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’ai joué, j’ai perdu. c’est aussi simple que ça dans les faits. et je ne peux strictement rien faire pour changer les choses. j’ai pas de machine à remonter le temps, j’ai rien du tout. c’est juste comme ça. je vais devoir vivre avec, tu vas devoir vivre avec. « alors me laisse pas ! » et si seulement c’était aussi simple que ça. mais je sais que tu ne me pardonneras pas. je sais aussi que tu pourras plus jamais me regarder comme avant. que le mal est fait et que rien ne pourra l’effacer. « tu crois que je m’en fous ? » mais.. c’est la chose la plus stupide que j’ai pu entendre sortir de ta bouche sullivan, vraiment. « je regrette chaque seconde de t’avoir infligé ça. j’regrette de t’avoir blessé, de t’avoir brisé le coeur. je regrette de te faire sentir comme ça parce que tu mérites tellement mieux que moi. tu crois que je ne m’en veux pas ? que c’était facile pour moi de venir face à toi et de te dire ça ? tu crois que je me suis sentie fière devant ton regard ? qu’est-ce que tu crois sullivan ? » ouais merde, qu’est-ce que tu crois ? parce que y a pas une seule fois ou j’ai ressenti une once de fierté. la culpabilité elle est là et elle me ronge. crois pas. « c’est faux. t’es tout. t’as toujours été tout pour moi. j’voulais t’épouser putain. t’es le père de mes enfants, t’es l’amour de ma vie. » j’vais craquer, c’est qu’une question de seconde avant que je ne le fasse. « tu ne veux plus de moi alors qu’est-ce que je dois faire ? dis moi ce que je dois faire.. » et sûrement que ça sonne comme une supplique, probablement parce que ça en est une. « dis moi ce que je dois faire.. » j’ai la voix qui se brise pour aller de paire avec mon coeur.

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Dans le fond, c’était lui qui avait tout perdu dans l’histoire. Il avait perdu sa meilleure amie, sa fiancée, la mère de ses enfants. Elle, elle avait toujours son amant avec qui elle pouvait s’amuser quand l’envie lui prendre. Sullivan, il n’était pas comme elle, trouver quelqu’un, faire des rencontres, c’était pas son truc et ouais, il allait avoir du mal à se relever de tout ça. On l’avait assommé, il avait perdu conscience et maintenant, il allait devoir tout réapprendre, sans avoir son pilier pour l’aider dans tout ça. Sa gorge se serrait en entendant le désespoir dans la voix de la jeune femme, incapable de la rassurer pour autant. Il était dans une situation compliquée et elle n’avait pas le droit de le pousser à faire un choix. Rester ou partir. Il était incapable de décider maintenant, pas quand il était lui-même tiraillé par les sentiments qu’il éprouvait pour elle et cette haine qu’il ressentait en pensant à cette tromperie. « J’en sais rien Meghan, je sais pas ce que tu ressens, ce que tu veux, ce que tu regrettes. Dans ma tête, tu t’es juste débarrassée du boulet qui te rendait malheureuse, c’est tout » Parce qu’il avait bien compris ça au fil des dernières semaines, il la rendait malheureuse, malgré tous les efforts qu’il avait pu prendre sur lui pour la laisser travailler au Nirvana ou faire ses photos, entre autres. « Est-ce que tu regrettes de l’avoir fait ? » Parce qu’elle regrettait l’impact que ça avait eu sur lui, mais est-ce qu’elle regrettait l’acte en lui-même ? Il avait des doutes. Il finissait par renifler, baissant la tête alors qu’une boule se formait dans sa gorge. Il n’était pas l’homme de sa vie, elle n’avait pas le droit de dire ça. Il n’était pas cet homme parce qu’elle n’aurait jamais fait ça en d’autres circonstances. « Tu voulais m’épouser… puis tu n’as plus voulu » Il se souvient encore du moment où elle avait rompu les fiançailles et du temps passé à annuler tous les préparatifs, puisque le mariage avait été annulé. Elle avait rompu avec lui aussi ce jour-là, et il était revenu à la charge quelques jours plus tard… Peut-être n’aurait-il pas du. Après tout, elle ne l’aurait pas trompé sinon. « Me laisser du temps… te laisser du temps. Je suppose » soufflait-il alors, parce que c’est tout ce qu’il voyait comme réponse. Du temps pour panser leurs blessures, apprendre à se refaire confiance et voir si leur amitié pouvait reprendre.. voir si leur amour pouvait renaître également.

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je pue le désespoir en fait et c’est moche à voir. c’est horrible de se savoir coupable, d’être parfaitement conscient que si tout est parti à la dérive, c’est purement et simplement de ma faute. je me déteste assez, t’as pas besoin de te faire sur le cas. j’ai assez de haine pour moi même sans avoir besoin que tu n’en rajoutes une couche. « j’voulais pas me débarrasser de toi. ça n’allait pas entre nous mais je ne voulais pas me débarrasser de toi. » preuve étant que j’ai jamais été capable de te quitter pour de bon. de te laisser partir. j’voulais pas que tu partes, j’voulais pas te faire fuir non plus. j’ai juste.. arrêté de réfléchir. je me suis déconnectée, j’ai pensé à rien et voilà où on en est. c’est pas glorieux, je sais. « je veux que tu restes. » je veux que tu me regardes comme avant. comme si j’étais la septième merveille du monde. je veux ressentir ton amour inconditionnel. mais je l’ai plus pas vrai ? il est partie en même temps que notre historie. quand je nous ai achevé d’un coup de couteau dans le dos. « oui, je regrette » je souffle parce que c’est la première fois que je le dis à haute voix. j’regrette tellement. j’regrette de nous avoir infligés ça. de pas t’avoir respecté parce que t’as raison, je ne l’ai pas fait. j’aurais dû te quitter, j’aurais dû ne jamais y aller. j’aurais dû ne jamais faire ça. j’sais pas. est-ce qu’ils vont m’aider à avancer les regrets ? j’crois pas. « j’étais en colère contre toi mais.. pas une seule fois j’ai voulu revenir sur ma décision. j’voulais t’épouser sullivan. » m’enlève pas ça. on s’est séparés, les choses ont dégénérés mais j’pensais pas une seule seconde à ne pas t’épouser dans la finalité. « ouais » du temps. ça veut dire quoi du temps ? un mois ? six mois ? trois ans ? j’dois juste attendre sagement ? j’recule jusqu’à m’asseoir sur le lit, complètement dépassée par la situation. « j’aurais voulu être à ta hauteur. » et encore une fois, je ne l’ai pas été. je l’ai jamais été. « j’regrette tellement » et c’était trop dur cette fois, je fondais en larmes.

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Dans le fond, il n’avait jamais eu les réponses à ses questions et c’était peut-être le moment de les avoir. Parce que, par exemple, est-ce qu’elle regrettait d’avoir cédé à ses pulsions avec Elliot ? Est-ce qu’elle regrettait d’avoir foutu en l’air toute leur histoire ? Il allait peut-être les avoir finalement, parce que cette fois, il cherchait la discussion. La colère était toujours présente mais elle ne l’empêchait pas de parler avec calme et maturité. Parce que c’était ce qui le définissait Sullivan. Tout le monde ne cessait de dire qu’il était trop mature pour son âge et… la preuve était sous ses yeux. Seulement, c’était dur de l’entendre dire tout ça, mine de rien. Elle parlait de regrets et de ne pas vouloir se débarrasser de lui, de vouloir le garder à ses côtés et… ouais, il avalait difficilement sa salive Sullivan, parce qu’il avait les réponses à ses questions et c’était plus dur qu’il ne l’aurait cru. Après tout, il avait eu du temps pour se faire tout plein de films dans sa tête. Il s’était dit que c’était l’opportunité pour elle de mettre un terme à leur histoire, de faire en sorte qu’il le déteste pour qu’elle puisse vivre sa vie tranquille avec son meilleur ami parfait qui savait la soutenir dans toutes ses décisions. Parce qu’ils étaient similaires les deux, Elliot et Meghan… tandis qu’avec Sullivan, ils étaient contraires. Totalement contraires. L’entendre parler du mariage, c’était sûrement le plus dur dans tout ça. Elle voulait l’épouser, elle voulait fonder réellement une famille et ça lui donnait encore plus de cartouches pour lui en vouloir dans la finalité. Parce qu’elle avait tout foutu en l’air, tout ce qu’ils avaient construit. Il la regardait s’installer sur le lit, avant de fondre en larmes sous ses yeux. Et oui, il ne disait plus rien, il assimilait tout ça, bien que c’était difficile. Ce qu’il faisait et qui était encore plus étonnant, c’était qu’il se rapprochait. Sullivan arrivait alors au niveau de la jeune femme, glissant ses deux mains sur ses joues pour tenter d’essuyer les larmes qui coulent, en vain. Elles étaient trop nombreuses pour ses doigts. Alors il l’invitait à se relever et finissait par la prendre dans ses bras. Geste simple mais qui avait tellement d’importance. Pour lui, pour elle. C’était la première fois depuis son départ pour Albufeira qu’ils se rendaient aussi proches. Enfin, si on ne compte pas le procès tout à l’heure, quand le verdict était tombé. « Calme toi… Je suis là » Parce que c’était véridique. En cet instant, Sullivan était dans cette pièce, avec elle, et avec personne d’autre.

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tu vois, comme d’habitude, j’ai pas réfléchi. j’ai juste agis sans me dire que derrière, j’allais créer un désastre. pourtant, c’est exactement ce que j’ai fais. créer un désastre. voir tout voler en éclat. notre vie, nos projets, la famille que l’on était en train de construire. et maintenant ? maintenant j’ai l’impression qu’il ne me reste plus rien. t’es là physiquement mais je te sens si loin à la fois. je ne peux même plus te faire de reproche dans l’histoire. j’ai passé les dernières semaines de notre relation à te reprocher chaque mot, chaque action pour qu’au final, tout ça, ce ne soit que de ma faute. je suis la seule à blâmer parce que pendant que tu faisais tous les efforts du monde pour que ça s’arrange, moi, je t’ai juste laissé tomber. je répète à tout va que je vais bien. que je vais m’en sortir. que ça va s’arranger pour moi mais.. la vérité est que je ne veux pas d’une vie ou toi tu n’es pas là. parce que si tu fais pas partie de mon existence sullivan, à quoi est-ce que je sers moi ? j’ai aucun but, aucun intérêt si y a pas ton rire pour rythmer mon quotidien. et j’crois que me retrouver confronté à ça, c’est le pire. y a tes mots qui m’ont déjà heurté et là, c’est ma conscience qui m’achève. parce que je crois que je me rends compte de tout ce que je viens de déclencher, de tout ce que j’ai fait foirer. tu ne veux plus de moi, triste réalité. j’ai mal au coeur. j’crois que j’avais jamais compris le sens de cette expression avant aujourd’hui d’ailleurs mais ouais, j’ai mal au coeur. je préfèrerais qu’on l’arrache de ma poitrine plutôt que de subir ça. est-ce que ce serait lâche de ma part ? sûrement. j’ai déjà été lâche de toute façon. avec toi, avec nous. t’as raison, j’ai craché sur tout ce qu’on avait et qu’est-ce qu’il me reste maintenant à part mes yeux pour pleurer ? je pleure d’ailleurs. des larmes amères qui viennent inonder mes joues. je souhaiterais presque me noyer dans ma propre peine mais t’arrives soudainement devant moi, tes doigts cherchant à essuyer le carnage sur mon visage. puis tu me fais lever et c’est tes bras qui m’entourent comme si tu cherchais à me protéger de la détresse que je pouvais ressentir à ce moment. mais est-ce que ce n’est pas trop tard ? t’es là pour combien de temps dis moi ? je suffoque contre toi mais je ne peux pas me résoudre à te lâcher. si je dois m’accrocher pour une éternité je le ferais. « ne t’en vas pas.. » et je sais que je t’en demande trop. je sais que tu ne pourras probablement pas accéder à cette requête que je fais mais j’essaie. je te supplie. je tente le tout pour le tout.

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Bien sûr qu'il lui en voulait toujours. Elle avait été celle qui avait initié tout ça, cette relation, le mariage à venir... puis la rupture de tout ça. Elle avait couché avec un autre. Le pire dans tout ça, c'était sûrement que Sullivan s'en doutait. Il avait peur que ça vienne à arriver, malgré tous les efforts qu'il avait fait pour qu'elle soit plus à l'aise dans sa vie. Mais ça n'a pas suffit. Il ne lui suffisait pas, plus. Et à chaque fois qu'il repensait à cet enchainement d'événements, ça le mettait encore plus dans le mal. Parce que c'était ce qui définissait sa vie à présent : il avait mal, constamment. Pas par vague non. Tout le temps. Le manque qu'elle créait chez lui était de toute évidence bien plus gros que tout ce qu'on aurait pu imaginer. Il était amoureux de cette fille, l'aimant d'un amour sincère et invariable. Seulement maintenant, son coeur était tiraillé par l'envie de la garder près de lui et l'envie de la repousser au plus loin, pour arrêter de souffrir comme actuellement. Et elle pleurait Meghan, se rendant compte soudainement de ce qui découle de ses actes. Elle assumait ses erreurs ? Peut-être. Mais le retour du bâton, c'est quand les conséquences viennent frapper en pleine face, comme en cet instant précis. Seulement voilà, Sullivan est incapable de la laisser comme ça, s'en aller sans se retourner alors qu'elle pleure les larmes de son corps. Venant vers elle, il tentait d'essuyer les larmes, en vain. Alors il la prenait dans ses bras, pour tenter de la réconforter et il espérait que ça fonctionne. Ce n'étaient peut-être pas les bras qu'elle voulait réellement, mais c'était ceux qu'elle avait en cet instant. « Je bouge pas » soufflait-il doucement, serrant un peu plus fort son étreinte autour d'elle. Il n'avait pas envie de bouger, malgré la souffrance ressentie. Parce que dans le fond, et aujourd'hui encore ça se voit, il la fait passer avant tout, y compris lui-même. « Je.. peux rester ce soir, si tu veux » Mais pas plus longtemps, parce qu'il allait devoir rentrer à Boston le lendemain, retrouver ses enfants, ses parents, Marla également, avant de s'envoler pour la Grèce afin de faire un break.

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reste avec moi. t’en vas pas. me laisse pas. même si le processus pour me pardonner est long, reste. j’veux pas être confrontée à une vie sans toi, s’il te plaît. « je t’aime » que je soufflais doucement. même si tu n’y crois plus. même si t’as l’impression que tout ça est un mensonge. je t’aime pour toute une vie, ça a toujours été le cas. et j’pourrais pas vivre avec moi même si tu me détestes. tu sais que je ne pourrais pas. « d’accord » mais est-ce que demain tu vas m’abandonner ? est-ce que tu m’accordes juste une pause parce que je traverse un moment difficile et que par la suite tu te tiendras loin de moi ? j’ai beaucoup trop de questions, beaucoup trop d’incertitudes. je ne sais pas où je vais, où est ce que l’on va ? est-ce qu’on va quelque part au moins ? tout ce que je croyais savoir par le passé s’est juste envolé et je reste dans ce doute constant. à ne plus savoir où aller et quoi faire. je m’enivre de ton odeur parce que quelque part, j’ai l’impression que c’est la dernière fois que ça va arriver. que tu pourrais disparaître comme ça sans crier gare. mais t’étais là ce soir. tu venais même par la suite te mettre dans le même lit que moi. alors ouais, tu construisais un rempart entre nous puisque t’utilisais tous les coussins disponibles pour nous séparer mais.. c’était mieux que rien. et même si je n’avais pas le droit de te toucher, c’était en sachant que t’étais juste à côté de moi que je m’endormais et je crois que mine de rien, ça me faisait du bien. puis j’sentais le soleil sur mon visage, la chaleur imprégnant la pièce. j’bougeais légèrement ma tête enfoui dans.. ton cou ? ouais, en fait, j’avais escaladé ton mur dans la nuit m’accrochant à toi. une jambe entre les tiennes, mon bras enroulé autour de ta taille et mon visage planqué contre ta peau. ouais, non, j’allais clairement pas me lever là.

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Cette proposition n'était peut-être pas idéale pour lui, pour qu'il guérisse de cette blessure béante qui ornait son coeur actuellement, mais il n'arrivait pas à se résoudre à la quitter. Il était là, dans sa chambre, à la réconforter en la prenant dans ses bras. Alors une nuit de plus, ça ne pourrait pas lui faire de mal. L'entendant dire qu'elle l'aimait, il avait du mal à y croire. C'était peut-être juste des mots qu'elle a pris l'habitude de dire dans le simple but de le réconforter, sans forcément les penser. Ou peut-être que le perdre la faisait réellement prendre conscience de ses véritables sentiments. Il n'en savait rien Sullivan et préférait simplement esquisser un léger sourire plutôt que répondre avec des mots. Préférant mettre une limite entre eux, pour pas qu'il reprenne ses habitudes de couple, il posait le trop pleins de coussins entre eux deux afin d'avoir un rempart. Mais évidemment, ce n'était pas suffisant puisque dès que ses yeux s'ouvraient, un peu avant que le soleil soit vraiment levé, il se rendait compte que Meghan était dans ses bras, à se lover contre lui et il se sentait bien, avant que la réalité ne le rattrape, resserrant son coeur bien plus fort qu'il ne l'aurait cru. Il ne veut pas revenir à cette réalité, il veut continuer à vivre dans cette bulle où tout va bien entre eux, où ils s'aiment et s'acceptent comme ils sont, où ils sont heureux, tout simplement. Alors il se rendormait, non sans sentir de nouveau le parfum de la femme qu'il aime contre lui. Sûrement que c'était la meilleure nuit passée depuis la rupture, preuve qu'il était réellement en manque d'elle et de sa présence à ses côtés. Preuve qu'il devrait certainement accepter de voir si elle faisait des efforts pour lui... Preuve qu'ils étaient peut-être faits l'un pour l'autre. Il se réveillait de nouveau quelques heures plus tard, toujours dans la même position et se sentait toujours en plein flottement, si bien qu'il restait là, sans bouger, bien que ses yeux étaient bel et bien ouverts. « T'es réveillée ? » chuchotait-il, pour pas la réveiller si vraiment elle dormait encore.

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non, je ne voulais pas me lever. je ne voulais pas bouger de là. j’voulais juste rester dans tes bras et que le temps s’arrête une bonne fois pour toute. est-ce que c’était trop demander ? je crois que oui. mais j’voulais pas te laisser partir. j’voulais pas rompre ce moment alors je ne faisais rien d’autres que m’accrocher un peu plus à toi, ma main se resserrant un peu plus sur le tee shirt que tu pouvais porter. et c’était ta voix qui venait dans un doux murmure s’ajouter au silence de la pièce. et si je te réponds, est-ce que tu t’en vas ? est-ce que tu me pousses sur le côté ? parce que j’ai pas envie que ça arrive. pourtant, un « oui » presque inaudible venait filtrer de mes lèvres et je finissais par retenir ma respiration. attendant sûrement le moment où tu déciderais que j’avais un peu trop empiété sur ton espace et qu’il était temps de te retirer de ce poids que je pouvais représenter pour toi. et j’sais pas pourquoi mais je faisais glisser ma main jusqu’à la tienne m’accrochant à tes doigts. me bouge pas s’il te plaît, ne te débarrasse pas de moi comme ça. je souffre beaucoup trop de ton absence tu sais ? c’est pire qu’un vide ce que tu as laissé en moi. « je peux rester là ? » peu importe à quel point je refuse de bouger, je sais aussi que je n’ai pas le droit de te l’imposer si tu ne le veux pas. et j’ai peur de ta réponse parce que si tu me réponds par la négative, c’est une nouvelle blessure que tu vas ouvrir chez moi. mais puisque je suis responsable, puisque j’ai tout fait foirer, j’dois pas avoir le droit de trop m’imposer. je dois te prendre en compte aussi dans cette histoire, chose que j’avais peut être oublié de faire sur les derniers instants de notre relation.

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La meilleure nuit. Ils n’avaient rien mangé, rien du tout, et pourtant, ils avaient tous les deux dormi pendant longtemps. Très longtemps. Trop peut-être ? Non, quand il était dans ses bras Sullivan, ce n’était jamais trop. Parce qu’il s’est bien rendu compte de la présence de la jeune femme à ses côtés, du fait qu’elle a escaladé le mur d’oreillers pour venir se caler dans ses bras. Mais il n’avait posé aucune résistance. Il la laissait être là, contre lui, dans ses bras. Il sentait son souffle dans son cou et appréciait ce moment comme si c’était une pause parmi tout le chaos qu’était devenue sa vie. Il ne voulait pas que ça s’arrête mais il n’avait pas le choix, à un moment ils allaient devoir prendre des chemins totalement différents. C’était la vie, elle avait fait le choix d’aller voir un autre et lui, il faisait le choix de se panser ses blessures. Là, il ne le faisait pas, préférant profiter de ce moment hors du temps. Il avait tout de même cherché à savoir si elle était réveillée et c’était en entendant un petit ‘oui’ qu’il s’était rendu compte qu’en effet, elle était bel et bien hors des bras de Morphée. « Oui » qu’il disait, adorant bien trop cette présence à ses côtés. « J’ai pas aussi bien dormi depuis… ton retour d’Albufeira » Et ouais, il l’avouait qu’il dormait mal depuis cette rupture. Et sans vraiment comprendre pourquoi, il finissait par aller chercher les lèvres de la jeune femme, coupant alors son esprit qui ne cessait de bouillonner depuis deux semaines maintenant.