer de me redresser » soufflais-je en grimaçant.

« Tu sais que je fonds littéralement quand tu me dis des trucs comme ça ? » rétorqua-t-elle en lui souriant tendrement. « Chéri c’est pas parce que j’ai merdé avec la morphine que ça va faire la même chose avec toi et ça me tue de te voir en souffrance… j’te jure que je pourrais les massacrer ces enfants de putain ! » souffla-t-elle avant de reprendre le contrôle. « Je me calme, je me calme. Je vais te laisser récupérer quelques minutes le temps de voir un gynéco et je reviens illico presto pour que tu dormes dans mes bras, okay ? » fit-elle avant de l’embrasser doucement pour mieux s’éclipser et revenir une bonne demi heure plus tard, peinant à cacher ce sourire débile et les clichés de l’écho dans sa poche de short. Elle se glissa à nouveau contre Declan pour mieux lui offrir un baiser nettement plus franc. « Bonne nouvelle : tout va trèèèès bien ! »

« C’est pas à cause de toi bébé… c’est une longue histoire » soupirais-je hésitant quant à la dévoiler ou non. Peut-être plus tard. Pour le moment j’étais bien trop préoccupé par le sort de notre bébé si bien que je l’encourageais à quitter une nouvelle fois les bras pour consulter et quand elle revint vers moi, une grosse demi-heure plus tard, je poussais un soupir de soulagement. « Vrai ? Tout va bien ? » lui demandais-je d’une voix pâteuse non sans l’embrasser une nouvelle fois. « Je suis soulagé alors ! »