Chose dite chose faite ► Theophyl

 
IT'S GOOD TO SEE YOU AGAIN.

« J'ai dit ou donc tu as doit de prendre un sur tous les choix, soit la crêpe, soit les churros, soit le manège, soit barbe à papa soit autre chose mais un truc, je compte pas te bourrer de sucrerie, promis. » Elle était vraiment trop mignonne avec son doigt en l’air là, tellement qu’elle m’arracha un nouveau sourire. Néanmoins, je fus navré que ma réponse n’aille pas lui plaire. « Et si je décide de ne rien prendre ? Parce que finalement j’aurai préféré quelque chose de gratuit, qui ne te coute cependant, qu’un petit effort. » Je lui lançais un regard plein de malice, restant mystérieux, histoire de vouloir voir si ça lui donnait envie de savoir ou non. « Je t'assure, une.. » Elle ne termina pas sa phrase et je senti presque comme-ci j’avais dépassé les bornes. J’avais peut-être été trop loin, mais bon sang, j’aurai pu ! Capturer ses lèvres et la sentir entre mes bras. Seulement, me l’aurait-elle permis ? « Bien sûr mais le bruit nous aidera vite à trouver. » Elle m’avait rejoint alors que je l’avais dépassé de quelque pas. Je tentais par tous les moyens de calmer les battements de mon cœur, et le sang qui battait à mes tempes. J’avais vraiment un sang-froid d’enfer.  « Quel est ton meilleur souvenir à une fête foraine ? » Je me tournai vers elle tout en marchant, lui lançant un regard en biais. Même de profil elle était jolie ! J’hochais des épaules. « J’en ai pas vraiment. Il y en avait une dans le Kansas, à laquelle j’adorais aller avec mon frère, on s’fourrait dans le train fantôme et on s’amusait à faire peur au personnel qui travaillait dedans. » Je me mis à rire face à ce vieux souvenirs et aux gros fous rires que j’avais pu partager avec. « Et toi ? T’aimes ce genre d’endroit ? » Je resongeais encore à ce qui s’était passé avant et au fait que je ne savais pas réellement ce qui m’avait retenu.  Puis je rajoutai. « Sinon qu’est-ce que tu allais dire à propos de l’impression ? » Je lui jetais un sourire en coin. J’étais sur et fier d’avoir réussi –un tant soit peu- à la troublée.

IT'S GOOD TO SEE YOU AGAIN.

« Genre quoi ? » J’étais fier qu’elle m’eut demandé ce que j’avais voulu dire et ne pus m’empêcher de rester mystérieux. « Genre tout ce que tu voudras bien me donner, qui est gratuit et ne demande qu’un petit effort. » Je n’avais pas vraiment songé aux conséquences de mes actes à vrai dire. Je n’avais pas su dire pourquoi je m’étais autant rapprocher d’elle pour ensuite reculer comme si elle m’avait brûlé. À vrai dire, plus j’y pensais et plus je me sentais lâche, mais ne regrettait absolument pas la baffe que je me serais probablement prit ensuite. « Les pauvres ils devaient faire des crises cardiaques le personnel. & ouais j'adore ces endroits, ça me permet de retourner en enfance et j'aime vraiment ça. » Je lui fis un grand sourire. Il était vrai qu’avec mon frère nous avions fait les quatre cents coups, quitte à effrayer des personnes déguisées en gorille alors que c’était censé être à elles de nous faire peur. « Non, t’en fais pas. Mais ils essayaient toujours de nous coller leurs pieds aux fesses. C’était drôle. » Je marquai une pause et repris. « En gros tu es reste une éternelle enfant dans le corps d’une belle femme. » Je lui fis un clin d’œil songeant que je devais probablement arrêter les compliments. « J'allais dire que.. tu me donnes une très bonne impression. » Tiens donc, je me grattais le menton l’air songeur. « Si je ne te l’avais pas donné, serais-tu ici en train de te diriger vers une fête foraine avec moi ? » Sa réponse allait surement être non, mais je voulais quand même un peu la taquiner.

 
IT'S GOOD TO SEE YOU AGAIN.

   « Tu m'aides pas du tout là, y a touuuuuut un tas de chose gratuite avec juste un petit effort. Tu pensais à quelque chose en particulier non ?! » Elle n’avait pas tort. En effet, j’avais pensé à un petit quelque chose de bien concret tout en lui disant la première phrase. Pour être tout à fait honnête, j’avais carrément songé à…un baiser, alors que mes émotions étaient encore toutes chamboulées. Mais attention, pas le bisou de grand-mère sur la joue, non, le vrai baiser qui fait rêver. Un sourire se peigna sur mes lèvres alors que je songeais à tout ça. Je secouais la tête et enchainais. « En effet, je songeais à quelque chose en particulier, mais je suis persuadé qu’elle ne t’aurai pas plus. » Fallait mieux en rester là, pour ne pas briser les fins liens de notre amitié. « Etre sérieux c'est bien mais l'être trop et tout le temps non. » Enfin voilà une fille raisonnable ! Je ne pouvais que lui donner toute la raison du monde.  « Je serais même pas venue t'apporter cette carte pour te revoir. » Uf, dur. Je me mis brièvement à songer à cette fameuse carte qui reposait dans un tiroir, j’aurais au moins, un bon souvenir. « Ah parce que c’était ça le but en m’apportant cette carte ? Non pas respecter une promesse sinon me revoir ? » J’eus un grand sourire d’oreille à oreille alors que je savais que je devenais de plus en plus taquin. Le souvenir de ses lèvres effleurant brièvement les miennes lorsque je l’avais ramené chez elle la dernière fois, me revint en mémoire. Diable pourquoi n’avais-je pas pris le taureau par les cornes ? Je n’en étais plus à ma première corrida après tout, j’aurais dû l’embrasser ! Peut-être n’aurai-je plus une telle occasion pour le faire.  « Mais je voulais dire que tu m'as vraiment donné une bonne impression. » Voilà quelque chose qui faisait réellement plaisir. « Sache que c’est réciproque. Une très bonne impression même ! » Nous venions alors d’arriver à la fête. Il y avait du monde sans trop être bondée. La musique qui y régnait était horrible mais ça donnait un air festif à la chose. « Alors, par quoi veux-tu commencer ? »

IT'S GOOD TO SEE YOU AGAIN.

« Ben dit on verra après. » Étais-je en train de rêver ou bien elle était réellement en train de m’encourager là ? Je pris une profonde respiration, songeant que faire encore plus durer le suspense ne servait à rien et allait surement finir par l’agacer. « J’avais songé à …un baiser. » Je n’avais pas dit bisou, ce qui ne sous-entendait qu’une seule chose. Néanmoins, cet aveu me couta le fait que je n’osais plus la regarder dans les yeux, sentant presque le rouge me monter aux joues. Je ne réclamais pas de bisou habituellement, je les faisais. « Tu vas faire gonfler tes chevilles. » J’esquivais un sourire alors que je me sentais en plus hyper flatté. Elle avait donc voulu me revoir mais je n’allais pas non plus lui avouer que moi de mon côté, je n’avais attendu que ça. « Les manèges, autant faire ça en premier et finir par des jeux, des trucs plus posés, par contre tu choisis quel manège. » J’acquiesçai. J’étais littéralement en plus d’être sous son charme, sous ses ordres. Et ne voulait plus que combler ses moindres requêtes. « J’ai une idée. » Je lui pris la main -plus pour ne pas la perdre que pour subir un autre rejet- et l’entraina avec moi à travers la foule. Nous arrivâmes finalement devant le train fantôme. « Pas de tête à l’envers avec celui-là. Le pire qui puisse t’arriver est de te faire tripoter la tête. » Je me mis à ricaner alors que la façade du manège ne faisait même pas peur. Enfin pour moi. Je me dirigeai donc après avoir lâché sa main vers le guichet et commandait deux places. Je sus immédiatement quoi dire. « C’est l’objet de mon enfance, peut-être que tu ne seras pas d’accord, mais j’estime que c’est à moi d’inviter. » Je lui fis un grand sourire et l’invitais à venir s’assoir sur le grand fauteuil noir automatique. Nous allions donc devoir nous serrer l’un contre l’autre. Je prenais de la place et c’était étroit.

 
IT'S GOOD TO SEE YOU AGAIN.

J’avais donc décidé d’entraîner Elia avec moi à travers la foule après lui avoir pris la main et accessoirement avouer que la chose gratuite et qui ne demandait qu’un petit effort qu’elle pouvait m’offrir fût en réalité un baiser. Je n’avais pas songé un seul instant qu’elle accéderait à ma requête, ni même qu’elle se laisserait entrainer dans le train fantôme sans protester. Elle s’assit donc la première dans le fauteuil noir et je la suivis de prêt, tentant au maximum t’éviter un quelconque contact entre nos jambes. Je ne souhaitais pas qu’elles se touchent, non pas parce que je n’en avais pas envie, sinon parce que je ne voulais pas que mon sang ne fasse qu’un tour entre mes veines et que mon cœur n’explose. L’attraction commença et je poussais un grand sifflement encourageant la chose à aller plus vite. J'avais énormément de mal à tenir en place car la présence de la jeune femme à mes côtés enivrait tous mes sens.  Je jetais des regards aux alentours alors que tout était noir et que je ne voulais pas le poser sur elle. Je me sentais nerveux, mais à la fois excité de me retrouver dans ce genre d’endroit avec elle. De temps à autre des espèces de squelettes et des créatures plus étranges les unes que les autres, m’arrachait des cris de surprises suivit d’éclats de rire. En même temps, y’avait de quoi quand la chose vous tombait en pleine tronche.  « Théo » Je cru sur le coup avoir mal compris et me demandais instantanément si tout allait bien pour elle. Je tournai donc la tête dans sa direction, et ne fut pas amener à le regretter. Ses lèvres se plaquèrent contre les miennes et mon cœur rata un battement. Elle m’embrassait ! Je ne pensais plus, ne me souvenait même plus dans quel endroit nous nous trouvions. Je fermais les yeux à ce contact, savourant la chose. Puis soudain, le fauteuil effectua un arrêt hyper sec et ma première réaction fut de porter une main protectrice sur la jeune femme alors que nous venions de rompre le baiser, pour ne pas qu’elle soit éjecter en avant. Je jetais un regard intrigué aux alentours alors que nous étions coincés dans un couloir sombre. Une voix retentit comme une radio mise à fond : « Mesdames et messieurs, suite à un problème technique, nous vous demandons de bien vouloir garder vos sièges. » Un sourire apparut sur mes lèvres alors que je jetais un regard vers la jeune femme. « Moi je crois que c’est un signe du destin. »Prenant son visage en coupe, je déposais mes lèvres sur les siennes. Je l’embrassais désormais à mon tour ne songeant même pas au fait qu’elle n’avait voulu me donner qu’un seul baiser, rien de plus.