Just... Friends, right? ( Ange )

Si tu n'as aucune empathie pour ceux que tu ne connais pas, regardant sans réelle compassion les pauvres âmes qui sont blessées entre ces murs blancs, tu n'as pas du tout le même sentiment lorsque tu passes par cette porte pour voir la grande silhouette dans son lit. Ange a vécu beaucoup, tu comprends comment il s'ennuie et veut rentrer. L'infortuné peut rentrer chez lui et tu as directement pris congé pour l'aider à pouvoir le faire. Tu t'en fiche, d'prendre des heures de congé afin d'être à ses côtés. Tu es un ami dévoué lorsqu'on gagne ta confiance. Confiance compliquée et fragile, puisqu'il suffit d'une trahison - souvent - pour que la dernière chose qu'ils voient c'est ton dos. Ange a failli ne plus te revoir, d'ailleurs, lorsqu'il s'est barré sans prévenir du jour au lendemain. Tu as été blessé par cette envolée. Son retour a signé quelque chose de doux et d'amer, mélangé entre rancune et soulagement. Il sait, qu'il a mal fait. Tu t'en est assez voulu de ce baiser en te disant que c'était de ta faute, qu'il soit parti. Que tu avais été la goutte de trop et le faire fuir n'avait pas été ce que tu avais souhaité. "- Doucement, ne force pas trop." Tu t'approches de lui, un doux sourire aux lèvres et ta main se tend afin que tes doigts se referment plus doucement contre son épaule. "- Je vais t'aider à te ramener, Ange. Je vais t'aider à ce que tu ne peux pas faire." Ta voix est solide, ce qui signifie que tu n'as absolument aucune hésitation. Tu vas l'aider, quitte à ce que ça te demande de faire du ménage et de la bouffe. T'es pas mauvais cuisinier, heureusement.

Bien fidèle à lui-même, la réponse du blessé te parvient et un petit souffle amusé s'extirpe de tes narines alors que tu penches la tête sur le côté. "- Non, en général le sucre c'est fait pour être consommé... Tu n'es pas en état d'être consommé." Un peu d'humour pourrit pour tenter de le faire sourire ? Ouais, t'es pas le meilleur pour faire des blagues. T'es plus le genre à la langue de serpent qui aime être sarcastique pour piquer les autres et leur faire comprendre que t'as rien d'un prince charmant, mais que tu peux être doux quand la situation l'exige, dépendant de qui se trouve entre tes mains. "- Si tu rouvres tes points, tu seras dans la même situation que maintenant, même voir plus longtemps. J'sais que t'as pas envie d'reposer ton cul encore sur ce lit, alors laisse-moi t'aider. Si t'étais un poids j'serais même pas là faire cet effort, Ange." Tu n'as presqu'aucun filtre, donc ce que tu penses sort souvent. Y'a quelques secrets, cependant. Des secrets qui peuvent faire exploser votre relation ou l'amener dans le bon sens, t'en sais absolument rien. L'inconnu et la peur te paralyse, de ce côté. Tu fais glisser ta main contre sa nuque afin de venir défaire le noeud de sa blouse bleue. Puis, elle glisse dans son dos pour faire la même chose avec celle plus bas, évitant la zone problématique. "- Si tu veux de moi et de ma présence, j'vais rester. Je suis inquiet pour toi, c'est tout. J'veux t'aider. Y'a rien d'mal à ça. Tu m'dérange pas. Tu n'es pas un poids. T'es mon ami et je tiens à toi, voilà." Tu recules légèrement pour te tourner pour attraper son premier vêtement que tu lui tends. "- Tu peux enfiler ça tout seul ?" Ce n'est pas l'envie qui manque de le voir dans son habit entièrement naturel d'Adam, mais t'as du respect pour lui et surtout qu'il est devenu abstinent, donc tu n'en rajoute pas, te tournant dos à lui, croisant les bras.

Ah, amusé. Voilà l'expression qui passe dans tes glaciers quand tu vois le blessé rire, répliquer. "- Tu crois que ton goût est plus exquis qu'un cube de sucre ? Serais-tu ce qu'on appel le 6ème goût, l'umami?" Bon, tu tires la corde, parce que ça t'amuse de le charrier un peu. Il le faut, dans ce genre de situation. Tu veux que ce soit toi, au fond, avec qui l'abstinence va s'éteindre. Tu aimerais que ce soit toi, qu'il enveloppe de ses bras et qu'il embrasse de nouveau. Qu'il te dise que ce baiser n'était que le début de tout, malgré une pause compliquée. Tu ne veux pas le perdre. Votre amitié compte bien trop pour toi. Trop. "- Parce que tu sais ce que je peux préférer et ce que je veux faire, maintenant ? Arrête ces conneries et laisse moi faire ce dont j'ai vraiment envie." Bon, tu as vraiment envie d'autre chose, mais tu ne franchis plus ce cap interdit depuis le moment où il s'est enfuit, croyant qu'il ne ressent absolument rien pour toi de ce côté là. Que tu n'as aucune chance de faire évoluer votre relation. Tu sens bien les petites bosses de sa chair de poule sous tes doigts, d'ailleurs, mais tu crois que c'est surtout par le froid que peut présenter la chambre que par ton touché. "- Non c'est vrai, j'peux pas être avec toi tout le long de ta convalescence parce que j'ai un boulot et des animaux à prendre soin, mais je me ferais plaisir à venir te rendre visite dès que j'en ai l'occasion. Quitte à ce que ce soit toi, qui vienne habiter temporairement chez moi. Ma porte t'es toujours ouverte, Ange. Y'a personne chez moi pour t'embêter. Mis à part moi." Tu lui fais un clin d'oeil avant de te tourner et le laisser s'habiller, mais lorsque le chanteur émet une plainte réelle de douleur, même en essayant de la dissimuler, tes épaules se tendent très fortement, tout comme ton dos. C'est à ton tour d'avoir la chair de poule, d'une certaine horreur parce que l'entendre avoir mal t'es insupportable. Tu grognes, te maudissant en levant les yeux au ciel. pourquoi toi ? Tu pivotes pour le regarder. La violence dans ton esprit se fait extrême pour ne pas baisser les yeux sur le corps de l'ami qui fait battre ton coeur encore plus vite. "- C'est bon, laisse moi t'aider." Tu prends le t-shirt sans lui demander son avis et tu l'ouvres pour venir commencer à lever les bras pour l'aider à le mettre. T'es patient. Incroyablement patient, avec lui. "- Appuis-toi sur moi au besoin". Ange est plus grand, mais tu as l'habitude. L'alcoolisme de ta mère... Tu en a déjà pris soin, même si tu voulais la laisser patauger dans sa propre vomissure, c'était aussi toi qui vivait là. Les horreurs de ton passé, Ange les connaît pas. T'as été secret sur ta vie d'famille et les morts répétés, comme si l'épée de Damoclès reste au-dessus de tous les Valken. "- J'vais même te faire ton repas préféré. Tu vas voir, ton estomac va me remercier !" Tu lui tire la langue, essayant de le faire sourire, détourner son attention. Même la tienne... Parce qu'elle tient qu'à un fil, cette volonté dans tes yeux à ne pas le parcourir.

"- C'est ce que j'ai fait" avais-tu répondu sans aucune hésitation, car tu  l'avais bien goûté une fois. Ses lèvres, pas le reste. Ce n'est pas cette envie qui te manque, mais tu respectes sa décision et surtout tu es toujours blessé par ce qu'il a fait. Néanmoins, tu tiens trop à lui pour t'être enfuit comme tu l'aurais fait avec d'autres. "- Tu n'as pas envie de passer ton temps libre avec moi?" avais-tu répondu au tac-au-tact face à ce qu'il t'a lancé. Tu as levé les yeux vers lui quand il te demande si tu es sérieux quant au fait qu'il vienne habiter chez toi, temporairement. "- Depuis quand j'le suis pas quand j'te parle, Ange ? J'plaisante pas avec ta condition, ni le fait que je tiens à toi et ton confort. Si ça passe par le fait que tu habites chez moi alors sache que ma porte t'es ouverte, si c'est ce que tu désires." Même si dormir dans le même lit va gravement te donner des difficultés. Tu ne veux pas le pousser sur quelque chose qui le rend inconfortable, toutefois. Lorsque tu viens pour lui mettre son haut, le géant semble bien y arriver avant de fatiguer et sa main qui repose sur ta hanche te fait un effet presqu'immédiat. Il ne peut pas le sentir sur ta peau qu'il y a aussi la chair de poule qui commence à s'installer, à se révéler. Ton poul s'accélère. Tu te rends compte que même si tu es autant accro à lui au sexe, t'as jamais réagit férocement sur un touché aussi simple. Ta lèvre supérieure tressaute un peu, ton intérieur qui se bat pour éviter de foutre la merde. Reprend toi que tu tentes de te dire en le regardant. Pourtant... Tu as encore plus de mal parce qu'Ange, c'est sûrement l'homme le plus beau physiquement que tu aies croisé, donc en plus d'avoir un lien profond avec lui, ces foutus sentiments qui rongent tout ton intérieur, t'es dans la merde jusqu'au cou. "- Alors.. Tu ne serais pas le premier de qui je prendrais soin s'il vomit, donc j'en ai rien à foutre. J'suis pas incommodé par le vomi. Ça fait parti du jeu, là. Donc, je te donnerais l'essentiel dans des smoothies délicieux et frais. Tu auras tes nutriments et ce ne sera pas trop lourd pour ton estomac." Tu lui fais un sourire un peu plus doux, tentant d'être conciliant et tu plisses une seconde les yeux. Tu te rends compte que y'a toujours le bas à enfiler. "- J'suis désolé si ça te rend inconfortable, Ange..." Tu entoures sa taille d'un bras, faisant attention où est sa blessure pour l'aider à se poser sur le lit, assit. Tu y vas lentement, doucement, jusqu'à te retourner pour prendre son dessous et son pantalon, tout comme ses chaussettes. Tu sais pas trop comment tu vas faire pour pas tomber dessus mais... Qu'advienne que pourra. Sa santé et son bien-être compte au-dessus de l'envie. Tu te positionne à genoux et tu commences à venir lui mettre ses chaussettes, puis le boxer que tu arrêtes aux genoux. Tu attrapes son pantalon pour effectuer les mêmes mouvements avant de redresser les yeux vers lui. "- Ça va ?" Parce que tu t'en voudrais qu'il se blesse à cause de toi.

"- Oui" avais-tu répondu tout aussi rapidement. Cet aveu te fait plisser le nez une seconde. Les confessions perdurent et tu as levé ton regard quand il a dit qu'il aime passer son temps libre avec toi. Tes yeux semblent voguer vers un océan plus calme. "- Moi aussi, Ange.." avais-tu coulé d'une voix un peu plus douce. Tu peux deviner certaines pensées de ton ami depuis le temps, vue comment votre relation est particulièrement fusionnelle et puisque tu connais ses sombres secrets, ses cauchemars jusqu'à ses addictions, aux passages à l'hôpital, les overdoses... Ouais, t'en a connu avec Ange, t'es toujours resté. Lorsqu'il s'est barré t'aurai dû le rayer d'ta vie comme t'aurai fait avec n'importe qui d'autre... Mais les sentiments rendent aveugle et tu lui autorise une seconde chance. Une part, sûrement, est parce que c'est toi qui l'a embrassé et qui l'a fait fuir. Ta part de responsabilité joue dans la balance. "- Oui" avais-tu répondu encore aussi rapidement à sa question, sans aucune once d'hésitation. T'es sûr et certain de vouloir Ange chez toi. Ça va amener son lot de difficultés, tu le sais très bien... Mais tu le veux en sécurité chez toi où tu peux veiller sur lui. Tu as de l'orgueil, mais pas autant qu'Ange à cet instant. Tu t'en fou de l'aider c'est naturel chez toi et tu le veux vraiment. Lorsque tu te positionne à genoux devant lui, tu as la pensée que tu aurais pu l'être dans une condition bien différente. Même que tu préférais dans un autre contexte que celui-là, mais tu te retiens de tout commentaire. Néanmoins, même si tu ne regarde pas là, entre ses cuisses, tu as le mouvement de ses mains qui captent vite tes glaciers. Il les serre et tu fronces un peu les sourcils. Tu regardes son expression, les sourcils froncés lui aussi et tu te redresse lentement pour te planter devant lui et tu te penche légèrement pour le regarder dans les yeux. Ainsi, tu es plus grand que lui d'un peu parce qu'il est assit. "- J'imagine que tu ne veux pas me dire ce qui te traverse l'esprit ?" Tu penches légèrement la tête sur le côté. - Quand tu vas être prêt, je vais avoir besoin que tu entoures tes bras autour de ma nuque pour te souvenir. Je ne pourrais pas t'habiller, autrement. Ça va te faire mal, je sais, mais essaie de tenir, j'irai le plus vite possible. Tu t'es un peu penché vers lui, pour la peine, le regardant dans les yeux sans aucune gêne. Plus vite il le fait, plus vite vous êtes sorti.