j'vais tout péter. + maxime

Ton sac sur ton épaule, tu avais marché d’un pas vif et déterminé jusqu’à Central Square. Tout était confus dans ta tête, tu bouillonnais intérieurement. T’avais l’impression de n’plus rien contrôler. Tu tapas trois fois, lourdement, ton poing contre la porte de chez Maxime. Pourquoi lui ? T’en avais aucune idée, c’était comme ça. A peine avait-il ouvert la porte que tu lui passas devant pour entrer chez lui, sans même lui adresser un regard. Salut. dis-tu simplement avant de t’arrêter prêt du canapé. T’y laissas tomber ton sac au pied et t’affalas dessus, fixant le plafond amèrement.

Tu fixais le plafond, essayant d'faire le vide intérieur. Impossible. T'avais la mâchoire serrée, trop concentrée à n'pas t'laisser pleurer. Il en était hors de question. Tu m'expliques ? Il s'était installé à côté d'toi, sentant qu'y'vait quelque chose chose qui n'allait pas. Fallait pas sortir de saint Sir pour le remarquer. J'ai b'soin d'changer d'air un peu. J'te dérange pas au moins ? demandes-tu la gorge nouée sans dévier ton regard du plafond.

Au moins tu dérangeais pas, tant mieux pour lui. Parce que même si t'aurais dérangé, t'aurais pas bougé d'un pouce. Il attrapa une de tes mains et tu t'laissas faire. T'avais même pas envie de chercher à éviter quoi que ce soit. Qu'est ce qui se passe ? Tu t'es engueulé avec Alexys ou je ne sais quoi moi ? Tu déglutis en soupirant avant de rouler des yeux. Tu vois, c'est ça qui m'saoule. On m'associe déjà à cette pétasse quand quelque chose va pas. T'étais déjà cataloguée, et certainement pas qu'aux yeux de Maxime. Alexys c'était la vice présidente de la MH, ça avait du faire le tour. J'suis pas seulement Olive, la nouvelle qui s'envoie en l'air avec tout c'qui bouge et qui s'prend la tête avec le monde entier. C'est pas moi. C'est.. pas moi. soupires-tu en passant tes mains dans tes cheveux décoiffés.

T'en avais assez, t'avais l'impression d'arriver au bout du rouleau alors que.. ça n'faisait même pas trois semaines que t'avais posé bagage. Je demandais ça juste comme ça... Tu pouvais sentir son regard posé sur toi. C'était ça ton problème, ton impulsivité. Il n'avait rien demandé qu'à t'écouter et tu t'étais directement braqué. Plus souvent qu'on ne pouvais le penser, t'en avais ras le bol de toi. J'sais. Excuse moi. Au moins y'avait du progrès, tu t'excusais. Comme quoi tu n'étais pas qu'un monstre. Qui t'étais vraiment, il tenait vraiment à l'savoir ? J'suis pas partie de l'Ohio pour l'plaisir. J'me suis cassée parce que j'avais peur. Peur de.. Tomber amoureuse ? Oui. ..j'suffoquais ! J'm'étais construite une vie là bas. J'étais la présidente de ma confrérie, j'faisais mon p'tit bonhomme de chemin, j'avais mes secrets comme tout l'monde. Puis en un mois d'temps tout a changé. Y'a eu ce mec, puis une connasse qui racontait tout sur son blog. J'avais plus aucune raison d'rester là bas. Tous tes secrets avaient été révélés à toute l'université. Tu tombais amoureuse alors que tu avais toujours réfuté cette idée. T'avais fuit pour te protéger. J'suis pas méchante. J'suis pas une salope. J'essai juste de m'protéger des autres et j'ai l'impression d'être la seule à l'comprendre. continues-tu alors que tes yeux se mirent à briller.

En fait, t'étais une tortue. D'apparence forte et imposante, qui s'laissait pas faire. Mais au fond, t'étais qu'un p'tit bout d'femme qui demandait qu'à aller bien, qu'à connaître le bonheur, qu'à être heureuse. Il te raconta que lui aussi, s'il était comme ça aujourd'hui, c'était pour se protéger. Finalement, n'avait-on pas tous une carapace autour de nous ? Ah oui ? Tes airs de gros dur suffisent pas à t'protéger ? dis-tu avec un maigre sourire avant qu'il ne te dise que tu étais loin d'être une salope. T'avais peur de tomber amoureuse ? Tes yeux s’écarquillèrent légèrement, le perçant d'un regard froid. Comment il avait deviné ? J'veux pas tomber amoureuse. J'refuse. Ca craint trop. J'ai pas envie d'être la priorité de quelqu'un, j'veux garder ma liberté. Regarde Dorian et sa meuf.. il lui a reproché de s'être trop peu vêtue. J'veux pas d'ça. J'veux pouvoir fait c'que j'ai envie, quand j'ai envie. J'ai pas besoin de l'amour pour être heureuse. T'avais besoin de Warren. Finalement, c'était pas bien différent.