(billander) be your teenage dream tonight

Bon d'accord, d'accoooord, j'avais encore craqué comme une adolescente pleine d'hormones mais le point positif c'était qu'au moins, je ne me voilais pas la face. Oui enfin c'était peut-être pas un point si positif que ça, mais bon. On s'en était encore donnés à cœur joie tous les deux, à croire que Punta Cana doublait notre envie de sexe parce que depuis qu'on était arrivés, j'avais l'impression qu'on ne s'était pas arrêtés. Maintenant on était dans le lit, mes cheveux étaient encore mouillés et ondulés autour de mon visage. J'étais en position semi-assise, mon dos à moitié appuyé contre la tête de lit et Alex était allongé avec sa tête contre moi. Ma main était dans ses cheveux, c'était dingue comme j'aimais sa tignasse, surtout de ses quelques bouclettes éparpillées. Je rigolai doucement, me disant qu'il n'aimerait sûrement pas m'entendre lui dire qu'il avait des 'petites bouclettes'. « Bon eh ben je crois qu'on a réussi à faire mieux que le bain de minuit .. » dis-je avec un petit sourire sur les lèvres.

J'étais bien content qu'elle ait craqué rapidement parce que je ne savais pas combien de temps j'allais pouvoir tenir à la tenter comme ça. Du coup, elle s'était rapidement retrouvée sur mes cuisses, à califourchon et les choses sont passées au stade supérieur très vide. A notre plus grand bonheur. Nos ébats terminés, on était dans le lit, tous les deux allongés et elle positionnée derrière moi. En fait, j'étais éreinté et sa main se baladant dans mes cheveux ne faisait pas arranger les choses, au contraire. Ca avait un effet plus qu'apaisant sur ma personne, ce qui faisait que j'avais les yeux fermés actuellement. "Bon eh ben je crois qu'on a réussi à faire mieux que le bain de minuit .." Je me mis à rire tout en gardant les yeux fermés, puis gardant par la suite le sourire sur mes lèvres. Je me sentais bien avec elle, genre vraiment bien. Chose quand même étonnante quand on sait d'où on vient et par où on est passé. Faut croire qu'on se complète en fin de compte. "Ton plateau télé a intérêt à être aussi bien.." avouais-je calmement, continuant de me faire masser les cheveux.

Quand j'avais rencontré Alex, jamais je n'aurais pu prédire qu'un jour on en arriverait à ce stade tous les deux. À l'époque, on était deux adolescents complètement paumés, drogués et même si malheureusement aujourd'hui je l'étais encore, je pense qu'on avait tous les deux mûri. Malgré le fait que la vie continue de nous jeter des trucs horribles au visage, on essayait de ne pas la laisser entacher ce qui existait entre nous. C'était difficile mais bon sang, je ne m'étais jamais sentie aussi bien qu'avec lui. Il avait le don d'apaiser mes peurs les plus ancrées petit à petit et vu que la vie nous avait aussi maltraités l'un que l'autre, je savais que je pourrais lui avouer n'importe quoi. Bon, j'étais encore très loin de lui avoir tout avoué, mais j'étais en chemin. Là, lui adossé à mon corps et ma main fourrée dans ses cheveux, je me sentais tellement bien qu'il pourrait se passer n'importe quoi dehors, je refuserais de bouger. « Ton plateau télé a intérêt à être aussi bien.. » Je rigolai doucement, continuant mes caresses dans sa tignasse, le geste était tout aussi apaisant pour moi. « Promis. J'essaierai au moins de cuisiner, mais .. Non, je vais t'empoisonner. Le traiteur, c'est mieux. Mais je peux garantir pas mal d'activités manuelles. » J'esquissai un sourire, gardant mes yeux fermés et inspirant calmement l'odeur de ses cheveux.

En fait, si j'avais connu quelques relations amoureuses, j'étais quand même prêt à avouer que celle que je vivais avec Billie était de loin celle qui me touchait le plus. J'étais amoureux d'elle et je la sentais amoureuse de moi, même si les mots ne sont pas encore sortis de sa bouche. On était un couple simple, qui avait ses propres obstacles à surmonter et on le faisait main dans la main, quoiqu'il en coûte. C'était pour cette raison qu'on était déjà à quatre mois ensemble.. et j'espérais qu'on aille le plus loin possible en continuant sur cette voie. "Promis. J'essaierai au moins de cuisiner, mais .. Non, je vais t'empoisonner. Le traiteur, c'est mieux. Mais je peux garantir pas mal d'activités manuelles." Je me mis à sourire, gardant mes yeux fermés, imaginant bien ce que ça aurait pu donner Billie derrière les fourneaux. "Va pour le traiteur et les activités manuelles. Même si j'ai un peu de mal à visualiser ce que ça peut donner quand on regarde la télé.." disais-je en riant légèrement, la fatigue s'emparant de moi. Je me mis d'ailleurs à bailler. C'est clair que ses mains dans mes cheveux étaient loin d'arranger les choses.

J'étais folle de lui proposer de cuisiner pour célébrer notre cinquième mois d'anniversaire, parce que si je le faisais, on ne verrait probablement jamais notre sixième mois. Et puis je ne voulais pas le faire fuir cette soirée en craignant que je cuisine, donc je me rétractai aussitôt, suggérant le traiteur. C'était bien plus sage et ce serait bien meilleur. Je tenais à sa vie, donc l'idée était adoptée. « Va pour le traiteur et les activités manuelles. Même si j'ai un peu de mal à visualiser ce que ça peut donner quand on regarde la télé.. » Mon sourire ne faiblissait pas. God, qu'est-ce que j'étais bien là, au contact de sa peau, son dos appuyé contre moi et ses cheveux juste à hauteur de mon visage pour me permettre d'inspirer longuement son odeur. Si on pouvait être figés dans le temps et ne plus jamais bouger, j'accepterais volontiers. Ça me faisait peur d'avoir l'impression d'avoir autant besoin de lui mais ce que je ressentais était tellement fort là, que ça primait sur mes craintes. « On saura improviser, » murmurai-je près de son oreille, toujours avec ce sourire qui refusait de quitter mon visage.

Je ne connaissais pas son niveau de cuisine. Mais je connaissais son niveau de maladroitesse et là, autant dire que ça laissait présager le pire derrière les fourneaux. Donc j'étais quand même soulagé qu'elle mentionne finalement le traiteur pour pas nous intoxiquer. Après, pour les activités manuelles, j'étais un peu perplexe mais on finirait par voir ce qu'il en retourne quand on y sera, c'est à dire dans un mois. "On saura improviser," Je gardais un sourire sur les lèvres, ne pouvant être plus d'accord. On avait un don pour improviser nos soirées ensemble que je ne m'en faisais pas pour ça. J'acquiesçais alors de la tête avec un "Mh mh." Je sentais que je commençais à sombrer dans ses bras et je ne faisais pas vraiment d'effort pour rester réveillé. Bon, si quand même, un peu, mais c'est parce que j'aime entendre le son de sa voix.

J'étais en train d'avoir une épiphanie en regardant mon petit ami s'endormir dans mes bras. Ma main dans ses cheveux continuait de masser son crâne lentement, de plus en plus doucement à mesure que je lâchais moi-même prise sur l'éveil. Et si on pouvait réellement rester ici pour toujours, si on pouvait abandonner toutes responsabilités, besoin de se construire un futur et ce qui allait avec, est-ce que j'accepterais ? Est-ce que je voudrais passer une vie entière près d'Alex ? À cet instant, je répondrais oui. Dans toute cette sérénité, dans cette bulle que nous nous étions créée, ma réponse serait affirmative. J'avais passé une vie entière à regarder les couples avec dédain, les méprisant de s'abandonner aussi facilement l'un à l'autre, parce que je ne comprenais pas. L'amour, qu'est-ce que c'était ? Rien, selon moi. Un sentiment inventé pour dépasser le stade primitif, pour camoufler ce dont avait réellement besoin l'Homme et rendre ça plus romantique. Et si ça existait réellement, il devait falloir être compatible à cent pour cent pour que ça fonctionne, mais nous étions bien trop sur Terre pour qu'une telle chose soit possible. Avec ces idées solides comme du béton plantées dans le crâne, je m'étais dit qu'il fallait être un réel abruti pour accepter de donner le pouvoir à l'autre de vous briser en mille morceaux. Encore aujourd'hui, je n'étais pas sûre que ce soit une bonne idée. Hell, j'étais même terrorisée à l'idée de lui donner toutes les cartes pour un jour me blesser. Je ne savais pas si j'allais pouvoir faire ça un jour, réussir à me livrer entièrement, ne plus avoir un seul secret pour lui. Tout ce que je savais, c'était qu'à cet instant précis, je n'avais envie que d'être avec lui, j'avais envie qu'on se chamaille, qu'on se réconcilie sur l'oreiller comme on savait si bien le faire, qu'on aille sauter dans l'océan et qu'il m'aide à vaincre cette foutue peur, j'avais envie d'entendre son rire. Et ça ne me ressemblait tellement pas mais au fond, c'était peut-être ça l'amour. L'envie inconditionnelle de l'autre, malgré la personne que nous étions à l'origine. Peut-être que c'était ça que je ressentais, qui ne m'apportait que de la confusion depuis plusieurs semaines et ça n'était pas en me forçant à regarder des films à l'eau de rose que j'allais comprendre ça ; c'était en le vivant, comme maintenant. Putain, oui. J'étais amoureuse de lui. Sans un bruit et sans bouger, je fixai le mur face à moi, écoutant la respiration régulière de l'homme qui dormait dans mes bras. J'avais la vague impression qu'on venait d'atomiser mon cerveau. Fuck, j'étais amoureuse de lui. Mais en même temps .. je n'étais pas prête à ce qu'il le sache. Je voulais égoïstement garder ça un peu plus longtemps pour moi, cultiver ce sentiment, le décortiquer et voir s'il s'agissait bien d'amour. Mais je me sentais partagée parce que je voulais savoir ce que ça faisait de le dire à voix haute. Je voulais voir si c'était aussi terrorisant que ce que je pensais. Mon regard dériva sur la partie de son visage que je pouvais voir et il avait l'air endormi. C'était tout de suite moins flippant, de savoir qu'il n'aurait pas conscience de ce qui était en train de se passer dans ma tête. Je bougeai mon visage pour que mes lèvres soient un peu plus proches de son oreille. J'inspirai longuement, sentant mon cœur battre anormalement dans ma poitrine et enfin, je soufflai les fameux mots. D'une façon à peine audible et la voix secouée de tremblements, mais ils sortirent. « Je t'aime .. » Et je ne pouvais plus les reprendre. Pas faire comme si je ne les avais jamais dits. Enfin auprès de lui si, mais plus jamais pour moi-même.

Le sommeil venait doucement mais surement s'immiscer en moi et je n'arrivais plus trop à lutter. Les mains de ma copine dans ma chevelure faisaient que je me relaxais plus le temps passait. Faut dire, cette soirée était quand même parfaite. A la base, je ne pensais pas que ça allait être aussi bien. Elle a adoré le lieu, elle a adoré le tout. Certes, on a eu un petit imprévu avec sa phobie de la mer en pleine nuit, ce qui a fait qu'on s'est rétracté vers le jacuzzi. Mais ça encore, c'était un bon moment et je ne regrette rien. On avait encore une fois, comme souvent en fait, succombé à l'envie qu'on éprouvait pour l'autre et on se reposait à présent dans le lit. Je me reposais ouais, et je tombais de fatigue. Après avoir sorti quelques sons montrant mon envie de dormir, je restais immobile, les yeux fermés, la tête sur l'oreiller. Je ne savais pas trop combien de temps il s'était passé entre ce moment et celui où ma petite amie s'était rapproché de mon visage, susurrant alors "Je t'aime .." dans mon oreille. Je ne réagissais pas, du moins pas physiquement. Elle devait penser que je dormais et c'était l'explication la plus plausible. Sinon elle ne l'aurait pas dit à ce moment précis. Et si elle s'attendait à ce que je dorme, c'est qu'elle ne veut pas de réaction de ma part. Je tentais de tout mon être de ne faire ressortir aucun de mes sentiments à ce moment précis. Sauf qu'il faut savoir que mon coeur bat actuellement la chamade dans ma cage thoracique, qu'un sourire ne cherche qu'à trouver sa place sur mon visage et que mon corps veut se retourner pour que nos lèvres se retrouvent dans un baiser. Mais tout ça, je n'en fis rien, je restais immobile, prétextant dormir. Elle m'aimait, et rien que pour ça, je sentais que j'allais vraiment, vraiment, vraiment bien dormir.