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La dernière infirmière vient de quitter ma chambre, je sais que j'ai la paix pour plusieurs heures maintenant, jusqu'au petit matin normalement. On se fait vite au rythme de l'hôpital, tellement vite qu'il est lassant super rapidement et encore plus quand on se dit qu'on va y passer les trois mois qui viennent. Trop de risques, pas assez de repos, trop de contrariétés, voilà ce qui me menait là. J'étais arrivée la veille en urgence, des urgences blindées dans lesquelles j'étais passée inaperçue. J'avais eu tellement peur de perdre mon bébé que j'avais déjà du mal à me remettre de ça mais en plus de cela, maintenant que j'étais seule la plupart de la journée j'avais de quoi penser, ruminer, cogiter... Penser à quoi ? A l'absence de discussion sur ce qu'il s'est passé avec Priape avant qu'il ne parte ? Non ça c'est normal enfin c'est relativement facile de le relativiser, mais comment en faire de même avec l'article de CS que j'avais lu dans l'avion à mon retour. Il jouait à quoi ? A première vue il s'éclatait pas mal à Cambridge alors qu'il n'avait fait que me dire qu'il enchainait les gardes les unes sur les autres. Il avait l'air de trouver du temps pour s'amuser... Grand bien lui fasse. Bref après des doses régulières de tracto pour stopper les contractions, une piqûre dans les fesses pour développer les poumons de bébé en exprès si jamais la première chose ne marche pas, et des antibiotiques pour éviter les infections, me voilà cloitrer à l'hôpital une poche des eaux fissurée et un col ouvert à deux. Cette grossesse aura vraiment été compliquée du début à la fin. J'avais dû appeler ma mère la veille pour l'informer de ce qu'il se passait comme je lui avais inventé un mensonge pour filer en lui laissant Charlie, elle s'était inquiéter mais mon père était venu me rejoindre en prenant son service, il avec vérifié que tout allait bien et que tout avait été fait puis il était parti à ses patients. J'avais demandé à ma mère de ne pas venir avec Charlie pour que je puisse me reposer pendant quelques jours et de surtout ne rien dire à Priape. Je voulais être seule, vraiment. C'est pour cela que j'étais contente que les dernières infirmières soient passées, j'allais maintenant être seule. Je me tournais sur le côté faisant attention au moindre de mes mouvements, me mettant en boule et serrant l'un des doudous de Charlie que mon père m'avait apporté à ma demande. Après un jour passé ici à faire la forte tête, la personne fière, je sentis les larmes me monter et c'est pile à ce moment qu'on frappa à la porte. Je ne me tournais pas ne sachant pas si on vérifiait juste si je dormais où si j'avais besoin de quelque chose, si c'était important on s'approcherait surement dans le cas contraire on me foutrait la paix. Enfin si j'avais été plus discrète en reniflant assez bruyamment. Quelle idiote.
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