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Faire machine arrière ? Jamais de la vie. C'était bien trop tard pour faire demi-tour. J'étais comme dans une voiture lancée à pleine vitesse sur l'autoroute, sans frein pour m'arrêter, sans ceinture de sécurité pour me retenir, sans airbag pour limiter le choc. Je fonçais et j'allais percuter le coeur de Cody dans trois, deux, un... Boum, collision. Les dégâts étaient faits, Cody était mien et j'étais sienne, et nous allions vivre happily ever after. « Je n'ai pas peur, je suis préparée à toute éventualité venant de toi. », disais-je en secouant la tête. C'est vrai qu'avec Cody, j'en avais déjà vu des vertes et des pas mûres. Au moins, j'étais sûre de ne pas m'ennuyer, avec lui. « Oui, je m'attendais à bien plus, mais ça se bouscule pas devant ma porte. », fis-je avec une petite moue déçue. Comme si j'étais déçue. Je n'avais jamais été cette fille qui recherche les faveurs des garçons. Au contraire, j'étais cette fille qui se contentait d'un garçon et qui l'aimait entièrement s'il l'aimait en retour. Et ce garçon était Cody. Ce qu'il pouvait être chanceux, quand même. « J'ai déjà trouvé quelqu'un à la hauteur. », disais-je avec un petit sourire. C'était bizarre de dire ça. Je n'aurais imaginé qu'un jour, Cody Bleeker serait mon petit ami. Quoique, il n'était pas encore mon petit ami. Ca restait à clarifier, d'ailleurs. Soit, je n'aurais pensé voir Cody de cette façon. Ou même ressentir quelque chose pour lui. Et pourtant, il avait réussi à faire chavirer mon coeur. Comme quoi, même si au premier abord il n'en menait pas large niveau séduction, il avait quelque chose qui faisait craquer les filles. Cody commença à me parler de ses deux semaines sans moi, mais j'avais déjà commencé ma course vers l'océan. Tandis que j'atteignais l'eau avec la rapidité d'une gazelle, Cody me rejoignit avec la lenteur d'un escargot. Je le soupçonnais d'avoir ralenti ses foulées pour avoir le gage. Mmm, joueur, le petit. Etait-ce une bonne idée pour lui de m'avoir laissé gagné ? Pas vraiment. « Hum... Laisse-moi réfléchir un instant. », disais-je en regardant tout autour de moi, un sourire malicieux sur les lèvres. Quel gage tordu allais-je bien pouvoir lui pondre ? Au loin, j'apercevais un homme d'âge mûr en train de se dorer la pilule. J'hésitais un instant, puis me lançais. « Tu vois cet homme là-bas ? », disais-je en le montrant du doigt. « Va lui proposer de mettre de la crème solaire sur son petit oiseau. Ce serait dommage qu'il attrape un coup de soleil quand même. Sois convaincant, surtout. » Les défis que lancent une personne en disent long sur la personne elle-même ? Là, ça disait surtout que j'avais quelques problèmes mentaux, mais rien de bien grave, je me soigne.
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