I've become the only thing I hate ‡ Valentin

Si on veut donner la définition du malaise, il suffit de décrire ton visage à ce moment là. Valentin ne semble pas disposé à discuter avec son père pourtant celui-ci s'en veut et toi tu sais pas où te mettre. Tu ne sais même pas ce que c'est les histoires de famille. Ni même ce que c'est qu'une famille. Toi ton père, tu l'as seulement côtoyé lors de ton procès. C'est la relation la plus poussée avec ta famille que tu aies. C'est pitoyable certes. Ton regard alterne entre Juan, le père de Valentin et celui-ci. Il te propose à boire ou à manger et tu le regardes avec un petit sourire gêné. « Rien du tout merci. » Il ne manquerait plus que ça. Servez-moi un thé au milieu de ce champ de ruines et vite. L'idée même te fait discrètement sourire alors que le père de Valentin t'interpelle. Il commence à t'expliquer de quoi souffre son fils, à expliquer les raisons de ce comportement. Tu le regardes poliment et tu jettes des regards à Valentin, tu peux pas t'en empêcher, tu vois qu'il est pas bien et ça t'énerve. T'as pas besoin d'explications, ni même de savoir qu'il est autiste. Tu t'en fous en fait. Il est lui juste lui. T'as une sainte horreur des étiquettes. « Peu importe ce qu'il est votre Altesse, il n'en est pas moins en colère et je pense que vous devriez lui faire confiance, il a bien plus de ressources que vous ne le pensez. Il n'est plus un petit garçon, c'est un homme désormais. Faites-lui juste confiance. » Tu dis ça d'un ton décidé mais t'es douce dans ton attitude. Tu te mêles de ce qui te regarde pas mais en même temps c'est lui qui t'a interpellé sur la situation, toi t'as rien demandé. Et si t'es là c'est que c'est plus un gamin non ?

Ton regard fixe un instant ton père puis Deirdre, les paroles sont sortis de sa bouche et tu as mal, tu baisses les yeux comme une honte parce que d'habitude il en parle pas. Il utilise des mots tels que ta maladie ou bien tes problèmes de comportement ou de communication mais là il a réellement dit ce mot et tu recules même légèrement avant qu'elle ne prononce un mot. Tu aurais pu trébuché, trop concentré dans tes pensées horribles mais non, elle prend la parole et elle te défend, tu en as lâché son bras d'ailleurs C'est votre Majesté, c'est moi votre Altesse parce que t'es toujours comme ça avec tes remarques déplacées au mauvais endroit au mauvais moment. Mais tu lui souris doucement, tu évites quand même son regard alors que Juan fait un signe à ton père de ne pas répondre, parce que sinon il va pas être beau à entendre ce qu'il a à dire. Tu veux quand même venir ? Parce que tu ne sais même plus si elle veut venir te voir ou même venir tout court dans ta chambre et tu commences à marcher parce que tu veux quand même qu'elle vienne. Ton père te regarde partir, en soupirant alors qu'il parle en espagnol à Juan, oui il a doublement merdé..

Y'a que Valentin pour te reprendre alors que tu trompes. Dans l'émotion de toute ça, t'as mélangé les titres. T'as jamais été à l'aise avec toute cette étiquette. Tu souris à Valentin parce que franchement. Tu regardes de nouveau le Roi, un peu confuse. « Veuillez me pardonner, votre Majesté. » Finalement, t'es bien contente d'appeler Valentin Altesse, tu trouves ça plus classe même si tu l'appelles plus vraiment comme ça désormais. Sauf pour des petits clins d'oeil que lui comprend pas de toute manière. Il te demande ensuite si tu veux toujours venir avec lui. Tu observes Juan qui te fait un signe de tête de suivre Valentin. Tu penses qu'il t'aime bien ce Juan. T'en sais rien en fait. C'est trop bizarre tout ça, ça va trop vite, ça te fait peur. Mais c'est trop tard pour reculer. « Pardonnez-moi. » Que tu leur dis à tous les deux, décidée à suivre Valentin dans sa chambre. Tu les entends qui parlent en espagnol et t'as encore plus l'impression d'être là où faudrait pas. Tu jures en gaélique entre tes dents pour toi-même, t'as pris cette habitude pour pas être comprise alors que tu le rejoins dans sa chambre à lui. « J'espère que ça va s'arranger avec lui.» Parce que t'es gênée de tout ça et que tu sais combien Valentin apprécie son père.

Honnêtement, tu restes face à elle une seconde et tu finis par partir vers ta chambre, tu ne sais même pas si elle te suit et quand tu ouvres la porte, elle s'engouffre après toi et tu la regardes, elle te dit des paroles tellement gentilles que tu fermes la porte lentement pour ajouter T'es fachée ? tu demandes après tout pour éviter un quiproquo mais tu comprendrais qu'elle l'est. Toi tu le serais après tout, tu l'es bien, pourquoi pas elle ? Tu fixes une seconde tes pieds avant de reprendre C'est juste que j'en parle pas ... Parce que c'est compliqué et parce que je n'aime pas ça et parce que les gens ont pitié et d'autres se moquent et parce que je suis pas malade, je suis normal et parce que je ne veux pas que tu changes à cause de ça et parce que .. et en fait tu t'arrêtes, tu joues avec tes doigts, ton dos contre la porte en silence, tu relèves tes yeux vers elle, tu as honte et tu es dégouté qu'elle soit mise au courant de cette façon si maladroite, si obsène, c'est bizarre et tu n'aimes pas ça ..

Et c'est comme ça que tu te retrouves dans sa chambre. Dans son intimité. T'as jamais été dans sa chambre et ça te fait bizarre. Pourtant, il a été dans la tienne à la Eliot mais c'est pas pareil, c'est pas un lieu où tu vis souvent. Alors que là... Il te demande si t'es fâchée. Tu rétorques. « Je suis pas fâchée de ça, je suis juste mal à l'aise d'avoir débarqué quand il le fallait pas. » Et que Valentin soit exposé de la sorte, de multiples façons, par sa relation avec ses parents et par sa maladie aussi. T'as toujours su qu'il était différent et pour être honnête t'avais un peu compris le trouble dont il souffrait, mais tu n'y accordes pas vraiment d'importance. « Je ne changerai pas. » Que tu dis avec un petit sourire d'encouragement en le regardant. Tu t'assieds sur son lit et par un geste de la main, tu l'invites à te rejoindre.« Tu veux toujours ton cadeau ? » T'aurais pu aussi l'embrasser contre cette porte, le plaquer au mur, c'est ce que t'avais envie de faire mais tu savais que c'était juste pas possible pour lui, alors tu t'en tenais au ce pourquoi tu étais venue. T'étais même pas certaine qu'il veuille encore de ça de toute manière.

T'es pas comme ça, tu ne le seras jamais, un mec normal sans prise de tête, enfin presque, maintenant qu'elle le sait, tout va être différent. Alors tu restes là en silence, baissant les yeux pour essayer de te justifier mais elle restera la même, un petit sourire traverse ton visage alors qu'elle dépose sa main sur le lit et tu fronces les sourcils Y'a de la poussière pour que tu tapes sur le lit ? Oui c'est idiot mais c'est réel mais elle te demande si tu veux ton cadeau et tu hoches la tête lentement Oui prononces-tu avant de sourire doucement et de faire en sorte que tu t'approches d'elle pour t'asseoir, tu réagis que maintenant Quand tu tapes sur le lit c'est pour me dire de venir ? tu demandes avant de voir qu'elle ne sorte le cadeau mais t'es trop focalisé sur elle pour voir quoi que ce soit finalement .. Triste vie en soi quand on te connait bien

Tu lui fais signe pour qu'il te rejoigne. Tu oublies parfois et tu le regardes un peu étrangement quand il te demande si il n'y a pas de poussière sur le lit. Tu retires une énième fois tes gants parce qu'il fait chaud ici et que t'es encore fagotée comme pour être dehors. Il se rapproche de toi et semble enfin comprendre ton geste de tout à l'heure. Il a compris c'est déjà pas mal. « Oui c'était pour que tu t'assied à côté de moi, enfin si tu as envie. » Tu lui glisses un petit sourire avant de fouiller dans ton sac puisqu'il t'a dit bien vouloir son cadeau. Tu en retires un petit pochon de tissu bleu fermé par un cordon noir. Tu lui tends afin qu'il s'en empare. Tu as placé deux objets à l'intérieur, mais tu attends qu'il l'ouvre pour lui expliquer ce qu'il contient. « Tu veux bien l'ouvrir ? C'est pas un cadeau de Noël, c'est un cadeau de Yule, peut-être que ça t'aidera à patienter. » Que tu lui dis pour l'encourager. Parce que si il l'ouvre sans toi, il va pas trop comprendre ce qui s'y trouve.

D'accord donc ça au moins tu as compris, quand tu tapotes la surface à côté de toi c'est pour faire signe à la personne de venir s'asseoir à côté de toi. Tu hoches la tête, tu t'assis enfin à côté d'elle, attendant patiemment son cadeau et tu fronces les sourcils Un cadeau de Yule, c'est joli et tu enlèves lentement le ruban, tu ne compte pas déchirer quoi que ce soit et c'était pas ton attention. Donc tu enlèves les scotch un par un sur le pochon pour l'ouvrir et froncer les sourcils en regardant les cadeaux qu'elle a pu t'offrir. Tu ne comprends pas réellement ce que c'est, tu as une petite mine interrogative quand tu les fixes avant d'ajouter J'aime bien, c'est joli. Mais c'est quoi ? Ca sert à quoi ? Je dois le mettre où ? Je peux l'emmener à la Winthrop House ? J'ai le droit de le déposer à côté de ma table de nuit ? Est ce que je dois le sortir pendant la fête des soleils et de lunes ? Oups trop de questions tuent les questions non ? Tu vas te faire tuer ou elle va te tuer en fait

Tu l'observes alors qu'il déballe ton cadeau. Il est assez méticuleux et il regarde à présent les deux objets sans comprendre ce que c'est. Tu souris face à toutes ses questions. Tu prends de ses mains le premier objet, c'est une petite bouteille de la taille d'une main qui contient une huile que tu as réalisé pa tes propres soins. « ça c'est une huile que tu peux appliquer sur ta peau ou pour en verser quelques gouttes dans le bain, elle est parfumée et les herbes utilisées servent à soulager les douleurs musculaires. Je t'ai fait celle là parce que je sais que tu fais beaucoup de sport et ça aide à calmer les courbatures ou les petites blessures type entorses, élongations... » Tu lui redonnes la bouteille avant de désigne le deuxième objet. C'est une petite fiole minuscule de la taille d'un médaillon qui contient quelques herbes et des pierres semi-précieuses. « ça c'est un petit talisman, tu peux le porter sur toi ou le mettre dans ta chambre oui, c'est des herbes et des pierres réputées pour protéger et porter chance. » Tu lui souris avant de reprendre. « Pour bien démarrer cette nouvelle année. » C'est des petites attentions mais tu as pris soin de personnaliser tes présents pour lui. Tu repenses à toutes ses questions, tu penses avoir répondu à tout. « Ah et tu peux les emmener à la Winthrop ou les garder ici c'est comme tu préfères. » T'as l'impression d'être une bonne élève, t'espère avoir rien oublié.

Tu écoutes ses paroles, attentivement parce que c'est important aussi de savoir ce que c'est et tu hoches la tête doucement Une huile pour la peau et des herbes pour les problèmes au sport d'accord. Huile pour la peau et herbes pour le sport tu fais exprès de le répéter et t'en rappeler parce qu'en répétant tu t'en rappelles quand même beaucoup mieux, tu prends le deuxième objet pour lui donner et elle te parle de talisman et tu baisses tes yeux vers ton médaillon de clean attitude ou pas en fait, tu hoches la tête doucement pour le prendre et le mettre autour de ton cou finalement. Il tremble légèrement quand il touche ton médaillon mais tant pis, tu souris un peu plus, t'es bien là, t'es parfaitement content d'avoir tous ses cadeaux et tu décides de te lever pour déposer l'huile et les herbes sur ton bureaux avec beaucoup de précaution. Tu t'approches de ton armoire pour prendre les deux petits cadeaux emballés et tu avances vers elle pour t'asseoir à côté d'elle et lui tendre. Tu ajoutes Y'en a un pour Noel et un pour le Yule. Mais t'as le droit d'ouvrir les deux maintenant, parce que je suis là et je serais pas là pour Noel Laches-tu naturellement finalement. Tu souris doucement pour la regarder. Oui, tu espères, ce n'était qu'un livre de piano mais aussi qu'une petite couronne de Houx, tu as lu ça sur internet pour la fête de Yule alors tu espères fortement que cela va lui plaire. Et puis ça se voit que c'est toi qui l'a faite ..