Just... Friends, right? ( Ange )

Tu as envie de les abattre à coup de massue, ces fichus murs, qu'il te laisse entrer. Le baiser a été si intense, si fougueux que ton corps en entier quémande plus maintenant, mais tu sais l'ange blessé et apeuré et ton but n'est pas de le faire se sentir aussi mal, mais de lui donner un endroit où il se sent bien et en sécurité. Tu as plus qu'envie et lui aussi, ça crève les yeux des deux côtés, mais tu ne vas pas plus loin. Tu provoques un peu avec tes mots, mais tu te doute très bien de sa réponse. Elle ne tarde pas et contrairement à ce moment là dans le lit, ton expression ne change pas. "- D'accord... Alors je vais faire en sorte que tu me supplie de la prendre avec toi le moment venu" que tu répliques. T'es pas con, t'es pas aveugle au moment où il dévie ses yeux sur ton visage. Tu penches un peu la tête sur le côté. Tu analyses vite. Les risques. Les mots. Absolument tout. C'est le gros bordel dans ta tête, surtout quand tu as senti sa main dériver vers l'intérieur de ta cuisse. Y'a un court-circuit dans ton cerveau quelque part putain... Parce ce que tu lui attrape la mâchoire entre tes doigts et tu le regarde intensément dans les yeux quelque secondes. "- Si c'est la limite qui est imposée pour le moment... Je peux m'en contenter, la respecter." Et aussi parce que c'est de jouer avec le feu. Tu es le genre provocateur, t'es l'genre à vouloir l'faire tomber, donc tu tentes. Tu t'approches avec un petit sourire, tes doigts s'incrustant légèrement dans sa peau en serrant et tu plaques de nouveau tes lèvres aux siennes. Tes ongles à sa hanche se font présent, menaçants de lui faire une petite marque au passage, mais tu te fais assez doux sur ce passage pour que ça n'arrive pas. Lorsque tes lèvres quittent à contrecoeur les siennes, ton pouce vient effacer ton passage. "- Tu veux que je t'aide à te relever ? Je vais t'accompagner, mais je vais te laisser seul quand tu y sera. Si tu as besoin d'mon aide tu n'auras qu'à m'appeler."

Tu sais ce qu'il éprouve. Dans un sens. Tu te retrouves enfermé par la volonté pure d'Ange. Tu respectes son abstinence même si elle te fait incroyablement chié. T'as jamais ressenti un truc aussi douloureux dans tes reins, d'ailleurs. Une pression telle que s'il n'avait pas eu sa cicatrice... T'es pas sûr si tu ne te serais pas tombé sur lui pour le renverser et l'embrasser à même le sol. Tu te maudit intérieurement de ça, d'ailleurs. Ange répond, réceptionne le nouveau baiser qui le maintien dans la chaleur intensive, jusqu'aux dernières brûlures qui vous assiège tous les deux quand tu y mets fin. Il aquisce sur l'aide et tu le fais gentiment afin de le redresser avec toi. Tu l'amène vers la salle de bain où tu refermes presque totalement la porte. La craque ne laisse rien voir, mais elle laisse le son s'il t'appelle. Tu maudits encore une fois ton appartement. Tu t'asseye sur le bout du lit. L'envie de te toucher est forte. Relâcher la pression, mais tu ne fais rien. Tes mains se croisent ensemble et tu penches la tête vers l'avant en soupirant. C'est dur... De prendre soin d'un ami aussi important qu'Ange parce que les sentiments s'entremêlent et tu ne peux pas... Est-ce que franchir autant la barrière est bon ? Peut-être, peut-être pas. Personne n'en saura rien sans l'avoir fait, mais t'en a marre des barrières. La vie peut s'arrêter demain matin et elle mérite d'être vécue à son plein potentiel, non ? Tu inspires, sentant que ça recommence, cette colère. Tu plisses les yeux, mais ton oreille entend. T'es trop proche pour ne pas l'entendre et tu serres les ongles contre ta propre peau en t'en faisant une putain d'marque et tu te redresse pour quitter la chambre cette fois avant d'faire une connerie pour venir sous la douche directement avec lui, de te coller dans son dos pour que ta propre main remplace celle qui avait osée descendre. Tu passes une main dans tes cheveux en soupirant lourdement et tu décides de fouiller dans ta petite cachette pour trouver quelque chose qui peut t'calmer. Un truc contre l'anxiété. Un truc qui peut t'amortir un peu, puisque ça semble être la seule solution sans lui sauter dessus. Tu l'avales avec un peu d'eau avant de bouger et tu vas ramasser le mixeur que tu soulèves. Tien. Rien n'est cassé mis à part une petite craque entre deux couches de plastique, mais rien ne coule donc il est encore utilisable. Tu reviens dans la cuisine pour prendre des lingettes absorbantes afin de de revenir. Tu te mets à genoux au sol, te penchant pour commencer à ramasser. Ton appartement est majoritairement bien rangé, même si t'es d'une nature bordélique y'a toujours un truc dans ta tête qui revient à la façon dont tu as été élevé. Militairement stricte quand ton père était présent. Des trucs automates, en fait.

Y'a un truc que tu détestes par-dessus tout : l'inquiétude. Pour Ange, ça te dévore bien trop fort. Bien trop violemment et plus les minutes s'écoulent... Plus tu t'inquiètes. Le dégâts nettoyé, t'a un peu de smoothie sur toi, mais tu t'en fiches. Tu passeras après le blessé pour la douche. Tu te redresse pour mettre la serviette dans le lavabo avant de t'essuyer le plus rapidement possible les mains quand tu entends l'eau se refermer. Tu te rends directement dans la chambre avant de t'arrêter brusquement devant la porte de la salle de bain. Tu inspires, parce que tu risques de tomber sur un Ange sans vêtement. Tu cognes deux coups pour prévenir de ta présence et tu attends d'voir s'il va te crier qu'il n'est pas couvert avant d'ouvrir la porte. "- Ça t'en a pris du temps, je...." Mais ta voix s'interrompt brutalement en voyant la couleur de sa peau. T'es trop protecteur avec Ange... Trop. Et tu te rapproche vivement de lui. Ta main est d'un contraste violent avec sa peau lorsque tu la pose contre son torse. Chaude. La sienne, glacée. "- Oh Ange... Tu vas tomber malade, si tu fais ça et avant que tu dises quoi que ce soit, moi j'm'en fou pas..." Que tu énonces avec une inquiétude marquée dans ta voix, ne voulant pas qu'il le soit. Tu décides de faire la seule chose que tu connais par survie comme ton père te l'a enseigné. Tu glisses les bras autour de sa taille, posant tes deux paumes contre ses omoplates et tu poses le front dans son cou. Tu ne dis rien. Tu ne fais que réchauffer naturellement son corps un peu plus, ne sachant pas ce qui se passe dans sa tête, ni que le mur est presque totalement brisé. Tu veux l'aider, même si ça veut dire de risquer autre chose. Son bien-être passe avant. Le reste viendra après. Bien sûr que ton coeur s'est mis à battre plus vite et plus fort... Mais bordel, t'as besoin de le réchauffer. C'est ta priorité. S'il est sur le point de glisser, tu veux être là pour le rattraper. Tu préfères qu'il te parle, s'il se sent vraiment mal. Tu as et tu es toujours là pour lui.

Tu sais les risques que tu cours en te rapprochant autant de lui, aussi près, mais ton objectif premier c'est de le réchauffer et pas de le chauffer sexuellement parlant. Tu veux faire sûr qu'au niveau de santé ce soit bon : surtout avec son état actuel. Ça cogne aussi terriblement fort dans ta poitrine jusqu'à te tête. Tu inspires l'odeur qu'il a, ne pouvant pas faire autrement. Fuck. Mais ça reste encore léger, surtout grâce au médicament ingéré. Si c'était resté comme ça... si seulement... Mais l'ange se fait démoniaque, tentateur. Réceptif comme tu es, c'est très dangereux. Ses mains sur tes hanches commencent à soulever la chair de poule sur tout ton derme, serpentant de plus en plus jusqu'à ta nuque et tu serres les dents. Tu vas réagir de nouveau si vite s'il continue. Sa main sur ton ventre le creuse, le myocarde s'affole parce que cette fois il dépasse carrément une nouvelle limite. Sa large paume se met là, entre tes cuisses. Le tissu fait barrière, mais tu ne peux plus te retenir. Si l'érection était restée sous contrôle précaire, le mur explose directement et tu siffles dans son cou. C'est fort, alors que ta respiration s'alourdit d'un seul coup et que tu commences à réagir contre sa main. Il peut sûrement sentir d'ailleurs que y'a quelque chose de cacher sous le vêtement, s'il se fait assez attentif. Quelque chose de solide, métallique. L'une de tes mains sur son omoplate descend. Celle qui n'est pas du côté blessé. Elle descend plus bas... Jusqu'à entourer l'une de ses fesses que tu serres. "- Si..." que tu commences d'un voix chevrotante, témoignant de ta difficulté à rester concentré. "- Si on franchit ce pas... Ce ne sera qu'avec moi, Ange.. Tu seras entièrement à moi. Je comblerais ce dont tu as besoin, mais je ne veux personne d'autre qui passe sur toi. Personne. Que moi." Tu te montre possessif, jaloux. Très. Ta main serre davantage. Tu ouvres même la bouche pour embrasser son cou, jusqu'au point où ce sont les dents qui viennent le tenter, le torturer.