(+ Declan) Just married... ou presque

Autant dire qu’il n’y avait pas meilleur moment pour des réconciliations. Même si Mallory profita un long moment de son mari en le serrant dans ses bras, elle ne manqua pas de se diriger elle-même vers Maureen comme pour enterrer une hache de guerre bien trop longtemps brandie. « Je crois que c’est de coutume de lier les deux familles, non ? Ça mérite ZE fiesta moi j’ai envie de dire ! » s’exclama-t-elle en regardant d’un œil complice ses deux parents, ceux de l’irlandais pour mieux se tourner vers Declan. « Mais il faut que le marié soit d’accord… »

« Comment refuser hein ? Je crois qu’on l’a bien mérité » acceptais-je avec joie avant que mon père ne donne le signe de départ. Je glissais donc mon bras autour de la taille de mon épouse, ne pouvant m’empêcher de la toucher, de la regarder, de tout simplement l’aimer. Nous fûmes rapidement dehors, sur les marches de la mairie. « P’pa, tu me files les clés de ta voiture ? On va vous rejoindre avec Mallory mais j’ai vraiment envie d’un moment avec ma femme » demandais-je à mon père qui me lança ses clés. Il était rare qu’il conduise autre chose qu’une moto donc autant en profiter mais soudain, une détonation retentie et je me tournais alarmé vers ma Mallory sans faire attention à la douleur lancinante qui me traversait le torse. « Tu n’as rien ?! »

« Oh que oui on l’a mérité, et plutôt deux fois qu’une même ! » s’exclama Mallory sans le quitter des yeux d’une semelle. Autant dire qu’elle fut à la fois surprise et charmée de la demande de Declan à son père. « Serait-ce que tu as envie de passer un moment seul à seul ? » le charria-t-elle avant qu’une détonation n’alarme tout le monde et que la blonde ne porte un regard horrifié à la chemise de Declan. « Chéri tu saignes !! » s’exclama-t-elle, paniquée, avant de déboutonner sa chemise pour tenter de voir l’ampleur des dégâts. « Reste avec moi t’entends !! »

« Que veux-tu, on vient à peine de se marier, j’ai déjà envie de te garder rien que pour moi » rétorquais-je avec un sourire. Sourire que je perdis rapidement en entendant une détonation qui me paniqua car je craignais que Mallory ne soit touchée mais ce ne fut pas le cas… La cible de cet attentat n’était nul autre que moi et je penchais la tête vers ma chemise avant de m’écrouler sous la douleur comme si cette dernière n’avait attendue qu’une chose, que je remarque ma blessure. « Mallo »soufflais-je en prenant sa main dans la mienne. « Je déconnais pas… je peux mourir…en paix, t’es ma femme… Je t’aime » murmurais-je avant de caresser son visage mais ma main n’atteignit jamais sa joue, l’inconscience m’ayant déjà attrapé entres ses griffes.

« T’as pas le droit de mourir tu m’entends !! » avait-elle crié alors que Declan perdait conscience en pleine rue. Mallory était dévastée. Depuis combien de temps le veillait-elle à ce foutu hôpital sans qu’un seul médecin ne soit capable de lui en dire plus ? La seule chose qu’elle entendait depuis des jours, c’était « état stationnaire ». Mais cela ne consolait guère la blonde, qui avait refusé d’enlever sa robe de mariée pour la peine. Elle ne voulait pas quitter une seule seconde la chambre de Declan et massacrerait quiconque oserait approcher. Elle tenait la main de son mari dans la sienne, de longues larmes coulant contre ses joues en murmurant, tout en priant pour qu’il l’entende : « t’as pas le droit de mourir Declan… je demande le divorce si tu meurs je m’en fous ! Je compte sur toi, j’ai besoin de toi… comment je vais faire avec le bébé… t’as pas le droit de m’abandonner, moi sans toi je suis rien… reviens-moi je t’en prie… »

Dans un premier temps, ce fut le bip régulier d’un monitoring qui attira mon attention puis, ce fut l’odeur aseptisée d’une chambre d’hôpital. Etait-ce un souvenir ou la réalité ? Bien souvent, je n’arrivais pas à faire la différence surtout lorsque je peinais à reprendre conscience comme si ma mémoire s’amusait à me rendre totalement marteau mais j’entendis rapidement de manière étouffée une voix féminine me parler. Mallory. Les mots qu’elle prononça me permirent de me situer dans l’inconscience tandis que je poussais un faible râle de douleur. La moto… Le tireur… Mallory s’inquiétant pour moi… Je commençais à remettre les éléments en place alors que je serrais la main de ma femme dans la mienne. « Parle divorce… et je t’attache… pour te coller la pire fessée…de ta vie » articulais-je d’une voix pâteuse tandis que ma gorge me brûlait. « Soif » réussissais-je à dire.

Mallory peina à y croire dans un premier temps. Même si elle sentait une petite pression contre sa main, elle mit bien quelques secondes avant de relever la tête et de constater que Declan rouvrait péniblement les yeux. Un petit rire nerveux perça l’atmosphère sonore avant qu’elle n’embrasse simplement sa joue. « De l’eau… oui… tout de suite ! » Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle était paumée mais cela ne l’empêcha pas d’attraper un verre d’eau, une paille et de commencer à le faire boire doucement. « J’aimerais bien t’y voir pour la fessée tiens… t’es en position de faiblesse et I’ve got the poweeeer ! » tenta-t-elle de dédramatiser en essuyant ses joues mouillées de larmes au passage. « Tu as besoin d’autre chose ? »

Doucement mais sûrement, je commençais à reprendre pied avec la réalité tandis que la douleur allant de pair me faisait grimacer. J’étais pourtant pas le premier douillet mais là, je devais bien avouer que je casquais sévère surtout que si mes parents n’étaient pas loin, ils avaient dû exiger que je ne sois pas traiter contre la douleur. Je haïssais bien trop les drogues pour accepter qu’on m’en donne même pour me soulager. « Tu vas voir… ton power où je vais… le mettre »marmonnais-je avant de tout simplement lever difficilement le bras pour venir cueillir une larme sur sa joue. « Pleure pas femme » murmurais-je avant de tout simplement lui faire signe d’approcher. « Besoin de toi… viens contre…moi »

« Mouais, mouais… tu vas le mettre nulle part vu que tu es à ma merci, mouhahaha ! » poursuivit-elle en tâchant de cacher toute l’inquiétude lui ayant scié ses moindres membres et qui s’apaisait enfin que Declan ouvrait les yeux. « Je pleure pas j’ai une poussière dans l’œil » botta-t-elle en touche avant d’écarquiller les yeux. « Non, mais mamour je suis là, à côté de toi mais je risque de te faire mal si je grimpe sur le lit ! »

« Menteuse » soufflais-je en lui jetant un regard tendre. Ce n’était qu’une menteuse, je savais qu’elle pleurait par ma faute même si je n’y pouvais rien. « Viens… sinon moi qui me lève » grognais-je ayant besoin de sentir son corps contre le miens. Je me foutais bien qu’elle me fasse mal, la douleur était déjà bien présente alors un peu plus ou un peu moins, je ne risquais pas d’y voir grande différence.