La vie est un sommeil, l'amour en est le rêve et tu auras vécu si tu as aimé. ~ Bonaventure

Accoudé sur ses cuisses, Bonaventure attendait patiemment que son amie revienne vers lui mais il ne pouvait s’empêcher de lui jeter quelques regards. Ainsi concentrée sur sa tâche, elle lui paraissait d’autant plus adorable car il savait qu’elle était du genre à se donner du mal pour bien accueillir. Amanda était l’image même de la jeune femme généreuse et cela faisait partie de son charme. Il était dommage que peu d’hommes le lui reconnaissent -enfin, pour l’heure, il n’allait pas se plaindre de son célibat.

« C’est parce que tu n’as pas encore mis les pieds dans ma tanière. Disons qu’il y en a partout du sol au plafond »rigola-t-il car entre ses dvds, ses séries, les livres etc.. Bref c’était l’enfer pour tout maniaque du ménage se respectant. Au moins, il pouvait se vanter que son lit était épargné ! « J’ai pas l’impression que tu sois maniaque mais plutôt ordonnée, ce qui est une qualité. En fait, je manque de place… Je suis passé d’un appartement à une chambre en colocation sans bureau du coup, j’entasse tout ce que je peux mais va falloir que je me résigne à faire du tri » lui avoua-t-il mais rapidement, il comprit qu’il y avait un malaise. Alors, avec tendresse, il prit ses mains dans les siennes, attendant qu’elle se tourne vers lui pour le regarder. « Amanda, tu n’as pas à avoir peur de moi ou de ce qui se passe entre nous. Nous ne sommes pas obligés d’aller plus loin. On peut tout aussi bien profiter de la soirée pour parler, apprendre à mieux se connaitre. Rien ne presse et surtout, nous ne ferons rien que tu ne souhaiteras pas »lui assure-t-il avec délicatesse et comme pour appuyer ses dires, il déposa un baiser sur chacun de ses mains. « Détends toi, je ne mords jamais sauf si on me le demande »tenta-t-il une pointe d’humour pour détendre l’atmosphère.

   

« J’y songe de plus en plus à vrai dire » répondit-il. Cela lui manquait vraiment de ne plus être auprès de sa famille. Il avait tenté le coup une fois après sa rupture avec Lucy mais il traversait alors une mauvaise période. Il avait ressenti le besoin de s’éloigner, de mettre un peu de distance avec sa confrérie pour ne pas qu’elle le voit se détruire petit à petit. Désormais, il se sentait dans la peau d’un naufragé qui rêvait plus que d’une chose : retourner vivre à la maison. Il s’accordait toutefois un temps de réflexion et puis, il ne pouvait pas quitter sa colocation avant que ses amis trouvent un autre colocataire. Ce ne serait pas très fairplay de sa part.

Amanda commençait peu à peu à afficher quelques signes de tension et il comprit aisément quelle en était l’origine. Ce n’était pas évident pour eux deux de passer du coq à l’âne et il espérait réellement avoir réussi à la détendre. Son petit sourire le mit quelque peu sur la voie. « Moi aussi, c’est étrange mais je me sens bien avec toi »lui avoua-t-il avant qu’elle ne reprenne la parole pour ne pas finir, préférant visiblement remplacer les paroles par des actes. Aussi, pour ne pas la brusquer, il la laissa faire, restant immobile comme pour l’encourager à aller plus loin, à prendre ses aises avec lui. Amanda l’embrassa alors et il répondit à son baiser, cherchant à l’approfondir sans trop de gestes. Il ne voulait pas l’effrayer et se cantonnait donc à la laisser s’approprier ses lèvres et peut-être un peu plus si elle le souhaitait vraiment. Cependant, il lui était difficile de rester de marbre alors que tout corps était en émoi face à cette fragile délicatesse. Il rêvait de pouvoir la prendre dans ses bras, l’embrasser et l’allonger sur ce canapé mais il s’était promis d’être patient.

Néanmoins, Bonaventure glissa sa main libre vers sa taille comme pour lui faire signe de se rapprocher alors même que ses lèvres recherchaient à nouveau les siennes avec plus d’assurance presque en conquérant. « Dis-moi si tu veux que j’arrête, nous irons à ton rythme » murmura-t-il au creux de son oreille avant d’honorer le creux de son cou, de multiples baisers.

   

Si Bonaventure était resté spectateur de leur baiser dans un premier temps, il venait de craquer à cet instant précis. Il ne pouvait plus rester de marbre alors qu’elle l’embrassait alors qu’elle cherchait le moindre contact entre leurs deux corps. Aussi, l’attira-t-il contre lui, se laissant progressivement aller en arrière sur le canapé. Amanda sentait divinement bon et il s’empressa d’enfouir son visage au creux de son cou pour le butiner de baisers, initiative qu’elle encouragea d’une main sur sa nuque. Le métisse ne se fit pas prier, traçant des lignes imaginaires du bout de sa langue de son cou à sa mâchoire avant de venir quémander un baiser à ses lèvres en les lui mordillant gentiment. Les baisers prenaient davantage d’assurance et de passion signe que peu à peu leurs corps se détendaient, que leurs raisons les oubliaient pour n’être plus que sensations.

La jolie blonde vint finalement s’installer à califourchon sur ses cuisses et il accompagna ce mouvement en enserrant sa taille de ses bras mais ses doigts en vinrent à en désirer plus. Beaucoup plus de contact, beaucoup plus de chaleur. Alors, tout doucement, il commença à remonter le tissu de sa robe sur ses cuisses puis sur ses fesses jusqu’à ce qu’une ouverture ne viennent libérer ses mains qui enfin, purent se glisser sous l’imposant tissu pour venir caresser son dos à même la peau. Elle était divinement soyeuse et chaude. Les baisers du jeune homme se firent alors bien plus langoureux, plus exigeant comme faisant écho à son désir qui se réveillait peu à peu pour cette femme qui n’était alors que son amie en début de soirée.

   

Amanda n’avait pas idée de l’image qu’elle lui renvoyait. Elle était magnifique ainsi livrée à ses sensations et Bonaventure n’en ressentait que davantage de désir pour elle. La jeune femme pencha la tête en arrière, lui offrant ainsi sa gorge libre de toute entrave. De ses lèvres, il traça un sillon imaginaire, mordillant cette peau tendre à quelques endroits. Il voulait tellement sentir sa peau contre la sienne que cela en devenait douloureux mais encore une fois, il n’osait lâcher la bride de l’amant passionné qu’il pouvait être quelque chose -à moins qu’il redoutait l’épreuve de se retrouver face à son propre handicap sous les yeux de la belle Quincy.

Pour l’heure, il en oubliait presque son prénom, ses doigts allant et venant sur son dos, lui arrachant des frissons de plaisir. Le métisse termina par retirer ses mains pour cette fois-ci, descendre très lentement la fermeture éclair de sa robe, lui lançant le temps à chaque instant de l’interrompre. Ses yeux cherchèrent les siens, exprimant cette question muette perdue dans un océan de passion. Dans un même mouvement, il se redressa en position assise, la gardant contre lui pour mieux à nouveau partir à la conquête de son cou, de son épaule dont il avait un plus grand accès grâce à l’entrebâillement de sa robe.