you know you really love someone when you can't hate them for breaking your heart. (Talya)

Je picorai un peu dans son assiette, puisqu’elle m’y autorisait, mais en restant méfiant, j’avais pas envie de tomber sur un piment. Enfin, il semblerait que le serveur avait fait passer le mot au cuistot : le plat était très réussi et pas trop piquant. Je n’étais plus bien sûr que rapporter les paroles d’Andrea à Talya était une bonne idée finalement parce que ce fut au tour de la blondinette de s’énerver. « Te tracasse pas, je me doute bien qu’elle a grossi le tableau, je l’ai pas prise au sérieux… » Puis surtout je ne voulais pas qu’elle se fâche avec l’une de ses amies à cause de moi. J’avais déjà Sienna et Cora à dos, et vu le caractère d’Andrea, je préférais ne pas l’avoir contre moi. Talya s’amusa à me rappeler mes ronchonnements du début de soirée, mon empressement à rentrer et mon inquiétude de manquer le décollage du lendemain. Mon regard se porta instinctivement vers ma montre. Le temps filait trop vite. « Non mais t’as raison de me le rappeler, faudrait que je rentre au chalet en fait… » Ca serait surement plus sérieux mais quand la jeune femme émit l’hypothèse d’une petite glace, je sentis ma détermination à rentrer sur le champs faiblir. Je secouai la tête quand elle me proposa de finir son plat : « Je vais plus rentrer dans mes blouses blanches en rentrant sinon… » répondis-je avant de reprendre : « Mais j’avoue que je vais surement craquer pour une glace… Mais je rentre au chalet après. » Je me levai de table après avoir fini ma bière, parce que laisser des fajitas ça passait, mais ne pas terminer son verre c’était un sacrilège. Puis après avoir réglé, on se dirigea vers la sortie puis vers le bar pour y acheter nos desserts. « Tu veux quel parfum ? Moi je prends fraise, comme ça si j’en renverse sur ta robe ça se verra pas… » rigolai-je en parcourant des yeux la carte des sorbets.

Priape paraissait presque honnête quand il disait cela et pourtant il devait savoir au fond de lui qu'Andrea disait la vérité, il me manquait énormément à chaque instant passé ici, loin de lui, loin de Cambridge, mais je ne passais pas mon temps à le dire, je savais le garder pour moi. « Tu rigoles tu vas pas rentrer maintenant ? Puis j'étais sérieuse quand je te disais que j'allais pas te lâcher jusqu'à ce que tu prennes l'avion. » Il allait me manquer, vraiment, je n'avais aucune envie qu'il parte alors qu'il écourte la soirée et rentre au chalet n'était même pas envisageable, même si je n'étais plus très présentable avec ma robe tâchée. On se lève et je vais pour payer. Je cherche mon portefeuille pour payer le repas. Introuvable dans mon sac. Bordel qu'est ce que j'en ai encore fait. C'est un peu la panique à l'intérieur de moi. « Priape j'ai perdu mon portefeuille ! » Je me calme, je respire, peut être n'est il qu'au chalet mais là pour le coup je ne l'ai pas sur moi. « Tu peux régler s'il te plait, je te rembourserais, je vais appeler Sienna ou Andrea qu'elles vérifient au chalet en rentrant pendant ce temps. » Je m'éloigne et bien sûr aucune des deux blondes ne répond mais je n'ai pas du tout envie de stopper ma soirée et de me laisser bouffer par la perte de mon porte monnaie, enfin si quand même parce que si je l'avais réellement perdu j'avais perdu tous mes papiers et sans papier comment j'allais rentrer... Enfin demain à tête reposée il serait peut être plus judicieux de repenser à tout ça. Quand Priape revint vers moi je lui dis : « Du coup je ne veux pas abuser non plus et te demander de me payer une glace...» Mais le jeune insista se fichant bien de qui payait en réalité. Je le suivis et je commandais à mon tour ma glace, pour moi ce serait vanille, tout simple, en glace à l'italienne c'était les meilleures. « Ma robe est moche que tu veux continuer de la tâcher ? Non parce que c'est compliqué de s'habiller quand on est enceinte mais je pensais pas porter des trucs si moche que ça... » Vu le prix que je mettais dans mes fringues de grossesse, ils étaient plutôt bien et de bonne qualité mais peut être ne plaisaient ils pas à Priape. Nos deux glaces arrivèrent rapidement et j'encourageais ensuite Priape à me suivre. « Viens on sera tranquille à l'air de jeu pour enfant. » Il me semble que le vigile ne veut pas trop que les gens viennent ici la nuit, mais je m'en fichais, on avait bien pris un bain de minuit alors que la piscine était fermée non ? « On s'installe sur le tape cul ou sur le tourniquet ? » Lui demandais je en rigolant.

Le voyage aller avait été un vrai calvaire avec la petite Millie qui s’était révélée avoir peur de l’avion alors j’avais réitéré mon intention de rentrer tôt me reposer pour le vol de demain auprès de Talya, mais la blondinette ne l’entendait pas de cette oreille. « Talya, je voyage avec une gosse de deux ans qui panique en avion… Il faut que je dorme, la nuit blanche avec toi même si c’est tentant, c’est exclu. » J’avais beau être un habitué de la pédia, géré ma filleule avait été tellement mission impossible pour venir ici que je m’attendais à ce que ça soit au moins aussi compliqué pour le retour. « Et puis, tu vas pas m’accompagner jusqu’à l’aéroport, il vaut mieux que tu te reposes… » Et puis surtout, c’était encore un truc de couple ça, les au revoirs déchirants devant la porte d’embarquement… Au moment de payer, Talya revint vers moi alors qu’elle avait annoncé en début de soirée qu’elle réglait la note : elle avait perdu son portefeuille. « Ca y est, ça fait un an que tu es à la DH et tu deviens une profiteuse. Pas la peine de me servir l’excuse du porte feuille. » la taquinai-je avant de reprendre plus sérieusement cette fois : « Et surtout pas la peine de me rembourser… Je peux encore régler l’addition d’un restau mexicain. N’oublie pas que je bosse tout l’été, j’ai les moyens maintenant. Je pourrais presque postuler pour intégrer la EH tu vois. » Enfin non, fallait pas exagérer non plus… La paie d’interne n’était pas aussi faramineuse. « Enfin après le coup du piment et les regards assassins du serveur, ils méritent pas vraiment qu’on pair l’addition… » Et quand ensuite on arriva devant les glaces, je sortis ma carte bleue en souriant et en taquinant à nouveau mon ex : « Profiteuse, profiteuse… » Rapidement, mon choix se porta pour la fraise. Et la nouvelle référence à sa robe tâchée fit douter la jeune femme. « Elle est très bien, t’en fais pas… » Et c’était vrai : elle était ravissante… Enfin je crois que même dans un sac à patate je répondrais la même chose. J’avais clairement un manque d’objectivité quand il s’agissait de mon ex. On se rendit nos cornets en main sur l’aire de jeux, déserte et tranquille à cette heure. « Le tape cul vaut mieux que tu oublies : ça doit pas être très recommandé quand on est enceinte… » fis-je en m’asseyant donc sur le tourniquet.

Je reste silencieuse face aux paroles de Priape, pour le coup, je maudis Milie qui panique en avion alors que Charlie ne bouge pas et ne craint pas du tout... Et puis Leanne pourrait la gérer toute seule... Bref, tant qu'il ne partait pas de suite, ça m'allait, après tout, il était bien possible qu'il se laisse porter par le mouvement et oublie l'heure. Une petite larme me monte dans le coin de l'oeil mais je préfère la ravaler aussi sec. Je ne pleurerais pas une nouvelle fois devant lui même si je n'ai aucune envie de le voir partir et encore moins de ne pas profiter de lui jusqu'à la dernière minute. Un sourire nostalgique s'affiche sur mes lèvres lorsqu'il me traite de profiteuse. « La rentrée approche, je m'entraine pour initier les nouveaux, j'ai un mec qui m'est tombé dessus assez rapidement pour m'apprendre les bonnes manières il me semble alors il ne faut pas que je loupe le coche à mon tour. » Je lui adresse un clin d'oeil, il est ce mec qui m'est tombé dessus et je le remercie de l'avoir fait ce jour là, même si depuis qu'il est entré, ma vie est encore plus compliquée qu'elle ne l'était déjà. « Je reste encore quelques semaines ici tu sais alors on va gentiment payer et ne pas se faire ficher ! Enfin tu vas payer oui pardon, je profite ce soir. » Je rigole et il finit par payer, c'est mieux. On finit par se diriger vers le bar pour prendre nos glaces et en un rien de temps on est tous les deux vers l'air de jeux déserte à cette heure. Aucun adulte qui s'y aventure comme nous, aucun enfant autorisé. Tant mieux. Je me vois refuser l'accès au tape cul même si tout doucement ça aurait pu être drôle et je file finalement avec lui jusqu'au tourniquet où je commence à manger ma glace. « C'est pas mon jour de chance aujourd'hui je crois... Ils ont mis de la banane à la place de la vanille. » Je rigole de bon coeur, si j'aime le fruit, tous le reste aromatisé à la banane ça n'est pas ma tasse de thé. Je fais donc une grimace et lui tends ma glace. « Tiens deux pour le prix d'une. » Je déposa ma main sur la sienne assez vite le connaissant plutôt bien. « Ne va pas leur hurler dessus c'est bon, c'était de la gourmandise de toute façon alors que tu dois bien avoir encore faim toi ! » Avec toutes ces gardes il faut qu'il prenne des forces non mais !

J’eus un petit pincement au cœur en voyant l’expression de Talya changer après mes protestations concernant la nuit blanche ou encore mon refus qu’elle m’accompagne à l’aéroport. Peut être avais-je été trop ferme, trop dur ? Je m’en voulais et je tentai donc de me rattraper. « Fais pas cette tête, on va se revoir très vite de toute manière… » fis-je en passant ma main sur sa joue et en adoptant un ton beaucoup plus doux. Je lui servis un petit sourire avant de reparler de notre première soirée. Ca allait bientôt faire un an. « Tu vas être parfaite avec les petits bizuts. T’as eu un bon modèle… » Le vieux membre profiteur qui taxe les jeunes recrues, oui oui j’avais été un très bon exemple. Puis finalement, cornets en main, on avait rejoint l’air de jeux. S’installant sur le tourniquet, Talya me tendit sa glace avec un petit air écoeuré : ils lui avaient servi de la banane. « C’est vraiment des incompétents ici, il est grand temps que tu rentres à Cambridge… T’es sûre que tu veux pas monter dès demain matin dans l’avion avec nous ? » rigolai-je alors en prenant son cornet. Je lui tendis le miens : « Prends le si tu veux, c’est parfum fraise, normalement les femmes enceintes sont réputées pour aimer cela. » Les fameuses envies de fraises de la grossesse si souvent décrites mais dont Talya ne semblait pas vraiment atteinte.

« On verra bien à la rentrée, j'ai hâte de voir les nouvelles têtes en tout cas ! » L'année dernière j'avais été l'une de celle qu'on avait dévisagé, qu'on avait bizuté, maintenant, ça allait être mon tour et je me faisais une joie de pouvoir le faire même si j'avais déjà rapidement commencé en fin d'année dernière. Cette rentrée allait avoi un goût tout particulier avec un nouveau bébé, une place dans ma confrérie dès le début, voilà, tout pour que ça se passe bien. « Tu sais que je serais rentrée avec vous si il n'y avait pas l'anniversaire de Charlie début août... La majorité de mes proches sont ici, je me dois d'attendre avant de rentrer. Et puis je me répète mais même s'il fait chaud et qu'il y a un nombre d'incompétents impossibles ici, ça fait du bien de souffler et changer d'air ! » Le dépaysement, changer de ville, c'était les vacances, les vraies quoi. « T'aimes la banane ? Non parce que moi j'ai encore plusieurs jours pour remanger une glace alors que toi tu t'en vas ! Garde ta fraise et donne moi en juste un petit peu. » Lui dis je en me tournant vers lui et en ouvrant la bouche. Feignantise quand tu nous tiens. « Dis donc, j'ai pas eu une seule envie, pas eu un seul caprice pour de la nourriture depuis le début de ma grossesse, c'est bizarre ou alors c'est les nausées du début qui m'ont écoeurées pour toute la grossesse ! »

De nouvelles recrues allaient nous rejoindre et ça allait surement redonner du peps à la dunster, parce que sans Jasper aux commandes, ça risquait de nous changer. J’espérais retrouver cet esprit familial et convivial qu’on aimait tous. Talya réitéra ensuite son envie de fêter l’anniversaire de Charlie ici et puis ça lui faisait du bien de couper un peu avec Cambridge. « Profite alors. T’as l’air bien plus reposée en effet. » Plus détendue, plus zen, plus en forme. Etre loin de moi, ça lui réussissait en fait. Je ne pouvais m’empêcher de penser cela en constatant à quelle point ces premières semaines en Arizona lui avaient été bénéfiques. Je chassais cette pensée en attrapant le cornet banane de la demoiselle et en lui tendant le mien. « Moi, j’aime tout tu sais. Faut que notre petit soit comme moi, on galérera pas avec les petits pots au moins. » rigolai-je en me rappelant certaines situations professionnelles où les mamans désespérées me confiaient leurs galères pour faire avaler les petits pots aux épinards à leurs progénitures. « Bon en fait faut qu’il soit un peu comme toi aussi, parce que pas de caprice, ça, ça peut être bien aussi… » rigolai-je alors que Talya s’étonnait de son absence d’envies, pourtant réputées très fréquentes chez les femmes enceintes. J’avançai le cornet fraise en direction de sa bouche pour qu’elle y goûte mais au dernier moment, je changeai la trajectoire et je frottai la boule sur sa joue, la barbouillant de crème glacée avant de me moquer : « Tu sais pas manger proprement par contre, va vraiment te falloir un bavoir ! »

Je remarquais l'air qu'avait pris Priape pour m'indiquer que j'étais plus reposée. Je savais ce qu'il voulait dire là dessous, ou alors ce qu'il pensait au fond de lui et comme pour le rassurer, lui montrer qu'il avait tort, ma main se déposa sur la sienne et la serra. Qu'il arrête de penser n'importe quoi. « Hey je ne te permets pas de dire que je suis difficile ! C'est pas vrai ! La banane c'est juste... Non ça ne passe pas, vraiment pas enfin pas en glace et encore moins en ce moment ! » Je fis la grimace en disant cela alors que je rigolais. J'allais refermer mes lèvres sur la boule de fraise que Priape me présentait mais il changea de trajectoire au dernier moment et se moqua une nouvelle fois de ma manière de manger, alors qu'il était bien sûr la fautif. Je tendis ma joue dans sa direction et lui dis avec le sourire : « C'est pas nouveau que je ne sais pas mangé ou que j'ai le menton percé mais si t'en rajoutes on est pas rendu ! Répares tes bêtises ! » Et comme ils avaient oublié de nous donner des serviettes, que je ne voulais pas salir ses habits où les miens ou même qu'il m'essuie avec son vieux mouchoir abandonné dans un poche, il ne lui restait pas beaucoup de solution... « Et aucune protestation n'est admise ! » Ajoutais je en lui faisant un clin d'oeil, toujours avec le sourire aux lèvres.

« Je vais la manger ta glace banane, va pas te rendre malade. Mais prends de la fraise vas-y. » Je voulais pas abuser en mangeant double dose, c’était pas moi qui portait un enfant, j’avais pas envie de faire une couvade et de finir avec + dix kilos à la fin de la grossesse de Talya. « Je fais attention à ma ligne… » ajoutai-je en rigolant. Je lui tendis donc mon cornet avant de dévier la boule en direction de sa joue pour lui barbouiller le visage, en grand gamin que j’étais. Et oui, dans quelques mois j’allais être papa, difficile à croire alors que j’étais assis sur un tourniquet à jouer les gosses comme ça avec Talya. La blondinette exigea aussitôt que je répare mes bêtises et je réalisais alors en regardant mes mains, puis les siennes, qu’on ne nous avait pas donné de serviettes. De vrais incompétents, je l’avais bien dit. « Désolé, mais j’ai rien pour essuy… » Mais le –aucune protestation n’est admise- me coupa dans mon excuse et mon regard se reporta vers Talya qui semblait amusée. Je n’avais pas vraiment de solution, en fait je n’en voyais qu’une seule. « Aucune protestation n’est admise t’as dit, alors laisse toi faire ma petite glace à la fraise humaine ! » fis-je en riant avant d’avancer mon visage vers le sien pour venir lécher la crème glacée qui coulait sur sa joue. Une petite voix dans ma tête me criait que c’était une très mauvaise idée, que ça allait encore mal finir, mais une autre se rassurait en me soufflant que je ne faisais rien de mal, que c’était pour rire et qu’au final il ne s’agissait que de sa joue… Sauf qu’avec la chaleur et sur sa peau, la glace commençait à dégouliner et une partie de la crème glissait au creux de son cou, descendant dangereusement vers son décolleté. Mes lèvres délaissèrent alors son visage pour suivre le trajet de la glace fondue…

« Quel galant homme ! » Je rigolais et il prit ma glace à la banane libérant mes deux mains puisqu'il gardait sa glace à la fraise. J'allais en prendre mais pas trop non plus, je n'étais pas à une glace prêt ici en sachant le nombre qu'on mangeait à la semaine. « Combien de kilos depuis le début de ma grossesse ? » Lui demandais je avec une petite moue espiègle. Moi j'en étais à huit ou neuf, je ne sais plus, énorme quand on savait que j'étais partie dans les négatifs au début. Comme des enfants, nous étions surement gagné par l'air dans lequel nous nous trouvions, Priape vint me barbouiller la joue de glace et bien sûr... Nous n'avions rien pour essuyer, juste sa bouche... Ses lèvres, sa langue sur ma joue cela pouvait encore passer mais lorsque je sentis la glace couler mon coeur s'accéléra légèrement. Je le sentis dans mon cou. Son souffle paraissait normal comme s'il n'y avait que moi qui était prise de court par la situation. Puis il s'approcha de ma poitrine, la glace étant descendue jusqu'en dessous de ma clavicule. L'une de mes mains se plaça comme par automatisme derrière sa tête, comme quand nous partagions un moment plus personnel et intime que manger une simple glace. Le rouge me monta aux joues, heureusement qu'il faisait noir sérieusement et finalement je retirais ma main, réalisant ce que j'étais en train de faire, encore une fois. Tout dérapait très vite entre Priape et moi et mon trouble ne cessa pas lorsqu'il releva la tête après avoir terminé, restant à quelques centimètres de mon visage. Respire Talya, respire, et ne laisse pas libre court à tes envies... Enfin pourquoi pas non ? Il en avait aussi envie que moi en plus, l'autre jour à la piscine je l'avais bien vu.