MAISON HANTÉ ► Topic de groupe

Elle m'énervait à rester devant moi, essayant de chercher des excuses, des failles chez moi, alors qu'il y en avait pas - à ma connaissance. J'avais perdu trop de temps avec elle, elle m'avait fait trop de coups bizarres pour que j'puisse le tolérer. Et qu'en plus, je la vois le jour où j'suis le plus à fleur de peau, ça n'aide absolument pas.« Mais, je... je croyais qu'on était amies et qu'on pouvait supporter ensemble tous les coups de pute qu'on avait. Tu peux pas me snober juste pour ça. Je ne te crois Bri... » Mais oui, vas-y, c'est ça, fais style que j'suis vraiment importante pour toi. Car l'impression que j'avais depuis le début était bien que je n'étais qu'un jeu pour elle, un passe-temps, quelqu'un pour user les nerfs en somme. Emma était l'exemple concret de la mather house. Libre comme l'air, rien ne l'atteint, elle fait c'qu'elle veut. En venant me piquer une crise à la dernière soirée, puis m'embrasser, me repiquer une crise par sms en suite, pour finalement venir jouer avec moi ce soir (tout est relatif), j'appelle ça une allumeuse. Nan, en fait, ce n'était même pas ça le bon terme. Bitch ? Plus approprié sûrement. « Si tu ne voulais plus me voir, tu serais déjà en train de tracer ton chemin. Mais une partie de toi veut rester près de moi, car tu sais que j'ai raison. » Putain je déteste quand elle touche juste, je déteste vraiment ça. Et bien sûr, là, j'pouvais pas me barrer, car sinon, j'sentais que j'pourrais même pu lui adresser un bonjour poli sans recevoir un regard meurtrier en retour tous les jours. J'veux pas ne plus te voir. commençais-je en la fixant dans les yeux pour lui montrer que j'avais pas "peur" d'elle, que j'assumais complétement ce que je disais. J'veux que t'arrêtes de jouer. Un bruissement d'elle se fit à nouveau d'entendre. Je commençais vraiment à me demander si y avait pas une de ces bestioles dans le coin, car ça faisait au moins la troisième fois que j'en entendais une. Eurk.. elle a pas intêret à se ramener près de moi celle-là.

Ça n'allait plus du tout, et ça m'énervait. Chaque pique qu'on se lançait accélérait l'envie de tout casser. Elle n'était pas d'accord avec ce que je disais. Je voulais entendre laquelle de nous deux allait oser proposer de couper les ponts la première. De faire comme si nous étions des fantômes sans coeur. Je préférais crever plutôt qu'oublier Briony. « J'veux pas ne plus te voir » me lança-t-elle. Je me calmais rapidement. Ha enfin, ça devenait intéressant cette histoire tordue. Je ne répondis pas, je souriais juste légèrement. Je ne voulais pas lui montrer qu'elle avait gagné. Il suffisait de se la jouer sensible pour qu'elle puisse comprendre. Elle restait immobile, à me regarder. « J'veux que t'arrêtes de jouer. » Elle était chiante là. Si j'arrêtais de jouer, il n'y aurait plus rien. Oui, pour moi, la vie était comme un jeu où chaque personne était un pion libre de faire ce qu'il voulait tant qu'il réussissait à passer les obstacles. Briony, elle, c'était comme la case dans le jeu de société qui vous renvoie à la case départ. J'avais l'impression qu'elle n'était jamais contente, il y avait toujours quelque chose pour la foutre en rogne. C'était peut être moi. Alors j'hésitai. Je ne savais pas vraiment quoi faire ni que dire. Elle m'avait déjà demandé d'arrêter mes conneries à la soirée des mathers. Mais j'en avais fait qu'à ma tête encore une fois. Je ne supportais pas la voir collée avec d'autres mecs, et quand je piquais ma crise, elle me prenait pour la pire des tarées au monde. J'étais jalouse et s'il y avait autre chose, je ne voulais pas me casser la tête à chercher ce que c'était. Je répondis enfin. « Et si je te dis que j'ai envie de t'embrasser, là, maintenant, sans vraiment envie de jouer, tu me crois? » Soit elle allait craquer, soit elle allait se barrer. Le nouveau battement d'ailes de bestiole dégueulasse n'avait pas réussi à me déconcentrer, je la regardais toujours.

Peut-être qu'elle avait enfin compris ce que j'voulais lui faire comprendre. Enfin, je me basais sur les différentes émotions qui passaient sur son visage pour dire ça. Peut-être est-ce que j'avais été trop.. dure ? Trop chiante ? En y repensant, dire qu'on avait marre de jouer, ça pouvait vraiment passer pour des paroles d'une vieille personne, mais en aucun cas à des paroles d'une mather, encore moins la vice-présidente. A croire que j'étais vraiment pas bien.. Emma me connaissait malgré tout bien, du moins suffisamment pour savoir qu'en temps normal jamais je n'aurai réagi de cette manière. J'aurai pas chercher à me prendre la tête avec elle, j'aurai vécu au jour le jour. Mais là.. c'était différent et elle ne s'en rendait même pas compte, vu qu'elle avait l'air de tout prendre au premier degré, sans chercher à savoir ce que j'avais. « Et si je te dis que j'ai envie de t'embrasser, là, maintenant, sans vraiment envie de jouer, tu me crois? » Son regard ne quittait pas le mien. Je pouvais lire sa sincérité qui me faisait peur et plaisir en même temps.. Pourquoi tout était compliqué ? Pourquoi est-ce qu'il fallait que j'ai un véritable pincement au coeur en la voyant comme ça face à moi, en train de me dire de telles choses. Je ne savais pas quoi faire, j'étais en quelques sortes tétanisé. Je.. J'devais vraiment avoir l'air con là, à ne pas savoir quoi lui répondre. Au moins, elle avait réussi à me mettre le doute, elle avait réussi à ne plus me faire camper sur mes positions. Arg.. j'savais pas quoi faire et ça m'énervait. Oui, je te crois. lui dis-je doucement.. J'aurai voulu aller la prendre dans mes bras, lui dire qu'elle comptait.. mais Hendrix s'imposait dans mon esprit et je ne bougea pas. Trop de sentiments, d'émotions différentes.

Halloween est l'une des fêtes favorites de Valentin MacMahon, avec la fête de Noël. L'étudiant en sciences sociales ne peut expliquer pourquoi, exactement, il aime cette fête. C'est sûrement parce qu'elle vient dans la période de l'année, entre octobre et décembre, qu'il apprécie le plus. Le temps se rafraichit, on préfère la fin de l'année et l'ambiance devient plus '' agréable '' quand on est chez soi. De plus, il est de tradition, pendant Halloween, de non seulement manger des bonbons sans avoir de remords, mais aussi de se déguiser. Et ça, ce sont deux choses qu'adore Valentin. Cette année, l'université de Harvard où il étudie a décidé d'organiser une fête sur la thème de la Maison Hantée. Un thème certes classique, mais qui est toujours aussi agréable et qui, surtout, à fait depuis longtemps ses preuves. Dès le début du mois, Valentin avait choisit son costume et il attendait la soirée du 31 octobre pour le mettre. Sur le trajet, qu'il fit seul et à pieds (risqué vu la soirée de l'année dans laquelle nous sommes), on ne pouvait deviner le costume car MacMahon portait une veste. Mais, arrivé à destination et après l'avoir rangé aux vestiaires, on pouvait voir son costume de ... MAGIC MIKE (h.j. la tenue de channing tatum). Une casquette sur la tête, un gilet qui ne cache que peu de chose de son torse, et un baggi plus moulant que large, le tout de couleur noire. Valentin était le parfait sosie des acteurs ayant joué dans son film favori de cet été, sur le monde du striptease masculin. Valentin se dirigea, ensuite, tranquillement dans les couloirs de la maison et se dirigea, en premier, vers le buffet afin de prendre un (il espère) soda.

Il était vrai que plus on avancé dans la maison hantée plus la peur ce fessait sentir, on était tout le temps sur le qui-vive. De mon côté j’aimais ça, j’appréciais le fait que l’on soit toujours surpris, c’était presque drôle à vrai dire, même si bien sur la peur était toujours là. J’avais demandé plus tôt demandé à Téo si elle voulait partir ? « Non, t'inquiètes pas ! C'est juste tellement réaliste, je m'y croirais tellement ! » Je me mis à sourire. « D’accord, on s’en va pas, comme tu veux Téo. » Juste après un cri se fit entendre ce qui fit sursauter Téo, « J'étais juste surprise, je n’avais pas peur du tout! » Elle était tellement drôle. « Mais oui Téo, mais oui … » Nous étions ensuite revenu à l’entrée, nous avions le choix, sortir, ou monter ? « Tu veux monter ? » Tant qu’on y était. « Oui allé, tant qu’on y est, on va tout faire. » Bien sur des rires de sorcière se firent entendre dans les escaliers tout miteux.

Bon, Briony m'avait gueulé dessus pour je-ne-sais-quelles-raisons et j'avais pris une grosse claque dans la gueule. Je n'aimais pas quand les gens avaient raison. Pour moi, tout était clair dans ma tête pourtant. J'oubliais même qu'on était dans une maison hantée et qu'on avait guère avancer depuis le début. Elle voulait que j'arrête de jouer? Parfait. Les traits de mon visage devenaient de plus en plus calmes et sérieux, il fallait se détendre. Mais lorsque je lui sortis ma phrase par rapport au baiser, Briony changea complètement. Elle ne me rejetait pas, et m'engueulait encore moins. Et bien voilà, j'avais trouvé. « Je.. » dit-elle sans achever sa phrase. Je souris. Elle réfléchissait trop pour ce genre de truc. Cela ne se commande pas. « Oui, je te crois. » Le contraire m'aurait étonné, franchement. Je crois même que je ne m'en serais jamais remise. Je regardais ses lèvres avec envie. Mais l'embrasser toute de suite, c'était trop facile. Comme à chaque fois, on s'engueulait et puis on se réconciliait avec un baiser. J'avais envie de changer, et non, je n'étais pas en train de jouer. Pour le moment en tout cas. Je ris comme tout à l'heure puis me reculai d'elle à petit pas en longeant le mur. Je me croyais trop dans un film là. Calme toi Emma. « Prouve-le. » lui lançai-je d'un air défiant. Si on ne savait pas rajouter un peu de piment dans cette triste vie, je me demandais bien ce que je foutais sur terre.

C'est clair que je perdais toute crédibilité avec le stupeur que je venais d'avoir, mais ce n'était rien d'inquiétant, puis Kol était là pour moi donc que ce soit vrai ou non, je ne devais pas m'en faire. Kol fut d'accord pour monter, je souris tendrement pour le rassurer avant de le suivre. Je serrais fort le haut du Winthrop à l'écoute du rire de sorcière. Si je trouvais la commande qui faisait ce son, j'allais clairement le défoncer tellement ça m'énervait. Je commençais à monter les escaliers avec Kol, frissonnant pour le coup. Les escaliers grinçaient sous nos pas, c'était pas rassurant, je n'avais pas envie de passer au travers. Et enfin, nous arrivions au premier étage. Par là. murmurais-je pour entrer dans une sorte de grande chambre, sûrement celle d'une fille à en voir les poupées cassés sur la commode qui nous faisait face. La pièce était vraiment très poussiéreuse. Faut pas être allergique, avec tout ça, tu meurs direct. dis-je en riant alors que je faisais mes premiers pas dans la chambre.