Nicholas & Sateen ☠ Strange Sensation

Tandis qu'elle mettait au clair le fait qu'elle n'est pas une fille capricieuse qui a besoin de luxe pour être satisfaite, Nick l'écoutait, un petit sourire en coin, tandis qu'il fumait de sa cigarette. Ce côté double chez elle lui plaisait bien. Fille de bonne famille, capable d'aimer le luxe et ce qui est dispendieux, mais en même temps, capable d'être simple, sans prétention et d'apprécier les petits plaisirs élémentaires. Autrement dit, une fille pas trop compliquée... là-dessus du moins.

-Ne le prends pas mal, mais quand on te regarde, on voit bien que tu n'as pas grandi dans une cabane de bois, comme dirait mon grand-père... Mais je sais aussi que t'es pas une fille capricieuse, t'as les deux pieds sur Terre. Alors non, je crois que t'aies plus besoin de luxe que une autre, mais j'aime prendre soin de mon monde aussi.

Il sortait ici quelques expressions canadiennes, comme prendre soin "de son monde" et celle sur la cabane de bois. En tout cas, vu la vitesse à laquelle Sateen entre dans la voiture, c'est qu'elle devait avoir froid. Nick l'aurait bien gardé au chaud, mais il aurait encore eu droit à un petit commentaire ou à une main qui le repoussait. Une fois dans la voiture, ils conversaient un brin et le jeune homme en échappait peut-être une, encore une fois.

-Si t'as pas envie de l'hôtel, tu peux toujours me lâcher un coup de fil.

C'était une énième invitation. Il allait passer pour le mec accro' peut-être bien. Pas qu'il le soit! Bah peut-être que si, enfin, quand on aime passer du temps avec quelqu'un, c'est ce qui arrive, non?

Petite ellipse et ils arrivent chez lui, enfin, à cet édifice qui contient son loft. Ça avait un look plutôt industriel, du début du 20e siècle. Le quartier était plongé dans le noir, comme le reste de la ville. Dans la voiture, Nick avait enlevé son jacket ou sportswear bleu, se retrouvant en t-shirt et l'avait tendu à Sateen.

-Tiens, t'auras moins froid avec ça. T'en fais pas pour moi, je crève de chaud.

Puis, c'est un Canadien, le froid et lui, ce sont de vieilles connaissances. Ils entrent dans l'édifice, monte les escaliers, plongés dans une certaine pénombre, tourne à un couloir et arrive chez lui. Le chauffeur avait suivi et avait entré discrètement dans l'appartement en face, leur souhaitant bonne nuit, ce que Nick retournait à son fidèle employé. Puis, en français, il enchaînait:

-Bienvenue chez moi.

Il aimait que les gens se sentent bien chez lui et puis, il ne reçoit pas si souvent de visite. Nick avait quand même pas mal travaillé sur l'aménagement de son appartement, dans lequel il passera encore un an ou deux. C'était plus un loft pour dire. La première partie de l’appartement, c'était un petit corridor. Il y avait un placard où ranger bottes et manteau. Puis, plus loin, c'était sa salle de lavage. Bah oui, quand il rentre de son jogging, il met tout de suite son linge là. Plus loin, c'était le grand salon, puisque des deux petits salons de chaque appartement, il avait fait tomber le mur les séparant pour en avoir un plus grand. Il y avait quelques fenêtres dans cette pièce, dont les murs étaient de briques, donnant à l'ensemble un look très "loft urbain". Un petit bar était aménagé, avec quelques bouteilles dessus et derrière, dans un meuble vitré. Il y avait aussi un petit frigidaire, mais ce n'était pas la cuisine. Il y avait un bel écran accroché au mur, des affiches de films ici et là, tel que Sin City, The Dark Knight et The Godfather. En dehors des fauteuils et des canapés, il y avait peu de choses. Un petit meuble où y ranger des papiers, un téléphone sans fil au mur et sur la table du salon, la dernière édition du "Times Magazine" traînait. L'ancienne chambre de cette partie-ci de l'appartement avait été reconverti en salle d'entraînement, avec un punching bag, quelques équipements ici et là, des altères, des tapis, des ballons, tout ce qu'on peut imaginer quoi. Dernière pièce de cette partie, la salle de bain dites des invités. Une salle de bain standard avec douche, bain, toilette, un petit tapis, des serviettes, bref, rien de particulier dans cette pièce.

Puis, on traversait dans la deuxième section pour ainsi dire. Passé le salon, on aboutissait dans la cuisine, plutôt petite avec l'essentiel de ce qui faut dans une cuisine. Un réfrigérateur, un four, un four à micro-onde, un comptoir, un évier, un petit plateau au centre, plus une bonne quantité d'armoires. Avant-dernière pièce, situé au fond, au détour d'un couloir, à l'abri des regards du salon ou de la cuisine, sa chambre. Un beau grand lit, un grand placard, des meubles pour contenir ces vêtements, quelques trophées et photos des équipes de sport dont il a fait parti, le tout était en bon ordre, mais Nick avoue son secret: une femme de ménage. Puis, annexé à sa chambre, une chambre de bain privée pour ainsi dire, accessible par une porte. Un bain-jacuzzi, une douche aussi, encore une toilette, évidemment et le reste était plutôt standard, encore une fois. Nick avait décrit, expliqué un peu par moment chaque pièce, selon ce qu'il y avait à dire, comme le mur qu'il a fait tombé, comment il a fait aménager tel ou tel endroit. Si Sateen a des questions, il y répond. Après avoir visité la salle de bain "privée", dernière des pièces, il en ressort pour revenir dans le salon. Dû à la panne, il n'y avait que l'éclairage des lumières d'urgence et des chandelles que Nick allumait avec son briquet. Il y en avait quelques unes dans le salon, la salle de bain et sa chambre.

-Avec la panne, c'est un peu le bordel...

Nick venait, encore, de lancer une invitation, que Sateen ne refusait pas. Il ne s'attend pas non plus à ce qu'elle l'appelle tous les soirs, mais sa porte lui était ouverte. Un privilège qu'aucune autre fille de Cambridge ne possède, mais faut dire que Sateen n'est pas n'importe qui... à ses yeux en tout cas.

Si c'est sans doute une qualité que d'être attentionné, s'en est une aussi de savoir remercier les gens. Pour avoir cédé le sportswear à son amie, Nick se méritait un petit baiser, qui le faisait aussitôt sourire et elle ne manquait pas de le remercier. Il eut un petit geste de tête qui devait vouloir dire "pas de quoi".

Puisque c'était sa première fois dans son appartement, Nick faisait faire le petit tour à Sateen. Quand elle lui pose la question, le Mather répond et on pouvait sentir qu'il était assez fier de lui et du boulot qu'il avait fait de ce côté là. C'est qu'à défaut d'être architecte, il avait un certain intérêt pour le design intérieur. Oh, rien de trop poussé, mais quand même.

-C'était vide quand j'ai emménagé: que les murs et les fenêtres. J'ai acheté deux appartements et j'ai fait tombé un mur pour les unir et faire le grand salon. Pendant un mois, en même temps que je débarquais ici, j'étais dans les rénos.

Ça lui a coûté une petite fortune aussi, seulement, quand on a une idée en tête, surtout quand il s'agit de Nick Laflamme, disons que c'est difficile de le faire changer de direction et encore plus reculer. Aux commentaires sur les bougies, le jeune homme lançait un petit sourire à Sateen. Puis, aux nouvelles questions qu'elle posait, il lui indiquait la salle de bain principale, pas celle annexée à sa chambre.

-Oui oui, sens-toi à l'aise. Vas dans cette salle de bain et... voilà, tiens, tu y verras plus clair. Oh et t'inquiètes, les serviettes sont propres. C'est la salle de bain des invités, elle est presque jamais utilisée.

Nick lui filait une lampe de poche, une lampe de poche frontale plus précisément, on utilise cela surtout dans le cadre de travaux ou à la chasse aussi, on peut la fixer à son front, d'où le nom... Après quoi, Sateen disparait à la salle de bain pour un bon bout de temps. Faut dire qu'elle en avait pas mal à enlever et si le look cygne noir lui allait bien, de retrouver la belle blonde ne lui déplaira pas! En attendant, le brun ténébreux se dirige vers un extrémité du mur du salon où se trouve un foyer. Il était condamné avant, c'était que décoratif, mais avec la panne, le proprio l'a rouvert, histoire de permettre qu'il y ait un peu de chauffage. Allant chercher le bois d'allumage et du bois qu'il entreposait en attendant dans la salle d'entraînement, il ajoute quelques pages d'un journal pour démarrer le feu. Faut dire que tout jeune, son grand-père lui avait appris comment faire un feu et soyons honnête, c'est pas sorcier.

Une fois le feu bien parti, Nick allait se prendre un verre de jack daniels, du whisky et tournait le fauteuil qu'il rapprochait du feu pour s'y asseoir, ses yeux posé sur le feu tandis qu'il sirotait son verre, en attendant Sateen.

S'approprier l'endroit, en faire un lieu bien à lui, c'était important pour Nick. Il avait vécu quand même un bon bout de temps chez sa tante, qui n'était pas très portée sur la décoration. Elle était à ce jour la femme la plus morne qu'il ait connu dans sa vie, son antithèse, ce qui explique sans doute leur mauvais rapport, même si, pour ainsi dire, cette femme a été sa tutrice. Un statut strictement légal si vous voulez son avis, dont elle n'a pas voulu elle-même. Cette fois, il était un brin gêné du compliment de Sateen, passant sa main derrière sa nuque, un léger sourire sur les lèvres, il jouait les modestes.

-Bah merci... J'en suis encore à mes premiers essais han, je suis loin de vraiment m'y connaître.

Et ce loft, ce n'était pas sa maison à Montréal non plus. On connait la suite, Sateen file prendre une douche et pendant ce temps, Nicholas allume un feu, histoire de réchauffer les lieux et puis, c'est plutôt romantique un feu, non? Assis bien tranquille, il avait vaguement entendu la porte de la salle de bain s'ouvrir, mais ne s'était pas encore retourné. Il répondait même en partie dos à Sateen, jusqu'à ce qu'il s'interrompe en se retournant.

-Ouais, je dois avoir...

Une fois qu'il tourne la tête, apercevant la blonde, il se tut. Bon sang... il avait beau bien la connaître, il ne s'habituait pas pour autant. Ya de ses femmes vous savez... Ce qu'il allait dire? Qu'il avait peut-être une chemise ou un t-shirt qui lui irait, mais peu importe, c'était sorti de sa tête. Sourire aux lèvres, il se lève alors et laisse son verre sur le fauteuil. Il prit la main de la blonde et attirer la belle contre lui.

-Mais moi, je te trouve très sexy comme ça. Si t'as froid, je peux te réchauffer.

Sous-entendu assez clair et d'ailleurs, il ne tardait pas à venir l'embrasser, d'un baiser qui déjà, se montrait assez langoureux, passionné aussi. Cette fois, il ne voyait pas de raison de se retenir ou d'abréger par peur de se faire prendre par quelqu'un. vous savez, il s'était dit qu'il pourrait lui offrir ce verre, discuter au bord du feu avec elle, mais dès qu'il l'avait vu en sous-vêtement, toujours aussi canon, ses plans avaient tous disparus de son esprit. C'est dire l'effet qu'elle peut avoir! Faudrait peut-être qu'elle le ramène à la raison... ou pas d'ailleurs.

Sateen et lui avaient pour habitude d'être souvent sur la même longueur d'onde. Dès qu'il se mit à embrasser son amante, il sentit que la blonde n'avait aucun mal à se mettre au même diapason que lui. Que c'était bon de l'embrasser, puis, cela faisait quand même un moment qu'ils n'avaient pas pu nouer de la sorte non? Et Nick qui avait laissé tombé son plan cul aussi. Ça ne le contentait plus, pas tant sur le plan physique, mais il recherchait plus que simplement des parties de jambe en l'air. Il aspirait à autre chose. La pauvre Eleanor n'avait pas été très contente elle non plus de se faire larguer.

Les baisers s'enchainèrent, les mains de Nicholas caressant d'abord le milieu du dos de Sateen, puis, passèrent au côté de son corps pour descendre à sa taille, tandis qu'elle s'accrochait à lui. La belle Américaine lui dit alors que les vêtements pouvaient attendre. C'est vrai qu'ils ne seraient plus très utiles. Le jeune homme eut un fin sourire et l'embrassa encore, longuement, avant de répondre, le souffle un peu plus court.

-Attends ici, j'ai une idée.

Un dernier baiser, trop bref, rien que pour la réchauffer et la faire patienter un peu plus. Ensuite, il se détachait d'elle et disparaissait dans sa chambre, où on entendait un peu de vacarme. Fallait le voir sortir ensuite avec un matelas sur le dos, une couverture accrochée en quelque sorte à celui. Le dos penché, il forçait pour le transporter jusque devant le foyer et laissait tomber le matelas à cet endroit, lâchant un souffle, parce qu'il doit avouer que ça n'avait pas été une mince affaire à faire. Nick était revenu nu pied aussi, il s'était débarrassé de ses converses dans sa chambre.

-C'est mieux, non?

Oui, il était vraiment un expert en aménagement, ahah! Puis, tandis qu'elle répondait sans doute, il enlevait son débardeur, se retrouvant torse nu, comme ça, tout bonnement.

C'est certain qu'en imaginant la scène, ça devait être assez comique de voir le jeune homme débarqué avec le matelas sur le dos. En même temps, il n'y avait pas de meilleur moyen de balader ce truc, qui était quand même gros vous saurez! C'était pas un matelas de lit simple disons, il aimait avoir de la place dans son lit, pour toutes sortes de raisons.

Il ne s'aperçut de Sateen qui riait qu'une fois qu'il laissa tomber le matelas sur le sol. Du coup, avec un petit sourire, pas du tout offusqué de la voir rire de la sorte, il savait que ça ne devait pas être de lui ou qu'il n'y avait pas de mauvaises intentions derrière ce rire. La blonde lui explique d'ailleurs, vu son regard intrigué, qu'il ne devait pas mal le prendre et qu'il la faisait penser à un athlète romain. Nick rit un peu à son tour.

-Un gladiateur genre?

C'était à peu près tout ce qu'il connaissait du monde romain. Enfin, il est un grand fan du film Gladiator et de son demi-dieu, Russel Crowe. Un sourire sur les lèvres, il ne lâchait pas des yeux celle qui se rapprochait, plus confiante en elle maintenant, même si avec son air timide, elle pouvait être bien mignonne. Suit un baiser intense, qu'il partage aussi longtemps qu'il le peut avec elle, un bras entourant la belle, une main posée au creux de son dos, pour bien la presser contre lui.

-Tu veux bien être ma Vénus alors?

Vénus, c'est bien la déesse de l'amour non? Il croit avoir lu ça quelque part. Anyway, c'est l'intention qui compte! Mine de rien, les petites phrases commençaient à lui échapper, comme cela peut arriver dans ce genre de moments intimes, où les baisers, les caresses s'enchaînent et où on réfléchit de moins en moins, où on se sent plus libre que jamais.

Comme Sateen s'allongeait sur le matelas, il la suivait dans son mouvement, un bras amortissant la descente, pliant à mesure qu'il se rapprochait, pour finir au-dessus d'elle, tout cela en l'embrassant toujours, à la lueur du feu. Cette panne avait peut-être du bon finalement.

Tandis qu'il sentait les lèvres de la belle dans son cou, il dirigeait les mains de celle-ci au niveau du pantalon de jogging bleu fluorescent pratiquement, restant de son costume, qu'il portait toujours. Nick l'encourageait ainsi à le lui enlever, à le faire descendre. Tant mieux si son boxer suivait du même coup. Une fois que c'était fait, il venait presser son bassin contre le sien, voulant regagner ses lèvres aussi.