(+ Isaline) a lot to talk about... {flashback}

En même temps, le jours où les Mathers et les Eliots côtoieront vraiment les mêmes fêtes, les poules auront des dents et seront armées de lance-roquettes. La haine entre ces deux maisons restait ancestrale et même Thaïs, pourtant de la Cabot, avait déjà eu vent de plusieurs altercations entre élèves des deux confréries. « Effectivement encore heureux, ça t’évite d’avoir à supporter sa présence… puis il sera pas tenté de faire de la merde non plus derrière ! » Du moins c’était à espérer, même si elle n’avait pas conscience une seconde que le Mather en question soit quelqu’un de sa connaissance. Il valait mieux qu’aucun nom ne soit cité, dans ce genre de problème, mieux vaut privilégier l’anonymat… il serait dommage que l’irlandaise soit tentée de défendre l’un ou l’autre, non ? La neutralité, c’est la santé ! « Tu es au courant que la dernière fois que je t’ai parlé d’un souci j’ai cru que Caleb allait m’arracher les yeux ? Je plaisante hein, je ne t’en voulais même pas sur le moment mais je crois qu’à ce moment là lui a eut des envies de meurtre envers moi ! » rigola-t-elle de bon cœur histoire de détendre définitivement l’atmosphère.

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« Effectivement encore heureux, ça t’évite d’avoir à supporter sa présence… puis il sera pas tenté de faire de la merde non plus derrière ! » Là, mon visage se transforma en une jolie petite grimace. Le gars restait quand même un mather, et on ne sait jamais de quoi ils sont capables, ces gens-là. Je parlais d'eux comme s'ils étaient une autre race d'humain, mais... enfin, c'est tout comme quoi. « Ça, je n'en suis pas si sûre. Je te rappelle qu'on parle d'un mather-là. Qui sait ce qu'ils ont dans la tête parfois... » Mais bref, je ne voulais plus penser à tout ça. Et surtout, je ne voulais pas me faire peur pour rien. « Tu es au courant que la dernière fois que je t’ai parlé d’un souci j’ai cru que Caleb allait m’arracher les yeux ? Je plaisante hein, je ne t’en voulais même pas sur le moment mais je crois qu’à ce moment là lui a eut des envies de meurtre envers moi ! » Sur le coup, j'en rougis légèrement. Ouais, c'est vrai, j'étais intervenue dans leur histoire. Mais d'un côté, c'était aussi un peu grâce à moi que, maintenant, ils étaient ensemble! Avec un bébé en route aussi! Enfin, parfois, j'aimais y croire que tout ça, c'était à l'aide de ma petite bouche. « Et bien, je crois qu'aujourd'hui, il me remercie que je sois intervenue. » Je rigolais alors un petit coup. Oui, il m'en devait une. Ou plusieurs? Mais bref.

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Thaïs émit une petite moue. Elle connaissait un ou deux Mathers avec qui elle s’entendait bien, mais sûrement était-ce parce qu’elle se trouvait chez les Cabots qu’elle n’avait aucun mal à s’entendre avec eux. Sûrement cela coulait davantage de source que pour la jolie Eliot… du moins l’irlandaise se permettait-elle de voir les choses ainsi. « Peut-être… en tout cas je te souhaite qu’il n’ait pas envie de chercher revanche, ce serait crétin de sa part. A part se mettre dans la merde, je ne sais pas vraiment à quoi ça lui servirait… » fit-elle remarquer sans penser se tromper réellement, même si elle ne connaissait pas l’identité du principal intéressé et ne souhaitait, somme toute, pas la connaître. De toute manière, le rire d’Isaline la sortit de ce genre de réflexion car elle avait raison sur toute la ligne : si elle n’était pas intervenue, Caleb n’aurait sûrement pas pris conscience de ses sentiments, ou à tout le moins pas aussi vite… « Je crois qu’on t’en doit au moins quinze ! Caleb n’ira sûrement pas jusqu’à te remercier jusqu’à la Trinité mais moi je te remercie pour nous deux, parce que je crois que je galèrerais encore avec lui si tu n’avais pas été là, ou pire, que j’aurais abandonné la bataille depuis le temps !! »

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« Peut-être… en tout cas je te souhaite qu’il n’ait pas envie de chercher revanche, ce serait crétin de sa part. A part se mettre dans la merde, je ne sais pas vraiment à quoi ça lui servirait… » À me faire souffrir un peu plus mais ça, elle n'avait pas à le savoir. Bref, la discussion sur ce stupide défi venait de se clore et je n'avais pas envie d'y revenir dessus. Au lieu de ça, je parlais plutôt de sa relation avec Caleb. Ils étaient vraiment parfait ensemble. Si seulement moi aussi... « Je crois qu’on t’en doit au moins quinze ! Caleb n’ira sûrement pas jusqu’à te remercier jusqu’à la Trinité mais moi je te remercie pour nous deux, parce que je crois que je galèrerais encore avec lui si tu n’avais pas été là, ou pire, que j’aurais abandonné la bataille depuis le temps !! » Je riais alors, sachant qu'elle avait parfaitement raison. « Ça m'a fait plaisir, vraiment. Je savais que tu pourrais le rendre heureux et franchement, j'suis contente de voir que tout se passe à merveille entre vous. Plus que je ne l'aurais cru d'ailleurs. Et j'espère que ce bonheur durera toujours. » Je savais qu'ils étaient encore bien jeune, et que la vie réservait des surprise, mais j'espérais vraiment qu'eux deux, ce soit pour la vie. Et qu'elle n'ai pas à souffrir comme moi j'ai souffert. De toute façon, impossible avec Caleb.

Pour sûr, sans l’intervention divine d’Isaline, Thaïs aurait déposé les armes depuis des lustres. Cela ne voulait pas dire qu’elle n’était pas combattive, au contraire, mais à force de se prendre des droites en plein visage, on finissait par ne plus avoir envie de tendre l’autre joue, question de survie pour ainsi dire. La jolie irlandaise ne savait pas si Caleb se serait vraiment décidé sans l’aide de la belle Eliot, elle qui connaissait son histoire passée avec Mary et toute la merde par laquelle il était passé… sûrement avait-elle su le prendre bien mieux que Thaïs en personne, souffrant à ce moment là d’une maladresse que n’importe qui aurait face à quelqu’un qui lui plaît mais profondément inconnu pourtant… « C’est vrai, tu pensais que je pouvais le rendre heureux ? C’est marrant, quand je t’en ai parlé, j’étais loin d’en être persuadée. Tu m’as convaincue, et dieu sait combien il y avait du boulot en la matière… ce n’était pas gagné d’avance, comme quoi ! Mais je suis contente de ne pas avoir lâché prise, car Caleb en vaut quinze milliards de fois le coup… »

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« C’est vrai, tu pensais que je pouvais le rendre heureux ? C’est marrant, quand je t’en ai parlé, j’étais loin d’en être persuadée. Tu m’as convaincue, et dieu sait combien il y avait du boulot en la matière… ce n’était pas gagné d’avance, comme quoi ! Mais je suis contente de ne pas avoir lâché prise, car Caleb en vaut quinze milliards de fois le coup… » Oui, j'étais persuadée qu'elle pourrait le changer un peu, l'ouvrir un peu plus au monde. Et j'avais bien raison. Même si, en soi, il restait toujours le même à mes yeux. Je savais qu'elle y arriverait parce que Thaïs est tout ce qui lui manque. Son côté enjoué, sa bonne humeur, un vrai rayon de soleil. Je savais qu'elle aurait pu lui faire oublier Mary, complètement. « Oui, je l'ai su dès que tu as commencé à me parler de lui. Ça se voyait direct qu'il allait se passer un truc entre vous, même si ça allait prendre beaucoup de temps. Mais pas si longtemps que ça finalement. » J'avais rajouté cette dernière phrase d'une voix taquine. Après tout, elle est quand même enceinte et mariée alors que ça ne fait que quelques mois, eux deux!

Au départ, Thaïs ne pensait pas une seconde parvenir à prendre la place de Mary. C’est dur de se « battre » contre une morte, surtout lorsqu’elle laisse un souvenir aussi imposant dans l’esprit de son ancien fiancé. La jolie irlandaise n’avait pas voulu se faire une place trop grande au départ mais aujourd’hui, Caleb n’en parlait même plus… oh il devait parfois penser à elle, après tout on ne se fiance pas avec quelqu’un pour mieux l’oublier dès qu’il a passé l’arme à gauche, mais il n’évoquait jamais la chose avec Thaïs, non jamais. « A mes yeux et vu tout ce qui s’est passé justement, je peux t’assurer que ça m’a semblé être une putain d’éternité ! Mais je vois ce que tu veux dire, disons qu’on s’est bien rattrapés après… je te souhaite qu’il t’arrive la même chose. » La belle blonde esquissa un petit sourire avant de s’emparer de la main d’Isaline d’un air encourageant. Rien ne pourrait faire davantage plaisir à Thaïs si jamais Isaline lui avouait un jour être en couple avec quelqu’un la méritant…

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J'avais terriblement hâte. Je voulais la voir dans sa robe de mariée, crée et dessinée spécialement pour elle, avec la bague de fiançailles que j'avais aidé Caleb à trouver. Vraiment, parfois, je me disais que j'étais leur ange gardien, que sans moi, rien de tout cela ne serait arrivé. Ça me faisait du bien de savoir que finalement, ils avaient besoin de moi, tout comme j'avais besoin d'eux. Ils me donnaient tellement rien que par leur présence que j'avais comme un besoin de rendre la pareille. Et maintenant, veiller sur leur couple, c'était un peu devenu mon devoir. « A mes yeux et vu tout ce qui s’est passé justement, je peux t’assurer que ça m’a semblé être une putain d’éternité ! Mais je vois ce que tu veux dire, disons qu’on s’est bien rattrapés après… je te souhaite qu’il t’arrive la même chose. » Je sentis sa main sur la mienne tandis que je souris tristement. Oui, peut-être que tout ça, ça m'arrivera aussi un jour. « Ce sera dans longtemps alors. » Je n'étais pas certaine de me sentir prête, même si deux longues années s'étaient écoulés depuis ma dernière (et première) relation. Mais j'en étais ressortie tellement blessée que même une éternité ne suffirait pas pour guérir ce coeur meurtri. C'est ce que je pensais du moins.

Isaline était réellement leur ange gardien : sans son aide, jamais cette histoire n’aurait été possible et même encore maintenant, son concours était des plus essentiels. A croire que la jolie Eliot avait définitivement décidé de veiller sur eux et qu’elle se révélait géniale en la matière. Seule ombre au tableau : qu’elle ne pense pas davantage à son propre bonheur. Cela attristait grandement Thaïs, partant du principe que son amie méritait plus que n’importe qui d’autre de connaître pareille joie. Elle aussi méritait de porter une magnifique bague de fiançailles, ainsi qu’une robe de mariée que son père aurait fait dessiner pour elle et juste pour elle… le rêve de toute demoiselle ! Mais l’irlandaise ne désespérait pas : Isaline finirait bien par trouver un jour chaussure à son pied et ce jour là, elle serait présente pour son acolyte préférée. « Je suis patiente, histoire que je puisse te renvoyer l’ascenseur ! Est-ce que tu veux que l’on aille manger un morceau toutes les deux ? Les émotions, c’est fou ce que ça creuse ! »

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Je savais qu'il était temps pour moi de tourner la page, de tirer un trait sur mon passé. C'était la raison de ma présence à Harvard. Seulement, je ne savais pas ce qui m'en empêchait. Pourtant, je m'étais débarrassée de cette photo. Mais, à chaque fois qu'un homme m'approchait, je ressentais cette peur ressurgir à nouveau. J'avais peur de souffrir encore une fois. J'avais peur de retomber sur quelqu'un comme lui, qui me faisait du mal, physiquement et mentalement. Je savais que je ne pourrais pas supporter une seconde relation pareille. « Je suis patiente, histoire que je puisse te renvoyer l’ascenseur ! Est-ce que tu veux que l’on aille manger un morceau toutes les deux ? Les émotions, c’est fou ce que ça creuse ! » Et bien, elle allait sans doute devoir attendre longtemps. Déjà, le temps que je trouve un homme qui pourrait, peut-être, m'intéresser, puis laisser tomber mes murs. Bref, ça allait prendre du temps. « Surtout que tu es enceinte! Alors, de quoi as-tu envie? » Ben oui, c'est courant qu'une femme enceinte avait particulièrement envie d'une certaine nourriture!

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