Just... Friends, right? ( Ange )

Ce qui semble être aux yeux une solution idéale, ne l'est pas. Entre vous, ça devrait être plus que ça... Mais la peur tient. Elle reste. Tenace. Elle fait mal. Très. Tu es pourtant si bien à ses côtés cette nuit à ne t'en préoccuper de rien. Les souffles s'entremêlent et se perdent dans une symphonie presque identique. Tu n'es pas autant incommodé par le soleil que l'ange blessé, mais tu sens quand son corps bouge parce que tu as le sommeil léger, surtout en sa présence parce que ça provoque immédiatement ton réveil. Tu as ouvert les yeux, de peur que le tatoué ne se redresse brusquement, mais il a seulement bougé en se serrant contre toi. Et un fcuk mental se cogne en grosse lettre rouge dans ton esprit quand tu sens l'érection matinal. Si la tienne s'était bien montrée... Ce n'est rien pour t'aider à la calmer. Fuck encore une fois qui s'illumine en néon dans ta tête et tu plisses le nez. Tu glisses la main le long de son dos, faisant attention à sa blessure jusqu'à frôler juste au-dessus de l'une de ses fesses et tu décris un arc vers le côté, glissant cette fois sur sa cuisse jusqu'en dessous. Tes doigts prennent possession de sa peau, sans serrer. Tu ne peux pas le renverser à cause de sa blessure et tu as le freint de cette amitié imposée qui t'fait chier. Mais ton coeur s'est accéléré et tu te dis que tu vas devoir aller à la salle de bain pour t'occuper de cette envie sans quoi elle va férocement te frustrer au point que tu peux devenir mauvais, ce que tu ne veux pas. L'abstinence t'en a pas capable... Avec quelqu'un peut-être, mais pas de toi-même. Y'a une limite. Tu as envie de renverser sa tête et de t'emparer de ses lèvres. À cet instant tu te maudit intérieurement tu lèves les yeux au plafond, inspirant plus fort jusqu'à soupirer. T'es heureux de l'avoir à tes côtés, mais tu le maudit de te donner autant envie... Surtout que c'est pire, le matin.

Tu ne veux pas te reculer. Tu refuses. C'est plus fort que toi de le sentir contre toi. Si avant vos contacts avaient été multiples, l'affection terriblement puissante, elle est aujourd'hui remplie d'un nouveau chapeau : le désir. L'envie siège, fait sa place de plus en plus avec les sentiment croissants. Ta main contre sa cuisse semble le réveiller. Était-il seulement endormi ? Doute qui persiste dans ton esprit, mais tu ne dis rien d'abord avant de serrer les doigts contre sa cuisse et sa phrase te fait rire. "- On ? Tu sais que si l'on va dans une douche aussi froide tu vas me demander de te réchauffer dessous et ce sera encore pire... Parce que je te ferais concurrence entre le froid et le chaud, même pour te faire crever sous le glacier. Aucun froid ne va éteindre ça." Cette fois, il n'échappe pas à ta provocation, celle qui te caractérise. Si tu avais pu tenir ta langue jusqu'à maintenant à plusieurs reprises - et exceptionnellement - tu ne peux pas toujours le faire. "- Tes mots et ton corps ne s'entendent pas." Tu le sais. Il te dit des propos contradictoires quand tu le sens vouloir s'abandonner. Es-tu fou de le penser ? Non, tu connais Ange. Tu sais comment il est. Tu tournes les yeux vers la fenêtre où la lumière commence bien à apparaître par son filet lumineux. Tu as un petit sourire en coin, même s'il ne peut pas le voir. Au fond, tu sens qu'il va casser le jeu, mais une part espère toujours. Brûle. Elle brûle, cette flamme et menace de causer un énorme brasier.

Tu observes toujours la fenêtre. Ça te permet d'avoir un certain contrôle, encore. Ses mots te les fait rouler même s'il ne peut pas s'en apercevoir. Ouais. Tu l'avais anticipé qu'il allait tué le jeu, mais bon hein... T'avais quand même gardé un peu d'espoir. Tu plisses le nez. Tu deviens de plus en plus frustré et tu commences à te sentir en colère, plus le temps passe. T'es pas connu pour la maîtriser, d'ailleurs. Les mots qu'il te lance finissent d'abattre ta patience et tu le repousse. Gentiment, faisant attention à sa blessure. Une main contre son torse pour le forcer gentiment à se poser sur le dos et tu te redresse. Sans aucune hésitation, tu te déplace agilement pour lever une cuisse, venant carrément la passer au-dessus de lui, l'observant de haut. Tes glaciers dans ses orbes électriques. "- Alors ordonne moi de bouger, si c'est ce que tu veux, Ange. Dis le moi. Avec toute ta sincérité. Vas-y." Tu poses lentement tes mains de chaque côté de ses épaules, te penchant vers lui, tes cheveux tombant de chaque côté de ton visage. Tu ne fais rien de plus. Tu ne bouge pas du lui. T'es même pas totalement assis. Vous vous frolez, mais ça s'arrête là. Si tu voulais totalement joué, tu aurais appuyé tes fesses contre son érection, mais t'as encore un peu de retenue. Alors que le jeu continue et les dés son lancés. À lui de voir s'il gagne la main ou la perd.

Tu es provoquant, mais pas idiot et surtout pas pour forcer au-delà de ce que tu ressens de l'autre, donc l'immobilité d'Ange te creuse quelque chose dans l'estomac. Tu le regarde sincèrement, mais quand il baisse les yeux, le jeu se fissure. Tu ne voulais pas bouger quand il te parle de la salle de bain. Mais... Quand tu l'entends te supplier, ton regard chaud devient son opposé. Froid. Le jeu est totalement terminé et si tu avais chaud, tu te sens soudainement glacé. Comme si c'était lui qui avait jeté la douche glacée et tu te redresse rapidement, sans un regard. Tu te détourne complètement et tu te lève du lit pour partir. Tu ne vas pas dans la salle de bain qui est avenante à ta chambre et tu ne fais que quitter la chambre. Tu laisses Ange dans le lit. Tu poses une main contre ton ventre quand tu arrives dans la cuisine. L'érection disparue, tu inspires avant de soupirer. Bon... Il est temps de juste... Prendre soin de l'ami, pas vrai ? Tu tends la main vers le mixeur que tu poses sur le comptoir, la poudre protéinées que tu mets non loin et tu prends des fruits congelés, du yogourt. Tout ce qu'il faut pour faire un bon smoothie et tu te change les idées de cette façon. Tu sens tes mains trembler et tu les plaque violemment contre le comptoir quelques secondes, serrant si fort que ça en fait blanchir tes jointures. Tu inspires. Tente de te calmer, mais c'est compliqué. Tes yeux sont foncés, furieux. Furieux contre toi-même plus qu'envers Ange. Amis. amis.... Ça revient en cognant contre ta tête. PUTAIN ce n'est pas ce que tu veux. Tu l'adore, votre amitié... Mais tu aimerais plus que ça. Tu es constamment dans ce putain de cercle vicieux qui te rend dingue. Avant, comme maintenant. Est-ce que t'es vraiment condamné à juste être l'ami qu'on maintient à l'écart ? Ouais, sûrement et cette pensée fait apparaître la veine dans ton front. Tu es figé depuis une bonne minute, le regard dans le vide entrain de penser. Ange ne t'a même pas touché dans le lit. Pas même une main contre ta cuisse. Tu te sens... Repoussant. Tu secoues la tête. Bon, au smoothie, maintenant.

Tu es dans la cuisine alors que tu lui prépare quelque chose pour qu'il se nourrisse un minimum, même si c'est compliqué et tu finis par entendre du bruit dans la chambre. Tu n'y va pas tout de suite, mais lorsque le bruit continue, tu décides de poser les effets, rinçant tes mains pour aller dans l'embrasure de la porte et à cet instant, la douleur qui te transperce est... Immense. Tu connais son expression. Tu connais Ange. Tu ravales difficilement et tu finis par baisser la tête. "- J'ai compris..." que tu souffles. "- Ça sera jamais moi, d'toute façon..." Tu souris tristement alors que cette fois, les larmes coulent pour de vrai. Pas juste une. "- J... Je vais te ramener chez toi, Ange. Puisque tu sembles juste vouloir fuir, maintenant. Je... Je voulais te garder avec moi. surtout que je déteste ton colocataire et que je suis malade de penser que c'est lui qui pose aussi les mains sur toi, bordel... Mais... Tu n'es pas heureux ici." Tu détournes le regard, restant dans l'embrasure de la porte. "- Vu la vitesse que t'a mis à t'habiller..." La dernière fois que t'a eu aussi mal, ça a été l'overdose et tu plisses les yeux à cette pensée. C'est pas entrain de recommencer, n'est-ce pas ? "- Au final..." que tu murmures. "- Tu finis par m'abandonner alors que tu m'avais dit que tu ne le ferais pas... Toi... Parmi tout ceux que je connais, t'es l'dernier que j'pensais l'faire... Le dernier que j'voulais qu'il le fasse. " Tu lui tourne le dos pour sortir de ta chambre pour aller dans la cuisine où dans une impulsion violence tu balances le mixeur contre le mur. Tu t'en fou du vacarme. Tu t'en fou du reste. Tu te retourne et tu te laisse glisser contre le comptoir, sachant que ton grand ami, celui en qui tu faisais sûrement le plus confiance préfère te fuir maintenant. Tu sens comment ça te glace. Tu t'sens seul, parce que la personne que tu aimes en plus d'être ton très bon ami te fuit, comme tous les autres. Rien ne change.