red line, wagon n°3 ► impact faible

Puré c'était moins une. J'ai réussi à choper ce métro sans me faire empaler par les deux portes. Bordel le monde qu'il y a. Forcément, c'est la fin de journée, le rush de la sortie des bureaux et de la fin des cours pour les étudiants. Comme moi. Je m'avance comme je peux pour trouver une place pour respirer et je retire mes écouteurs en reconnaissant une demoiselle que je connais que trop bien. " oh mais qui cela peut bien être pour tirer la gueule à c't'heure ci ?" que je lance amusé en me plantant devant Reyna, lui faisant encore plus d'ombre mais qu'importe. Au fond, je suis son petit soleil. Elle et moi, on s'adore, même si parfois, j'ai tendance à trop la materner v'voyez. " pourquoi tu fais cette mine ? j't'ai déjà dit que si un mec te cherchait les emmerdes, fallait appeler tonton Quito." ouais, je suis ce genre de mec qui va surement foutre la honte à ses enfants plus tard devant leurs amis, et sans faire exprès en plus.

Après les cours, faut aller bosser maintenant. C'est assez rare pour Sam de se rendre si tôt au bar mais exceptionnellement, le patron l'a chargée de faire l'ouverture, à défaut de pouvoir être présent ce soir. Pas le temps de passer par la Dudley House pour se changer, déposer ses affaires ou prendre une douche qu'elle saute dans le métro. Aux heures de pointes, la merde totale donc. Mais c'pas grave parce qu'il lui en faut bien plus pour qu'elle ne perde le sourire, la Steinfeld. Non mais c'est vrai quoi, ok c'est pas le confort suprême ici mais y a pire dans la vie que d'être collée à des gens, enfermée dans un wagon qui sent la sueur. Y a pire ouais donc elle s'en fout, y en a pas pour trois heures en plus, elle y sera bien assez vite dans le centre ville.

Habituellement, lorsque tu rentrais des cours, tu filais à vélo pour rentrer chez toi. Mais ton vélo était crevé, tu n'avais pas d'autre choix que de te déplacer en métro. C'était la première fois que tu le prenais et décidément, ça ne vendait pas du rêve. Il y avait un monde fou. Tu avais plus l'impression d'être de retour à Moscou. Jamais tu n'aurais imaginé qu'à Boston, il puisse avoir autant de personnes lors des heures de pointe. Mais de toute façon, tu devais prendre ce putain de métro pour rentrer chez toi, loin de cette folie angoissante. Alors que tu attendais tranquillement sur le quai, tu remarquas à ta droite qu'une jeune femme avait son sac à main ouvert, en libre accès pour les pick-pocket qui traînaient dans les tunnels du métro. ━ Excuse-moi, ton sac à main est ouvert, lui dis-tu en t'approchant légèrement d'elle pour attirer son attention. ━ Promis c'est un geste de bonté et non une technique de drague pourrie, répliquas-tu directement en ricanant. Les nanas devaient sans cesse être emmerdées dans la rue, alors tu préférais lui faire comprendre que tu ne faisais pas parti de ce genre de rapace.

IN

C'était d'un pas las que j'entrais dans la rame du métro. Mon travail étudiant était vraiment un job alimentaire que je n'avais pas le choix de faire pour subvenir à mes besoins. Aujourd'hui encore, je venais de passer une journée éreintante au café. Ma bouille fatiguée ne devait pas donner envie à quiconque de venir me parler. Ouais, aucun sourire, aucune joie jusqu'à... Jusqu'à ce que je retrouve mon ami Mikke assis à l'un des sièges, un autre libre à ses côtés. Je m'asseyais en silence, tirant sur l'un de mes écouteurs pour pouvoir l'entendre. « Salut toi » que je lâche, mince sourire aux lèvres, coup de coude dans ses côtes pour l'interpeler. « Tu rentres chez toi ? » Dans le fond, ce n'était jamais rare de trouver des têtes connues durant les heures de pointes. Mes jambes se croisent alors que j'ajuste mon collant et ma jupe. J'avais qu'une seule envie : me mettre en pyjama pour le reste de la journée.

@Mikke Fitzgerald

Tu rentres chez toi, yeux fatiguées, chignon négligé. Aujourd'hui tu avais mise un jeans et un t-shirt des Beatles pour aller en cours... Et aujourd'hui, tu te sens particulièrement crevée. T'as étudiée tard hier soir, tu n'as dormi que quatre heures. Comme tout le monde, tu entres dans le wagon, tu te cherches un place. Il n'y en a aucune assise, alors tu restes debout, t'accroche à une barre et change de chanson sur Spotify : grandson, Bury Me Face Down. Ton mood du moment, ce qui t'aide à passer au travers les longues heures d'études. T'es une warrior, Ariana. Tu regardes autour de toi : un mec qui parle à une autre nana (@Samantha Steinfeld & @Aleksei Kovalevski), puis, tu tournes la tête vers la fenêtre, en écoutant toujours ta musique.

Pour toi, il n'y a jamais assez de vingt-quatre heures dans une journée. Il t'en faudrait minimum le double, histoire d'avoir le temps de faire tout ce que tu planifiais en début de journée, mais que tu n'avais jamais le temps de compléter avant de t'effondrer de sommeil, dans ton lit, la nuit venue. Tu te rendais à Boston, en direction de ton studio. Téléphone en main, les yeux rivés à l'écran, tu attends patiemment le train qui t'y emmèneras et t'éviteras les bouchons de circulation. Tu détestais les bouchons dans le métro, mais encore plus ceux de la route. La tête du wagon s'était approchée du quai, ralentissant jusqu'à s'arrêter, pour laisser embarquer les nombreuses personnes qui s'approchaient en masse des portes. Heureusement, tu étais le premier et tu te faufilas de le troisième wagon. Il fallait se coincer comme des sardines. Heureusement tu étais grand, et nul besoin de trop se contorsionner pour s'attacher aux barres de métal suspendues. Tu te glisses sur le côté, jusqu'à être complètement collé contre la jeune femme à côté de toi, airpods dans les oreilles, le visage orienté vers la fenêtre, et toi aussi. Son reflet y apparaît, et tu reconnais aussitôt @Ariana Mayle. Souriant, tu lui donnes un coup de hanches alors que le train se met en branle. Un bras qui entoure ses épaules, et tu espères juste qu'elle ne t'assèneras pas un coup de pied ou une gifle au visage, sous l'effet de surprise.

T'es vraiment dans ta bulle, Ariana. Tu ne penses à rien de particulier, outre que ton lit, que tu meurs d'envie de rejoindre. Sauf que tu auras des devoirs à faire avant de pouvoir te détendre dans tes draps tout frais. Soudainement, un coup de hanche te sort de tes pensées et tu tournes la tête en fronçant les sourcils, remarquant la présence de ton meilleur ami qui te fait un sourire. Seul lui, arrive à te faire sourire comme tu le fais présentement. Seul sa présence te rend instantanément joyeuse. Son bras sur tes épaules, tu te sens déjà mieux. D'un certain sens, tu te sens chez toi avec Archie... Peu importe où vous êtes. Toujours aussi chiant, à ce que je vois. Ça pue le sarcasme, tu lui fais une petite grimace, la langue entre tes porcelaines. Tu rentres chez toi, ou tu rentres chez moi ? Invitation douce, mais pas subtile du tout. T'espère qu'il choisisse la deuxième option.

Elle te remarque finalement, et un large sourire illumine ton visage lorsque tu remarques le sien. Petite bouille d'ange dont tu ne peux plus de passer, même si la fatigue tire ses traits. À la voir, tu sais qu'elle a dû passer les dernières nuits à étudier et qu'elle est due pour un peu de sommeil bien mérité. Le weekend s'annonce salvateur. Tu ne le penses pas deux secondes, beauté. Tu lui tires la langue en retour, et certains regards curieux vous jaugent, vos voix plombant le silence et l'ennui d'un banal trajet de métro. Si je rentre chez toi, tu me promets de dormir un peu? Tu fais peur à voir, Ari., dis-tu avec tout autant de sarcasme. Et à toi de déposer un baiser mouillé sur sa joue, comme un grand gamin qui n'a pas perdu son coeur d'enfant.

Tu regrettes qu'il y ait pas de cabine pour une seule personne dans ce genre de trucs. Heure de pointe, le métro était blindé et plus il se remplissait, plus t'essaye tant bien que mal de te pousser contre la parois du métro sans trop la toucher. T'aurais du prendre la voiture. La prochaine fois, tu prends la voiture. Tu sens que quelqu'un prend place à tes côtés, mais t'as le nez dans ton tel et t'as aucune envie de prendre la peine de regarder. Sauf que, grâce à dieu, c'est Marla qui se trouve à tes côtés. Un petit coup de coude pour attirer ton attention - hey, ouais, je rentre, j'ai été au cabinet où j'allais faire mon stage en février... j'pense avoir fais bonne impression. - grimace fière aux lèvres - tu faisais quoi toi ? -

@Marla Witherspoon

Dès que j’aperçois Mikke, ma fatigue semble se diminuer et mon air morose s'évaporer. J'étais contente de tomber sur lui, surtout qu'on passait un peu moins de temps ensemble physiquement parlant. Par message, on parlait plusieurs fois par semaine si ce n'était pas tous les jours par moment, mais physiquement, il avait été parti pendant un long moment. Je fis taire Gorillaz dans mon oreille pour lui l'entendre, fourrant mon portable et mes écouteurs dans la poche de mon manteau. « hey, ouais, je rentre, j'ai été au cabinet où j'allais faire mon stage en février... j'pense avoir fais bonne impression. » - « Oh, c'est génial, c'est une super nouvelle ! » J'étais heureuse pour lui, surtout en sachant que la première fois avait été chaotique. « tu faisais quoi toi ? » - « Oh, j'étais au boulot. Folle journée, j'suis exténuée. J'ai juste envie de manger, prendre un bain et me caler devant un film dans mon lit » Ça sonnait comme un bon plan d'ailleurs.

@Mikke Fitzgerald