[Flashback]Mais pourquoi est-ce que tu travailles ici ? [pv Happy]

« Tant que tu n’as pas interdiction de mettre épices et poivre… c’est déjà ça ! » admit-il en hochant positivement la tête de haut en bas. La discussion prit néanmoins un virage à trois cent soixante degrés lorsque Happy évoqua son handicap, montrant au passage son appareillage dans chaque oreille. « Personnellement je sais signer depuis plusieurs années. Si tu veux je peux t’apprendre tant que j’entends encore… » proposa-t-il, sentant que sa sœur s’impliquait déjà dans l’aventure. « Mais taquine-moi, je t’en prie ! T’inquiètes… ton tour viendra ! »

Mais pourquoi est-ce que tu travailles ici ?

« Oui, je dois juste trouver le juste milieu sinon parfois, c’est vraiment trop épicé. » Je suis contente, je peux trouver des solutions pour bien manger. De plus, j’aime bien tenter de faire des choses pour comprendre et surtout chercher les informations. Je lui dis alors : « Oui, j’aimerais bien apprendre, je veux bien, comme ça, je pourrais toujours continuer de parler avec toi. » Je réfléchis un peu plus, et je tente de demander : « C’est difficile à apprendre ? »Je ne sais pas si je peux avoir une chance d’apprendre cette nouvelle langue, en tous les cas, je continue de suivre la conversation. Je ris, je rajoute : « Fais confiance là-dessus ! »

« L’idée c’est pas de t’arracher la bouche ! » se mit-il à rire face à l’image de sa sœur courant au robinet pour tenter d’apaiser le feu. Sachant que l’eau n’arrangeait rien et ne faisait qu’attiser… seul du lait fermenté ou un morceau de pain, à la rigueur. « Tu sais, ça me touche que tu veuilles. Peu de monde se donne la peine de vouloir apprendre la langue des signes pour continuer à communiquer avec moi… » fit-il avec davantage d’émotion dans le son de sa voix. Normal, il s’agissait là d’un sujet plus que sensible. « Difficile non, car je vais pouvoir te l’apprendre en t’expliquant oralement chaque signe. Ce serait plus difficile si j’étais déjà sourd et donc incapable de parler normalement… »

Mais pourquoi est-ce que tu travailles ici ?

« Oui, je sais bien, mais parfois, je ne sais pas trop si je tombe sur le morceau d’épices dans le plat ou si les épices veulent absolument me trouver. »Je ris, je ne sais pas ce que cela peut donner, mais en tous les cas, notre conversation me plait beaucoup. Je trouve que pour l’instant, je peux continuer à lui répondre : « Et bien, cela me plait beaucoup à vrai dire, j’aimerais bien la connaître pour continuer de parler avec toi. Je viens de te retrouver, je ne vais pas te perdre à nouveau. »Ensuite, je réalise que je ne vais pas trop oublier que l’on doit regarder le film. « D’accord, je vais essayer alors, tu me diras si je fais bien ou pas ? Je ne voudrais pas me tromper et te dire des gros mots…. »

« Cela arrive que ça s’agglomère, ça m’arrive souvent aussi ! Bon plus souvent c’est un grain de poivre bien corsé sur lequel je tombe… » admit Happy en haussant les épaules, comme pour faire comprendre à sa sœurette que la malédiction n’était pas tombée que sur elle. « Oh tu sais, au pire on aurait communiqué par écrit ! J’ai acheté une tablette avec stylet me permettant d’écrire sans taper, donc plus rapide… mais si tu sais signer, ce sera encore mieux ! » Happy pouvait très bien s’improviser prof. Cela ne le dérangeait pas du tout, bien au contraire. « Oh tu sais, tu ne diras pas de gros mots sauf si je te les apprend ! » rit-il de bon cœur.

Mais pourquoi est-ce que tu travailles ici ?

« Ouh la la, j’imagine la scène. Hihihi cela doit être bien drôle à voir. » Je souris, je me doute que cela va être bien drôle si cela nous arrive aussi à nous deux. Je regarde mon frère, je lui dis : « On pourra faire les deux si tu veux. » Je souris, je suis contente, je sais que je peux aussi faire des efforts et surtout essayer de trouver des petites choses qui va me permettre de trouver un moyen de communication avec mon frère. Je ris, je rajoute : « D’accord, hihiih, du moment qu’il n’y a pas une boîte à gros mots ça va aller. »

« Moins drôle quand ça t’arrache le palais, je crois que tu en sais quelque chose ! » rit-il de bon cœur, avant que la discussion ne prenne une allure un poil plus sérieuse. Logique, ils évoquaient ensemble la potentielle surdité d’Happy, qui pouvait survenir n’importe quand, puisque son ouïe dégénérait chaque jour un peu plus… « Pour l’instant, tant que je peux parler, je pense que c’est mieux qu’on s’aide de la parole. Au moins pour tes débuts » expliqua-t-il, bien qu’il soit persuadé du talent d’Honey pour les langues, quelles qu’elles soient. « Je vais te dire, ce n’est pas moi qui te sanctionnerai pour gros mots ! »