KENYA ▬ Dance silver moon’s sparkling, so kiss me

Je saignais, je n'aurais pas cru que ça arriverait si rapidement faut dire que je n'avais quoi une heure de retard sur la prise de mes médicaments? Je pestais. Je me sentais si faible et une fois dans la voiture après avoir prit mes comprimés je me laissais un peu aller sur le siège. Je fermais les yeux, j'aurais cru que ce saignement aurait calmé mes ardeurs mais rien du tout. J'hallucinais. Je repensais a Anastasiya et son décolleté ainsi que ses lunettes et ses longs cheveux blonds encadrant son fin visage. Gloups. J'avalais ma salive bruyamment alors que le sang cessait enfin de couler pour que je puisse reprendre la route. Je faisais un détour vers les toilettes pour me débarbouiller rapidement afin de rejoindre Anya. Elle était toujours assise a bosser et mes yeux était tellement chaud que je ne résistais pas a la toucher quand je revenais. "Ça va pas?" Demandais-je en regardant Anya taper comme un automate. Ok je devais avoir merder j'ai l'impression qu'elle m'en voulait alors je lâchais prise totalement en reprenant mon dessin silencieusement.

Kenny arrivait à m'enlever cette confiance qui me caractérisait tant. J'arrivais à douter de moi par moment de part ses réactions et là encore, il partait en me parlant comme si j'étais une vulgaire chose. Normalement, ça ne m'aurait pas dérangé, mais là, dans cette situation alors que je tentais de le séduire, qu'il me faisait des avances m'dire j'te laisse bosser, j'vais pisser ... super. Il revenait, quelques temps après et je ne lui portais pas attention. Non, j'étais fixé sur mon ordinateur à prendre le cour comme un automate sans vraiment chercher à comprendre comme tout à l'heure, sans être intéressé, alors que d'ordinaire je l'étais. Je le sentais me toucher, je bougeais un peu l'épaule, pour lui faire comprendre que ça va pas non . Je me renfermais et pour le coup, je n'avais même pas envie de parler, je lui avais dit tout à l'heure, que je pensais que c'était moi, ce qui voulait bien dire qu'il arrivait à atteindre ma confiance et ça, ça me fait peur d'ailleurs. Jamais personne n'y était arrivé, c'est comme cette fois, au bal l'année dernière ou il m'avait clairement dit qu'il n'aimait pas ma tenue ... à vrai dire, je faisais toujours tout pour lui plaire et par moment, j'avais l'impression que c'était pas le cas, s'en rendait-il compte d'ailleurs ? Je sais bien qu'il me trouve belle, sublime, il me l'avait clairement dit mot pour mot tout à l'heure, mais tout de même, une femme à toujours envie de plaire, surtout à son homme

Non ça n'allait pas, surement moi, j'avais fauté en partant trop tôt mais je devais partir, je me sentais pas bien et trouver l'excuse d'aller faire pipi semblait le plus probable. Silencieux, je ne disais plus rien, je la regardais de temps en temps pour la dessiner sauf son visage, je le connaissais par cœur, chaque courbe, chaque trait étaient gravés dans ma mémoire et alors qu'il était pratiquement fini au bout de plus de 30 minutes je me laissais aller sur mon siège. "Bébé…" dis-je en passant de nouveau mon bras contre le dossier de son siège. "C'est moi, je t'ai repoussé c'est ça?" Je n'avais pas vu réellement ses avances, elle avait remontée son décolleté et elle m'avait dit vouloir écouter malgré ma réaction physique bien prononcé. "On va pas se prendre la tête à chaque fois, de toute manière tu pouvais pas sortir pour enfin on ne peut pas tu le sais, je le sais, allez." Je déposais un baiser sur ses tempes seulement rien y faisait, elle était butée, je reprenais donc mon crayon pour finir mon dessin jouant avec les ombres, prenant un certain plaisir à dessiner Anya, je souriais doucement, je l'aimais tant vraiment énormément mais je n'y arrivais pas par moment, faire des efforts, ne pas prendre la mouche ok mais devant sa réaction bien je me renfermais aussi, je restais aussi pour elle, je pouvais être ailleurs en cet instant après tout même si je reconnais j'en avais pas envie.

Je lui en voulais d'agir ainsi avec moi. Il voulait jouer et il me laissait pas faire. J'avais baissé mon débardeur sur mon décoleté, j'avais fait tomber un stylo par terre, exprès pour me pencher et tenter de lui donner encore plus envie tout en le défiant mais non, il était parti pour aller "pisser" comme il m'avait si bien dit. Avant, il aurait rangé mes affaires lui même et m'aurait trainé dehors, quitte à me mettre sur son épaule mais maintenant ... ce n'était plus ainsi entre nous et cette idée que j'avais eu tout à l'heure, que la flamme s'éteignait me revenait à l'esprit. Il venait s'asseoir à mes côtés à nouveau, passant son bras sur mon siège et comme réponse, je me mettais droite pour qu'il ne me touche pas. Tu t'en rends même pas compte dis-je en levant les yeux au ciel, c'est pire. C'est que c'était bien ancré en lui. Tu commences à jouer avec moi puis quand je te répond tu m'bas à froid Kenny, faut savoir, arrête de me mettre le carotte devant les yeux pour ensuite me la reprendre, je sais plus comment agir dis-je doucement, dans un chuchotis pour que personne ne m'entende mise à part lui. Je continuais à prendre mon cour jusqu'à ce que le prof ne nous donne notre pause, mais pour le coup, je n'avais pas envie d'y aller, alors je me laissais tomber contre mon siège, inconfortable. Je passais mes mains dans mes cheveux pour faire une vague au dessus de ma tête, en fermant les yeux et en soupirant un peu. Moralement, c'était vraiment difficile pour moi aussi faut pas croire.

Oh si je m'en rendais compte, je voyais dans la manière dont elle me parlait, je la gavais, ma présence avait l'air de plus l'énervé qu'autre chose et je perdais patience totalement. "Si tu avais vraiment voulu qu'on… enfin que ça aille plus loin, tu serais partie comme tout à l'heure. Je me fis à toi, je vais pas te tirer hors de cette salle si tu ne veux pas ou si tu veux suivre ce cours remplit de connerie Anya." En même temps on devait pas être non plus guider tout le temps par nos hormones, je sais pas elle disait vouloir écouter ou encore tout à l'heure elle m'avait dit que je pouvais rester avec elle si je me tenais tranquille et maintenant elle me reprochait ça? Blague du siècle. Je me levais quand la pause sonnait. "Je vais y aller." Dis-je en la regardant. "tu veux plus que je te touche, tu me regardes plus et me parle encore moins, pas la peine de rester ici, je passerais te prendre comme prévu tout à l'heure." Des filles passaient en me dévisageant depuis que j'avais repris l'entreprise mon visage était souvent placardé partout sans compter la une du magasine que j'avais pu faire, ce qui me valait des sourires et des battements de cils sauf que là en plus de ça j'avais le droit à un regard posé sur cette bosse sur mon jean que je planquais avec beaucoup de mal à l'aide de ma veste. "A tout à l'heure." Je me penchais vers Anya pour lui déposer un baiser sur sa joue, lui laissant mon dessin sur la table de tout à l'heure, encore une preuve qu'elle occupait mes pensées constamment je la dessinais, je la touchais quand elle était là. Sortant de l'amphi, je passais à la cafétéria pour me prendre un petit café, j'en avais cruellement besoin y comprit une petite pâtisserie pour palier le manque d'énergie qui s'emparait de moi.

L'heure était venue de la chercher. Après avoir été rejoindre ma mère pour prendre un truc à manger et discuter sur le programme de ce soir entre elle et sa petite fille, je me garais sur le parking. Il était 17h30 quand je regardais ma montre, Anya n'allait pas tarder à sortir alors que moi je restais bêtement planté devant sa salle à attendre quand je la voyais enfin. J'allais vers elle, lui prenait son sac pour la décharger et lui tendait une de ses bêtises qu'elle mangeait souvent, un truc aux céréales car je supposais qu'elle n'avait pas mangé un truc depuis 13h. "ça s'est bien passé?"

J'avais laissé partir Kenny et finalement j'avais arrêté de prendre le cour. Il était parti, sans prendre le temps d'essayer de me comprendre, pourtant tout à l'heure, je lui avais fait part de mes craintes. Se rendait-il compte qu'il me rendait faible ? Qu'il me déstabilisait totalement ? il arrivait à me faire perdre confiance en moi et ceci me faisait tellement peur. J'étais devenu dépendante de cet homme alors inconsciemment, je prenais des distances, je mettais des barrières. Comme, je le faisais d'ordinaire, mais peut être un peu plus ces derniers temps parce que moi aussi je vivais mal ce qu'il se passait mal. L'heure tournait. Je me demandais s'il allait être là. C'est peut être bête, parce que je sais qu'il n'allait pas me laisser mais j'avais une petite interrogation, il faut l'avouer. Je sortais la dernière de cours, je tentais de reprendre une apparence confiance et pas fatiguée, moins réfléchis. Il était là, il m'attendait et rapidement, il venait me prendre mon sac. Oui ... enfin, c'était autant passionnant que tout à l'heure dis-je en haussant une épaule. Nous allions vers la voiture, je passais ma langue contre mes lèvres. J'ai bien aimé ton dessin dis-je en le sortant pour le lui montrais avec un petit sourire. et toi t'as fait quoi ? dis-je en posant ma tête contre la vitre. Ouai, t'as fait quoi à la place de rester avec moi

"Donc chiant." Je souriais doucement. "Faut dire ce qui est ton cours était nul." Elle me parlait du dessin la seconde suivante et je baissais un peu la tête, elle avait vraiment eu l'air de l'aimer. "J'ai un bon modèle aussi." Allant au parking en sa compagnie, j'avançais vers notre voiture, je n'avais pas craqué pour l'audi spider R8 du spring break mais j'y repensais souvent quand je prenais notre 4x4 familiale, pas que je ne l'aimais pas mais franchement j'avais bien envie de l'avoir seulement j'étais raisonnable, un peu trop. "Je suis allé voir ma mère et Alessia." Dis-je en montant dans la voiture. Anya était déjà installé, moi je serrais les poings quelques secondes, je vérifiais ma ceinture de sécurité encore et encore comme mon rétro, j'avais une conduite assurée, j'étais très bon conducteur mais là on avait l'impression que je cherchais à ralentir l'inévitable. On pouvait pas non plus trainer il était 17h35 désormais, moins de 25 minutes avant mon rendez-vous chez le neurologue et je me mettais pas en route. Allez du courage Kenny. Je faisais une overdose de tout ça, j'arrivais au bout totalement, j'étais épuisé de me battre contre tout le monde y compris face à Anastasiya qui prenait tout mal, je n'avais plus le courage. Finalement je me mettais en route, j'avais laissé du temps s'écouler sans rien faire, j'avais juste regardé le pare brise, Anya ne disait rien, je crois que je lui aurais dis sinon que j'avais besoin de quelques secondes et dans un silence lourd ainsi qu'un stresse immense je me lançais vers le neurologue.

Je levais les yeux à ce qu'il me disait. J'aimais mon cour, j'aimais cette matière, juste que ce qu'il s'était passé avec Kenny m'avait complètement tourmenté. Je lui parlais du dessin pour alléger la situation, cela eu l'effet escompté, un petit instant, parce que bien rapidement, le silence s'abattait bien rapidement dans l'habitacle à nouveau. Je lui demandais ce qu'il avait fait, je faisais des efforts pour lui faire la discussion alors que je lui en voulais, alors que j'était peinée et que je vivais mal la façon dont il avait agit avec moi mais il ne se forçait pas à faire la conversation à nouveau. Non, il se contentait de me dire qu'il était allé chez sa mère. Il passe sa vie chez sa mère de toute manière, toujours sous ses jupes. C'était un peu aberrant à vrai dire et chiant. Du coup, je me contentais de poser mon visage sur la vitre, pour juste laisser le temps passer. Ouai, c'est ce qu'il fallait faire non ? Je lui en voulais encore, peut être qu'il considérerait ça de fou, de dingue, mais moi ça ne me plaisait pas. Il m'avait dit vouloir rester avec moi et finalement il était parti. Il ne cherchait même pas à me comprendre. Peut être que j'étais compliqué, je l'admet même, mais je suis sa femme, il est censé essayer non ? Nous étions enfin arrivé, je ne disais toujours rien. J'enfilais ma veste pour sortir, arrangeant mes cheveux puis je prenais mon sac en attendant que Kenny sorte de la voiture, j'avais bien vu qu'il trainait la patte, alors j'allais lui ouvrir la portière Sors maintenant, on a déjà 5 minutes de retard dis-je en le regardant et lorsqu'il le fit, les clés dans mon sac, j'attrapais sa main pour la serrer dans la mienne, même si je passais pas au dessus de tout.

Sors la blague cette femme quand même, elle ne voyait rien même pendant le trajet j'étais seul avec moi-même j'aurais aimée qu'elle crit limite tout ça pour me faire oublier mais non, j'avais besoin d'elle et elle n'était pas là. Silencieux, je sortais, fermant la voiture derrière nous, Anya prenait ma main dans la sienne, je la tenais mais dans le fond je savais qu'il était trop tard, qu'elle aurait du faire ce geste bien avant même si c'était difficile pour elle, le soutient n'y était pas dispute ou non. "Kovalevski-Kataieva." Annonçais-je à la réceptionniste qui nous indiquait d'un hochement de tête qu'elle prenait en compte notre arrivé. Je me posais dans la salle d'attente, ma main lâchait celle de mon épouse pour que je puisse retirer ma veste sans trop de souci, je sais pas pourquoi je me sentais si nerveux, il ne se passerait rien aujourd'hui. Posant ma veste sur mes genoux, le médecin arrivait rapidement. "Bonjour." Dit-il en nous tendant la main. Je lui serrais, Anya aussi surement avant qu'on le suive dans son bureau. "Cela fait longtemps que je ne vous ai pas vu, c'est très bien d'être venu." Vas-y enfonce moi mon vieux. "J'étais occupé." Lâchais-je avec la plus simple intonation de voix que j'avais. "Pas très grave de toute manière, alors je voulais savoir comment se déroule votre traitement. Nausées? Vertiges? Problème de vision?" Je tapais du pied sur le sol, la présence d'Anya me dérangeait en fait je m'en rendais compte. "Non ça va j'ai plus d'absence depuis que je prend le traitement, j'ai quelques saignements de nez comme tout à l'heure si je prends pas mes médicaments pile à l'heure mais ça va." Il hochait la tête prenant des notes. "Niveau intime entre vous deux, comment ça se passe, beaucoup de patients sont… ils voient leur désir chuté totalement." Merde quoi, je détestais parler de ça, pas devant mon épouse, affreusement gênant. "J'ai quelques soucis pour…" Le médecin comprenait. "D'accord je vois, c'est normal y a rien de très grave. Il y plusieurs façons après la méthode médicamenteuse qui marche très bien ou alors la méthode naturelle, ne pas être stressé ou faire ça dans l'urgence, prendre son temps est aussi très important." Je l'écoutais, au moins il confirmait mes pensées. "Il ne faut pas vous braquez c'est sur que vous allez encore mettre du temps sinon."

J'attrapais la main de Kenny, pour la serrer dans la mienne, je voyais qu'il avait du mal à se décider mais encore une fois, il ne me parlait pas. J'allais pas le forcer non plus, peut être qu'il en avait pas envie, peut être qu'il ne voulait pas m'en parler à moi. Bref, ça commence vraiment à me prendre la tête ce genre de chose, ce genre de comportement. Une fois dans la salle d'attente, Kenny me lâchait la main et je ne cherchais plus à la récupérer, s'il avait aimé ce contact, il l'aurait repris après avoir enlevé sa veste je suppose. Je me sentais pas à ma place du tout et surtout pas désiré en ce moment. Non, je le sentais qu'il ne voulait pas de moi ici, quand bien même il avait fini par me dire que c'était une bonne idée que je vienne. Mes fesses ! Le médecin nous accueillait, je lui serrais la main avant de m'installer dans le siège en les écoutant juste parler, je n'allais pas poser de question, il ne voulait déjà pas de moi ici, alors autant me faire discrète. Il parlait de vertiges, de nausées et de saignement de nez ? J'apprenais que tout à l'heure, il avait saigné du nez à cause de ses médicaments, encore une fois, il ne me l'avait pas dit. Great ! Je parle dans le vent de toute manière et lui me fait des promesses en l'air. Je bouillonnais, faut pas croire, je bougeais un peu la jambe, comme à ma plus grande habitude, nerveuse. Puis le moment de parler de notre intimité, au fil du temps, j'avais appris à divulguer mon intimité à des médecins hein, moi qui n'aimait pas ça, qui était même du genre à ne pas vouloir qu'on s'embrasse à l'extérieur, bien que maintenant ça ne me dérange plus, j'étais amené à parler de ce que nous faisions sous la couette, sans parler de sa tarée de mère qui s'immiscer aussi de ce côté là, comme lorsque j'avais été enceinte. Prendre son temps, ne pas se braquer ... facile à dire, surtout quand votre mari ne vous dit rien de tout ça, ne vous parle pas de ses problèmes et se contente d'essuyer panne sur panne en ne disant rien et en me laissant dans le flou. Je baissais la tête, je ne parlais toujours pas, je faisais acte de présence au moins.