La bulle de savon a cette caractéristique d'être éphémère, belle, légère, une multitude couleurs sont perceptibles à sa surface mais si tu souhaites la toucher, l'admirer en la tenant entre tes doigts, elle implose, éclate et plus rien d'elle n'existe. T'as un peu cette sensation lorsque Valentin prend peur. Tu as été trop curieuse Deirdre, trop avide. La volonté de nourrir ton péché a prédominé sur son souhait à lui et le vide s'installe de nouveau entre vous. Tu te sens coupable, comme à chaque fois qu'il se referme. Il se mure et toi tu t'éparpilles. « Ne le sois pas. » Ta voix est frêle, ténue. Tu vois qu'il s'en veut, que ses paupières se baissent, que l'ambre passe au sombre. Tes mains souhaitent s'accrocher aux siennes, ta peau souhaite se lover contre la sienne, pour le rassurer. Mais ça ne rassure pas Valentin ce genre de choses et tu sais qu'il en souffre. « Non. » Tu ne lui en veux pas, tu t'en veux de ton impatience à toi. « Oui, bien sûr. » C'est la meilleure chose à faire. Tu t'exécutes donc, t'empares de la serviette et t'enroules dedans, tu lui en tends une pour lui et essore doucement tes mèches ténébreuses. « C'est moi qui suis désolée Valentin. » Que tu ajoutes à nouveau pour lui assurer que c'est toi qui a merdé.
Tu as l’impression d’avoir tout fait foiré et c’est peut-être le cas, elle te tend cette serviette sous ton envie soudaine d’être normal mais t’es du genre trop timide, tu dis simplement merci. Tu t’enroules les cheveux rapidement pour les sécher avant de passer au corps pour pouvoir déposer cette serviette en coton autour de ta taille et tu attends simplement. Tu es comme ça, tu n’aimes pas t’imposer et tu n’aimes pas non plus devoir refuser ou montrer tes faiblesses. Ton coeur s’accroche à cette dernière idée d’avoir chaud et tout ce qui touche à cette envie soudaine de dernière mesure. Tu souris faiblement pour l’embrasser, tu dois l’embrasser pour la rassurer aussi ? Parce que c’est de votre faute à tous les deux, pas que à elle, pas que à toi. Tu viens embrasser cette femme lentement, délicatement comme si tu la pardonnais. Et tu la regardes dans les yeux avant d’ajouter Tu m’en veux toujours ? Parce que tu sais que c’est la votre, tu sais qu’elle est aussi fautive, tu sais aussi que c’est dangereux de tenter le Diable mais qui l’est réellement entre vous deux. Tu finis par regarder tes vêtements pour les enfiler, ton corps entier sent entièrement la vanille mais son regard sur toi, tu as quand même qu’elle retente encore quelque chose et tu ajoutes Je .. Je vais rentrer .. Parce que imposer tu n’aimes pas, tu ne supportes pas trop donc autant dire que tu t’en voudrai si elle ne supporte pas tout ça ..