KENYA ❖ Monsieur sainte Nitouche prend moi par la taille

Je ne m'attendais pas à ce que Kenny réagisse ainsi. Je le regardais sortir de table, un peu surprise d'ailleurs. Ne pouvait-il pas se tenir. Emily elle partait vomir, enfin je crois étant donné qu'elle avait porté sa main à sa bouche après les indications que je lui avais donné pour se rendre aux toilettes et je me retrouvais seule à table. Je regardais les plats, j'avais passé l'après midi à cuisiner et Kenny savait que je n'aimais pas forcément le faire, mais je faisais des efforts, certes, j'apprenais à aimer le faire, mais quand même. Je faisais tomber une tomate farcis dans mon assiette pour la déchiqueter du bout de ma fourchette, jouant avec la farce, un peu dans mes pensées jusqu'à ce qu'Emily ne revienne, elle se mettant un peu plus loin en m'expliquant que les odeurs lui avait donné mal au coeur. Oh c'est pas grave, de toute manière, fallait pas s'attendre à de la grande cuisine, je suis pas si douée que ça dis-je avec un faux sourire, au fond, ça me faisait de la peine. Priape revenait en m'expliquant qu'ils allaient rentrés, que sa femme ne se sentait pas bien. J'hochais la tête, en leur faisant la bise aux deux, Kenny n'était toujours pas rentré puisqu'il fumait sur la terrasse. Une fois qu'ils furent partis, je débarrassais en jetant le contenu des assiettes à la poubelle, c'est beau de faire des efforts, vraiment beau.

J'avais lâché la clope après le départ de Priape, je n'allais pas céder à son appel même si j'en avais cruellement envie. Quand je rentrais Anastasiya jetais tout je sauvais un plat, pas le principal mais un quand même j'avais envie de gouter, je voulais manger même si j'étais agacé. Je me remettais à table pour grignoter, Anya continuait de faire du boucan, c'était de ma faute? Oui je reconnais ma phrase avait été maladroite mais son comportement inapproprié. "Tu peux arrêter !" dis-je enfin. J'étais plus saoulé dans le son de ma voix qu'agressif, je la regardais me tournant vers la cuisine pour la dévisager. "Ta vu comment tu réagis? Je sais que j'ai eu des mots déplacés, tu sais que j'en suis désolé mais là tirer la tête comme ça limite à péter la vaisselle, c'est abusé." Je poussais un soupir pour recommencer à manger mais mon appétit venait de se couper net. "Tu m'as poussé à bout, tu me trouve." Je me levais laissant les assiettes sur la table de toute manière j'allais nettoyer moi le lendemain alors qu'elle soit là ou à l'intérieur du lave vaisselle il n'y avait que peu de différence.

Je jetais juste le contenus des assiettes dans la poubelle quand Kenny me demandait d'arrêter. Je tournais la tête vers lui, un peu surprise qu'il me parle ainsi, puis j'eu envie de rire en l'entendant me dire que j'étais limite en train de casser la vaisselle. Je casse pas les assiettes, je suis juste entrain de vider le contenus dans la poubelle ... par contre, là, je ne comprenais vraiment pas son délire. Mes gestes n'étaient pas du tout agressif, non, j'étais plutôt lasse, rien de plus. Je t'ai poussé à bout ? Je voudrais bien que tu m'expliques ce que j'ai fais de mal ? Parce que là, je t'avoues que je suis un peu paumé ? J'ai eu des mots déplacés ? Non parce qu'à moins que j'ai une amnésie soudaine, je vois pas .. dis-je en mettant les assiettes dans le lave vaisselle, avant de m'essuyer les mains pour ensuite appuyer mes fesses sur le plan de travail attendant une réponse.

Pour moi j'interprétais ses gestes comme une sorte d'agression, elle vidait tout en mode je te prive du repas que j'ai faim, n'importe quoi. Agacé, je me retournais de nouveau pour lui faire face. "Ce que tu as fais de mal? Tu rigoles?" dis-je en secouant la tête. "Tu as pas cessé de m'allumer devant nos amis !" Je croisais les bras pour le moins énervé, elle se rendait pas compte non à croire que pour elle s'était normal. "Tu crois que c'est normal ça? Tu te rends compte que ça pouvait mettre les gens mal à l'aise? Priape est ami très proche, je refuse de le perdre alors je te demande d'avoir un peu de respect pour lui en évitant de m'allumer, je t'ai repoussé mais ta vu ce que j'ai dis, il ta fallu que je sois blessant pour que tu cesses." Pour le coup je ne la comprenais pas, j'étais énervé, bien sur que je lui en voulais quelque part, si on en était là en plus c'était aussi de sa faute, à un moment donné quand l'autre dis non il faut comprendre que c'est non point. "Tu peux pas tenir deux heures? Je t'ai jamais vu aussi… demandeuse."

Le repas, personne n'y avait vraiment touché, ils avaient seulement picoré dedans d'ailleurs, je ne pouvais pas trop leur en vouloir, c'était salé et mes frites étaient peut être un peu trop bronzées, alors j'avais décidé de jeter le contenu des assiettes ce qui ne convenait pas à monsieur. Monsieur qui se la jouait trou du cul. Clairement. Il s'était énervé à vu d'oeil et vraiment je ne comprenais pas. Je le regardais du coin de l'oeil me demandant réellement ce qu'il lui prenait. Hum à moins que Priape ait été sous la table, je n'ai rien fait devant lui et sa femme mais pour qui se prenait-il à me parler ainsi ? Ou était l'homme que j'aimais ? Finalement, je prenais le reste de la vaisselle que je n'avais pas encore ranger pour la faire, histoire de me calmer un peu et d'éviter de m'énerver. Non, je ne lui laisserai pas ce plaisir, je préférais qu'il le fasse tout seul. Sauf que monsieur continuait. Alors, ce soir, j'avais carrément manqué de respect à Priape et Emily, je l'avais obligé à être blessant avec moi et qui plus est, j'avais clairement l'impression d'être une chienne en chaleur. " Tu peux pas te tenir deux heures "  Waouh. Il y allait vraiment fort. Et donc t'as décidé d'être blessant avec moi toute la soirée ? Je te comprend pas ? Me dis pas que c'est ça qui t'as mis dans un état pareil ! T'as déjà fait bien pire avec moi dis-je en buvant dans mon verre d'eau calmement. et je te permet pas de me parler comme ça Kenny, tu te prends pour qui ? Si je peux pas me tenir deux heures ? je commençais doucement à avoir un retour de flamme là. tu me prends pour une chienne ou quoi ? T'inquiète pas, je vais me tenir, je vais me calmer aussi parce que je vais pas te donner la satisfaction de m'énerver. Je vais aller me coucher et je vais te laisser réfléchir à ce que tu viens de me dire, à comment tu viens de te comporter finalement, je tournais les talons pour aller dans la chambre. J'allais me démaquiller rapidement, me mettant ensuite en pyjama pour me glisser dans les draps et tourner le dos au centre du lit. J'éteignais la lumière en passant une main sur mon visage, bravo Kenny encore une fois, tu viens de me faire du mal.

Je secouais la tête vivement bien sur que si c'était ça qui me mettait dans un état pareil comme elle le disait si bien. "Si c'est ça et alors? J'ai pas le droit de m'énerver sur ton comportement de ce soir" ça me dépassait pour le coup. "Bien ouais laisse moi réfléchir." Je partais sur le canapé, je sais pas ce qui me prenais d'être si agacer mais il est vrai que j'avais un sacre coup au moral, Priape faisait des bébés limite en deux secondes nous ça faisait plus de 4 semaines et toujours rien. Je sais que certains couples mettaient plusieurs mois mais Alessia était arrivée si rapidement sans compter le bébé défunt, cette fois l'attente m’épuisait. Je poussais un soupir résigner au bout de dix minutes je me levais du canapé pour aller me mettre en pyjama et me brosser les dents, il était tôt mais demain justement je travaillais tôt. Anya avait les yeux clos, silencieux, je la regardais quelques secondes profitant de son doux visage, caressant sa longue chevelure blonde du bout des doigts avant de me poser sur le côté. Je peux pas dire que je m'en voulais j'estime que la on était tous les deux fautifs, si elle n'avait pas commencée on en serait pas la mais Anya ne reconnaîtrait jamais ses tords, elle préférait limite qu'on lui arrache ses dents une par une plutôt que de le faire.
La nuit se passait bien. J'avais quelques cauchemars en cette période de l'année compliquée pour moi, des souvenirs du drame de la guitare que j'avais raconté a ma femme y a quelques mois, ça n'avait jamais guérit, la plaie était ouverte, saignant encore et encore jusqu'à ce que j'ouvre les yeux. 7h. Je me réveillais dix minutes avant mon réveil que j’éteignais pour ne pas réveiller Anastasiya qui dormait toujours. Les fenêtres étaient ouvertes, l'air frais chatouillait nos visages tout comme le soleil cependant je fermais les rideaux par réflexe, par protection aussi vis a vis de celle que j'aimais. Un mot sur le miroir avec le fameux rouge a lèvre qui disait: je pense a toi ainsi qu'un café prêt avec des croissants frais et j'étais parti au boulot sans la voir.

Je ne passerais pas aussi facilement sur ce qu'il s'était passé, c'était différent de toutes les autres fois, peut-être parce que je ne m'étais pas énervée, peut être parce que je n'avais pas laissé ma colère sortir.  Je n'en revenais pas. Qu'il ose me dire tout ça, qu'il me dise que j'avais manqué de respect à Priape à Emily, qu'il ose me faire passer pour une chienne en chaleur, oui parce que clairement, je l'avais ressentie comme ça son " tu peux pas te tenir ". Lui m'avait souvent fait pire. Lui avait joué ainsi avec moi, durant un repas avec de nombreux invités, en Russie, chez mes parents, lui me faisait la tête lorsque je refusais ses avances, oui, il ne me parlait plus ou s'énervait carrément et encore je ne lui parlais de cette manière. Il avait été loin sans bien même s'en rendre compte. J'avais passé toute mon après midi à préparer ce repas qui avait terminé à la poubelle, parce que nos invités étaient parti, à cause des nausées d'Emily mais surement aussi de l'attitude de Kenny. Je n'avais cette fois ci laissé rien paraître, je n'avais pas fait de scène, j'avais continuée à être aimable pour bien terminer la soirée, mais lui non. Ca m'apprendra à faire des efforts pour que tout soit parfait, ça m'apprendra à faire des efforts pour lui. Lorsqu'il venait se coucher, je fermais rapidement les yeux, j'espérais qu'il ait réfléchis à ce qu'il venait de me dire, mais non, il venait en terrain conquis en me caressant les cheveux. Vous savez à quel point j'ai dû me retenir pour ne pas lui en retourner une ? Pour ne pas lui demander de sortir et de dormir sur le canapé ? De ne pas envoyer valser sa main ? Je bougeais juste un peu, comme si ce geste m'avait dérangé - et il m'avait dérangé - en me poussant pour m'éloigner un peu plus de lui. La nuit avait été bonne, j'avais bien dormi, je n'avais pas fait attention aux bruits de Kenny. Je m'en fichais. Tôt le matin, il partait, sortait du lit, je l'entendais mais encore une fois, je m'en fichais je préférais essayer de me rendormir. C'est donc à 9h30 que je me réveillais à mon tour. J'allais directement dans la salle de bain pour me rincer le visage et lorsque je vis son mot, je soupirais, agacé. Mon con, j'ai jamais aimé les croissants et ceci depuis toujours alors si en presque trois ans de relation, il ne le savait pas encore, c'est qu'il me connaissait bien ! Je ne touchais pas à son café, ni à ses croissants d'ailleurs. Non, je préférais rejoindre des amis que j'avais rencontré en accompagnant Kenny ici puisque ce n'était pas la première fois qu'il y venait pour le travail, c'était toujours pour le travail de toute manière. Une femme et deux hommes, je ne tardais pas à les rejoindre une fois que je fus préparer pour prendre le petit déjeuner, non loin du studio de Kenny, sans que je ne m'en rende compte.

Anya était de nature explosive, elle ne passait pas au dessus des événements en un claquement de doigt comme elle ne comprenait pas mes positions, pour être honnête, au bout de trois ans je saturais, je saturais de toujours avoir tord, j'avais l'impression que je devais me taire quand quelque chose me gênait. On aurait dit limite une dictature et quand on m'opprimait quand ça sortait ça faisait mal. J'étais parti travaillé en laissant un message sur le miroir, des croissants pour qu'elle en mange, je sais pas si elle le ferait, j'allais pas la surveiller comme je n'allais pas attendre qu'elle se réveille vu qu'à 9h j'étais déjà au studio. Mon équipe et moi passions du temps à bosser sur les arrangements des instruments, au bout de deux heures ça devenait usant, on était bien trop fatigué et nos oreilles devaient se reposer alors on prenait une pause dans la salle, je partais sur le balcon qui donnait sur la rue pour boire mon café avec l'équipe et c'est là en bas que je reconnaissais Anastasiya. Elle avait l'air de bonne humeur, elle riait, deux mecs et une femme, oui bien qu'elle s'amuse, ça me faisait rien c'était bizarre quand on me connaissait mais j'étais indifférent vraiment tellement que je continuais de parler comme si de rien était en laissant les heures s'écouler sans aucuns messages.

J'en oubliais Kenny en ce moment. Vraiment, je m'amusais, je riais , j'étais entouré d'autre personne et ça me faisait du bien. Aucun contact avec la musique ou de mon imbécile de mari qui me parlait vraiment mal ces derniers temps. J'avais besoin de cette bouffée d'oxygène, sincèrement. Sebastian et Darius étaient deux photographes que j'avais rencontré lors de la séance photo pour Vogue que j'avais faite, pour la mère de Kenny. Constance, quant à elle était une mannequin française, qui était sur le plateau elle aussi, accompagnant ses amis ce jour là et rapidement, j'avais bien accroché avec eux,alors lorsqu'ils m'avaient proposés de passé la journée avec eux, j'avais bien entendu accepté. Sebastian et Darius, s'amusaient à nous prendre en photo et volontiers je me prêtais au jeu avec Constance ou bien seule. Nous étions allé aux quatre coins de NY et je dois avouer que c'était la première fois que je visitais cette ville. A chaque fois que je venais ici avec Kenny, il n'était pas là ou alors nous restions chez nous. J'aimais découvrir la grosse pomme qui ne dort jamais. J'aimais beaucoup cette ville, vraiment. C'est aux alentours de 18heures que je rentrais, je ne savais pas si Kenny était déjà rentré et je m'en fichais. Je montais les escaliers, je ne prenais pas l'ascenseur, autant profiter pour faire un peu de sport, quand bien même nous avions bien marché aujourd'hui et c'est en poussant la porte que j'entendis la télévision. Je soupirais, j'aurais préféré être seule pour tout avouer. J'enlevais rapidement mes chaussures en m'appuyant contre le mur de l'entrée, ainsi que ma veste et mon sac que je posais sur une chaise. Je n'avais pas pris la peine de ranger l'assiette de Kenny ce matin, mais il l'avait fait.

J'étais rentré plus tôt aujourd'hui, pas pour voir Anya mais pour Alessia que j'étais parti cherché chez Vogue, ma mère n'avait pas pu s'empêcher de faire des photos d'elle, elle avait pas habillé comme une petite mannequin mais elle avait profitée d'une salle libre dans son immeuble pour faire des photos de son joli visage, je n'avais rien dis, elle avait quand même écouté après tout puis les photos étaient magnifiques. La petite sur mes genoux, on avait prit ensemble le gouter, les croissants qu'Anya avait laissé ce matin, j'aurais du m'en douter mais quelque part j'avais envie de me voiler la face, de me dire que je me trompais, que non elle n'avait pas prit la peine de rien toucher, hélas la poudre aux yeux tombaient peu à peu, me forçant à voir la vérité en face cependant dans tout ça Alessia était heureuse. "C'est bon ma chérie." Dis-je en caressant ses petits cheveux alors qu'on regardait la petite sirène tous les deux en russe. Anya rentrait, elle faisait du bruit en retirant ses affaires, on aurait du un éléphant dans un magasin de porcelaine, je tournais même un peu la tête vers elle une fraction de seconde. "Bonsoir." Je disais ça par politesse, parce qu'apparemment elle ne le ferait pas. "Mama." Lança Alessia qui lui faisait un petit signe seulement elle ne bougeait pas de sa place, sur mes genoux, elle avait l'air d'aimer ce qu'elle regardait à la télé et fallait pas compter sur elle pour laisser tomber son film afin de faire un coucou à quelqu'un.