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Sadique, moi ? Complètement. Du moins, avec Cody. En même temps, quelle fille n'aime pas embêter son petit ami ? C'est dans notre nature. On ne le répètera jamais assez mais les filles sont chiantes. Sans exception. D'un certain sens, faire galérer son copain permet de tester sa résistance et surtout son amour pour nous - même si là on ne parle pas vraiment d'amour, disons plutôt attachement. Car un mec amoureux - ou attaché - ne peut pas rester fâché contre vous bien longtemps. Sauf quand la fierté rentre en jeu, mais là c'est une toute autre histoire. Tout ça pour dire que si votre copain supporte votre caractère - de merde - alors il tient vraiment à vous. (Enfin je fais juste des suppositions car je ne suis la mieux placée pour parler des relations amoureuses durables et blablabla). En tout cas, si moi j'étais sadique, Cody était définitivement masochiste. A nous deux, nous pouvions donc chanter en coeur la chanson S&M de Rihanna - nanana come on. En omettant certaines paroles car faut pas exagérer non plus. C'est donc ainsi que j'avais accepté de tomber amoureuse de Cody. Comment peut-on accepter de tomber amoureux de quelqu'un ? Ce n'était normalement pas quelque chose qui se demandait. C'était quelque chose qui se faisait naturellement. Le dire à voix haute rendait la chose réelle. Et terrifiante également. J'étais terrifiée à l'idée de tomber vraiment amoureuse de Cody. Tomber amoureux, c'est donner à l'autre les clés de son coeur, et lui donner la possibilité de briser celui-ci en un rien de temps. C'est prendre le risque de n'aimer qu'à sens-unique, sans rien en retour. C'est prendre le risque de souffrir. Je ne voulais pas souffrir. J'avais assez souffert par le passé. Je voulais savoir si le risque en valait la peine. « Trop tard. », lâchais-je. Je me sentais déjà en sécurité quand j'étais avec Cody. Je me disais que son imposante bouée de graisse masse musculaire pouvait me protéger des attaques de requins, araignées, terroristes, poneys... Un peu de tout. « Et toi, tu tomberas amoureux de moi ? » On se croirait retourné en primaire ou en début de collège. Quand tu donnes un papier à un petit garçon ou une petite fille avec écrit « Veux-tu sortir avec moi ? Entoure la réponse : oui - non ». Nous, on modifiait légèrement la question mais le principe restait le même. « Parce que si je tombe amoureuse de toi, mieux vaut que ce soit réciproque, histoire que je me ramasse pas la figure contre le bitume. Si je le pouvais, je prendre une assurance pour mon coeur. Un coeur brisé, un coeur remplacé dans la semaine, sans frais supplémentaires. Mais à défaut de pouvoir avoir une assurance, je vais me contenter d'une garantie. »
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